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Le Numéro 28 du 30 octobre 2012"Sommaire"




Sommaire :

Article 1 : »Le Nouveau International Tea Trading Center de la Chine »
Article 2 : « Une toute jeune directrice pour le GTTC » portrait de Kelly YE.
Article 3 : « Fuzhou Forum of World Jasmine Tea Culture 2012 »
Article 4 : “Les thés au SIAL 2012”
Article 5 : « Le 5e Symposium scientifique sur le Thé et la Santé », tenu à New York le 19
                   septembre 2012.
Article 6 : « Le Thé » exposé au Musée Guimet à Paris.

N°28 Art.1"La nouvelle plate forme centrale pour le négoce du thé"


N°28.Art.1 »Le nouveau International Tea Trading Center de la Chine à Canton »

ouvert depuis juillet 2012
Sa création a été décidée en avril 2008 par les autorités municipales de la ville de Guangzhou, l’ancienne Canton et le Centre de Recherche pour le Développement du Conseil d’Etat. L’exécution du projet avait été confiée au Guangdong Guangxin Holdings Group Ltd. Une des 500 plus grandes entreprises de la Chine et la plus grande entreprise d’import/export de la province du Guangdong.
L’objectif : doter le marché du thé chinois d’une plate forme de ventes  moderne.



Le traditionnel marché des grossistes  du thé de Guangzhou, établi de longue date sur la rive gauche de la Rivière des Perles dans le quartier de Fang Cun regroupe environ 5 000 boutiques et concentre environ 40% du négoce du thé en Chine. Toutefois composé de petites structures familiales il fonctionne toujours « en marchandant à la tête du client ».
le marché traditionnel
La Chine qui produit en 2011 environ 38% des thés du globe a donc décidé de créer une nouvelle structure centrale, afin de moderniser le négoce du thé à la fois pour le marché intérieur et pour les exportations.




Selon ses statuts le GCCT apportera aux transactions commerciales du marché du thé :

**une réduction des coûts par l’élimination d’intermédiaires,
**une meilleure sécurité commerciale du fait de la transparence des opérations
**une simplification des procédures qui seront toutes ensemble gérées par la plate forme .


Le « Guangzhou International Tea Trading Center » ou GCCT a ouvert ses portes au public le 4 juillet 2012avec :

le nouveau "tea mall"
**un «  Tea Mall »de trois étages où sont déjà installées une cinquantaine de sociétés de  producteurs de thé avec leurs marques; la présence de ces sociétés est soumise à la signature d’une charte d’adhésion, les engageant au respect  de certains critères de qualité, de conformité avec les indications sur les étiquettes et avec la réglementation et à l’affichage des prix. Tous ces produits seront bien sûr aussi d’une totale « traçabilité ».
 Les cotisations financent ainsi cette espace d’exposition et de promotion qu’est le « Tea Mall » ; la vente s’y fait en gros mais on peut acheter aussi au détail.
Une brève visite des lieux donne à penser que d’ici peu le «  Tea Mall » deviendra un lieu incontournable aussi pour les acheteurs étrangers. La NPT vous présentera quelques une des sociétés déjà présentes par la suite.
affichage des prix partout

**un entrepôt de 20.000m², première étape des 80.000 m² prévus ; il y a des chambres froides pour les thés fins et aussi une section spéciale pour les thés de collection et les thés âgés.

**des salles de réunion et une grande salle qui hébergera dans un proche avenir les sessions de vente aux enchères électroniques, pour les thés industriels et mainstream ; une  innovation  spectaculaire et qui demandera à être rodée sans doute !

L’ensemble  se situe en bordure du quartier de Fang Cun à coté du marché traditionnel le plus ancien, qui sera prochainement transféré, pour laisser la place à une importante structure hôtelière afin de loger les professionnels du thé de passage  sur place.

Découvrez leur site :http://www.gttc.com
   

N°28 Art.2"Une toute jeune directrice pour le GTTC"



Portrait de Kelly YE.

