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N°49 du 30 novembre 2014: le Sommaire



Article 1 : Les thés de Ceylan, le Sri Lanka quatrième producteur de thé du monde.

Article 2 : La China Tea Marketing Association – CTMA
                 Portrait de son Executive VP, WANG Qing.

Article 3 : La FAO appelle à une Confédération Internationale des Petits Producteurs de Thé.

Article 4 : Les Puer , des thés multi facettes incroyables.

Article 5 : Le Lapacho, l’arbre sacré des Incas.


Article 6 : Design 2014 pour des théières classiques chinoises.

N°49 Art.1 "Les thés de Ceylan, le Sri Lanka quatrième producteur de thé du monde."


 Cette île, un vrai paradis tropical  à la forme d’une goutte de rosée, est  séparée de la pointe sud est de l’Inde par les 31 km du détroit de Palk. Avec ses 65 000 km², grande comme l’ensemble de l’Aquitaine et du Poitou –Charentes, elle figure depuis près de 150 ans parmi les grands des « thés fins ».
théiers dans la brume au coeur du Sri Lanka

Voici quelques chiffres à titre d’introduction :
Découvert par les Portugais en 1502, repris par les Bataves en 1658 et puis occupé par les Britanniques dés 1796, Ceylan devient indépendant en 1948.La création de la République démocratique socialiste en 1972 est suivi par le changement du nom. En 1974 Ceylan devient le Sri Lanka ; toutefois l'appellation Ceylan est conservée pour le thé, à titre de marque nationale, réputée de longue date.
le logo du lion et l'IGP de région

Des graines et boutures de thé sont importées de Chine en 1842 et de l’Assam en 1838  et puis installées dans les jardins royaux de Peradenya à titre expérimental. La culture commerciale débute dans les années 1870, pour remplacer les nombreuses plantations de café, qui se voient détruites en quelques années par un parasite.
Quand le nouveau gouvernement décide de nationaliser l’industrie du thé en 1974, c’est un changement profond qui intervient, puisqu’on  privilégie désormais le volume sur la qualité, afin de faire face à la concurrence des thés noirs CTC de l’Afrique de l’Est, nettement moins chers.
 Vingt ans plus tard, une privatisation progressive est suivie par un retour à la qualité comme mot d’ordre principale.
Aujourd’hui les 7 grandes régions de production comportent plus de 650 grands ensembles de plantations, répartis en plus de 2 000 jardins nommés, avec chacun son thé de terroir authentique et spécifique.
les 7 régions de thé

Encadré par le Sri Lanka Tea Board, 
qui veille au respect du célèbre Logo du Lion, réservé exclusivement aux thés issus à 100% des plantations de l’île, manufacturés et conditionnés sur place, le pays a retrouvé complètement son profil de producteur de thés fins.
La guerre civile entre Tamouls hindous et Cingalais bouddhiste  a pris fin en 2009, après 26 ans de perturbations graves, le Tsunami qui a ravagé les côtes en 2004 appartient au passé et le renouvellement des théiers anciens va bon train depuis plusieurs années.
En 2013 le Sri Lanka a produit 340.000 t de thés, dont 90% sont des thés noirs orthodoxes, à feuilles entières, et qui sont exportés à 95%. L’industrie du thé fournit 10% des emplois, est le 3e générateur de revenues du pays et provient à 76% de récoltes de petits producteurs.
Pourquoi ces thés sont depuis si longtemps parmi les plus primés ? et les plus recherchés ?
C’est la configuration de l’île, avec ses massifs montagneux au centre, qui crée des zones climatiques spécifiques, en clivant les moussons, qui se croisent au cœur de l’île.
En tenant en plus compte de l’altitude des plantations, en différentiant  entre haute montagne, moyenne montagne et plaines et collines du sud, ce sont donc 7 régions bien définies qui  produisent des thés avec des caractéristiques spécifiques, qui ont en plus des saisons « à pic de qualité ». En effet quand les pluies de la mousson ont  saturé les sols d’eau et s’en vont pour laisser la place aux vents et au soleil, les théiers explosent pour quelques semaines en bourgeons de qualité extrême.
Ces 7 régions, donc chacume a son "logo IGP" se nomment :
**en haute altitude : Dimbula, Nuwara Eliya, Uva et Uda Pussellawa ;
**en moyenne altitude : Kandy, autour de l’ancienne capitale royale,
**en collines et plaines du sud : Ruhuna et Sabaragamuwa.

