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Le Numéro 70 de la NPT en date du 7 mai 2019 : le Sommaire


Art. 1 : les Thés du Vietnam 


Art.2 : les Thés fins du Vietnam
           Portrait de Hang VU, maison Sobica, à Paris


Art.3 : L’ADN ou l’empreinte digitale du thé


Art.4 : Le Liubao Cha du Guangxi


Art.5 : Thé et santé, une mise au point toute récente


Art.6 : le Thé et le Vin, un grand débat


No 70 Art.1 Les Thés du Vietnam

Actuellement ce pays occupe le 6e rang mondial comme producteur de thé, avec un 
tonnage de 185.000 t annoncé pour 2017 par la Vietnam Tea Association (VITAS). Le théier fait partie des forêts des régions du nord qui bordent la Chine et le Laos, et le thé vert est fabriqué et consommé par les villageois depuis plus de 2000 ans.
 Après son indépendance du régime coloniale français en 1945, suivie de longues années de guerre civile, la "République Socialiste du Vietnam" a été établie en 1975. Elle s’étire en forme de "S " le long de la Mer de Chine du Sud sur une surface de 331.000 km² et compte une population de 93 millions environ.
Au nord le pays possède une zone montagneuse au climat sub- tropicale, qui devient tropicale au Sud du 17e parallèle, il y a donc des conditions propices à de nombreuses cultures agricoles.  Après les dévastations des guerres et pour assister au rétablissement économique la Banque Mondiale a financé plusieurs projets afin de permettre à cette population très industrieuse d’installer des cultures commerciales à rendement intéressant. Ainsi le Vietnam s’est hissé au premier rang mondial pour la production de poivre noir et de noix de cajou et au 2e rang mondial pour le café dès les années 2004/2005, détrônant la Colombie, un vrai exploit.
Le thé produit par la grande plantation modèle Vinatea, à l’ouest de Hanoi, avait à l’époque servi de monnaie d’échange pour l’achat de camions et d’équipement industriel auprès de l’URSS. L’effondrement de l’empire soviétique en 1979 avait mis ces cultures en péril pendant quelques années, mais renommée Phu Ben (Prospérité éternelle) cette superbe plantation avait été rachetée par des Européens et appartient depuis une dizaine d’années au groupe indien Mc Leod Russel. 
une des nombreuses collines de Phu Ben
Avec le retour à la propriété privée d’un côté et des investissements étrangers de l’autre côté, la culture du thé s’est fortement intensifiée, et là aussi le Vietnam est devenu un opérateur de rang mondial.

 Prospérant bien depuis des temps très anciens dans les régions du Nord-Ouest et du Nord Est, là où le Vietnam partage des frontières avec le Yunnan Chinois et le Laos, la culture du thé a ensuite aussi été installée dans les Collines du Centre. Pour compléter l’héritage botanique de très grande qualité des cultivars nouveaux et à fort rendement ont été introduits au cours des vingt années passées, pour diversifier vers une production plus commerciale et fortement orientée vers l’export.

VITAS indique qu’en 2017 les thés verts ont représenté 44 % de la production, les thés noirs 55% et il y a eu aussi une production d’environ 2.000 de thés wulong. Seulement 22% de ces thés ont été consommés sur le marché intérieur, 78% ont été exportés.
Mme. Nguyen Thi Anh Hong, qui est en charge de VITAS et dont le père avait été le directeur de Vinatea, la plantation modèle de " l’ère soviétique",indique qu’ il y a depuis une dizaine d’année une prise de conscience de la grande valeur des théiers anciens :
**les camellias sin. var. sinensis cultivés à Thai Nguyen depuis deux mille ans environ
**les théiers arbustives sauvages Shan, qui sont des camellias sin. var. assamica principalement.
théiers shan anciens et sauvages , Ha Giang

Le gouvernement soutient la filière dans son désir de mieux valoriser ces patrimoines botaniques, à commencer par les préserver et par améliorer les pratiques de cueillette et de transformation. Des experts étrangers avaient été invités à ces fins, dont Lydia Gautier, ingénieur agro français et experte de thé   et aussi des britanniques et des américains.




 Certains se sont même installés sur place, comme le britannique Geoff Hopkins, et qui y a créé sa société Hatvala en 2011, spécialisée en thés de terroirs. C’est lui qui a établi les cartes régionales précieuses, qui indiquent les meilleurs terroirs pour les thés d’origine selon lui.


Ce travail a commencé à porter ses fruits, puisque lors du 1e concours "Thés du Monde" organisé par l'AVPA en 2018, plusieurs thés du Vietnam avait remporté des médailles.
 Et pour mettre en valeur ces efforts pour établir une sélection solide de thés premium et de de terroirs la 4e édition de la Tea Masters Cup International s’est tenue au Vietnam, dans l’ancienne capitale impériale, à Huè, en novembre 2018.
A voir avec encore plus de détails dans l’article 2 de ce même numéro.






