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Le Numéro 24 de la NPT du 25 mai 2012

Numéro 24 de la NPT du 25 mai 2012

Sommaire :

thé et café , poussent ensemble

thés à Boseong, OTK
1) »Thé et café, beaucoup de points en commun »

2) » Les thés de Corée, petite introduction »





3) » De retour de ‘Tea World Rendez Vous’ à Bruxelles »

4) »Le thé pratique, un aspect capital »

la citronnelle, les éléphants la dévorent

passoires de toutes les tailles
5) »La Citronnelle, ingrédient des formules détox »








6) »La calligraphie autour du thé »  

N°24,art.1"Thé et café,beaucoup de points en commun"

N° 24, art. 1
Cafés servis lors d'un séminaire sur le thé

Thé et café , inséparables !
"Thé et café, pleins de points communs pour ces deux tasses incontournables"

Commençons par le dossier « botanique » : les deux cultures prospèrent dans la zone subtropicale et tropicale tout autour du globe, les deux aiment les sols volcaniques et demandent beaucoup d’eau.
Chacune des deux familles de végétaux possède une variété d’altitude demandant des nuits fraîches  et une variété de plaine qui supporte la chaleur :
Pour les thés il s’agit des :
**camellia sinensis var.sinensis, ou théier chinois, au port buissonnant, à petites feuilles semi rigides et qui peut grimper à plus de 2 000 m
**camellia sinensis var.assamica, ou théier d’Assam, au tronc unique, à larges feuilles souples et qui prospère dans les plaines et en climat torride, dont la récolte s’effectue toute l’année et est généralement transformée en thés noirs . Cette variété a été « découverte » en 1823 par Robert Bruce auprès de la tribu des Singhpo dans la haute  vallée du Brahmapoutre , près de Rangpur, dans le Bangla Desh. Il a fallu encore 10 années de discussions entre  botanistes britanniques avant de reconnaître officiellement que c’était bien un théier.
Pour les cafés il s’agit  des :
** cafés arabica, aux grains plus allongés et à teneur moins forte en caféine, et qui ne peut supporter de « descendre »  en dessous de 600/800m,
**cafés robusta, aux grains plus arrondis et à la teneur en caféine  environ deux fois plus élevée, qui prospèrent en plaine et supportent les fortes chaleurs des zones tropicales ; cette variété a été identifiée par un botaniste français, dans la forêt tropicale du Congo en 1897.

Notons aussi que la teneur en caféine plus forte des feuilles de thé et des grains de café des variétés poussant en plaine est une sorte d’arme de défense de la plante, car cet alcaloïde très amer  aide à repousser les insectes et autres parasites bien plus nombreux que dans la fraîcheur  des collines.
Parce que les besoins de ces deux cultures sont très similaires de nombreux pays producteurs cultivent à la fois « thés et cafés » et a-t’il parfois été possible de changer de plantes  d’un seul coup. Ainsi au Sri Lanka, où toutes les plantations de café avaient été ravagées par un parasite en une année, on a remplacé le café per le thé, c’était radical ! Et cela s’est produit  en 1875 ! Depuis les thés de Ceylan ont continué à prospérer et à s’étendre, faisant de l’île un des 4 plus grands producteurs de thé du monde.
caféier à Makaibari

les grains séchés
De même lorsque les colons britanniques ont installé leur villégiature dans les hautes collines du Darjeeling dans l’année 1850 certains ont essayé d’y implanter des caféiers, et il en reste dans certains jardins, notamment à Makaibari.
Le caféier est originaire d’Ethiopie et a été implanté au Yémen vers l’an 700 d’où il a ensuite entamé sa conquête du monde, vers les Amériques notamment. Les chercheurs ont depuis exploré la forêt éthiopienne où ils ont identifié plusieurs centaines de génotypes, que l’on cherche à implanter dans des cultures pour la qualité gustative de leurs tasses. Toutefois il n’y a pas eu dans le domaine du café le développement d’un patrimoine culturel et de terroirs anciens et renommés depuis des siècles, comme nous le connaissons pour le thé en Chine.

