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Le Numéro 60 de la NPT du 31 octobre 2016: le Sommaire



Article 1 : Le Marché Mondial du Thé en 2015


Article 2 : Les Tea Tasters et Tea Blenders, professionnels du Thé incontournables

Article 3 : De Retour du 10e GwangjuTea Fair et du 9e Championnat Coréen du Thé

Article 4 : Les Thés du Japon font leur Promotion en Europe

Article 5 : Les Bienfaits du Thé pour la Santé


Article 6 : Les Traditions Culturelles du Thé en Corée aujourd’hui

N°60 Art.1 Le Marché mondial du Thé en 2015

L’Annuaire Statistique 2016 du International Tea Committee est sorti et apporte, comme chaque année, énormément de données chiffrées et donc d’informations.

Une fois de plus la production globale a augmenté, de + 2%, pour atteindre un total de 5,305 millions de tonnes ; cela représente une croissance de + 45% au cours des dix années précédentes. Des niveaux inédits, et principalement dus à l’énorme extension des surfaces théicoles de la Chine, où la consommation intérieure croît fortement.
D’une contribution de 28% au total mondial en 2006 la Chine est montée à 43% en 2015, laissant les autres grands loin derrière elle, l’Inde avec 23% , le Kenya avec 7,5%, le Sri Lanka avec 6,2% de la production mondiale en 2015.
A noter que ce sont toujours les thés noirs qui dominent le marché, avec 57% du total contre seulement 33% pour les thés verts et une part croissante d'environ 10% pour les autres familles de thé, notamment les thés wulong et les thés sombres.



A noter aussi que les pays producteurs continuent à se réserver la part du lion de leur production, avec seulement 34% de la production globale disponible pour l’exportation en 2015, contre 35,2 en 2014. En l’an 2000 la part destinée à l’export était encore de 45%.
Alors que ces chiffres semblent montrer un marché porteur, il y a des régions de production où la culture du thé rencontre de gros problèmes, avec des météos destructrices, des rémunérations insuffisantes et des jardins y sont abandonnés, faute de nourrir les cultivateurs. Cela semble être le cas dans certaines parties de l’Inde, en Assam et dans les Dooars, alors que les Taïwanais et les Japonais, à court de terres dans leurs îles,  investissent en Thaïlande, au Laos, au Népal et même en Chine.
Côté consommateurs la bataille  des tasses chaudes et stimulantes continue, avec des marchés traditionnellement acquis au thé qui se tournent vers le café, comme le Royaume Uni et la Russie, alors que les marchés jadis inconditionnellement en faveur du café se tournent de plus en plus vers le thé, comme les USA notamment.
les opérateurs français

Par ailleurs les consommateurs occidentaux portent un intérêt accru aux thés de qualité et acceptent de voir ces feuilles fines haut de gamme  comme des produits de terroir au même titre que les vins fins et les cafés fins. C’est une  étape importante vers une image revalorisée, et qui permet une  distinction claire  entre le produit de grande consommation, tels que les sachets du supermarché et le produit haut de gamme, tel qu’un thé d’origine ou de jardin, acheté dans un comptoir spécialisé ou chez un spécialiste qui vend en ligne.
Plusieurs initiatives récentes et à portée internationale visent  à donner au thé ses lettres de noblesse , en l’appréciant pleinement en fonction de sa provenance et de son procédé de fabrication. D’un côté c’est « la Tea Masters Cup » qui vise une amélioration des connaissances et performances des professionnels du thé,
les opérateurs français

 de l’autre côté c’est la « World Tea Union », qui vise le maintien d’une qualité élevée à la production,en proposant régulièrement des compétitions et des championnats aux producteurs de thés fins , qui sont évalués et classés par des jurys de dégustateurs internationales. www.99wtu.com .




Et la France alors ?? Selon les statistiques du ITC les importations  de thé sont en  hausse en 2015, avec un total de 19.070 tonnes (+12% sur 2014) dont une partie est réexportée, ce qui laisse un tonnage net pour la consommation intérieure de 14.913 tonnes, (+ 5,4% sur 2014).
Les importations de thés noirs représentent 51,4% du total, laissant 48,6 aux thés verts.
Le fournisseur number one est la Chine, avec 1.660 tonnes de thés noirs et 5.670 tonnes de thés verts .
les opérateurs français

A noter que la France est toujours à la deuxième place, après le Japon, pour la valeur moyenne du kg de thé re-exporté, qui se situe à 14,10 US$ . Même si cela est peut être un chiffre un peu " théorique" il est valorisant pour les importateurs français de thés fins qui ré exportent une partie de ces thés de qualité sous leurs marques. Ainsi "les Jardins de Gaïa" ont gagné des prix prestigieux en Angleterre et  « Mariage Frères » est le numéro un des thés de marque importés en Corée ! La qualité a donc le vent en poupe et le marché français continue à être convoité par les pays producteurs pour son niveau de qualité et la richesse de son offre.



N°60 Art.2 Les Tea Tasters et Tea Blenders, professionnels du thé incontournables.