No 70 Art.2 Les Thés fins du Vietnam Portrait de Hang VU, Gérante de la Maison Sobica à Paris



La Maison de Thé Sobica a ouvert ses portes en début de l’année 2019, dans le 7e arrondissement de Paris, au 25 Avenue de la Tour Maubourg, un quartier calme et élégant, situé entre les Invalides et la Tour Eiffel.

 La Société Sobica J.S.C. a été créée au Vietnam en 2011 pour commercialiser des thés et des cafés de petits producteurs sous sa marque. Elle collabore de manière indépendante avec une sélection de petits producteurs - fermiers dont les cultures sont en partie certifiées "bio "et transforme et conditionne ces thés et cafés, qui ont été produits selon un cahier de charges contractuel. La Société Sobica Sodeli a été créée en France en 2015, afin d’importer des thés et des cafés de la Société Sobica J.S.C. Vietnam pour le marché français et d’autres pays en Europe. 


Tous les Cafés de Sobica sont des Cafés Nature, les Thés de Sobica par contre sont en partie des Thés Nature : Thés noirs, verts, oolong, blancs, jaunes, et sombres et en partie des thés parfumés. C’est Mme Hang VU, la gérante, qui vous présente ses produits avec charme et passion.
Positionnant ses produits dès le départ dans le segment premium, Hang VU a participé aux concours de l’Agence pour la Valorisation de Produits Agricoles de Terroir (AVPA), lors des concours " Cafés du Monde " en 2016 et 2017 et "Thés du Monde" en 2018, raflant aussitôt plusieurs prix, un vrai gage de qualité et une belle récompense pour ses efforts.
La carte des thés comprend actuellement
** une sélection de thés nature d’origine et de terroirs dont des thés noirs, verts, wulong et blancs.
** une importante sélection de thés parfumés aux fruits et aux fleurs, sortant de l’ordinaire, avec notamment des thés au fleurs de lotus, aux fleurs de pamplemoussiers vraiment exquis. Sobica est fier de présenter sa propre gamme de thés de terroirs et de thés parfumés exclusivement avec des ingrédients naturels,et qui sont groupés en
* Thés parfumés mono parfum avec un seul ingrédient odorant :  au yuzu, à l’orange, à la bergamote, au jasmin, aux fleurs de lotus, à la camomille, aux fleurs de pamplemoussier, à l’osmanthe ...

 * Thés parfumés aux ingrédients multiples et qui sont de vraies créations de la marque Sobica : plusieurs ingrédients sont mis en œuvre selon des recettes établies, d’autres formules pourraient être élaborées sur mesure en fonction de demandes émanant de clients professionnels. 
Tous les produits sont préparés et conditionnés et puis importés en directe du Vietnam. Il sera prochainement possible de les acheter en ligne, mais actuellement il vaut mieux se rendre à la maison de thé pour s’approvisionner.
Afin de souligner la grande qualité des thés voilà deux exemples de thés nature que sont
**Tropimie Sobica : un thé noir shan bio cueilli sur des théiers centenaires sauvages de Cao Bo, une région de la province Ha Giang, qui offre une tasse aux notes de miel et de chocolat absolument délicieuses
**Queue de dragon : un thé blanc rare et exceptionnel, une cueillette de bourgeons d’une variété de théier shan, qui offre une tasse translucide aux notes de fleurs blanches légèrement vanillées, subtiles et intenses, vraiment exquise.

Ces tasses peuvent aussi être dégustées sur place, avec des friandises originales et délicieuses, au matcha, au durian et au lotus, toutes importées directement du Vietnam
Sobica vous propose aussi des "en cas" et puis des petits menus/ plateaux repas, avec un large choix de garnitures, le tout léger, varié et parfumé à souhait aux saveurs typiques du Vietnam.
Le lotus, plante emblématique du pays est aussi très présent, non seulement dans le thé mais aussi dans la cuisine, avec le menu zen, graines de lotus dans le riz gluant , dans un jeune riz vert sucré comme dessert, et puis  graines de lotus confits pour accompagner la tasse.

L’endroit n’est pas vaste, les tables permettent d’installer une dizaine de convives; l’ambiance est chaleureuse et tous les plats sont tentant.A découvrir pour amateurs de thés exquis, pour amoureux du Vietnam, pour promeneurs curieux et flâneurs de beaux quartiers.





No 70 Art.3 L'ADN ou l'empreinte digitale du thé


C’est en 1985 que Lord Alec Jeffreys,un spécialiste britannique en génétique, découvre la méthode d'identification des êtres humains par l'ADN. La technique est commercialisée en 1987. L'ADN est constitué de séquences de nucléotides, dont l’Adénine, le Cytosine, le Thymine et le Guanine, et puis et puis …arrangées en double hélice et certaines portions de cette chaîne sont spécifiques à l’individu, et cela forme son empreinte génétique unique, qui lui est propre et qui permet de l’identifier. Tous les organismes vivants, et donc aussi les plantes, ont une telle structure ADN, que l’on appelle " génome"et qui peut donc être analysée, standardisée et codifiée pour la partie commune.