L’enjeu économique considérable constitué par ces deux matières premières agricoles les a pendant des siècles soumis à des monopoles des gouvernants des  pays d’origine, le Sultan du Yémen et l’Empereur de Chine. Ces deux monopoles ont été cassés par la force et la fraude à l’époque des grands empires coloniaux ; par la suite les puissances occidentales ont massivement investi dans leurs colonies afin de se garantir l’autonomie de leurs approvisionnements en thé et café.
Depuis l’indépendance politique de la plupart des pays producteurs le commerce du thé et du café est devenu une source de revenue très importante. Parfois tarie suite à des  conflits politiques internes graves ces cultures ont toutes retrouvé un chemin de prospérité  et une certaine stabilisation vers la fin du 20e siècle.
La stabilité politique rétablie c’est parfois par  les aléas de la météo que les cycles de production  ont été  perturbés avec des conséquences très néfastes sur les récoltes, entrainant la spirale « diabolique » : hausse de prix, suivie de  surproduction entrainant une chute des prix, à cause d’une demande peu élastique et  qui ne suit pas,  résultant dans des difficultés économiques et puis l’abandon des cultures.
Afin de garantir une meilleure  stabilité l’ONU a été amenée à créer des organes régulateurs,
** pour le café : un accord international géré par le « International Coffee Organisation » -ICO- basée à Londres depuis 1963 ;
**pour le thé : un « Groupe Intergouvernemental sur le Thé », installé au sein de la FAO à Rome depuis 1975 ;
                      et le » International Tea Committee », installé à Londres depuis 1933 ;
Ces structures sont présentées en détail dans les n° 2 et 3 de la NPT http://nptdumois.blogspot.com

Les marchés dans les pays consommateurs se partagent entre les produits « mainstream » de qualité courante, dont font partie environ 95% des produits, et les thés et cafés de terroirs, haut de gamme, spécialités.
A ce jour il y a deux cafés à IGP : le café de Colombie et les café d’Antigua, au Guatemala ;
compétition de baristas

dégustation de cafés fins
et puis deux thés à IGP : les thés du Darjeeling et le Longjing Cha.

Si les « cafés d’origine » ont depuis bientôt 20 ans leurs structures internationales de mise en valeur – SCAA,SCAE,CQI, « Cup of Excellence » et puis  les championnats mondiaux de préparation de la tasse, de dégustation, le thé n’a pas encore franchi ce pas.
Pourtant une structure globale pour la « sommellerie du thé », proposant une vraie « éducation en thés » ainsi que leur préparation et dégustation pourrait valoriser ce créneau à forte valeur ajoutée, à la fois pour stimuler le marché et aussi pour le plaisir des amateurs de thé.
La « Nouvelle Presse du Thé » reviendra sur ce sujet vraiment porteur prochainement.


N°24, art.2 "Les Thés de Corée, petite introduction"

N°24,  art. 2
Les thés de Corée
Petite introduction commentée  par Hay- Jung Ingeniat, gérante de SANTE NAT
les régions de thé dans le sud

Hay-Jung Ingeniat avec ses produits médaillés
Une carte de Corée posée devant nous Hay- Jung me montre les régions où l’on cultive le thé dans son pays d’origine, la Corée du Sud.
Les plantations historiques se trouvent sur les pentes du Jirisan et autour de Hadong, les cultures les plus importantes , environ la moitié de  la production , dans le sud ouest  autour de Boseong et puis il y a des jardins plus récents sur l’île de Jeju.
La Corée du Sud, constituée en République en 1948, occupe la partie méridionale de cette grande  péninsule , insérée entre la Chine et le Japon et qui a depuis toujours été convoitée par ses puissants voisins.
Quelques chiffres pour situer l’enjeu économique : sur une surface de plus de 99 000 km² la Corée du Sud compte presque 50 millions d’habitants, dont la moitié dans la capitale Seoul et ses banlieues .Avec son développement en « plein boom » la Corée du Sud fait partie des « dragons de l’Asie ».
C’est peut être pour préserver un certain équilibre dans ce pays densément peuplé et qui vit en grande partie dans un quotidien  « high tech » que l’on cherche à remettre en vigueur  certaines valeurs culturelles des traditions anciennes, comme le thé et son patrimoine de cérémonies. Il y a aussi dans ce pays 10 sites historiques classés patrimoine mondial par l’UNESCO et de nombreux festivals culturels, dont certains autour du thé.