Première question clé: où avez-vous appris le métier ? et  toujours la même réponse : sur le tas, dans l’entreprise, que cela soit une société productrice ou un importateur/grossiste /négociant, qui revends ou alors qui commercialise, ce que l’on appelle  les « tea packers ».
Souvent ce sera un aîné qui remarque les facultés sensorielles de qualité chez un jeune et va alors parrainer son apprentissage, qui dure au moins trois ans.
dégustation de contrôle de la récolte

Ainsi Kurush Baroucha, un des grands tea tasters d' Unilever, qui est né à Bombay , en Inde, a été formé par Unilever avant de rejoindre le Dubai Tea Centre, pour y participer à leur sélection de thés , qui arrivent de l’Afrique de l’Est , du Sri Lanka et d’autres pays d’origine. Depuis 2014 il est en poste en Angleterre et fait partie des principaux  tea blenders  pour la marque Lipton. Il précise qu’au cours de ses années de carrière un tea taster doit enregistrer le profil olfactif et gustatif de milliers et milliers de thés. 
Ainsi il va stocker dans ses méninges une sorte d’encyclopédie sensorielle , vrai répertoire de tous ces milliers de thés ,et devra sélectionner dans cette bibliothèque imaginaire les bons éléments le moment venu, pour assembler et  construire des mélanges. 
Kurush Baroucha chez Pierre Hermé
"Alors que nous travaillions seulement avec des thés noirs il y trente ans, il a fallu intégrer par la suite certaines plantes à infusion. Depuis les années 2005 environ ce sont les thés verts qui sont arrivés, avec des notes sensorielles complètement différentes, un vocabulaire nouveau et donc un répertoire spécifique à ajouter à notre mémoire gustative" ajout-t-il.. Un défi de tout les jours, et qu’il relève en visitant régulièrement les pays producteurs pour déguster sur place et se rendre compte de tous les éléments qui influent sur les aspects sensorielles des tasse.



Yahia Beyad, qui a crée la société « Britannia Tea Co. » à Londres est un tea taster de renommée internationale. Il a mis en valeur son expérience et ses capacités de dégustateur et de blender en devenant  importateur négociant de thés  au sein de sa propre société. C’est un passionnée des thés noirs mais lui aussi s’est mis à découvrir les thés verts, devenus incontournables.
Yahia Beyad en action

Dans tous les pays producteurs il y a des institutions qui visent à maintenir un niveau de qualité élevé pour leurs thés, et on y gère donc aussi des panels de dégustateurs, qui organisent régulièrement des championnats de qualité : les thés, qui sont numérotés mais non identifiés, donc sans nom ,ni marque,   sont soumis à un contrôle visuel et olfactif avant de les infuser et de déguster la tasse en les évaluant selon tout une série de critères précis – le protocole de dégustation. Le jury note ainsi un nombre parfois important de produits, avant qu'une équipe compile ensuite les feuilles de notation, ce qui permet d'établir les résultats et de désigner ainsi les gagnants ..
Ces gagnants reçoivent toujours un gage , certificat, médaille, tropphée divers, comme preuve et pour en faire état auprès de leurs clients et acheteurs potentiels. Ce sont des occasions intéressants pour exercer ses facultés sensorielles et valider son expérience.
A noter qu'il est d’usage qu’un membre du jury ne peux pas participer au concours, pour ne pas être juge et partie à la fois.
jury à Gwangju Octobre 2016

Lors de la Tea Expo à Gwangju, en Corée du Sud, en octobre 2016 plusieurs jury on évalué des assemblages thés et plantes et puis une importante sélection de thés coréens, quelques thés chinois et trois thés indiens.
La distribution des prix à été une belle fête, avec la plupart des gagnants patrons  des petites structures familiales, et producteurs de   thés artisanaux de grande qualité.



N° 60 Art.3 De Retour du 10e Gwangju Tea Fair et du 9e Championnat Coréen de Thé.

Toujours organisé en fin d’année et donc  après la période de cueillette, afin de ne pas perturber les récoltes, cette expo se tient à Gwangju, grand ville du sud de la péninsule près des plantations de Boseong. Ce festival permet aux propriétaires des nombreux jardins de thé de mettre en valeur leur production, de la promouvoir et de la vendre.

