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Le Numéro 42 du 28 février 2014 : le Sommaire




Art.1 : « Infusions aux plantes et thés aux plantes et fleurs »



Art.2 : « Thés à thèmes et infusions surprises »
               Portrait de Julia Roubaud
               Fondatrice d’Envouthé



Art.3 : « Les Thés des Frimas des Nilgiris »


 Art.4 : « La FAO et le thé, un lien important »



Art.5 : « La Bergamote, parfaite pour aromatiser le thé »

               Par Dominique Cairol

N°42 Art.1" Infusions aux plantes et thés aux plantes et fleurs"

Depuis des millénaires l’homme connaît les plantes bénéfiques et celles qu’il convient d’éviter. Ainsi le thé figure dans le premier recueil écrit chinois– le "Bencaojing" de l’Empereur Shen Nong,  daté de 2750 avant notre ère – comme une plante thérapeutique. Le plus ancien recueil sur les plantes en Europe a été rédigé par le médecin grec Dioscorides, "De Materia Medica" vers l’an 70 de notre ère et il énumère 300 plantes.
une page de Dioscorides
 Au moyen âge c'est dans les jardins des curés et des couvents qu'on cultive les plantes nécessaires pour soigner les populations et cette panoplie a été complétée par la cueillette avisée dans les champs et les forêts. Quand la science a enfin réussi à isoler les molécules actifs, à les analyser et à les définir on a commencé à différencier plus clairement entre les effets bénéfiques et les effets thérapeutiques.
L’arrivée en Europe et en Amérique du Nord  du café, du thé et du cacao, le grand trio des plantes stimulantes, au cours du 17e siècle les a fait passer d’abord par les officines des apothicaires avant de les considérer comme des aliments et boissons. Ils ont provoqué des vrais bouleversements sociétales et on ne s’imagine plus notre quotidien sans leurs tasses et tablettes.
Depuis plus d’un demi siècle les multinationales de l’agroalimentaire se sont investis dans ces 3 produits qui sont maintenant largement disponibles. Les plantes à infusion sont longtemps restées en dehors de ce circuit commercial, réservées plutôt aux connaisseurs traditionnels des pays de l’Europe centrale et de l’Est. 
près pour sachets à tisanes
C’est la perspicacité du groupe Unilever qui les a sorties de l’ombre, il y a environ 30 ans. C’est dans les années 1980 que le groupe s’est intéressé en premier  aux puissantes substances anti oxydantes que referment le calice de la fleur de  l’hibiscus et le fruit de l’églantier et aux effets calmants mais tonifiants de la menthe et de la camomille. Beaucoup de recherches et de travaux ont ensuite conduit à la préparation  en infusions de nombreuses autres plantes par l’industrie agro alimentaire au cours des années passées. 
pour tous les goûts
Par ailleurs la bataille concernant la légitimité des allégations santé au sein de l’Union Européenne, qui dure depuis bientôt 10 ans et ne progresse qu’à peine !

S’ajoutent à cette longue liste des plantes que nous connaissons depuis longtemps déjà les découvertes de nouvelles plantes, récoltées et connues  pour leurs vertus sur d’autres continents, comme le rooibos de l’Afrique du Sud, le baslic royal- Tulsi- de l’Inde et le Lapacho de l’Amérique du Sud.
C’est la European Herbal Infusion Association – EHIA -  installée à Hambourg, en Allemagne, qui a élaboré une base de données qui répertorie près  de 400 plantes , qui sont utilisées aujourd’hui  à des fins alimentaires, en indiquant leurs noms en anglais, allemand et latin et en spécifiant la partie de la plante qui est  utilisée.
http://www.ehia-online.org/
hibiscus
 Un gros travail de pionnier et qui répond à une forte demande d’information. Ce développement fulgurant des ventes des  préparations industrielles de plantes pour tisanes et mélanges de thés et de plantes  répond non seulement à une recherche de nouveautés mais aussi à une prise de conscience des consommateurs que les plantes ont un important potentiel pour leur apporter du bien être.


Une tendance forte et durable aux dires des prescripteurs, notamment face au vieillissement de la population et aux gros soucis de santé publique, comme l’obésité, le diabète, les maladies neurodégénératives.

Dans ce contexte la NPT a déjà présenté 12 plantes aux bienfaits connus au fil des numéros passés et continuera à élargir cette liste.