Lorsque les entreprises chinoises se tournent vers les marchés tiers et les exportations la communication devient un élément clé.
Les jeunes diplômés qui maîtrisent l’Anglais sont très convoités et on en trouve de plus en plus, au SIAL il y en avait même des francophones, effort récent vraiment spectaculaire !
Actuellement la Chine n’exporte même pas un quart de ses thés ; toutefois l’énorme croissance de sa production suite aux nouvelles surfaces plantées « gigantesques » au cours des années passées va continuer à se déployer, puisque ces milliers d’hectares  vont progressivement atteindre leur plein rendement.
Malgré une forte promotion du thé sur le marché domestique, qui montre une réelle croissance, les exportations vont devenir un enjeu crucial.
les deux chefs du GTTC
De ce fait la décision des plus hautes instances de créer le « Guangzhou International Tea Trading Center » a réclamé des compétences très pointues.
Ainsi Kelly YE, qui a passé huit années d’études universitaires en Angleterre, a été recruté il y a 3 ans.
dégustation avec un adhérent
Avec sa maîtrise en « Supply Chain Engineering and Logistics » , obtenue à l’Université de Warwick  elle a exactement le profil recherché. Plongée dans l’univers du thé depuis 3 ans elle exerce son rôle de « Deputy General Manager » avec une compétence ferme et souriante. Installée dans un immense bureau moderne où elle accueille ses visiteurs elle rend aussi régulièrement visite aux « adhérents «  du Tea Mall . Les  dégustations sur place  lui permettent  de continuer son apprentissage « es thés « pour se familiariser de mieux en mieux avec cet univers traditionnellement très complexe  des « 10 000 thés «.
Dans ses fonctions elle est accompagnée de KANG Jian Dong, l’ »Executive Director »  du GTTC qui veille sur la gestion de cet importante nouvelle plate forme.
NB : C’est là une nouvelle génération de managers, disponibles et très près de leurs clients ; à noter que ni l’un ni l’autre a une voiture avec chauffeur, ils conduisent tous leurs propres voitures.
la future salle des ventes aux enchères 
L’inéluctable industrialisation d’une partie de la production va là aussi générer une modernisation par la généralisation de la transparence et de la  traçabilité.
Puisque le GTTC sera sous peu devenu une halte incontournable pour l’approvisionnement en  thés fins et en thés mainstream, certains lecteurs  feront peut être prochainement la connaissance de sa jeune directrice.

N°28 Art.3" Fuzhou World Jasmine Tea Culture Forum"


N°28 Art.3 »Fuzhou Forum of World Jasmine Tea Culture 2012 »

Les thés au jasmin sont une spécialité célèbre parmi les thés de Chine. Selon les historiens cette fabrication remonte à la Dynastie des Song du Sud (1127-1279) qui avaient établi leur capitale à Hangzhou. La longue période de paix sous ce règne avait permis à la consommation du thé de franchir les portes de la cour et des monastères et de devenir populaire. Rapidement des milliers de maisons de thé s’installent dans les villes et les villages donnant un nouvel essor à la culture du thé et aux variétés des tasses et générant aussi toute une nouvelle panoplie d’ustensiles et de « vaisselle à thé », dont les célèbres coupes en porcelaine vert pale que l’on appelle « céladons » en occident.
méthode ancienne
Selon les historiens  le plus ancien centre de fabrication  de thés au jasmin se trouvait dans la ville de Fuzhou, aujourd’hui la capitale de la province du Fujian.
Partant de Fuzhou cette fabrication a ensuite aussi été développée dans les provinces voisines du Zhejiang et du Jiangsu.
Le principe consiste à mélanger les thés avec les fleurs de jasmin selon différentes techniques et de permettre ainsi aux fleurs d’imprégner les thés de leurs huiles essentielles ; après une période d’environ 15 heures les fleurs sont éliminées  leur parfum ayant été  transféré. Un nouveau séchage des thés s’impose après ; cette « opération d’imprégnation et de re-séchage » pourra être renouvelée jusqu’à 7 fois pour un seul et même lot de thé.
Il y a donc un très grand choix de grades, principalement: en fonction des thés de base , de la qualité du jasmin et du nombre d’imprégnations.
Ces centres de fabrication des thés au jasmin se sont donc installés là où les thés de qualité abondaient et où le jasmin prospérait également. Notons que le jasmin fleurit l’été et que certains thés primeurs devaient donc être conservés en attendant cette floraison.
Ces thés sont devenus de plus en plus populaires et  dans le nord de la Chine et à l’étranger en sorte qu’il fallait  produire plus de jasmin. A partir des années 1995 des cultures importantes ont donc été développées plus au sud, dans le Guangxi, où des terrains et une abondante main d’œuvre étaient disponibles.
tasses délicieuses
Suite au récent renouveau d’intérêt pour les thés traditionnels  de grande qualité les producteurs du thé au jasmin de Fuzhou ont décidé de faire valoir l’ancienneté de cette culture dans leur région. Afin de reconquérir ce positionnement de « meilleurs thés au jasmin » une grande opération de communication a été mise en route, dont  le » World  Jasmine Tea Forum » faisait partie. Les nombreux étrangers conviés venaient des USA, du Canada, de la Russie, du Royaume Uni,, du Pakistan, de la Géorgie, de l’Egypte, de la France , de l’Italie …ainsi  plus de 27 pays étaient « présents » pour donner un profil cosmopolite et « VIP » à cet évènement. Les deux cars nous transportaient dans des plantations à peine défrichées afin de déguster sous des tonnelles provisoires…cela  sous un soleil de plomb et sous les flashes des innombrables photographes de  presse.
la remise des "plaques"
Au cours de plusieurs cérémonies 5 grandes entreprises ont été honorées  par une plaque leur donnant le statut de meilleurs producteurs de thés au jasmin de Fuzhou : Chun-Lun Tea group, Fujian Ao-Feng Min Rong Tea company, Fujian Dong-Lai Tea company, Fujian Jiu-Feng Agriculture company, Fuzhou Fu-Min Tea company.
C’était épique, coloré, bon enfant et plein de trouvailles ludiques, comme la « plantation d’arbustes de jasmin » par tous les délégués : chacun avait une petite pelle enrubannée de rouge afin de mettre dans la terre un arbuste , enrubanné de rouge aussi, devant apposer ensuite sa main sur une couche de cire , à signer ….pour témoigner de cet acte fondateur important, cela accompagné de chants et de danses de demoiselles vêtues de tenues au jasmin.
Nous avons aussi dégusté des « perles de dragon » et des thés fins au jasmin et puis assistés à une démonstration de « fabrication à l’ancienne « , mélangeant fleurs et thés manuellement à l’aide d’ immenses paniers plats en bambou, nécessitant une grande adresse et des bras infatigables!
De nos jours ce sont des grandes installations industrielles qui produisent les dizaines de milliers de tonnes  réclamées par les consommateurs.
Il a  ainsi été bien rappelé que les thés au jasmin sont une production traditionnelle, de grande qualité et à partir de produits naturels.
une galette de collection
En souvenir de cette journée mémorable des nombreux échantillons ainsi qu’une grande galette de thé au jasmin compressé, datée et numérotée. Cadeau de Chun- Lun cette galette permettra aux uns et aux autres de débuter « une collection de thés de garde et d’exception », dernier cri des amateurs de thé en Chine.