le thé vert de Jeju

les plantations de Boseong, photo OTK
 Avec une production de 4 200t en 2011 – source : ITC stats - la Corée du Sud fait partie de petits producteurs, mais ses thés sont d’une qualité exceptionnelle.
C’est en août 2005 que Hay-Jung, ensemble avec son mari français, a crée la société SANTE NAT ,spécialisée en " Produits Coréens"et le magasin ouvre ses portes  un an plus tard www.sante-nat.fr
 Passionnée par la longue tradition établie en Corée pour une alimentation riche en  plantes bénéfiques pour la santé elle importe notamment le ginseng , l’ail noir, l’aloé véra et ,bien sur, du thé vert. Elle sélectionne   ses fournisseurs lors de ses nombreux séjours sur place, souvent c’est elle qui reformule pour tenir compte du goût des consommateurs français et elle ne propose que des produits « haut de gamme ». Plusieurs de ses produits ont obtenu la médaille d’or au concours AVPA  2012 - www.avpa.fr et ainsi elle m'annonce qu'elle   aura bientôt son « corner » à la Grande Epicerie de Paris, ce qui la ravit.
poudre de thé vert de Jeju

l'ail noir, étonnant !
Les thés qu’elle propose sont cueillis sur l’île de Jeju, à plus de 500m d’altitude, dans un environnement très pure. Cette île se trouve à une heure d’avion au sud de Seoul ; elle est dominée par le volcan éteint HallaSan, ; il y règne un climat maritime subtropical et le paysage de lave autour du cratère est classé patrimoine mondial par l’UNESCO. Le climat particulier et le sol volcanique constituent un terroir idéal pour le thé  et les nombreuses plantations qui  se trouvent dans la partie sud ouest de l’île peuvent être considérées comme « bios ».. Hay –Jung en propose en feuilles , en pochettes sous vide de 40gr et aussi en poudre, 100% pure, en petites boites de 70gr.
NB/ Actuellement tous les thés produits en Corée sont des thés verts
 Les thés de Jeju sont issus de plantations récentes. La plus importante région de production autour de Boseong et qui  fournit  la moitié de la cueillette avait été crée par les Japonais qui ont occupé la Corée de 1919 à 1945 ; ces champs de thé sont d’une beauté magnifique, mais leur implantation par l’occupant a laissé de douloureux souvenirs à la génération de l’époque. Le cœur de la théiculture coréenne se trouve sur les pentes du Jiri San, où des moines bouddhistes de retour de Chine ont planté les premières  graines de théiers vers l’an 820. Il y a encore des jardins de théiers sauvages et chaque année le festival du thé de Hadong célèbre  le thé et ses traditions vers la mi mai.
Le prix très élevé  des thés de Corée  s’explique par plusieurs facteurs : toute la cueillette est manuelle ; les meilleurs thés sont récoltés au début du printemps, après la période de dormance ;
Le thé « Ujon » est cueilli avant le 20 avril, un bourgeon et une feuille
Le thé « Sejak » est cueilli environ 15 jours plus tard, un bourgeon et deux feuilles ;
Une troisième cueillette d’excellence a lieu à la mi mai, à l’arrivée de l’été.
NB : Voir aussi l’article n°3 du n° 23 de la NPT sur les saisons de cueillette, parfois définies au jour près.http://nptdumois.blogspot.com
Par la suite les thés issus de cueillettes de l’été seront de qualité moins fine.
Hay-Jung me dit qu’en Corée le thé est aussi utilisé pour la beauté, crèmes, lotions etc et puis elle me vante les délices du « sauna au thé vert » pratiqué à Yulpo, ville côtière au sud de Boseong, où elle se détend chaque été en famille.
NB : Il y a encore de nombreuses autres facettes  du thé en Corée à découvrir et  nous allons en parler prochainement.