Ce sont des thés de grande finesse, beaucoup de premières cueillettes, proposées en 20gr ou 40gr, les prix sont élevés. On nous dit que cette région compte une centaine de producteurs, en grande majorité les thés sont « bio », et ce sont  les thés verts qui dominent largement.  Il y a aussi beaucoup d’assemblages, soit thés et plantes soit plantes seules. Par ailleurs on propose aussi des thés en poudre de différents grades de qualité, parfois déjà mélangés avec de la poudre de lait et du sucre, pour préparer des Green Tea Latte, parfaitement délicieux.
Ce qui frappe les Occidentaux est l’implication directe et quotidienne des moines bouddhistes dans ce monde du thé, et le nombre considérable de personnes qui portent le hanbok, la tenue traditionnelle Coréenne.
tenues traditionnelles


Alors qu’à Seoul, agglomération urbaine gigantesque où logent près de 50% des 50 millions d’habitants du pays, ce sont les cafés chics et les chaines de coffee shops qui sont tous les jours plus nombreux, en province le thé tient encore une place traditionnelle, avec le soutien des monastiques notamment .
Il n’y a pas beaucoup de données chiffrées disponible, mais  l’on estime le volume de la production annuel coréenne à environ 5.000t, répartis dans trois régions de production :
** Boseong, la plus grande , 
**Hadong et Jirisan, où il y avait les théiers anciens apportés de Chine au 8e siècle et puis 
**Jeju Do, l’île volcanique à mi chemin entre la péninsule et le Japon, où la culture du thé a été implantée  il y a vingt ans environ.
Actuellement la plupart des thés Coréens commercialisés en Occident viennent de Jeju, et de la Société O’Sulloc, qui possède plusieurs marques et une stratégie commerciale internationale. Les petits producteurs de Boseong souhaitent également faire connaître leurs thés en Europe et en Amérique du Nord, mais ils n’ont pas encore de structures pour une vraie promotion à l’exportation. Les championnats de qualité et les Festival du Thé ont été crées pour les aider à se faire connaître. Chaque année les emballages sont plus jolis et cette année  l’étiquetage comporte  quelques indications de base en Anglais, la langue internationale du thé. La variété est impressionnante et la qualité des tasses que l’on déguste sur les stands est fabuleuse.
Prof.et Mme.Park

On peut constater que la plupart des jardins sont des " entreprises familiales", gérées par mari et femme, parfois il y a aussi les juniors  qui arrive  en résponsables , en train de reprendre les reines. Partout tenues traditionnelles, photos et posters montrant les jardins; ils sont assez nombreux à proposer de l’hébergement sur place et des initiations à la fabrication du thé, parfois pour adultes, parfois pour les enfants des écoles.
M.et Mme. Moon

En 2012 un très beau Musée du Thé a ouvert ses portes, avec un parcours pédagogique qui explique la fabrication du thé et les familles de thé. Le musée possède aussi une belle collection d’accessoires des différentes époques, montrant l’évolution des habitudes de consommation.. On y découvre aussi que les thés de Boseong ont obtenu une indication Géographique Protégée du gouvernement en 2008, pour mettre en valeur la qualité du terroir.

Il est infiniment dommage que très peu de personnes maîtrisent l’anglais, et que les étudiantes  qui nous servent d’interprètes ne sont pas bien familiarisées avec le vocabulaire du thé. Donc, helàs, une certaine  frustration des deux côtés. On peut seulement souhaiter qu’un petit choix de ces thés artisanaux, bio et à cueillette très fine arrivera sur nos marchés dans les années à venir.

N°60 Art.4 Les Thés du Japon font leur promotion en Europe.

Toute une série d’événements et une très forte présence au SIAL Paris, qui vient de fermer ses portes  le 20 octobre passé.
Un message fort: les thés du Japon sont délicieux, il y en a de toutes sortes, découvrez les sans tarder !
Par ailleurs le gouvernement a annoncé son intention de réhabiliter une surface importante, environ 4.000 ha, pour faire revivre des plantations de thé abandonnées depuis quelque temps. C’est  tout un programme qui vise à la fois
*une amélioration de l’environnement avec un retour à des cultures traditionnelles et
*un rappel des bienfaits du thé pour la santé, dans un pays où la population âgée est importante et où l’obésité des jeunes commence à s’installer.
petite sélection disponible 
En Europe ces deux préoccupations  sont également bien connues et c’est tout à fait intéressant de regarder de près ce que les producteurs et exportateurs de thés japonais proposent.
Juste pour mettre tous ces  les éléments dans un contexte chiffré, notons qu’en 2015 la production japonaise de thé a été de 76.400t ;
en plus ils ont importés 30.600t  et exporté 4.300.
Cela qui permet de calculer  la  consommation annuelle moyenne de thé par habitant – ils sont quand même 127 million dans l’archipel ! qui s’élève à 0,890 kg, comparée à une consommation annuelle moyenne de thé en France de 0,220 kg par habitant.