N°42 Art.2 "Thés à thèmes et infusions surprises"

Portrait de Julia Roubaud, Fondatrice d’Envouthé.

Cette jolie Savoyarde déborde de projets et d’idées et c’est fin 2011 qu’elle se lance et crée son entreprise «  Envouthé », Chasseur de Thés.
Ce concept original met en mouvement  tout ce qu’elle aime, la découverte, les contacts, l’innovation. « L’idée s’est cristallisée dans ma tête alors que j’enfourchais mon scooter, c’était comme une fulgurance et qui m’a donné la marche à suivre ».
« Envouthé » propose de découvrir l’univers du thé et des infusions par une approche ludique et pédagogique à la fois. 
Julia dans son QG à Paris
Ayant elle-même grandi en province Julia veut y transporter les vitrines parisiennes et d’autres métropoles. La longue liste des partenaires continue à s’étoffer, élargissant au fil des mois ce vaste choix de thés de qualité de toutes les origines.
Cette T.Box à thème, qui sort chaque mois, contient un assortiment de 5 à 6 thés et infusions, un petit carnet explicatif de la dégustation et de sa  notation et une petite surprise. C’est donc chaque mois qu’un nouveau thème vous apporte une sélection judicieuse et originale vous guidant ainsi vers de nouvelles origines et de nouvelles saveurs, avec en sus une petite surprise utile.
les thés de l'Afrique
 De « la Forêt enchantée » au « Tour du Monde »et puis « Aux Reines africaines », il n’y a pas de pause dans cette déclinaison super originale, puisque la liste des thèmes pour les 12 boîtes pour 2014 est déjà prête dans les cartons.
une T.Box par mois 

Passionnée par ses idées et fascinée par la richesse de cet univers gustatif du thé et des plantes Julia constate vite que le concept est porteur. Elle s’étonne néanmoins de la rapidité du succès, qui est allé de bouche à oreille, avec un site très interactif qui joue à fonds la communication et les réseaux. Plus de 60% des ventes se font en province, répondant à un objectif particulièrement important pour elle. De son côté  « le shop » aussi est devenu rentable, pour des achats coup de cœur  et des cadeaux. Il faut maintenant des lots assez conséquents de 35 à 40 kg par produit pour la T.Box du mois. C’est Julia avec son équipe qui goûte et teste  tous les thés et tisanes proposés dans son QG installé sous les toits de Paris, entre ND de Lorette et le Sacré Cœur.
tout est goûté, apprécié, évalué....

La logistique, qui va  de la réception des palettes de boîtes vides, au remplissage, la décoration et puis à l’expédition des colis aux abonnés et aux clients du shop, est confiée à une structure partenaire  qu’elle qualifie de « géniale et consensuelle ».
Envouthé a le vent en poupe ce qui a permis  l’embauche d’une petite équipe. Ce sera au fil de l’allongement de la liste des fournisseurs qu'Envouthé poursuivra la marche vers de nouvelles découvertes, encore plus de thés noirs, verts, blancs, jaunes et sombres, en feuilles, sticks et  sachets, natures et parfumés et aussi plus de nouvelles plantes et de mélanges. Un grand "Bravo" pour avoir mis en oeuvre cette démarche originale et valorisante.


N°42 Art.3 " Les Thés des Frimas des Nilgiris"


Ces Montagnes Bleues, Nilgiris en langue Tamoul, se trouvent dans le sud ouest de l’Inde, dans le Tamil Nadu. Ils tiennent leur nom de la floraison spectaculaire d’une fleur indigène, Strobilanthes Kunthiana- qui teinte le paysage entier en bleu tous les douze ans. Là bas on compte son âge et on relate les événements en fonction de ces périodes de 12 ans marquées par les floraisons. Notez que la prochaine aura lieu en 2018 !
voilà pour situer

Les annales de la United Planters’ Association of South India – UPASI - nous apprennent que le thé a été implanté dans les 3 provinces du sud , au Tamil Nadu, au Karnataka et au Kerala par un Britannique, le Dr .Christie, en 1832. Son exploitation commerciale a débuté en 1859. En 2012 cette région  a produit 230 000t de thé, dont 2/3, voire 163 000t de thé dans la seule province du Tamil Nadu, environ 15% de la production totale indienne.
dégustation enchantée