N°24,art.3 " De retour de "Tea World Rendez Vous" à Bruxelles.

N° 24, art. 3
De retour de «  Tea World Rendez Vous », première édition,
Du 5 au 7 mai 2012, à Bruxelles
Un très beau Rendez Vous du Thé, malgré  un temps d’hiver et un lieu pas facile à rejoindre. Toutefois une fois enfin arrivé au «  Tea World Village », le « buzz » de l’expo vous happe aussitôt  et c’est parti pour découvertes et rencontres !
Petit « flash back » pour se souvenir
** qu’en 2002 et 2003  l’équipe de « Tea Magazine »avait organisé 2 salons très réussis et innovants au Centre de Congrès de la  Porte de Maillot à Paris ;
**qu’en 2005 et 2006 le S.T.E.P.I. – le syndicat du thé et des plantes à infusion- avait organisé deux années de suite un brillant salon «  Tea Expo » à la Bourse du Commerce à Paris, où le public faisait le queue pour rentrer, ou l’ambiance était très conviviale avec une nette visée pédagogique pour expliquer «  le thé » au visiteurs tout venants, avec un mix réussi de multinationales , de PME spécialisés dans les thés fins et de pays producteurs ,offrant  en plus un riche programme de conférences.
Depuis « la crise «  est passée et plusieurs tentatives de faire à nouveau un grand  Salon professionnel sur le Thé sont restées sans suite. Peut être la crise a rendu les agences trop gourmandes et les exposants trop frileux , et puis il y a certaines plateformes qui offrent un bel accueil au thé, comme le « Mini Sial », le  SIAL et aussi  la rencontre annuelle des Torréfacteurs de France bien que tous du B to B !!
Quand Roland Dacos, un ingénieur spécialisé en éclairages, tombé amoureux de la Chine et de ses thés, annonce son projet au printemps 2012 il ne s’est pas laissé impressionner par les nombreux refus, il a décidé de « foncer ». Une vraie gageure, à quelques semaines après la « TCWC » de Vienne et à quelques mois de la « COTECA » de Hambourg ;
Avec une équipe admirablement  motivée il a réussi son pari d’un salon en partie grand public et en partie B to B en proposant son « Tea World Rendez Vous » au cœur de l’Europe , à Bruxelles.
On pourrait y voir une sorte de contrepartie à la « World Tea Expo » qui fêtera ses 10 ans à Las Vegas, aux Etats-Unis , le premier juin prochain.
le stand du Burundi

Thé blanc de Sorwathe, Rwanda
Après cette mise en contexte faisons un tour pour découvrir
**une belle présence de petits pays producteurs : Burundi, Rwanda, Corée, Japon, qui étaient ainsi sous le feu des projecteurs et non à l’ombre des grands ; notons aussi un stand tenue par l’ambassade du Vietnam, un autre par la Chambre de Commerce des produits agricoles de la Chine. Un représentant du « National Tea and Coffee Development Board du Nepal »  était arrivé de Katmandou pour prendre ses marques pour 2013.
**une belle présence aussi des deux grands « cousins «  du thé, le Rooibos de l’Afrique du Sud et le Maté de l’Argentine, avec échantillons et dégustations distribués généreusement ;
Stéphane Erler de " Tea Parker"Taiwan

