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Numéro 21 de la NPT, article 2

2)Gérante des "Thés Da Bu Tong" à Shanghai, Portrait de LU Li


C'était l'été 2010 et la World Expo battait son plein à Shanghai. Le plus beau pavillon ,celui de la Chine, devenu inaccessible suite aux milliers de Chinois faisant la queue dès 5 heures du matin , il me fallait un "passe VIP". Mais même la China Tea Marketing Association n'y pouvait rien. Cela m'a toutefois permis d'assister à une réunion de formation de personnels de maisons de thé et de rencontrer ainsi  LU Li, la patronne de l'un des 3 marchés de gros de thé , la Tian Shan Tea City,
C'est elle qui me dit 'avoir eu cette idée de regrouper de nombreux revendeurs de thés et d'accessoires au nord ouest de cette mégapole. Par chance l'endroit se trouve à 10 minutes à pieds de l'immense campus de Dong Hua University,où notre groupe suivait un stage de Mandarin. Nous sommes donc retournés ensemble pour une dégustation et des achats à emporter en France.Une surprise: le prix allant de 60 rmb à 240 rmb pour 100 gr de Long Jing, sans doute une question d'origine et de cueillette, les deux étaient bons ! La patience des vendeuses , toujours nombreuses , est inépuisable, même pour vendre des sachets de 100gr dans un marché de gros, mais nous étions "des amies annoncées".
LU Li m'a ensuite donner rendez vous dans sa propre maison de thé, dans un quartier chic au sud de la ville,le siège de Da Bu Tong Tea Company.
Avant de m'offrir un Gong Fu Cha elle a changé sa robe et enlevé son vernis à ongles, en m'expliquant que l'on doit "se faire tout neuf et tout propre avant de toucher au thé". Cette propriétaire respectée et visiblement fortunée rappelle son parcours qui a commencé à Ningde, célèbre pour ses jasmins, dans le sud du Fujian. Elle y travaillait dans une plantation de thé, à une époque ou l'industrie du thé était encore complètement étatisée. C'était en 1985/86 et les prix payés pour le thé n'étaient point rémunérateurs. Un jour elle décide de ne plus revendre aux chefs mais de vendre en direct dans le rue aux passants, et le succès est immédiat et "j'ai gagné vraiment de l'argent tout en faisant un bon prix aux consommateurs". Lorsque une partie de l'entreprise est proposée à la privatisation elle a mis assez de sous de coté et achète, ensemble avec son mari, un expert dégustateur. Ils créent alors leur marque " Da Bu Tong", un peu comme "A nul autre pareil" et après la naissance de leur fille elle s'installe à Shanghai et y ouvre son premier magasin de thé.
Dans leur plantation au Fujian ils produisent environ 1,4 t de thé dont seulement une toute petite partie part à l'export , Hong Kong et Singapour. Son idée d'ouvrir un marché de grossistes pour faire face à la demande grandissante s'avère judicieuse.
 Calqués sur l'immense marché de thé de Beijing, Maliandao,qui a démarré en 2003, les trois "tea marts" de Shanghai fonctionnent dans la même transparence de prix et avec une bonne complémentarité, en sorte que tous les clients y trouvent leur compte.
LU Li me fait déguster un pu'er crû de 20 ans d'âge, qu'elle se procure au Yunnan et fait ensuite vieillir elle même; elle me dit ne pas vraiment beaucoup apprécier les pu'er maturés industriellement, bien qu'elle en vend, bien sûr.




Cela lui plairait de vendre son thé en Europe, mais vu l'explosion de la demande en Chine elle peine à fournir. Nous nous revoyons à nouveau à Shanghai en octobre 2011, elle confirme que toute sa récolte est vendue. Elle aimerait bien venir  un jour découvrir les thés que l'on propose  à Paris, à Hambourg et à Londres, notamment.
contact: teacity@dabutong.com ou www.dabutong.com

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