Autant que la séquence marqueur de l’ADN est propre à chaque individu, l’empreinte digitale l’est aussi. Cette analogie a fait que l’on utilise souvent le terme anglo- saxon de " fingerprint" pour évoquer cette méthode d’analyse visant à établir l’authenticité d’un produit alimentaire d’origine animale ou botanique par les marqueurs de son ADN.
Le nouveau grand titre est donc "Finger printing tea ", pour garantir une totale traçabilité de l’arbuste à la tasse et pour la détection de fraudes éventuelles qui pourraient porter sur l’origine et les variétés botaniques notamment
Le développement de telles méthodes a un coût et on nous dit que les premiers travaux de ce genre ont été effectués au Japon, afin de protéger certains cultivars et leurs thés très célèbres des imitations/ contrefaçons  chinoises. A terme on peut s’attendre à ce que les variétés premium, et qui possèdent leurs marqueurs spécifiques, seront inscrites dans une sorte de fichier d’identités qui permettra de les authentifier, avec un objectif de contrôle de conformité et d’appartenance à la variété botanique annoncée et à terme aussi à son terroir d’origine.

Tous les Instituts de Recherche sur le Thé ( TRI ) ont leurs collections de plasma germinal, qui servent d’éléments de référence et aussi de base de départ pour développer de nouveaux cultivars par croisement. Ce sont leurs labos qui analysent les génomes, comme l’annonce récente par Tocklai, Assam, d’un programme pour déterminer le génome du théier camellia sinensis var assamica, afin de mettre en évidence son ADN complet et de confirmer son origine indienne. Des travaux similaires sont en cours en Chine, où l’on trouve le plus grand nombre de variétés botaniques d’origine et aussi de cultivars.
A noter dans ce contexte, que c’est aussi en Chine, où certains grands producteurs  japonais de matcha  ont installé des usines,  et où des producteurs de Taiwan, qui manquent de place dans leur île, ont investi et acheté des plantations de thé.

En vue de certains flux, qui font parfois croire qu’un excellent wulong du Vietnam viendrait de Taiwan ou qu’un excellent thé shan du Vietnam viendrait en tant que thé puer du Yunnan, on peut penser que la mise au point de ces nouvelles méthodes d’identification, considérées comme  infaillibles, apportera de garanties améliorées aux acheteurs.


No 70 Art.4 Le Liubao Cha du Guang Xi aux multiples vertus



Appartenant à la famille des Hei Cha, les thés sombres, le Liubao Cha est donc un cousin des thés puer du Yunnan, mais encore très peu connu en occident. 

Pourtant il est réputé, si non célèbre en Chine depuis plus de 1500 ans, un thé sombre très recherché pour ses qualités gustatives et ses effets bénéfiques sur le métabolisme:il  modère l’impact de la chaleur humide dans les régions tropicales et favorise le bon fonctionnement de l'appareil respiratoire.



Incontournable dans toutes les expos thés en Chine, présenté dans son panier traditionnel en bambou tressé, le Liubao Cha est originaire du district de Cangwu, au Sud -ouest du Guangxi, dont le chef -lieu Wuzhou héberge la plupart des sièges des sociétés productrices.

Le Liubao Cha est aussi très recherché par les communautés chinoises de Malaisie, où il était notamment distribué en grands conteneurs dans les mines d’étain, afin de protéger les poumons des mineurs, ce qui explique cette tradition de grande consommation encore de nos jours.
Ce thé qui subit une transformation complexe, qu’on appelle souvent post fermentation, est tout à fait apte à se bonifier au cours d’un stockage effectué dans de bonnes conditions, comme c’est le cas pour les thés puer de qualité.

Lors du "Global Tea Fair" à Shenzhen en décembre 2018, certains Liubao cha, ensemble avec les thés sombres de l’Anhui, du Hubei, du Hunan , ont occupé une section nommée "thés âgés", particulièrement pittoresque, puisqu’on les présentait tous dans leurs conditionnements traditionnels et anciens.

 Le prix de ces thés est généralement élevé, car ce sont des volumes restreints, un processus de fabrication complexe et puis il y a aussi les frais du stockage.


L’aspect du Liubao cha est plutôt étonnant, allant d’une présentation gong fu, feuilles coupées à dimensions régulières aux gros bouts d’agglomérats de feuilles, parfois les feuilles sont compressées en petites briques. Bien entendu ces thés peuvent être infusés de nombreuses fois, comme leurs cousins puer ! Le goût de la tasse, à la couleur d’un brun sombre et profond, est très typé, plutôt doux et velouté .

Toujours à la Shenzhen Global Tea Fair s’est tenu un atelier sur le thème de l’introduction du Liubao Cha en occident, comment le faire connaître, comment le promouvoir. C’est un problème de marketing et de " gros sous " !

Bien entendu il y a tout un chapitre sur le Cangwu Liubao cha dans le livre de Katrin Rougeventre (p364 et suite), mais malheureusement ce livre est déjà épuisé depuis l’an passé. Il sera donc sans doute utile de commencer par diffuser des informations fiables sous une forme commerciale pour donner envie aux consommateurs occidentaux de découvrir cette tasse ancienne et réputée.
A suivre !