Mei Lan Hsiao de Tea Arts Centre, Anvers,Be
**plusieurs stands tenus par des experts et éminents spécialistes de la dégustation et des traditions culturelles du thé, arrivés de Taiwan et de Chine .
** de nombreux exposants PME, à l’aise dans cet environnement très convivial et qui ont ainsi exposé pour la première fois dans un Salon professionnel  de cette envergure et réellement international.
**des équipements et accessoires, toujours utiles à rencontrer de manière regroupée, permettant de comparer et de se renseigner.
Toutes les 3 journées avaient un programme d’évènements et une série de conférences, données par des « experts és thé » de  toutes sortes de disciplines .
Vous pourrez découvrir les détails sur le site www.teaworld.me
A noter dés maintenant que « Tea World Rendez Vous » ouvrira ses portes l’année prochaine du 3 au 5 mai 2013. 

N°24,art.4"Le thé pratique, un aspect capital"

N° 24,art. 4
Le thé pratique, un aspect capital.
En écoutant les uns et les autres on distingue deux groupes : il y a les amateurs de thé aux innombrables ustensiles, qui aiment s’entourer de théières de toutes sortes pour les multiples thés de leur choix. De l’autre coté il y a ceux qui aiment boire du thé et s’intéressent  beaucoup à cette boisson, mais qui posent inlassablement la même question » comment dois-je le préparer » ? L’étiquetage scrupuleusement rédigé à beau leur donner température et temps des infusions, ils hésitent quand même.
Les fabricants d’accessoires font des efforts considérables pour nous faciliter cette tâche et le progrès est notable dans ce domaine.
Voici quelques ustensiles rencontrés récemment dans divers endroits professionnels :

une petite merveille

des passoires bien pratiques
** une toute nouvelle et géniale théière –bouilloire, à mémoire, à température d’eau réglable et à panier d’infusion mobile ! Exposée à « Tea World Rendez Vous » à Bruxelles, ce tout nouveau matériel n’avait pas encore de prospectus, rien à emporter donc sauf une belle démonstration et le prix affiché : 199 € ! Nous l’avions admiré ensemble avec Gilles Brochard, qui souhaitait renouveler sa bouilloire Aquagrad, qui n’est plus disponible en France. Vous chercherez sur internet ? depuis les informations sont sans doute accessibles.

** des passoires en dentelle métallique, en acier galvanisé, de plusieurs tailles, bien pratiques pour la tasse préparée à la maison ou au bureau, bien pratique également pour salons de thé. Vues chez « Chamore » www.chamore.com à la TCWC de Vienne ; toutefois  le fabricant sud coréen précise qu’il faut les commander par 5 000 unités ! A voir avec votre boutique de thé !

des dizaines de modèles

push down basique
**des théières » push down » de toutes les tailles et contenances ,en ver ultra léger et résistant à la chaleur, fabriquées par la marque «  Kamjove » en Chine, vues sur un très grand stand à la « China Tea Expo » à Beijing, www.kamjove.com où l’on a répondu ne pas être en mesure de prendre des commandes pour l’Europe, tellement la demande en Chine était forte .

Et puis une petite théière" push down "vraiment basique, vendu au prix de 3€ environ au marche du gros  du thé à Beijing, Maliandao, et qui rend parfaitement service pour toute sorte de thé, puisqu’elle n’a pas de mémoire,.
Dossier à suivre !

N°24, art.5"La citronnelle, ingrédient des formules detox"


La citronnelle, ingrédient incontournable des tasses « detox »
                            par  Dominique Cairol

Vous avez certainement utilisé, lors de soirées  estivales infestées de moustiques, de l'essence de citronnelle comme répulsif. Heureusement ce n'est pas sa seule qualité. En effet la citronnelle possède de nombreux 'autres vertus que nous allons évoquer dans ce petit article.
Comme dans nos autres présentations, on fera un petit rappel historique et de botanique, puis on évoquera ses différentes utilisations.