N°28 Art.4"Le thé très en vue au SIAL 2012"


N°28, Art.4 «  Les thés au SIAL 2012 »

Le traditionnel « Pavillon des Thés » se trouve dans le Hall 8 depuis quelques années déjà, avec les « produits gourmets » et les vins.
Quelle présence importante cette année avec
** un grand nombre de marques françaises aux stands très raffinés de » G.Cannon », « Les Jardins de Gaïa », « Le Palais des Thés », »Les Thés de la Pagode », »Lov Organic » »Le Comptoir Français des Thés, avec Herbapac, Fauchon et Nina ‘s » aux  « Deux Marmottes »,

**une marque des USA représentée par son concessionnaire belge « Harney’s and sons » ;

Et puis coté pays producteurs :
** plusieurs  marques Japonaises,
*** « Aiya Europe » avec son concessionnaire européen ; ce plus grand fabricant de matche du monde a présenté aussi  des thés verts bio et des nouveautés à base de rooibos  et de thés noirs moulus dans les mêmes moulins en granit que le matcha ;
des thés fins bio
***deux maisons de la région d’Uji, dont « Rishouen Tea » qui commercialise une petite production de thés fins ,
**la seule marque indienne de thés fins  qu’est « Premier 's Tea », avec son usine à Calcutta et ses emballages au design à la fois élégant et sobre,






**le Tea Board de Sri Lanka accompagné d’une vingtaine de grandes marques de thés de Ceylan, proposant une vaste panoplie de « thés fins d’origine » des 6 régions de thé dont chacune possède désormais son logo et une vaste panoplie de blends et de thés aromatisés, avec en tête le projet de faire  connaître les « bons thés au lait » aux consommateurs français ;
des thés coréens
**un fabricant Coréen, « Vision Korea » qui présente ses plantations de l’île de Jeju, où il possède aussi des jardins de thés bio ;
des thés du Hunan
**un grand nombre d’entreprises de Chine, des provinces du Zhejiang, du Hunan, du Jiangxi, du Fujian, proposant un beau choix de thés industriels, de thés fins et aussi toute une offre de thés bios ! avec des hôtesses anglo- et francophones, parfaitement briefées et maniant avec aisance catalogues ,prix et fourniture d’échantillons ; progrès très remarqué et apprécié par les visiteurs.

Premier's Tea
Absences remarquées : la maison « Dammann Frères », le « Tea Board of India », les thés de Taiwan.
Donc beaucoup de marques mais aussi de nombreux thés en vrac.
Des innovations annoncées dans le secteur des « thés prêts à boire », ou thés RTD = ready to drink .
Beaucoup de visiteurs aussi aux stands des organismes de certification : comme entre autres  « Ecocert « « Alter Eco » et « Rain Forest Alliance ».

N°28 Art.5"Le 5e Symposium scientifique sur le Thé et la Santé"



s’est tenu à New York le 19 septembre 2012.