 Les plus fameux de ces thés poussent en altitude et c’est dans les Nilgiris que se trouvent la plantation de thé la plus haute du monde : Korakundah, qui détient ce record avec  2 500 m. Les thés fins de ces contrées sont très recherchés, dont notamment les thés des frimas, nommés « frost teas » sur place, que l’on récolte entre décembre et janvier.
Voilà des thés vraiment intéressants à déguster !
On nous dit que les « frost teas « sont récoltés sur des parcelles plantées d’un cultivar de haute qualité aromatique, le Craigmore 6017, une variété hybride de théier chinois, donc à petites feuilles.
Korakundah Tea Estate

Dans l’air froid et mordant des mois d’hiver la croissance végétale  est ralentie. Le soleil brille mais il ne chauffe plus et pour faire face à ce stress la plante fabrique un surplus d’acides aminés, que l’on retrouve avec des notes agréablement sucrées dans la tasse. Comme pour les « winter wulong des cimes » à Taiwan la cueillette manuelle prélève tout le haut du rameau, la tige avec le  bourgeon et puis 2 ou 3 jeunes feuilles. 
cueillette des frimas
Lors du roulage tout en douceur les feuilles vont perdre leur humidité bien plus vite que la tige ; il s’ensuit un panachage de couleurs tout à fait surprenant.
Et c’est la tasse qui émerveille alors par sa richesse aromatique avec des notés fruitées, qui rappellent des First Flush du Darjeeling et puis des notes chaudes de muscatel, un peu fumées.


Ce sont de petits lots merveilleux préparés par des mains expertes après chaque cueillette et  sur mesure pour des amateurs connaisseurs. On nous dit que cette année l’hiver est arrivé très tôt en sorte que les premiers « frost teas «  de 2014 viennent de sortir.


N°42 Art.4 "La FAO et le thé, un lien important "


 La FAO –Organisation des Nations Unies pour l’Alimentation et l’Agriculture – a été crée en 1945; elle a son siège à Rome en Italie.
Cette instance mondiale avec ses vastes responsabilités globales gère aussi un nombre de Groupes Inter Gouvernementales – IGG- dédiés à certaines cultures spécifiques, dont le IGG Thé, qui a été instauré en 1975.
Le Directeur en charge depuis 1997 est Kaison Chang, originaire des Iles Fidji,
NB : c’est lui à droite, en décembre 2002, lors de la première « International Tea 
en décembre 2002

Conference » organisée par la Chine à Anxi, Fujian ; à l’époque la route allant de Xiamen à Anxi était encore en construction et nous mettions 6h pour un trajet de 120 km ; que de progrès depuis 12 ans.
C’est lui en 2013, à gauche, lors de la cérémonie du « World Tea Man Award » , où il a été honoré ensemble avec Mike Bunston du ITC et Joe Simrany, de la USA Tea Association, à Puer City, Yunnan.
en août 2013

L’IGG Thé constitue un forum intergouvernemental consultatif pour débattre de l’économie mondiale du thé, donc
**production et consommation de thé
**exportations et importations, niveaux des prix.
Avec ces éléments la FAO procède régulièrement à des analyses du marché afin de formuler ensuite des recommandations et d’élaborer des prévisions à court et à long terme.
Ces débats se déroulent en sessions plénières, environ tous les 18 mois/2ans, aux quelles peuvent participer tous les membres des gouvernements adhérents. Peuvent aussi assister en tant qu’observateurs tous les ONG impliquées dans le thé, notamment les diverses associations des producteurs de thé nationaux ainsi que les fédérations de industries du thé des pays consommateurs.
Les plus récentes sessions se sont tenues
** à Colombo, Sri Lanka en janvier 2012,
**à New Delhi (Inde) en mai 2010
**à Hangzhou (Chine) en mai 2008.
Par ailleurs la FAO IGG Thé peut convoquer des sessions spécifiques sur des questions « techniques », comme sur l’important dossier « Thé et Santé » en décembre 2012 à Washington D.C. (USA) ou alors les « Indications Géographiques Protégées », en mai 2009 à Rome.
Le thé n’étant qu’un assez petit secteur à l’intérieur de l’agriculture mondiale les statistiques sont difficiles d’accès ; 
le composite price du thé
par contre une information importante est disponible sur « la page du thé » : la courbe du FAO composite tea price ; on y voit parfaitement le décollage du prix en début de 2009, et qui reste depuis à un bon niveau compris entre 2,70 et 2,90 USD/kg.
http://www.fao.org/economic/est/est-commodities/tea/en/