Un peu de botanique

la citronnelle en bordure des théiers

la citronnelle dans le mélange détox
Contrairement aux autres espèces que nous avons traité précédemment, comme le karkadé, la cardamome, le thé etc...la citronnelle, ne ressemble pas à une plante exotique mais à «l’ herbe » que l'on trouve dans nos prairies ou nos jardins. Cela n'est pas étonnant lorsque l'on sait qu'elle appartient au groupe des graminées et à la famille des Poacées (dans laquelle on trouve par exemple le pâturin des prés, espèce très commune dans nos prairies). Cymbopogon citratus ( son nom scientifique)  appelée aussi verveine de l'Inde est originaire de l'Inde du Sud et de Ceylan ; elle est très commune dans les régions tropicales car elle se multiplie facilement. C'est une herbe de plus de 2 mètres de haut, aux chaumes forts densément feuillés. Ses longues feuilles linéaires à  bords rugueux et coupants, sont de couleur verte bleutée assez pâle.
Dans le même genre deux autres espèces sont également aromatiques (1) : 
Cymbopogon martinii ou géranium des Indes, appelée aussi Palma Rosa dont l'huile essentiel est le géraniol ;
Cymbopogon schoenanthus ou herbe chameau dont on tire le phéllandrène huile essentielle utilisée en cosmétique et médecine populaire.
Cymbopogon nardus est considérée comme une mauvaise herbe tropicale, invasive qui diminue la valeur fourragère des prairies. Elle a un goût désagréable. Par contre son huile essentielle a de nombreuses propriétés (voir plus loin).
Sous nos climats tempérés la citronnelle est une plante « non rustique ». Elle prospère sous les climats chauds et humides, elle se cultive facilement en pot ou en pleine terre. On la multiplie très facilement par division des touffes.
La récolte consiste à prélever la base des feuilles.
Ses utilisations
Les  Cymbopogon originaires d’Asie,  sont depuis très longtemps introduites et naturalisées dans tout le monde intertropical du fait de leurs excellentes aptitudes aromatiques culinaires et médicinales.
a)Propriétés et utilisations culinaires :

La citronnelle a un parfum de citron très prononcé.  Les cuisiniers thaïs ou vietnamiens emploient les tiges de la citronnelle pour donner un goût citronné à leurs plats. C'est un ingrédient typique des ces cuisines. On ne consomme que la partie la plus tendre de cette plante qui se trouve à la base ( 5 à 6 cm). On utilise le cœur de la plante en retirant les feuilles externes et en coupante les deux extrémités de la plante comme on le ferait pour un poireau. Les tiges sont utilisées broyées ou émincées et infusées dans les bouillons pour libérer le maximum d'arôme. Une fois séchées elles peuvent aussi être moulues pour être incorporée directement dans les plats. On retrouve la citronnelle principalement dans les currys, les soupes, les ragoûts et les plats cuits à l'étouffée, notamment ceux à base de volailles ou de produits de la mer.
Coupée en rondelle, ciselée, la citronnelle est utilisée pour aromatiser les crudités, salades, marinades, potages.
Au nord du Maroc, elle est utilisée pour aromatiser le thé vert à la menthe.

b) Propriétés et utilisations médicinales
Les propriétés bactéricides, antifongiques et insecticides et insectifuges de la citronnelle sont connues depuis longtemps. En Afrique centrale, la citronnelle est le plus souvent plantée aux alentours des maisons car son odeur repousse les moustiques. L'huile de citronnelle a été utilisée pour préserver les anciens manuscrits en feuille de palme comme par exemple à l'institut français de Pondichéry (2) ou à l'Oriental Research Institute de Mysore.
La citronnelle est une plante très riche en composés aromatiques, ceux-ci variant lors de la croissance de la plante. A sa maturité on a principalement le citral (neral, geranial), le géraniol, le limonène, le citronellal, et le  β-myrce (3). Le géranial a une très forte odeur de citron, le néral a une odeur plus douce.