thés fins en vrac

C’est donc un choix immense que proposent
**les grandes marques nationales, qui exportent  leurs thés fins généralement en sachets et
** les importateurs de thés fins qui commercialisent généralement ces thés d’origine en vrac dans leurs comptoirs de thé.
thés premiums de Dilmah en sachet

En 2013 les principaux clients du Sri Lanka sont la Russie, avec 45.000t, le Moyen Orient avec plus de 80.000t l’Afrique du Nord avec plus de 10.000, c’est eux les plus  convaincus que les prix élevés de ces thés sont amplement justifiés par leur qualité supérieure.
 Et puis en Europe la France : 870t, la Finlande : 1.270t, l’Italie : 1.370t, la Pologne : 2.300t.

Des tasses à redécouvrir, sans tarder !!

N°49 Art.2 "La China Tea Marketing Association - CTMA" Portrait de son Executive VP, WANG Qing.


 Menée par WANG Qing une importante délégation de patrons de grandes sociétés chinoises de thé vient de passer à Paris fin novembre 2014. Attendus début juillet par le Syndicat Français du Thé et des Infusions – STEPI-
et le Comité Français du Thé- CFT-
stepi@wanadoo.fr
ces industriels ont vu leur  déplacement reporté à plusieurs reprises, suite à des problèmes de visas etc. Enfin arrivés, du Maroc !! qui achète environ 60.000 t de thé vert à la Chine, ils se félicitent de visiter Paris, grand carrefour des thés fins, bien que la France importe seulement environ 6.000 t de thés de la Chine.
Accueillie par Olivier Scala, Président du CFT, dans sa maison de thé, WANG Qing présente les participants.
Il rappelle ensuite que  la CTMA a été crée en 1992, afin de structurer l’économie du thé et de l’encadrer dans un contexte de re privatisation progressive.
 Accédant ainsi à nouveau  à l’investissement privé pour la production et le commerce du thé a dynamisé cette économie, qui a bondi d’une production de 100.000t en 1970 à 683.000t en 2000 et puis à 1,925.000t en 2013.
Cette progression spectaculaire fait de la Chine le n° 1 mondial depuis 2005, aujourd’hui elle produit  39% des thés du monde.
 Avec une consommation intérieure en bonne croissance il faut néanmoins bien prospecter les marchés tiers pour y trouver de bons clients, et cela fait partie des tâches de la CTMA.

La visite s’est poursuivie chez « Thés de Chine », où Vivien Messavant a été heureux d’accueillir ses compatriotes, vivement intéressés par son assortiment de thés fins de Chine et ses efforts visant à faire connaître les thés fins chinois par l’intermédiaire de l’Association « Vapeurs de thé sur une tasse chinoise ». 
WANG Qing, qui avait travaillé au Ministère du Commerce a été nommé Vice Président exécutif de la CTMA en 2004 et depuis il poursuit les efforts pour un développement harmonieux de ce marché devenu vraiment gigantesque.

Lors des célébrations du 60e anniversaire de la République Populaire de Chine en octobre 2009, il avait figuré parmi les 60 personnalités clé choisies par le grand quotidien « China Daily » pour un numéro spécial. Lors de cette interview il  avait rappelé que dés sa jeunesse il achetait du thé au jasmin, boisson favorite des chinois du nord, mais c’est seulement en prenant les reines de la CTMA qu’il avait découvert les multiples facettes et les autres familles de thé.
WANG Qing, "China Daily"

Parfaitement conscient du chemin parcouru depuis la douloureuse rupture, subie par la production  et les traditions culturelles du thé pendant la révolution culturelle, il énumère les efforts de restauration et de remise en route engagés par le gouvernement  afin de renouer avec le patrimoine du passé  :

** la maison de thé " Lao She" installée en 1988, à deux pas des portes de la cité interdite, décorée  à l’ancienne, avec des spectacles d’opéra et de chants, une carte de thés exquis, et du personnel habillé en tenues comme jadis, donc avant 1949, une merveille !
**en 1994 la création de la maison de thé « Wu Fu », aussi à Beijing, pour faire revivre et enseigner les cérémonies du thé
**en 2005 la remise en route de l’ancien commerce du thé Wu Yu Tai, qui propose des thés de qualité très joliment conditionnés aux nombreux touristes qui viennent de province pour visiter leur capitale, et aussi aux étrangers ; plus de 200 magasins ont été ouverts depuis.
déco comme jadis !!