Jusqu'au début du nouveau millénaire les thés Japonais ont eu une  faible présence en Europe et un profil plutôt  élitaire et haut de gamme. Devenant plus accessibles et plus disponibles grâce aux grandes sociétés d’importation c’est peut être le matcha, le thé vert broyé des moines, qui a attiré l’attention, avec son joli attirail traditionnel, joli bol et joli fouet de bambou , demandant une belle dextérité pour le maniement. Ensuite c’est le Gyokuro, avec ses douces saveurs umami et ses exquises notes iodées qui a su conquérir une clientèle avisée, qui était prête à payer un prix élevé pour ce thé premium, récolté sur des théiers ombragés.  
Depuis peu les professionnels du thé Japonais veulent attirer l’attention sur les thés de tous les jours,les divers thés senchas nature, et les thés grillés, nature ou assemblés avec du riz grillé.
Passons les en revue pour présenter toute la panoplie :
présentés par la délégation du Japon
Les thés que les japonais consomment  tous les jours sont des thés verts appelés « sencha », ce qui implique que leur processus a été celui de l’étuvage à la vapeur chaude, qui désactive les enzymes et arrête donc l’oxydation.
 Les sencha se déclinent  en trois grandes catégories, et puis en de de nombreux grades de qualité.
**Les  plus fins sont les Shincha , aussi appelé ichi ban cha, la première cueillette du printemps, après la dormance de l’hiver, les feuilles sont assez petites encore et gorgées de sève, un régal,
**Suivent les Sencha des cueillettes suivantes, qui se divisent en deux catégories : les thés à temps d’étuvage standard, court, d’environ 30’ qui représentent environ 50% de la consommation et sont les Sencha standard,
** et puis il y a les Sencha à étuvage long, aussi appelé profond, nommé Fukamushi Sencha, que l’on cherche actuellement à promouvoir, pour plusieurs raisons : portant sur des feuilles déjà plus mures, l’étuvage prolongé à environ 60’ ou 90’, les rend plus friable et résulte en de nombreuses brisures : cela raccourci le temps d’infusion ! un gros plus pour les consommateurs toujours plus pressés ! qui obtiennent ainsi en une grosse minute une tasse d’un beau vert avec une certaine opacité appétissante et une bonne texture dans la bouche !
sencha standard et sencha à étuvage profond

Les feuilles d’automne, encore plus matures, se voient transformées en Houji Cha, un Sencha standard qui subit une légère torréfaction : la tasse prend une couleur un peu café, les notes sont beurrées et châtaignes, voir noisettes, avec une  teneur en caféine  très faible, cette tasse accompagne idéalement les repas et les soirées diététiques !
un Genmai Cha bio
Le Sencha grillé qui est enrichi de riz , grillé aussi, se nomme Genmai Cha, il est délicieux , roboratif et peut convenir au petit déjeuner des enfants.



Pour bien montrer leur savoir faire et leur attachement aux traditions très anciennes il y a aussi une sorte de thé vert travaillé à la chaleur sèche, comme le font les Chinois, c’est le Kamairi Cha, produit surtout dans les régions du nord ouest.
Tentez l’expérience, il y a une belle gamme de thés japonais disponible sur le marché français, dans les comptoir de thé, auprès des importateurs spécialisés et puis aussi dans les grandes surfaces asiatiques.


N°60 Art.5: Les bienfaits du thé selon l'Université de Berkeley, Californie, USA.

Crée par un groupe d'études sur le bien être ce petit poster résume joliment tous les effets bénéfiques des différentes familles de thé , du Rooibos et des tisanes aux plantes en général.
Avec des logos parlants le document part des thés les moins transformés, que sont les thés blancs aux thés les plus transformés que sont les thés noirs, comme suit:
** les thés blancs:protégeraient contre les cancers;
**les thés verts: protégeraient également contre les cancers , mais aussi contre les maladies cardiovasculaires , le diabète, les caries dentaires, l'ostéoporose;
ils peuvent aussi aider à brûler les graisses et à mieux gérer le poids corporel;
** les thés wulong protègent contre les caries dentaires  et peuvent aider à faire baisser le niveau de cholestérol;
**les thés noirs protègent le coeur et les poumons, ils aident à prévenir les incidents cardio vasculaires, les maladies neurodégénératives et le diabète;
**le rooibos : aide à prévenir les cancers et les maladies neurodégénératives;
il stimule le système immunitaire et aide à faire baisser le cholestérol et les triglycerides.
si vous voulez en savoir plus: www.berkeleywellness.com




N°60 Art.6 La tradition culturelle du thé en Corée aujourd'hui.

Des graines et plantules de théiers ont été rapportés en Corée par des moines bouddhistes au 7e/ 8e siècle, il y a donc plus de mille an. La culture du thé a longtemps été le fait des monastères , mais le Bouddhisme a été écarté par la Cour Royale au bénéfice du Confucianisme pendant des siècles; les moines bouddhistes se sont alors retirés dans des monastères reculés au sud de la péninsule.
la statue du Vénérable Cho Eui

C'est là qu'un moine a remis le thé au centre de son activité d'enseignement: la boisson dans son ensemble avec  son rituel et son approche spirituelle zen .