No 70 Art.5 Thé et Santé, une toute récente mise au point


Lors d’un récent congrès de la filière café  aux USA le Président de la Tea Association des USA, Peter Goggi, a fait le point sur les bienfaits du thé pour la santé, en tenant compte des nombreuses études scientifiques qui traitent de cette question.
Avant de rentrer en matière Peter Goggi a bien précisé que son sujet portait uniquement sur le thé, donc les tasses obtenues à partir de feuilles de camellia sinensis, qui peuvent être des thés noirs, verts , blancs , wulongs , sombres, mais en aucune façon sur des infusions d’autres plantes, que l’on doit  nommer  " tisanes" ou " infusions de plantes".Pour plus de précisions il avait également indiqué que l’approche  propagée par certains, que le thé vert était meilleur pour la santé que le thé noir, n’était à ce jour aucunement confirmée. Il a aussi partagé des graphiques très parlant que vous trouverez ici



 Alors quels sont les ingrédients d’une tasse de thé ?? et comment font- ils du bien ?
 *D’abord on y trouve entre 25 -40 mg de caféine, parce que généralement on utilise entre 1,5 et 2,5 gr de feuilles pour une tasse. Cela dit, la feuille de thé peut contenir plus de caféine que le grain de café, mais la mise en œuvre est plus faible en poids.

*Puis le thé est une source abondante d’anti oxydants, qui protègent les cellules des radicaux libres, évitant ainsi leur endommagement, ce qui aide à prévenir certaines pathologies.
*Une partie de ces anti- oxydants sont des flavonoïdes, contenues dans la tasse de thé noir et de thé vert pour une teneur allant de 150 à 200mg. Ces flavonoïdes sont des anti oxydants protecteurs qui combattent les dommages causés aux cellules DNA et aux lipides.
Des études scientifiques ont également démontré que boire du thé favorise la bonne santé du cœur en maintenant un fonctionnement endothélial de niveau correct et aussi en maintenant des teneurs de cholestérol convenable.
 En effet Peter Goggi a souligné que les personnes qui boivent du thé régulièrement en l’intégrant dans leur mode de vie ont un système cardiovasculaire plus sain et un risque moins élevé de souffrir de maladies cardiaques. 

Il a souligné aussi que plus de .3.000 études scientifiques, publiées officiellement, ont évalué l’effet du thé- que la tasse soit préparée avec du thé vert, noir, blanc, wulong, sombre -et attribuent la prévention de certains types de cancer à un composant spécifique et particulièrement puissant : le epi gallo catechine gallate, aussi appelé EGCG.

Il a souligné aussi la présence d’une acide aminée rare, la L-théanine, une molécule qui n’est présente que dans le thé, qui a le pouvoir de traverser la barrière sang – cerveau, ce qui lui permet d’apporter des effets psycho actifs très rapidement: elle peut réduire le stress mental et physique  et peut ainsi contribuer à la relaxation en faisant monter les  teneurs de sérotonine et en  GABA, et en intensifiant l’activité des ondes alpha.

A noter un travail d’investigation scientifique, qui va débuter en cette année 2019 en Allemagne, à l’Université Leibniz de Hannovre, visant à élucider et à quantifier les effets des différentes molécules actives du thé sur le métabolisme humain. C’est une annonce qui a été faite en mars 2019,lors de la 3e Annual International Tea Conference -AITC- à Yibin, Sichuan, Chine ,pendant un séminaire "Tea Science", par la jeune Professeure Tuba Esatbeyoglu, , à suivre !
Cela demandera du temps mais il est permis de penser que les résultats confirmeront  les effets bénéfiques que la tradition et l’expérience attribuent aux thés de toutes les familles de couleur depuis des siècles, voire depuis des millénaires.

No 70 Art.6 Le Thé et le Vin, un grand débat annoncé aux USA pour février 2020


La comparaison argumentée de ces deux boissons phares remonte aux temps anciens.



 C’est dans la Chine des Tang (618 – 907) que le "Dialogue du Vin et du Thé " de l’écrivain Wang Fu a été publié, probablement à la suite du Cha Jing de LU Yu.

 Le manuscrit a été retrouvé parmi les trésors découverts dans les grottes de Dunhuang en 1908 lors des fouilles effectuées par le sinologue français Paul Pelliot et il est conservé à la Bibliothèque Nationale en France.

La première traduction française intégrale de cette courte fable a été publiée en 2013, accompagnée des commentaires éclairés, érudits et très enrichissants d’une grande experte de thé Mme. Tseng Yu Hui et d’un grand œnologue, Gil Delannoi.


Tout y est dit sur ces deux boissons incontournables de la Chine ancienne, ce qui les rapproche et ce qui les oppose, quand les boire pour les déguster au mieux. Et puis il y a une mise en contexte du débat dans notre monde du XXI e siècle, devenu global, avec les bons vins et les bons thés disponibles et appréciés sur tous les continents.