La CTMA édite aussi un magazine mensuel  sur le thé et organise depuis 3 ans une « tea expo » à Beijing, au milieu de l’été.
WANG Qing annonce une autre délégation de thé chinois qui viendra en France en mai 2015 et visitera Lyon et Marseille, il iniquera la date dés que possible.
Par ailleurs il serait heureux d’accueillir une délégation française en Chine, il communiquera le calendrier 2015 des « évènements thé » prochainement.  




N°49 Art.3 "La FAO appelle à une Confédération Internationale des Petits Producteurs de Thé".

Lors de sa XXIe session plénière, à Bandung, Indonésie, du 5 au 7 novembre 2014, la FAO Intergovernmental Group on Tea a recommandé une importante initiative visant
** de structurer les petits producteurs au niveau mondiale pour
**leur donner une meilleure visibilité par un logo/ une marque commune.
Dans ce contexte il est prévu de leur apporter
** une logistique plus efficace
**afin d’améliorer concrètement leur productivité agricole
**leur permettant ensuite  un accès direct au marché
** ce  qui devra générer une rémunération motivante.
thés fermiers au Yunnan

La mise en œuvre d’une action aussi vaste et aussi ambitieuse prendra du temps.
Cette recommandation donne toutefois dés maintenant un signal fort. Une première étape visera la prise de conscience par les consommateurs de ce facteur économique incontournable que sont les petits producteurs qui manquent souvent de moyens et de considération appropriés.

Cette décision a été prise à partir d’un certain nombre de constatations, notamment :
**l’économie mondiale du thé représente environ 90 MIA de $
**elle emploie environ 15 MIO de personnes, dont la vaste majorité dans la production agricole du produit,
**parmi ces 15 MIO de personnes il y a environ 9 MIO de petits fermiers et cueilleurs villageois, qui fournissent plus de 60% du volume globale, mais cultivent plus de 70% des surfaces, donc productivité trop basse par manque de synergie .
séchage rurale 


Il a été convenu que les pays producteurs analyseront  les faits du terrain  plus en détail pour mieux cerner les mesures à envisager. A ce jour seulement le Kenya et l’Indonésie relèvent  une répartition précise du volume entre grandes et petites structures. En ce qui concerne la Chine, le Sri Lanka, le Vietnam, le Bangla Desh  on estime que la part des petits fermiers dépasse largement les 50% ; il n’y a que l’Inde qui estime cette part à 30% seulement.

A partir de ce constat que les petits fermiers  sont  un rouage absolument  capital de cette culture agricole du thé, dans tous les grands pays producteur, Chine, Inde, Kenya,Sri Lanka, Vietnam, Indonésie et Bangla Desh d’où viennent les 85% du thé du monde, la nécessité de leur donner des meilleurs outils s’impose.
triage en montagne, Vietnam

A ce jour c’est seulement au Kenya que  les conditions économiques  de ces petits cultivateurs sont considérées comme assez satisfaisantes avec une rémunération encourageante et un encadrement par  une solide infrastructure, qu’est la" Kenya Tea Development Agency"- KTDA, crée en 2000.
C’est en effet la KTDA qui  gère l’installation des usines de transformation, l’éducation et la formation des planteurs, la mise à disposition du matériel végétale, des engrais et autres outils de travail. Et puis c’est aussi la KTDA qui gère  le marketing des thés de manière centralisée et cela avec un succès remarquable.
www.ktdateas.com
Sur la demande de la FAO les experts des gouvernements et de l’industrie vont donc examiner comment  ce modèle de la  KTDA pourrait  être transposé au niveau global au sein de cette future  Confédération Mondiale de Petits Producteurs de Thé. 

N°49 Art.4 "Les Puer, des thés multi facettes incroyables".


Trois séances de dégustation proposées par Valérie Stalport, Neo.T, pour découvrir de visu et dans la tasse un aperçu des terroirs, des arbres et des générations divers et variés de ces thés.
C’est Olivier Schneider qui les présente, tous sélectionnés par lui, sur place dans le Yunnan.
C’est là-bas qu’il s’est installé il y a dix ans, fasciné par ces thés incroyables, afin de les explorer à fond.
l'expert très entouré