Le thé est aussi à l’honneur dans un autre secteur de la FAO, qui se penche sur la préservation des systèmes agricoles traditionnels et « patrimoniaux », et qui se sont établis en fonctions de conditions environnementales spécifiques. Cette notion de GIAHS – Global important agricultural heritage system - a été crée en 2002 et vise les petites structures d’exploitation, pour les protéger dans leur fonction de durabilité agricole et aussi de tradition agro culturelle.
Yunnan, Puer, photo: FAO

Il y a déjà 25 paysages d’exploitations agricoles classées sur cette liste dont deux sont spécifiquement consacrés au thé :




** les cultures anciennes de théiers Puer  dans le comté de Puer, Yunnan, 
    Chine, listées en 2012
**les prairies sauvages en symbiose avec les plantations de thé en micro culture, à      Kakegawa,Shizioka, Japon, listées en fin 2013.
Kakagawa , photo: FAO




N°42 Art.5" La bergamote, un agrume parfait pour aromatiser le thé."

 par Dominique Cairol

Les amateurs de confiserie aiment les fameuses bergamotes de Nancy,  les amateurs de thé connaissent bien  le thé Earl Grey. Ces deux produits ont un point commun, ils sont aromatisés avec l’essence du fruit du bergamotier, la bergamote. Cependant, très peu savent que ce fruit est un agrume ressemblant à un gros citron, cultivé afin d'en extraire l'huile essentielle très prisée par les connaisseurs.
Mais ce n'est pas le seul usage de la bergamote, les parfumeurs l'utilisent également beaucoup. On voit donc qu'il est intéressant d'examiner de plus près ce fruit et d'en connaître les vertus.

Petit rappel botanique et historique

Le bergamotier est un petit arbre au port arbustif, qui appartient comme tous les agrumes à la famille des Rutacées. Ses feuilles sont persistantes, ovales et coriaces. Georges Gallesio est un des premiers auteurs dans son traité des citrus qui a essayé de décrire précisément le bergamotier. «  il est aisé de reconnaître dans ces caractères un hybride du limonier et de l'oranger : on trouve le premier dans le fruit et le second dans les feuilles et les fleurs : mais la bergamote renchérit sur ces deux espèces par la suavité de son arôme qui est délicieux et dont on fait des essences très recherchées » p.119. (1) Actuellement on considère le bergamotier comme étant une sous espèce du bigaradier (Citrus aurantium subsp. Bergamia). Mais selon les auteurs ce pourrait être un croisement entre le bigaradier et le citronnier ou entre le bigaradier et le limettier (produisant les limes ou citron vert). Le fruit est moyen globuleux ou piriforme, avec une peau jaune presque lisse, la pulpe est jaune verdâtre très acide. (2)
photo: wikipedia

Le feuillage de l'arbre et le zeste du fruit, diffusent un parfum puissant et caractéristique qui est unique parmi les agrumes. De son zeste on extrait l'huile de bergamote. Cette huile est utilisée pour moitié dans le domaine alimentaire et pour moitié en parfumerie/cosmétique.
Comme la plupart des agrumes, l'introduction du bergamotier en Calabre, première zone mondiale de production est assez récente. Les Romains ne connaissaient pas les oranges ! Deux hypothèses sont le plus couramment admises. Le bergamotier  aurait été introduit par les croisées en Europe, et donc viendrait d’Orient. Dans l'autre hypothèse il aurait été rapporté des îles Canaries par Christophe Colomb, et tiendrait son nom de la ville de Berga en Espagne.