A noter aussi le développement de la Sommellerie du Thé, en Europe, en Amérique du Nord, en Australie, où les pays producteurs de bons vins découvrent depuis peu l’attrait des bons thés…aussi en tant que tasse qui s’accorde avec de nombreux mets.
Cette récente profession réunit connaissances approfondies et pratiques du service et de l’art du thé, cette approche montrant à nouveau très clairement que les deux boissons continuent à cheminer ce concert et à se croiser sur de nombreux trajets.
Une exposition a été consacrée à cette thématique à l’espace Haussmann des Galéries Lafayette en 2015 et le sujet continue à faire partie de l’actualité du thé en France, en Italie, en Chine et au Japon, aux Etats Unis et au Canada., entre autres.

Voilà une vidéo qui traite ce même théme :
 workshop Puer tea by Lydia Gautier
 avec Pierre Lurton - Chateau Cheval Blanc,

En 2016 l’Université de Californie Davis – UC Davis- a lancé une grande action pro active sur le thé, nommée " The Global Tea Initiative ", sous la direction du Professeur  Katharine Burnett, PhD.
A noter que l’UC Davis figure parmi les 10 grandes universités du monde en charge de questions d’agriculture, d’agronomie et de sciences attachées à ces domaines. A ce titre elle a créé et gère l’Institut Robert Mondavi pour le Vin et les sciences alimentaires et on y trouve également le "Centre du Café", avec une toute nouvelle torréfaction pilote installée intra- muros pour étudier les paramètres scientifiques du processus de transformation du grain à la tasse.

Rien d’étonnant donc cette décision de se saisir également du thé, afin de l’étudier dans une optique vraiment complète, selon les quatre considérations de base suivantes : le thé est une tasse qui constitue un bien commun, le thé est un vecteur de communication culturelle, le thé a un rôle dans le domaine agricole et remplit une fonction dans l’alimentation, le thé apporte de réels bienfaits de santé. Le Colloque Annuel 2019 sur le Thé a été consacré au rôle important que joue le thé boisson pour le maintien et l’amélioration du bon fonctionnement physique, mental et spirituelle des êtres humains. Plus de 500 participants, dont des étudiants et des experts venant de loin, ont suivi les 3 sessions :
** le thé et la santé physique,
** le thé et ses effets sur le bon fonctionnement du mental,
**le thé et ses implications spirituelles, 
des échanges riches et portés par des spécialistes renommés dans les différents domaines.
Le 5e Colloque sur le Thé est annoncé pour les 16 et 17 février 2020, et portera sur
"Le grand débat : Thé et Vin "




Le Numéro 69 de la NPT du 20 janvier 2019: le Sommaire


No 69 Article 1 : La Chine des Thés, numéro 1 du Monde


No 69 Article 2 : La Recherche dans le Domaine du Thé: indispensable

                            Jonathan Mkumbira (PhD), TRFCA, Malawi


No 69 Article 3 : Le Principe de la Durabilité, globalement et concernant le Thé


No 69 Article 4 : De retour de la "Global Tea Fair" à Shenzhen, RPC


No 69 Article 5 : Boire du Thé pour le Plaisir et le Bien-être


No 69 Article 6 : Le Gongfucha  incontournable pour les Tasses de Qualité




No 69 Art.1 La Chine, le Numéro 1 mondial du Thé


Chaque automne, lors de la sortie des Statistiques Internationales du Thé du International Tea Committee à Londres, on retient son souffle pour découvrir les données de la Chine. Depuis le début du millénaire la production de thé est en progression continue, dépassant l’Inde - le no 1 mondial depuis un demi- siècle- en 2006, pour doubler son tonnage entre 2008 et 2017 et représenter actuellement  près de 45% du tonnage mondial de 2017, du jamais vu !

Ce tonnage total de thés chinois produit en 2017 s’élève à 2,609 millions de tonnes, récoltées sur 3,059 millions de hectares de théicultures, ce qui résulte en un rendement moyen calculé étonnement bas de seulement 830 kg de thé /ha, enfin un "non record" ! Certains experts l’expliquent en partie par la jeunesse de nombreux jardins, leurs théiers n’ayant pas encore atteint une croissance suffisante pour une cueillette mature, cela promet donc du mieux encore pour les années à venir.
Il existe de centaines de variétés de théiers, comparable aux différents cépages de nos vignes, et qui se sont développées au fil des siècles dans des terroirs particuliers, qui se sont aussi diversifiées par des croisements naturels, et puis qui ont été multipliées et améliorées par la recherche et la science.