Ce moine était Maître Cho Eui, qui a vécu de 1786 à 1866, et a passé une grande partie de sa vie dans un ermitage du Monastère DaeHeung, non loin des champs de thé de Boseong.
Le Vénérable Cho Eui y a rédigé un ouvrage fondateur sur le thé, qui a permis un grand retour d'intérêt pour cette boisson ancestrale.Depuis ses successeurs spirituels font revivre les préceptes et la pratique du maître.
L'anniversaire de Maître Cho Eui est célébré le 22 octobre, coïncidence heureuse, puisque nos hôtes nous ont amenés à Daeheungsa ce jour là justement.
DaeheungSa au fond d'une vallée
 Lors d'un diner végétarien dans la cantine du Monastère une soupe épaisse aux 5 algues , la soupe des anniversaires , nous a été servie à grandes louches par le moine cuisinier, après avoir pu déguster une tasse de thé avec le Vénérable en charge d'accueillir les visiteurs étrangers.
Ce monastère propose des temple stays , qui permettent au cours d'un week end de se familiariser avec le thé et ses traditions.
Dans toutes les villes de province il y a des groupes qui pratiquent des cérémonies de thé, des dégustations rituelles avec des ustensiles en porcelaine,  ou  en céramique, un artisanat très prisé par de nombreux  artistes.
Ce qui frappe les étrangers ,c'est le profond attachement des  Coréens à leur traditions du thé, qu'ils veulent faire revivre avec une ferveur passionnée.  Cela interpelle et renvoit  aux grands troubles du 20e siècle, l'occupation japonaise et la guerre de Corée, qui ont laissé la population  exsangue, ravagée par la pauvreté et la famine.C'est en ces années difficiles que des milliers de bébés coréens  ont été adoptés à travers le monde, on nous dit qu'aucun autre peuple en a donné à des parents adoptifs que la Corée.
rituel des lettrés

Faire revivre un patrimoine culturel d'avant est sans doute important pour repositionner une identité culturelle très ancienne et très raffinée.





Toutefois,  ce profil ancré dans le passé n'attire pas forcement les jeunes générations, qui n'ont pas connu les années amères, d'où la grande question du moment: comment amener les jeunes au thé? C'est le café qui est à la mode avec les chaînes de coffee shops qui installent leurs cafés partout dans la capitale, et le thé a du mal a se tailler un place. 
parfait pour un "take away mug"

Pourtant la production d'excellentes poudres de thé abonde: lancer des "tea lattes stylés" , très design et très tendance  devrait attirer les jeunes.
Pour le moment la profession semble préférer les cérémonies à l'ancienne et les temple stays , mais le débat est ouvert pour trouver des solutions innovantes, sans pour autant abandonner la tradition.

Le Numéro 59 de la NPT du 31 juillet 2016 : le Sommaire :


Article 1 : Les thés d’origine ou thés de spécialité, c’est quoi exactement ?


Article 2 : Sélectionneur de thés de grande qualité il les enseigne et les vend :
                  Portrait de Stéphane Erler.


Article 3 : Les Thés du Sichuan.


Article 4 : Concours et trophées, outils de qualité et de promotion.


Article 5 : Thé et Santé, récents résultats très scientifiques et bienfaits évidents.




Article 6 : Thé et Céramique, domaine de choix pour les artistes. 

N°59 Art.1: Les thés d’origine ou thés de spécialité, c’est quoi exactement ?

A noter que les cafés d’origine ou cafés de spécialité ont leur définition, leur manuel et leurs experts et instructeurs depuis 35 ans. La SCAA – Specialty Coffee Association of America a été fondée en 1982 et la SCAE – Specialty Coffee Association of Europe en 1998.
Leur but à tous les deux : reconnaître, développer et promouvoir les cafés de spécialité. Un café de spécialité est récolté dans un endroit-  une région, un jardin-  défini, délimité  et nommé et qui lui confère un profil aromatique unique.
P1 un terroir un jardin

En ce moment même la réunification des deux structures est soumise aux votes des membres avec une forte probabilité d’aboutir à une seule association qui couvrira les USA et l’Europe.
A ce jour il n’y a aucune structure comparable pour valoriser les thés de spécialité, même si la Tea Association of the USA a une branche, le Specialty Tea Institute, STI, qui est consacrée aux thés fins.
Pourtant les nombreuses parallèles entre le marché du café et le marché du thé pourraient servir de point de départ pour une mise en valeur et une promotion des thés fins, thés de terroirs, thés de spécialité, en fonction de critères de définition élaborés de concert….à commencer par un vocabulaire /glossaire agréé.
P2 plante identifiée: théiers chinois

Thés et cafés se partagent entre le marché mainstream ou grande consommation et la niche des produits haut de gamme, qui se situe quelque part entre 3% et 5% du volume globale.
Thés fins et cafés fins ont leur roues des flaveurs et leur terminologie gustative, élaborées selon les préceptes de l’œnologie mais pour le thé il n’y a pas de  structure de portée internationale pour un enseignement qualifié et agréé et une compétition plus transparente.
Le concept du terroir est pourtant une partie intégrante de la culture alimentaire et il y a  les longues listes publiées officiellement des produits
** AOC, appellation d’origine contrôlée et
**IGP, indication géographique protégée.
P3 récolte précoce et la suivante

Tous les opérateurs intéressés par une approche globale pour structurer ce segment des thés d’origine et thés de spécialité s’accordent pour évoquer les critères de base qui sont les 5 P :
** P1 : place de production, le terroir, la plantation
** P2 : plante, i.e. variété botanique, cultivar….âge des théiers et autres caractéristiques du végétale
** P3 : période de  récolte,
** P4 : processus de fabrication
** P5 : parfum caractéristique et spécifique .