Son site apporte depuis quelques années une énorme richesse d’informations, accompagnées de photos parlantes et superbes. Un vrai trésor pour les amateurs de ces thés.
Impossible de comprendre tous les raffinements en détail sans être sur place et proche des producteurs, villageois et petits fabricants, installés depuis dés générations , comme ZHAO Guojuan, de le Bingdao Factory, à Mengkou, (voir aussi le N° 19 de la NPT) ou s’établissant maintenant, afin de participer à la ruée sur l’or. Les prix montent en effet de manière spectaculaire, la demande explose en face d’une production contingentée par la nature; à noter aussi que  les contrefaçons abondent.
Olivier rappelle les notions de base :
**let thés Puer sont originaires de la province du Yunnan et manufacturés – à 99% - à partir de théiers Da Ye Zhong, arbustifs et à grandes feuilles, de la variété assamica ;
**ces thés se divisent en puers crus, sheng, non oxydés, donc des thés verts, et puis en puers matures, post fermentés, shou, qui font partie de la famille des thés sombres ou hei cha ;
jeune puer en vrac
** on les trouve soit en feuilles soit sous forme compressée, traditionnellement en  galettes.

Exactement comme pour les grands vins on distingue donc les terroirs, les variétés botaniques et puis l’âge, car comme les grands vins ces thés se bonifient avec les années.
Les galettes anciennes se vendent souvent aux enchères et les 50ans et plus à des prix d’or !
Olivier Schneider, qui côtoie les producteurs depuis longtemps est probablement aujourd’hui un des plus grands experts occidentaux de ces thés à la palette archi complexe.
Depuis quelques années il met son expérience, son savoir choisir, ses connaissances et contacts à la disposition d’une clientèle d’importateurs et de consommateurs avisés.
L’on pourrait donc qualifier Olivier Schneider  "de marchand cum  connaisseur cum collectionneur  passionné".
galette jeune

Des tasses exquises aux notes complexes
**pétillantes, fraîches avec une légère astringence verte et acidulée pour les thés jeunes de l’année,
**onctueuses, tourbées, profondes et rassurantes pour les thés matures.
A noter que si les jeunes thés s’infusent plusieurs fois , les thés matures s’infusent  jusqu’à 30 fois et plus.
sortie de son papier plissé





Un univers gustatif d’une grande variété et richesse. 
Des découvertes merveilleuses dans cette province qui descend des hauts plateaux du Tibet  aux forêts tropicales, ravinée par les grandes fleuves, qui bouillonnent entre des chaines de montagnes de plus de 2.000 m d’altitude, peuplée de nombreuses minorités.

A explorer sans tarder.

N°49 Art.5 "Le Lapacho, l’arbre sacré des Incas"

   Par Dominique Cairol

Dans notre histoire l'utilisation des produits végétaux disponibles s'est faite au fur et à mesure de l'évolution des courants d'échanges. L’Europe étant naturellement reliée à l'Asie, c'est de  ce continent que sont venus les premiers apports, puis avec l'Afrique et enfin avec l'Amérique, dernier continent découvert. Si l'on doit à l'Amérique, et en particulier à sa partie sud, des introductions majeures pour notre alimentation, comme la pomme de terre, les tomates les haricots, le maïs, ce continent révèle par ailleurs  une richesse floristique inégalée dont nous vous donnons un exemple ci-dessous : le lapacho ou Pau d’arco, un  arbre tropical de la forêt pluvieuse.
un arbre magnifique

Aspects historiques : Lorsque les premiers Européens sont arrivés au Brésil, les propriétés du bois de cet arbre étaient connues depuis très longtemps  des populations indiennes, en particulier de la population Kallawaya (Kallawaya signifie en quechua « celui qui porte des plantes sur le dos).  La décoction d'écorce interne était utilisée contre tout un ensemble de maux, fièvre, infections, douleurs de l'appareil digestif etc...Ces populations s’en servaient aussi comme antidote aux morsures de serpents ou d’insectes, comme antidouleur et   laxatif.
Les indiens utilisaient le bois de l’arbre pour faire des arcs (d'où le nom Pau d'arco) .
l'écorce du Lapacho