  Dans chaque terroir les feuilles sont travaillées selon des traditions locales, afin de mettre en valeur leurs arômes et leurs saveurs, ce qui a donné le  légendaire éventail des "dix mille thés de Chine". Pas étonnant que la Chine ait obtenu de très nombreuses médailles d’or et d’argent lors de l’Exposition Mondiale du Panama en 1915 ! sa première apparition civile en international en toute jeune République, parce que l’Occident ne connaissait à l’époque que les thés noirs des exploitations Britanniques en Inde et en Ceylan.
 Voilà un résumé ultra succinct d’un passé glorieux qui a ensuite subi les avatars de la guerre (1938-1949) et des années Mao Zedong (1950-1976), dont la révolution culturelle avec des ruptures dramatiques à tous les niveaux. L’agriculture laissée en friche, les maisons de thé fermées ou détruites, les compagnies et leurs marques expropriées, les traditions éradiquées et puis oubliées pendant plus de 40 ans. 
C’est enfin sous Deng Xiaoping que le pays et son marché du thé ont commencé à renaître des cendres vers les années 1980. A partir des années 2000 les thés de Chine repartent à la conquête de la suprématie globale, dont voilà les résultats impressionnants. 

Les 19 provinces chinoises bénéficiant de conditions climatiques propices à la théiculture sont divisées en 4 régions géo- climatiques précises, comme il est très bien décrit dans le "Guide des Thés de Chine" de Katrin Rougeventre :
**le Sud-Ouest : où se trouvent le Guizhou, le Sichuan et Chongqing, le Yunnan et le Tibet, région la plus productive, puisqu’elle comprend le Yunnan, qui totalise 16% de tous les thés en 2016 et le Sichuan, le no 4 ;
**le Midi de la Chine : qui regroupe le Fujian, le Guangdong et le Guangxi et l’île de Hainan, actuellement au 2e rang, puisqu’elle comprend le Fujian, qui à lui tout seul totalise 18% ;
**le Sud du Longue Fleuve : où se trouvent le Hubei et le Hunan, le Jiangxi et le Jiangsu, et puis le Zhejiang, région no 3, puisqu’elle comprend le Hubei, qui totalise à lui seul 12% des thés
**le Nord du Long Fleuve : où se trouvent le Shandong, le Gansu, le Shaanxi, le Henan et l’Anhui, ici on arrive en bordure des météos plus frileuses et moins pluvieuses ce qui freine l’expansion.

Selon les statistiques Chinoises de 2017 le thé vert continue à dominer largement  la production avec 61%, suivi par les thés sombres 14%, noirs 13%,wulong 10,6%,blancs 1% et jaunes 0,4%.
Fière de cette richesse superbe retrouvée beaucoup d’efforts ont été déployés pour remettre en valeur les traditions du passé, à la fois pour les nombreux processus de manufacture de thés fins et pour les  manières cérémoniales de la préparation de la tasse. (voir l'article 6 de ce no).
Depuis une dizaine d’années la consommation de thé en Chine a donc pris un nouvel essor en augmentant de 960 gr par an /habitant en moyenne en 2010 à 1,42 kg en 2017, cela malgré la concurrence récente  du café ! A noter le résultat de cet engouement pour le thé : seulement environ 15% des thés produits sont disponibles à l’export.

Les plus grands clients sont le Maroc, l’Ouzbékistan, le Ghana, la Mauritanie, le Sénégal, le Japon, les USA, la Russie et l’Allemagne.
 A noter aussi que l’économie est encore en grande partie entre les mains de l’Etat, avec de grosses structures lourdes gérées par des fonctionnaires qui ne s’intéressent que peu au produit. Par ailleurs les deux autorités administratives en charge du thé, que sont la China Tea Marketing Association (CTMA), qui dépend du Ministère de l’Agriculture
 et la section Thé de la Chambre de Commerce (CCCFNA) qui dépend du Ministère de Commerce,
ne se parlent pas beaucoup.
 Toutefois les opérateurs privés arrivent de plus en plus nombreux, cherchant à se lancer dans un marketing très pro et orienté vers l’exportation. Soit qu’ils participent à des Salons et Expos à l’étranger pour faire connaître leurs spéciali-thés et leurs marques, soit que les nombreux Salons et Expos en Chine leur permettent de rencontrer de futurs acheteurs.
C’est là que Hua Ju Chen(HJC) une société privée installée à Shenzhen et qui organise des Salons commerciaux,a entrepris une grande opération d’ouverture vers l’International en lançant le "Global Tea Fair" en 2017
En dehors des 2 sessions annuelles du Global Tea Fair, qui sont tournées vers l’International HJC propose des maintenant un calendrier 2019 avec 25  expos- thé tournées vers le marché domestique, et qui se tiendront dans les différentes régions théicoles et les grandes villes aux consommateurs avisés. Cette initiative tout à fait prometteuse vise un développement commercial géré en économie du marché. (voir aussi l'article 4  de ce numéro)

No 69 Art.2 La Recherche sur le Thé devenue indispensable Portrait de Jonathan Mkumbira (PhD) du TRFCA, Malawi


Une fois que les chasseurs cueilleurs du Néolithique se sont installés et ont commencé à cultiver une partie de leur nourriture ils ont aussitôt compris que parmi les plantes  il y avait des plus robustes, aux fruits plus gros et à une meilleure résistance aux incidents de la météo. La sélection est née très tôt de l’observation. Elle continue de nos jours avec des instruments infiniment plus performants et des bases de données extrêmement élaborées.
La recherche scientifique organisée dans le domaine du thé est née il y a une centaine d’années, et parmi les plus anciens Tea Research Institutes (TRI) figure le TRI de Tocklai, Assam ,Inde,
qui a fêté son centenaire en 2006 et la Tea Research Foundation (TRF) de Mulanje, au Malawi, qui remonte à une institution crée par les Britanniques en 1929.
www.trfca.net , et dont Jonathan Mkumbira a pris la direction en 2014, après le départ de Albert Changaya vers l’Institut du Tabac, autre produit agricole phare du Malawi.