Un authentique thé de terroir doit avoir tous les 5 P dans sa fiche de produit !!
P4 process d'usinage des feuilles

Et puis viennent les différentes méthodes d’infusion, généralement bien établies dans les pays producteurs. Ces méthodes portent sur la température et la durée de l’infusion, les ustensiles appropriés, une eau de qualité, sans oublier les infusions multiples d’usage en Chine notamment.
Une initiative récente qui vient de Russie, le plus grand marché consommateur de thé du monde, rallie un intérêt croissant : c’est la Teamasters Cup International, enregistrée à Hong Kong en 2013, et qui vient d’organiser son deuxième championnat mondial à Seoul, en Corée du Sud , en juin 2016.
Ouvert aux professionnels du thé les épreuves portent sur
**la compétence pour la préparation de l’infusion
**l’originalité d’un assemblage entre un thé et d’autres mets
**l’identification de  plusieurs thés de terroir en dégustation à l’aveugle.
la 2eme Teamasterscup Internationale, Corée du Sud juin 2016

C’est une belle opération de promotion et de mise en valeur pour le thé ! La profession française s’y intéresse activement en vue d’organiser un concours national qui permettra ensuite d’envoyer un champion français au  Round international de 2017, dont le lieu et la date seront annoncés sous peu.
Des définitions structurées seraient un outil  utile pour cette nouvelle compétition.





N°59 Art.2: Sélectionneur de thés de grande qualité il les enseigne et les vend. Portrait de Stéphane Erler, Teamaster à Taiwan.

Après une carrière internationale d’ingénieur changement de cap : Stéphane Erler, un Alsacien bilingue de naissance – un père allemand et une maman française- s’installe à Taiwan en 1996.
Il s’intéresse vivement au thé et devient l’élève de Teaparker, Chih Jung Sien. Cet ancien journaliste s’est converti à l’expertise de thés fins pour retrouver une vie sereine après de longues années de  stress dans son métier. Auteur d’une vingtaine de livres sur le thé ce Taïwanais est ainsi devenu un expert mondialement célèbre et Stéphane apprend le thé avec lui. Par ailleurs il poursuit une pratique quotidienne, culture, connaissance, coutumes et bien sure, l’art d’infuser avec les accessoires appropriés….cela devient vite une sorte  "d’immersion totale".
Après plus de dix années d’apprentissage et de partage de son expérience à travers son blog
Stéphane Erler a ouvert une boutique en ligne et a rédigé son premier manuel : 
" The Teamasters Guide to Brewing Wulong Tea".

Il connaît maintenant à fond les thés locaux, notamment les thés Wulong de haute montagne récoltés et manufacturés par des petits producteurs, et qui sont recherchés par tous les amateurs du monde, notamment aux USA et en Europe. Il s’est également progressivement spécialisé dans les thés Puer, guidé par son maître Teaparker. A noter que Taiwan possède depuis des décennies des caves à Puer de grande renommée, endroits de stockage et de bonification et puis de commerce,  entre les mains de quelques connaisseurs commerçants et collectionneurs.



Au fil de  ces années de pratiques et d’apprentissage avec Teaparker Stéphane constate ses propres progrès et cela l’a précisément entrainé à partager non seulement ses opinions et son évaluation des diverses tasses mais aussi l’accès direct à ces thés, qu’il se procure lui même auprès des jardins.
sélection proposée à la Emei Shan Tea Convention
Puisque un thé exquis demande des ustensiles et accessoires de qualité pour une dégustation satisfaisante il en propose aussi un choix judicieux, qu’il chine lui-même chez les marchands taiwanais et sélectionne auprès d’artisans renommés.
Stéphane et Annie, avec leur thermos 

Parfois sa femme, Annie, l’assiste, comme sur le stand qu’ils ont tenu lors de la Emei Shan Tea Convention au Sichuan fin avril 2016, même si ce n’est pas évident de laisser les deux enfants à la maison, à New Taipeh City.
Le choix proposé à Emei Shan est limité et très  haut de gamme ; une vraie surprise pour les visiteurs locaux, qui découvrent ces thés rares de Taiwan avec beaucoup de curiosité et sont impressionnés par leur raffinement. Les voir présentés par un Européen, qui leur parle en mandarin et gère la dégustation assis par terre sur son coussin les laisse un peu perplexes. Ils profitent bien de cette occasion pour acheter ces thés qui ne sont pas très disponibles en Chine continental.

dégustation au stand 
Lors des repas de nôtre petit groupe de délégués étrangers Stéphane nous permet de goûter quelques gorgées de sa thermos personnel, qui ne le quitte jamais: une liqueur ambrée dense et complexe dans la bouche, un puer âgé des plus délicieux !