On signale en 1873, pour la première fois l'intérêt du Red Lapacho (“Pau D’Arco”) en médecine(1). Mais ce fut à partir des années 1960 que l'United States National Cancer Institute (NCI) entreprenant de façon systématique des travaux sur des extraits de plantes anti cancéreuses, que la Lapacho fut vraiment  reconnu pour ses caractéristiques. En 1967 après des articles de presse il intéressa de plus en plus le corps médical. Le journal O’Cruzeiro fit des reportages à sensation rapportant des guérisons miraculeuses contre le cancer.
Aspects botaniques :Le Lapacho ou arbre sacré des Incas (Tabebuia impetiginosa (Mart. ex DC.) Standl.) est un genre appartenant à la famille des Bignoniacées. Dans cette famille deux genres sont connus en France pour leurs caractéristiques décoratives :
-le genre  Campsis ou trompette de Virginie, aussi connu sous le nom de Bignone, liane aux fleurs orangées.
- le genre Catalpa très utilisé dans nos jardins comme arbres d'ornement avec sa floraison  blanche et ses fruits en forme de haricots.
Les références sur le genre Lapacho  étant relativement peu nombreuses ( surtout en français) il est important de connaître ses autres dénominations botaniques pour ceux qui le souhaitent, notamment :
·        Gelsemium avellanedae (Lorentz ex Griseb.) Kuntze
·        Handroanthus avellanedae (Lorentz ex Griseb.) Mattos
·      Tabebuia avellanedae Lorentz ex Griseb.
·      Tabebuia dugandii Standl.
·      Tabebuia ipe var. integra (Sprague) Sandwith
·      Tabebuia nicaraguensis S.F.Blake

Le Lapacho est un arbre qui mesure jusqu'à 30 mètres de haut et pousse dans les forêts tropicales de l’'Amérique. Son tronc peut atteindre 2m de diamètre.
Il produit des feuilles palmées et divisées en cinq folioles oblongues. En mai, apparaissent ses fleurs de 10 cm de long, en entonnoir, roses foncées, regroupées en panicules, particulièrement décoratives. Les fruits qui en résultent sont des capsules lisses renfermant des graines.
Son aire de distribution est assez large :il y en a au Mexique et puis en Amérique centrale ( Costa Rica,  El Salvador , Guatemala , Honduras , Nicaragua, Panama) et en Amérique du sud ( Guyane française, Suriname, Venezuela, Brésil, Bolivie, Colombie, Pérou,  Argentine,  Paraguay).

Les principes actifs du lapacho

La plante contient principalement des composés chimiques comme les quinoïdes, (anthraquinones, furanonaphthoquinones, lapachones, et naphthoquinones et une petite quantité de composés benzéniques et de flavonoïdes. En 1968 une étude a démontré que le lapachol avait une activité significative   sur des tumeurs cancéreuses des rats. Après différents travaux de recherche il est apparu que   les composés chimiques les plus actifs  étaient des extraits des écorces et du bois : les naphtoquinones, le lapachol et le  β-lapachone. (2)(3)
en herboristerie

L’utilisation en médecine :     

Comme nous l'évoquions dans la partie historique cette plante médicinale était employée dans la pharmacopée traditionnelle amérindienne et précolombienne, pour traiter les morsures de serpent, réduire les fièvres et sous forme de boissons stimulantes immunitaires contre la malaria et les ulcères, les anémies et la colite, grandement efficace dans les problèmes respiratoires, tel que la grippe et la toux et pour tous les troubles des rhumatismes ainsi que l'arthrite.
Encore de nos jours, l’écorce du lapacho reste populaire auprès des Brésiliens qui en font usage pour combattre toutes sortes d'infections, notamment les gastro-entérites, les infections des voies respiratoires, les infections cutanées, la cystite et la vaginite. Les herboristes locaux le recommandent également pour combattre le cancer. Sa teneur en anti oxydants lui confère sans doute ses propriétés.(5)
Son utilisation comme médicament butte sur plusieurs problèmes. Nous en  retiendrons deux : la toxicité et la qualité du produit.
Les scientifiques se sont rapidement heurtés à des problèmes de toxicité. En effet, le lapacho pris isolément peut notamment entraîner une anémie et inhiber la coagulation sanguine. En effet le lapachol est proche de la vitamine K. Il est d'ailleurs déconseillé de prendre des décoctions de lapacho aux hémophiles. Actuellement, la communauté scientifique s'intéresse à d'autres quinones du pau d'arco, notamment l'alpha et le bêta-lapachone, ainsi qu'à certains de leurs dérivés
en tisane

L’utilisation alimentaire :

Pour une utilisation alimentaire le lapacho se présente sous forme d'écorces brutes plus ou moins broyées. La tisane de lapacho doit se faire obligatoirement en décoction si vous souhaitez que votre boisson  contienne des produits actifs. En effet le lapachol et les autres quinones ne sont pas très solubles dans l'eau. Les écorces et les éléments boisés doivent bouillir  entre 8 et 10 minutes (2 cuillères à café de produits pour un litre d'eau) et ensuite laisser infuser 20 minutes.
La tisane  de lapacho à un goût boisé avec une note de vanille et une légère amertume en fin de bouche, cela ressemble un peu à une infusion  de rooïboos, ce qui le rend agréable à consommer.