Il est un fait que la production commerciale de thé se sert principalement des deux variétés sinensis et assamica, et puis il y a aussi la variété cambodiensis, aux feuilles dorées/pourpres, aux plantes plus fragiles et au rendement plus faible. Ces variétés de base  ont leur habitat d’origine, leur port, formes de ramures et  de feuilles typiques, et donc aussi des profils aromatiques et autres spécifiques. Le china jat supporte bien les frimas et demande une période de dormance alors que le assam jat supporte le soleil torride et les pluies torrentielles des plaines tropicales et que le cambod jat s’adapte, mais préfère aussi une certaine fraîcheur.


 A noter que jadis le théier se propageait par ses graines, ce qui pouvait apporter des croisements, générant de nouvelles variétés. De plus il y a l’adaptation à un environnement donné, ainsi en Chine, qui est le berceau du thé, on a vu au fil des millénaires se développer des centaines de variétés locales, en fonction des conditions agro-climatiques de ces terroirs spécifiques .Sont nées ainsi les thés blancs, les thés des rochers, les nombreuses sortes de thés verts aux formes et parfums des feuilles spécifiques, le Long Jing ,le Tie Guan Yin etc. Selon les manuels chinois on dénombre environ 200 sous-variétés différentes, et puis il y a les mille et une façons de les travailler, mais c’est là une autre histoire !

Au 19e siècle les ingénieurs botanistes arrivent pour implanter le thé dans les nouveaux territoires coloniales, en Inde, au Sri Lanka, en Afrique et commence donc l’approche scientifique de la plante.Depuis des progrès incroyables ont permis d’étendre les surfaces cultivées, de rendre les théiers plus résistants, d’améliorer le rendement, de raffiner la qualité de la tasse, cela en  multipliant les variétés cultivées. A noter que la quasi-totalité des plantations se fait aujourd’hui à partir de boutures, ce qui va plus vite, crée des champs très homogènes, mais offre par contre un terrain plus vulnérable aux maladies et prédateurs.
 Mais depuis une dizaine d’années de nouvelles problématiques arrivent, avec une météo de plus en plus atypique, avec des sécheresses et des gels, avec des prédateurs pire qu’avant, avec un  manque de main d’œuvre qui nécessite la mécanisation des récoltes. Ces nouveaux défis font donc maintenant parti des dossiers à traiter dans les TRI et TRF, où on ne chôme pas.

La  TRF de Mulanje s’est dés le départ attachée à la branche "cultivation et horticulture" et son catalogue 2014  de théiers hybrides propose 36 cultivars, tous obtenus bien entendu par propagation végétale et tous adaptés à l’environnement spécifique de la région. Il y a beaucoup de cultivars qui ont été obtenus par des croisements de cambod jats, et qui offrent des tasses d’un rouge très lumineux, ce que l’on recherche pour améliorer l’aspect visuel des assemblages plus axés sur le goût. Jonathan Mkumbira confirme que les problèmes générés par le réchauffement affectent déjà très sérieusement le Malawi, qui souffre d’un manque d’eau grave. Il est aussi très fier du catalogue des cultivars et souligne l’importance du partage de ce patrimoine botanique avec les pays voisins, qui n’ont pas leur propre centre de recherche comme le Rwanda, le Burundi, le Mozambique, l’Ethiopie. Le dernier venu étant la Zambie, avec une installation théicole naissante, pour la quelle on s’est procuré les meilleurs cultivars du TRF de Mulanje.
Pour illustrer le nombre de paramètres, voilà la liste des caractéristiques d’un cultivar issu de la recherche scientifique, donc un travail qui demande entre 15 et 25 ans, voilà une description détaillée du PC304, qui a été mis sur le marché en 2013 : type cambod, port bien étendu, dimensions  et poids des pousses et de feuilles,  fraiches  et fletries, morphologie des feuilles et pétioles, nombre des ciselures du bord, et puis capacité d’enracinement, comportement en pépinière et une fois planté en terrain, réaction à la taille formative et aux tailles d’entretien, réaction à des chaleurs et coup de froid subites, résistance à la sécheresse , aux maladies et prédateurs, rendement, temps de «fermentation» optimale, teneur en théaflavines, potentiel qualitatif pour la tasse, compatible avec  la cueillette mécanique et le greffage.