De son maître Teaparker il a repris les 3 axes de l’étude du thé que sont
** la feuille avec son terroir, son cultivar, son processus de manufacture, sa saison de récolte
**les accessoires avec leur matière, leur artisan et leur méthode de fabrication
**les techniques d’infusion : dans le but de combiner chaque fois la feuille avec ses qualités intrinsèques avec les accessoires qui permettront d’en optimiser la tasse,

Tout un programme  et qui donne la bonne direction à suivre ! 

N°59 Art.3: Les Thés du Sichuan

Avec une production de 234.000t de thé en 2014, le Sichuan se classe en 4e position parmi les provinces théicoles majeures de la Chine.
pour situer la province

C’est au Sichuan, riche région agricole, où selon le légende le fermier WU Lizhen a planté les premiers 7 théiers, sur le Mont Mengding, près de Ya’an, en l’an 53 avant JC. Cet endroit est depuis un de hauts lieux de la culture du thé et WU Lizhen y a sa statue monumentale depuis 2004.
Le Sichuan est un immense bassin fertile, raviné par 4 grands fleuves, d’où son nom « Quatre Gorges Fluviales » et entouré de hautes montagnes. Bordé à l’ouest par le plateau tibétain c’est le Sichuan qui a fourni une partie des thés sombres et compressés pour les peuples du Tibet depuis plus de mille ans. Et puis c’est là aussi le berceau du panda géant, qui est originaire des grands forêts de bambou qui couvrent les pentes des montagnes.
 La capitale, Chengdu, est célèbre depuis longtemps pour ses nombreuses  élégantes maisons de thé- heureusement  quelques unes ont survécu à la révolution culturelle. On y déguste des thés locaux en regardant l’Opéra du Sichuan, qui comporte de multiples changements de visage à l’aide de masques très colorés, une coutume théâtrale spécifique à cette province.
Le monde du thé a énormément évolué depuis le retour de la Chine vers l’économie du marché et sa détermination déclarée d’en devenir le numéro 1, ce qui est fait depuis 2006 !! Au cours de ce développement la surface plantée de théiers au Sichuan a évolué de 152.000 ha en 2005 à 306.000 ha en 2014, donc un doublement en 10 ans.
Il est peut être utile de faire une certaine distinction   
***d'une part entre les régions traditionnelles où la culture de thé est pratiquée depuis les premiers siècles de notre ère  et a connu un essor important dés l’époque des Tang, avec l’ouvrage de LU Yu, et qui se trouvent  
le Gan Lu et le Huang Ya du Mengshan

**autour  de Ya’an et du Mengding Shan, berceau de la culture du thé avec des thés verts fins destinés à la cour de l’empereur depuis les Tang pour certains, notamment le
*Mengshan Ganlu, un thé vert aux fines feuilles légèrement twistées,
*le Mengshan Huang Ya un thé jaune fait de bourgeons ;
 *les thés tibétains, notamment le Kang Zhuan et le Jin Jian Zhuan, une production d’une importance politico-économique indéniable : ces thés sombres, cousins des thés Puer du Yunnan voisin, étaient à l’origine destinés au Tibet, principalement sous forme  de briques compressées. Issus de la Ya’an Tea 

dégustation de Kang Zhuan à Ya'an
Factory et de factoreries voisines ces thés étaient jadis acheminés à dos d’homme ou de mulet, sur la branche sichuannaise de la « Route du Thé et des Chevaux ». Cette production, en partie privatisée depuis une dizaine d’années, est en train de redevenir très tendance. Avec un côté  patrimonial et présentés dans des emballages  rappelant la peinture religieuse tibétaine ces thés plaisent, d’autant plus qu’ils se bonifient avec les années.




**autour du Emei Shan, une des grandes montagnes sanctuaires du Bouddhisme ,
* le Emei Mao Feng, un thé vert du printemps célèbre depuis l’époque des Tang,
* le Zhu Ye Qing, un merveilleux thé vert aux bourgeons plats vert pales, qui a été crée et nommé ainsi en 1964
*le Emei Xue Ya,  création encore plus récente, des bourgeons joufflus d’un vert émeraude ;
les différents grades du Emei Xue Ya

** puis autour du Qing Cheng Shan,  un de hauts lieux du Taoïsme, où l’on cultive un autre thé tribut
*le Qing Cheng Xue Ya, célèbre depuis la dynastie des Song, mais devenu rare actuellemnt.

*** d'autre part les régions où la culture du thé a été installée plus récemment, depuis le grand essor de la  reprise ultra dynamique, tournée à la fois vers  les marchés d’exportation  et vers le marché domestique en forte croissance , qui a propulsé la Chine à nouveau au premier rang mondiale des producteurs de thé en 2006:
le Chuan Hong et les bourgeons verts de Yibin

** autour de Yibin, vers les années 1970 : de nouvelles  plantations ont été crées dans les plaines fluviale du Yangtsé autour de Yibin, au sud de Chengdu, une région au climat subtropicale qui ne voit presque jamais le soleil pénétrer à travers les brumes et nuages. De grandes sociétés étatiques y produisent un thé noir de grande qualité, dont les grades les plus fins ne contiennent que du bourgeon :
le Sichuan Hong Cha ou Chuan Hong, qui fait partie des Gong Fu Cha, destinés principalement à l’exportation, comme aussi le Dian Hong du Yunnan , qui a été crée vers les années 1960. Les plantations de Yibin produisent aussi un superbe thé vert, comparable au Zhu Ye Qing, mais sans avoir le droit à cette appellation, qui à l’époque avait été réservée et enregistré au bénéfice de la région du Emei Shan.