Dans la médecine traditionnelle la citronnelle est utilisée en décoction. Par exemple à Cuba cette décoction présente des vertus hypotensives et anti-inflammatoires. Mais ce sont surtout ses vertus bactéricides qui sont connues (4).
Dans les pays développés les vertus de la citronnelle son surtout employées à travers les huiles essentielles et principalement en aromathérapie. Voici ses principales propriétés : vasodilatatrice, tonique digestive, anti-inflammatoire et sédative. Elle est indiquée dans les cas d’insuffisance digestive et hépatique, de cellulite d’artérite et de dystonie neurovégétative (dérèglement du système nerveux viscéral).
Les propriétés de l’huile essentielle de Cosmogonie nardus sont : anti-infectieuse, antibactérienne, antifongique, antiseptique aérienne,insectifuge(moustiques), antispasmodique (digestive), anti-inflammatoire. Ses indications thérapeutiques sont employées pour les cas suivant : colite spasmodique et entérocolite infectieuse (douleurs intestinales), douleurs pelviennes, rhumatismes, arthrite.
Si vous voulez en savoir plus
1Collectif- 1991- Le bon jardinier. Tome 2. 153ème édition. La maison rustique. Flammarion. Paris
2 ifpindia.org/Stockage-des-manuscrits.html
3Tajidin, N. , Ahmad, S. , Rosenani, A. , Azimah, H. and Munirah, M. - 2012-Chemical composition and citral content in lemongrass( Cymbopogon citratus) essential oil at three maturity stages. African Journal of Biotechnology Vol. 11(11), pp. 2685-2693,
4Grace O. Onawunmi, Wolde-Ab Yisak,
5 E.O. Ogunlana -1984 -Antibacterial constituents in the essential oil of Cymbopogon citratus – Journal of Ethnopharmacology , Volume 12, Issue 3, December 1984, Pages 279–286

N°24, art.6"La Calligraphie autour du Thé"

N° 24,art.6 
« La Calligraphie autour du Thé »
WANG Yinzhu exposé chez Neo-T.

Exposition organisée conjointement par Valérie Stalport,
 créatrice de la maison de thé « Neo-T. » www.neo-t.fr
et Isabelle Pernez, consultante en échanges artistiques entre la France et la Chine,2w.shuangwei@gmail.com
 le vernissage très convivial a eu lieu le jeudi 24 mai en haut de la rue des Martyrs.
les organisateurs

les visiteurs
 Réunis autour d’un délicieux thé glacé  de nombreux clients , amis et amateurs passent pour voir ces grandes calligraphies très décoratives.
L’artiste, WANG Yinzhu, né dans la province du Hebei en 1968 est titulaire d’une licence universitaire en calligraphie. Après avoir beaucoup travaillé avec de grands maîtres contemporains il a développé son propre style très personnel et très épuré. Il participe régulièrement à des concours et ses œuvres ont déjà remporté de nombreux prix.
WANG Yinzhu
Les calligraphies présentant l’idéogramme « thé » dans plusieurs styles d’écriture au choix, signées et siglées par l’artiste, sont proposées à 164 €.
Il y a aussi des panneaux proposant les idéogrammes des 12 signes du zodiaque chinois.

Puisque en Chine la calligraphie fait partie des arts des lettrés et que le thé y est étroitement associé depuis des siècles il est à nouveau  d’usage d’inviter des calligraphes dans les maisons de thé. Ils y font des démonstrations de leur art et parfois  on organise  des concours de calligraphie avec ou parmi les convives. On trouve donc souvent rouleaux de papier de riz, pinceaux et pierre à encre sur place.

à Shanghai en 2006
Au Japon la calligraphie fait partie des disciplines du « Budô », l’art du guerrier, et cela ensemble avec le « chadô », la voie du thé.

C’est donc très agréable de voir cette exposition parisienne renouer avec ces traditions très anciennes .