Tous les grands pays producteurs ont un ou plusieurs TRI, la Chine avec ses 19 provinces aux cultures de thé en a une quinzaine, attachés aux Universités, avec des poids lourds au Yunnan et au Zhejiang où la China Academy of Agricultural Science héberge le TRI à Hangzhou,


No 69 Art.3 Le Principe de la durabilité, globalement et appliqué au thé


La population mondiale continue d’augmenter, les ressources s’épuisent, le réchauffement climatique menace, la faim persiste dans tous les continents et l’obésité est devenue un fléau des populations urbaines. De plus en plus de nuages noirs à l’horizon et donc un fort besoin de détente et de moments de sérénité, que nous sommes nombreux à chercher en savourant une tasse de thé.
Mais là aussi les média nous rappellent à l’ordre en évoquant les conditions indignes dans les quelles vaquent certains petits producteurs, qui cultivent le thé dans les pays d’origine. Donc on va chercher un label rassurant, comme la grenouille de la Rain Forest Alliance où le sigle du Fair Trade/Commerce Equitable. 

La durabilité englobe en effet plusieurs aspects et repose sur trois grands piliers : la préservation des ressources, donc du sol et de l’environnement, la garantie d’un revenu rémunérateur aux populations exploitantes et la rentabilité économique des filières, afin qu’elles puissent se développer dans des bonnes conditions et nourrir les producteurs pour un approvisionnement adéquat des clients consommateurs.


Tous ces éléments sont totalement interactifs, reliés et forment un ensemble d’une complexité énorme. La prise de conscience de la globalité du défi a été confirmée par l’adoption en 2017 d’une Résolution des Nations Unis sous le titre « Nourrir le Monde » et qui liste 17 objectifs de développement durable- SDG : sustainable development goals, dont le no 1 : éradiquer la pauvreté et no2 : zéro faim.
 Résultat de débats de 193 gouvernements participants, ce programme prévoit sa mise en oeuvre finalisée pour 2030 au plus tard.
La gestion d’une partie de ces objectifs a été confiée à la FAO (Food and Agriculture Organisation) basée à Rome, en Italie, et cette liste s’appliquer bien entendu aussi à l’économie du thé :2) zéro faim, 3) assurer une vie en bonne santé, aussi pour les personnes âgées, 5) égalité hommes /femmes, 6) disposer d’une eau propre et de conditions convenables d’hygiène, 12) consommation et production responsables,14) la vie sous l’eau (?), 15) la vie sur le sol.

La FAO est appelée à coopérer avec d’autres instances sur 4 autres objectifs, qui sont également tout à fait transposables à l’économie du thé, comme suit :
9)développer une industrialisation durable, 13) gestion et prévention urgente du changement climatique, 8) croissance durable et plein emploi, 17) renforcement des partenariats.
Cette liste permet de comprendre l’envergure du défi et la complexité d’une mise en route d’un programme aussi ambitieux ; elle montre aussi à quel point il est devenu indispensable de gérer l’ensemble des défis  de manière globale.
Au cours du siècle écoulé le thé et le café sont devenus des boissons incontournables dans le quotidien de la grande majorité des populations occidentales. Mais ces deux tasses stimulantes, qui boostent dés le matin et permettent de carburer tout au long de la journée viennent de loin. Les feuilles et les grains   sont en grande partie produits par de très petites structures agricoles, premier maillon de la chaîne d’approvisionnement et qui a du mal à se positionner à sa juste valeur.

 C’est là qu’il faut consolider le pilier de la « durabilité sociale » en permettant des préfinancements des récoltes, des prix rémunérateurs, des formations des fermiers et la mise en place de structures, coopératives notamment, pour un accès direct au marché.

Lorsque l’on défriche et élimine la forêt pour agrandir les cultures, lorsque le sol est appauvri par des monocultures sans entretien approprié, c’est la le pilier de la » préservation de ressources » qui demande une gestion avisée, qui va concerner les arbres d’ombrage, la gestion de l’eau, le bilan carbone des théiers, les rotations de cultures vivrières, les animaux domestiques qui fournissent de l’engrais etc. Il y a de nombreuses plateformes qui ont développé des instruments de mesure, qui permettent d’optimiser ces aspects agricoles, mais il semble que la plupart de temps on fait appel à eux in extremis et pour réparer de gros dégâts, au lieu de préparer et de prévenir.
Et puis il faut que la filière soit économiquement rentable, avec des produits de bonne qualité que les clients souhaitent acquérir, avisés et contents et donc prêts à payer un prix correct. La bonne santé du pilier de la rentabilité économique amènera une saine et solide croissance.

Et voilà le modèle d’un marché du thé durable pour les années futures. Beaucoup d’opérateurs, qu’ils soient acheteurs, grossistes/ importateurs, distributeurs, détaillants, professionnels de la tasse et bien entendu consommateurs avisés, considèrent que ces objectifs sont dans le domaine du réalisable. Ainsi en 2017 la USA Tea Association, qui représente le 3e plus gros marché d’importation de thé du monde, a lancé un concours annuel  pour un championnat de durabilité , la liste des projets et des sociétés gagnants se trouve sur leur site