**encore plus récemment, vers les années 2005, des plantations de thé ont été crées sur les pentes des Monts  Qionglai,  à l’ouest de Chengdu, où l’on produit principalement des thés vert au jasmin.

Avec ses richesses agricoles et sa longue tradition de productrice de thés d’exception la province du Sichuan offre une palette complète avec des thés anciens et nouveaux, de thés noirs et verts, de thés jaunes et sombres et des thés aux fleurs.
Avis aux amateurs de les découvrir !


N°59 Art.4 : Concours et trophées, outils de qualité et de promotion.

Au cours des années passées la NPT a déjà évoqué à plusieurs reprises les prix et trophées remportés par des thés de qualité.
Au Royaume Uni le prestigieux concours britannique « Great Taste Awards »
 porte depuis plus de 20 ans sur plusieurs milliers de produits alimentaires commercialisés en Grande Bretagne. Le jury y déguste de plus en plus de thés, a constaté Mike Bunston, le Chairman sortant du International Tea Committee, qui est depuis devenu le Tea Ambassador du Sri Lanka à Londres." En 2015 nous avons dégusté plus de 400 thés à l’aveugle, c’est étonnant et montre que peu à peu les thés fins s’installent au Royaume Uni et prennent une petite niche dans l’univers des sachets de thés noirs d’assemblage", dit-il.

Et parmi ces thés primés  les Jardins de Gaïa ont figuré en bonne place en 2013, 2014 et 2015, avec une médaille d’or/ 3 étoiles pour un Darjeeling primeur de la Coopérative de Mineral Springs en 2013.
www.jardinsdegaia.com








En France un concours,  dont le jury est  composé de professionnels de l'épicerie fine, de Chefs et de journalistes de la presse culinaire, attribue depuis trois ans « les Epicures de l’Epicerie Fine ».


En 2014 ce sont "les Thés de la Pagode"
www.thesdelapagode.fr
qui ont gagné les médailles dans la catégorie  "Thés" avec un thé vert sencha de Chine,
en 2015 "Cape and Cape" a remporté les médailles avec sa collection de Rooibos.
www.capaandcape.com

En juin 2016 c’est un Darjeeling primeur des Jardins de Gaïa qui a gagné la médaille d’argent. Issu 
du jardin de Selimbong et cultivé en biodynamie ce thé noir nature de printemps, récolté à la main lors de la fête des couleurs (Holi), brille par sa grande richesse aromatique. L’infusion cristalline trouve un parfait équilibre entre le végétal, le floral et le fruité. Elle évoque tour à tour la subtilité de la feuille de cassis, la délicatesse d’une orchidée, la saveur gourmande des fruits rouges et l’exotisme du litchi, le tout agrémenté d’une agréable pointe de miel. Les fins palais du Jury ont donc reconnu cette qualité gustative d’un thé de terroir exceptionnel !





Dans les pays producteurs de thés il y aussi de nombreux concours, pour assurer le maintien des qualités traditionnels et pour une mise en valeur auprès des acheteurs étrangers et des consommateurs locaux.

Ainsi les thés Tamayura, issus d’un village au nord de l’ïle de Kyushu, dans la préfecture de Yamé , qui sont donc des thés d’origine et de terroirs ont remporté à nouveau en 2015 le trophée du meilleur Gyokuro du Japon.
www.tamayura.fr




Crée en 2005 avec enregistrement à Hong Kong la "World Tea Union" est une association pour la promotion des thés fins.
 Son 11e concours a eu lieu au Sichuan, en avril 2016, la cérémonie de remise de prix étant
convoquée en Nouvelle Zélande en octobre prochain. Les 160 thés qui avaient été soumis et fait l’objet d’une évaluation du jury et qui a siégé pendant 3 jours venaient principalement de Chine, du Japon et de Corée. Toutefois il y avait aussi 4 échantillons  de Darjeeling, issus  d’une toute nouvelle minifactory, Neroula’s Farm. Parmi ces  thés noirs primeurs il y en a eu un primé, à la grande joie de son producteur associé, Nalin Modha.

Ce régime de concours et de trophées maintient la pression, motive les producteurs et attire les importateurs et consommateurs.
Sur les marchés de thé en Chine  les acheteurs et chalands vont plus facilement rentrer dans une boutique qui affiche de nombreuses plaques de prix gagnés que dans une autre, même si la négociation sur les prix y sera peut être moins âpre.
Dans les pays consommateur les trophées vont figurer sur les étiquettes et attirer les amateurs avisés.
C’est donc une situation " win win " qui bénéficie à tous les parties !