Cette séance plénière a été consacrée à l’examen des recherches nouvelles et émergentes portant sur les effets du thé sur l’amélioration de la santé et sur la réduction de certaines maladies chroniques.
Onze chercheurs de réputation internationale ont présenté leurs travaux .
Une importante partie des investigations concerne les mécanismes des polyphénols dans leurs effets sur le métabolisme humain.
Les résumés de ces onze présentations se trouvent sur le site de la « Tea Association of Canada »où l’on peut les consulter librement.
NB:C'est un beau cadeau, car la participation à ces congrès coûte généralement fort cher .

Les trois chercheurs qui se sont penchés sur les polyphénols  ont constaté que de plus en plus de résultats scientifiques montrent que
** les catéchines des thés verts ainsi que
** les théaflavines et théarubigines des thés noirs
sont les substances les plus actives sur le plan biologique.
noir ou vert: tous les thés font du "bien"
Toutefois aucun des trois ne s’est autorisé à tirer des conclusions à ce stade des travaux.
Ils considèrent que ces deux groupes de polyphénols sont actifs de manière distincte  mais comparable, mais ni leur bio disponibilité ni leurs teneurs utiles  ne sont à ce stade suffisamment connues et explorées; il sera important de mieux les déterminer pour progresser vers des recommandations, voire des conclusions. 

C’est la raison pour laquelle toutes les recherches ne peuvent à ce stade que proposer le constat suivant :
les nombreux effets bénéfiques résultant d’une régulière  consommation de thés  sont le fait de tous les thés, verts, noirs, wulongs et autres.
verts ou wulongs, tous sont "bons"

Ces effets sont notamment
** une puissante activité anti oxydante et anti inflammatoire qui joue un rôle préventif contre le risque de maladies cardiovasculaires,
**une amélioration de l’acuité cognitive ,
**une prévention contre la perte de masse osseuse,
**une meilleure gestion du poids corporel.





°28 Art.6"Le Thé" exposé au Musée Guimet à Paris.

du 3 octobre 2012 au 7 janvier 2013.



 Boisson originaire de Chine et aux traditions millénaires cette exposition sur le thé a bien sa place au Musée des Arts Asiatiques.
C’est d’abord la cueillette des thés sauvages dans les hautes vallées du Yunnan et du Sichuan qui est consommée par les minorités locales ; très rapidement ces thés sauvages et artisanaux font l’objet d’un commerce frontalier avec les Tibétains, qui en sont si friands qu'ils donnent des chevaux en échange. Par la suite la culture des théiers s’installent en plaine et c’est sous la dynastie des T’ang (618- 907) qu’il est introduit à la cour. Peu après LU Yu en fait l’objet central  du célèbre ouvrage « Cha Jing », « Le Classique du Thé », établissant  un riche rituel autour du thé et de sa consommation, qui fait encore autorité de nos jours.
Toujours sous les T’ang le Bouddhisme devient religion d’Etat et intègre le thé et son cérémonial dans son fonctionnement ; même les lettrés finissent par opter pour la spiritualité du thé et contre l’ivresse du vin.
Ce sont les moines bouddhistes qui emportent le thé vers le Japon et la Corée dès le 8e siècle de notre ère, bien que cette pratique reste longtemps attachée aux monastères.
Partout où le thé arrive il devient une sorte de boisson culte et génère des développements artistiques importants dans le domaine des grès et puis de la porcelaine et aussi  de l’orfèvrerie et de  la dinanderie.
L’exposition nous montre comment l' évolution des modes de consommation  influence les arts ancillaires, des bols aux théières et tasses.
Pour souligner le raffinement gustatif des divers thés de Chine, on les classe généralement en 6 familles : thés verts, rouges, wulong, sombres , blancs et jaunes, tous pouvant de plus être aromatisés aux fleurs de jasmin , de rose , d’orchidées …un petit film charmant montre le travail d’évaluation sensorielle du célèbre « nez du thé » Tseng Yu Hui,  fondatrice de la « Maison de Trois Thés ».
Lorsque le thé  arrive en Europe au XVI e siècle il a déjà une histoire plus de millénaire, mais sa carrière se poursuit dans le raffinement, que cela soit en Europe, en Russie, au Moyen Orient.
L’exposition montre toutes ces étapes au fil des objets choisis avec érudition et provenant en majeure partie des collections propres de Guimet.
Quelle superbe ouverture sur les richesses des grès, porcelaines et émaux que le goût du thé a suscité en stimulant l’imagination des artisans créateurs.
Un très intéressant programme de films, conférences et spectacles accompagne l’exposition ; ce cycle « Saveurs du thé, saveurs d’Asie » se déroule du 5 novembre 2012 au 30 janvier 2013.