Les variétés et les caractéristiques de l'huile de bergamote

Femminello : est un fruit petit, dit « femelle », c'est la plus ancienne variété et elle représente 20 % des récoltes. Elle pousse sur un arbre peu vigoureux à rendement faible, atteint sa maturité avant décembre et contient beaucoup d'huile de bonne qualité qui présente des propriétés aromatiques particulières.
Castagnaro , dit « mâle» est l'espèce la plus courante. Le fruit, de texture rugueuse, est plus gros et légèrement aplati aux extrémités. Il pousse sur un arbre vigoureux, est récolté de janvier à février et donne une huile de moins bonne qualité.
Fantastico est une variété plus récente qui représente aujourd'hui 70 % de la récolte italienne. Le fruit est de taille moyenne (130 g) et de texture rugueuse. La bergamote Fantastico est issue d'un arbre assez vigoureux avec un bon rendement. Elle est récoltée de décembre à janvier et l'huile extraite est de qualité intermédiaire. La qualité de l'essence de bergamote dépend également de l'époque de la tombée du fruit et de la durée de séjour au sol. Ainsi l'huile extraite d'un fruit mâture au printemps et en été, aura des propriétés organoleptiques meilleures que celles venant d'un fruit récolté en hiver.

Les principaux constituants biochimiques sont des terpènes (Les terpènes sont des hydrocarbures d'origine biologique) et des furocoumarines .
·     Monoterpène : limonène, 
·     Monoterpénol : linalol
·     Esters terpénique : acétate de linalyle
·     furocoumarines : bergaptène, bergamottin

La teneur en furocoumarines, en particulier le bergaptène,  provoque une photo sensibilité (réaction à la lumière) de la peau et des mutations cellulaires pouvant induire des cancers. C'est pour cela que les huiles essentielles utilisées en parfumerie sont « débergaptènisées ».

Ses utilisations

Le thé Earl Grey ou thé à la bergamote
un "must" pour tous les grands

Il y a différentes versions sur l'origine de ce thé. La plus courante est celle où le comte Charles Grey (alors premier ministre anglais) aurait reçu un thé spécialement parfumé d’un mandarin chinois en signe de reconnaissance. Une autre version évoque l’utilisation par le Comte Grey d’un quart de bergamote dans une tasse de thé au goût un peu moisie. C’est la maison Twinings qui commercialise ce thé à la bergamote le premier en 1830 et lui donne le nom du Comte ; le succès est immédiat   et cette aromatisation devient rapidement très populaire en Grande Bretagne.
un grand classique

Malgré cette origine historique controversée, le thé Earl Grey ne contient généralement pas de thé chinois. C'est le plus souvent un mélange de thés noirs indiens et du Sri Lanka aromatisé avec de l'essence de bergamote.
Aujourd’hui ce thé est toujours aussi populaire et il en existe toute une série de variations, dont notamment le Lady Grey Tea et des versions « à la Russe », élaborées, parfois avec du thé vert chinois, aromatisé à la bergamote et avec des zestes de citron et d'orange, ou agrémentés de fleurs bleues.
Parfumerie et cosmétique
L'origine de l'utilisation de l'essence remonte au 17ème siècle. Le Piémontais G.Paolo Femins l'apporta en Allemagne à Cologne où il expérimenta et composa la première "eau de Cologne" en 1676, appelé à l'origine "eau admirabilis", en introduisant avec l'essence de bergamote d'autres fragrances telles quel  lavande, néroli, romarin, roses etc. En 1709 Giovanni Maria Farina donna à cette préparation le nom « Eau de Cologne » dont le succès fut prodigieux. (4)
La caractéristique majeure de cette essence est son odeur délicate, persistante et fraîche. Elle donne au parfum une odeur indéfinissable et une fraîcheur exquise. L'huile de bergamote ravive les essences les plus légères, met en évidence les parfums latents, atténue et améliore les parfums trop forts. C'est pourquoi celle-ci est employée dans le monde entier et est présente dans Eau sauvage ( Dior) et Shalimar (Guerlain).
Sur le plan médical l'essence a les propriétés suivantes : stimulant, antiseptique, antidépresseur. On l'utilise sans bergaptène ou défurocoumarinisé pour ne pas avoir de problème de photosensibilisation. Son odeur augmente la puissance mentale, la concentration, et permet de gros efforts physiques ; elle réduit le stress et la tension.

Si vous voulez en savoir plus
(1) Georges Gallesio - 1811 - Traité du citrus chez L. Fantin, Paris, 359p.
(2) Collectif- 1991- Le bon jardinier. Tome 2. 153ème édition. La maison rustique. Flammarion. Paris.
(3) Le Florentin René – 1914 – Les parfums. H. Desforges. Paris. 168p.

(4)  Roudnitska Edmond -1980 - Le Parfum – Que sais-je ? PUF. 127p.