Si vous voulez en savoir plus

1- Castellanos Rumen Gomez, Prieto josé , Heinrich M. -2009-  A global ethnopharmacological commodity ?  Journal of ethnopharmacology, volume 121 , issue, 1, 12 january 2009 ,pages 1-13.

2 - Park, B. S., et al. 2005 Antibacterial activity of Tabebuia impetiginosa Martius ex DC (Taheebo) against Helicobacter pylori.J. Ethnopharmacol. 2005 Dec;

3- Giuraud, P., et al. - 1994 -  Comparison of antibacterial and antifungal activities of lapachol and b-lapachone.” Planta Med. 1994; 60: 373–74.

4- Portillo, A., et al. - 2001- Antifungal activity of Paraguayan plants used in traditional medicine. J. Ethnopharmacol. 2001; 76(1): 93–8.
5 - Park, B. S., et al.- 2003 -  Antioxidant activity and characterization of volatile constituents of Taheebo (Tabebuia impetiginosa Martius ex DC). J. Agri. Food Chemi. 2003 Jan 1;51(1):295-300.



 




N°49 Art.6 "Design 2014 pour des théières classiques chinoises."

En 1996 le grand collectionneur MA Weidu peut  ouvrir le premier Musée d’Art privé de Chine, dans le district des arts, Liu Li Chang, à Beijing. Depuis transféré à Dashanzi il contient plus de 2.000 objets, rassemblés patiemment au fil des années par ce passionné de l’artisanat culturel.
C’est en pleine période de révolution culturelle, où la garde civile avait pour  consigne de confisquer, voire de détruire les beaux objets d’art et d’artisanat traditionnels de la bourgeoisie oisive, qu’il avait ressenti le besoin de préserver et de mettre hors d’atteinte   tous les objets qu’il pouvait alors acquérir. Il dit que c’était une sorte de mission visant à   mettre à l’abri et à protéger pour les générations à venir tous ces précieux  témoins d’un savoir faire ancien.
le contenant

Depuis plus de 40 ans il avait accumulé des trésors, et enfin il a pu  les partager avec le grand public au sein de son musée Guan Fu, ce que l’on peut traduire librement  par : « retourner afin de contempler sans jamais se lasser ».
Exposées dans de nombreuses salles, classées en mobilier, textiles, céramiques, jades, les pièces de sa collection attirent des milliers de visiteurs.
Les traditions du thé sont une partie importante de cet héritage culturel et MA Weidu a souhaité   les relancer à l’aide d’une sorte de modernisation et  d’accessibilité pour  les nombreux amateurs de thé que compte son pays.   MA Weidu a donc demandé au célèbre designer taïwanais Jeff Da-yu Shi de dessiner une série de théières, façonnées selon les Arts Appliqués traditionnels de jadis, mais produites en grand nombre.
le contenu

 Revisitant les modèles anciens Jeff Da-yu Shi a élaboré 9 théières, chacune correspond à une sorte de thé et sa manière de l’infuser. Chacune est assortie de son coffret de bambou, avec un poème de thé spécifique  inscrit sur la face principale.
L’ensemble des 9 pièces est rangé dans une élégante étagère portable, elle aussi en  bambou. Au dos elle  porte l’inscription  des 9 caractères qui accompagnent une dégustation de thé : la tasse,  le thé, la clarté, la fragrance, le goût, la texture, le regard, le calme, l’invité.
Cette œuvre originale, à la fois esthétique  et parfaitement  pratique, a été présenté lors de la Beijing Design Week 2014 ; elle est exposée au Musée Guan Fu de Beijing et contribuera surement à  faire grandir encore la réputation de son auteur, Jeff Da-yu Shi.
vu de dos

Ce dernier, qui  a crée le studio Dragon fly, est spécialisé dans la mise en œuvre du bambou, matériau multi usage et renouvelable !! Il a déjà crée un mobilier élémentaire dans la tradition Ming et Qing, en utilisant  uniquement du bambou de différentes sortes, en assemblage avec tenons et mortaises, léger, empilable, facile à transporter et proposant une assise en bonne posture pour les fauteuils, superbe et impressionnant !!
photos: China Daily.