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No 70 Art.1 Les Thés du Vietnam
Actuellement ce pays occupe le 6e rang mondial comme
producteur de thé, avec un
tonnage de 185.000 t
annoncé pour 2017 par la Vietnam Tea Association (VITAS). Le théier fait partie
des forêts des régions du nord qui bordent la Chine et le Laos, et le thé vert
est fabriqué et consommé par les villageois depuis plus de 2000 ans.
Après son
indépendance du régime coloniale français en 1945, suivie de longues années de
guerre civile, la "République Socialiste du Vietnam" a été établie en
1975. Elle s’étire en forme de "S " le long de la Mer de Chine du
Sud sur une surface de 331.000 km² et compte une population de 93 millions environ.
Au nord le pays possède une zone montagneuse au climat sub- tropicale, qui
devient tropicale au Sud du 17e parallèle, il y a donc des conditions
propices à de nombreuses cultures agricoles. Après
les dévastations des guerres et pour assister au rétablissement économique la
Banque Mondiale a financé plusieurs projets afin de permettre à cette
population très industrieuse d’installer des cultures commerciales à rendement intéressant.
Ainsi le Vietnam s’est hissé au premier rang mondial pour la production de
poivre noir et de noix de cajou et au 2e rang mondial pour le café
dès les années 2004/2005, détrônant la Colombie, un vrai exploit.
Le thé produit par la grande plantation modèle Vinatea, à
l’ouest de Hanoi, avait à l’époque servi de monnaie d’échange pour l’achat de
camions et d’équipement industriel auprès de l’URSS. L’effondrement de l’empire
soviétique en 1979 avait mis ces cultures en péril pendant quelques années, mais
renommée Phu Ben (Prospérité éternelle) cette superbe plantation avait été
rachetée par des Européens et appartient depuis une dizaine d’années au groupe
indien Mc Leod Russel.
une des nombreuses collines de Phu Ben |
Avec le retour à la propriété privée d’un côté et des
investissements étrangers de l’autre côté, la culture du thé s’est fortement
intensifiée, et là aussi le Vietnam est devenu un opérateur de rang mondial.
Prospérant bien depuis des temps très anciens dans les régions du Nord-Ouest
et du Nord Est, là où le Vietnam partage des frontières avec le Yunnan Chinois
et le Laos, la culture du thé a ensuite aussi été installée dans les Collines
du Centre. Pour compléter l’héritage botanique de très grande qualité des
cultivars nouveaux et à fort rendement ont été introduits au cours des vingt
années passées, pour diversifier vers une production plus commerciale et
fortement orientée vers l’export.
VITAS indique qu’en 2017 les thés verts ont représenté 44 %
de la production, les thés noirs 55% et il y a eu aussi une production d’environ
2.000 de thés wulong. Seulement 22% de ces thés ont été consommés sur le marché
intérieur, 78% ont été exportés.
Mme. Nguyen Thi Anh Hong,
qui est en charge de VITAS et dont le père avait été le directeur de Vinatea,
la plantation modèle de " l’ère soviétique",indique qu’ il y a
depuis une dizaine d’année une prise de conscience de la grande valeur des
théiers anciens :
**les camellias sin.
var. sinensis cultivés à Thai Nguyen depuis deux mille ans environ
**les théiers
arbustives sauvages Shan, qui sont des camellias sin. var. assamica
principalement.
théiers shan anciens et sauvages , Ha Giang |
Le gouvernement soutient la filière dans son désir de mieux
valoriser ces patrimoines botaniques, à commencer par les préserver et par améliorer
les pratiques de cueillette et de transformation. Des experts étrangers avaient
été invités à ces fins, dont Lydia Gautier, ingénieur agro français et experte
de thé et aussi des britanniques et des américains.
Certains
se sont même installés sur place, comme le britannique Geoff Hopkins, et qui y a
créé sa société Hatvala en 2011, spécialisée en thés de terroirs. C’est lui qui
a établi les cartes régionales précieuses, qui indiquent les meilleurs terroirs
pour les thés d’origine selon lui.
Ce travail a commencé à porter ses fruits, puisque lors du 1e concours "Thés du Monde" organisé par l'AVPA en 2018, plusieurs thés du Vietnam avait remporté des médailles.
Et pour mettre en
valeur ces efforts pour établir une sélection solide de thés premium et de de
terroirs la 4e édition de la Tea Masters Cup International s’est
tenue au Vietnam, dans l’ancienne capitale impériale, à Huè, en novembre 2018.
A voir avec encore plus de détails dans l’article 2 de ce
même numéro.
No 70 Art.2 Les Thés fins du Vietnam Portrait de Hang VU, Gérante de la Maison Sobica à Paris
La Maison de Thé Sobica a ouvert ses
portes en début de l’année 2019, dans le 7e arrondissement de Paris,
au 25 Avenue de la Tour Maubourg, un quartier calme et élégant, situé entre les
Invalides et la Tour Eiffel.
La Société Sobica J.S.C. a été créée au
Vietnam en 2011 pour commercialiser des thés et des cafés de petits producteurs
sous sa marque. Elle collabore de manière indépendante avec une
sélection de petits producteurs - fermiers dont les cultures sont en partie
certifiées "bio "et
transforme et conditionne ces thés et cafés, qui ont été produits selon un
cahier de charges contractuel. La Société Sobica Sodeli a été créée en
France en 2015, afin d’importer des thés et des cafés de la Société Sobica
J.S.C. Vietnam pour le marché français et d’autres pays en Europe.
Tous les Cafés de Sobica sont des Cafés Nature, les Thés de
Sobica par contre sont en partie des Thés Nature : Thés noirs, verts, oolong,
blancs, jaunes, et sombres et en partie des thés parfumés. C’est Mme Hang VU,
la gérante, qui vous présente ses produits avec charme et passion.
Positionnant ses produits dès le
départ dans le segment premium, Hang VU a participé aux concours de l’Agence
pour la Valorisation de Produits Agricoles de Terroir (AVPA), lors des concours " Cafés du Monde " en 2016 et 2017 et "Thés du Monde" en
2018, raflant aussitôt plusieurs prix, un vrai gage de qualité et une belle récompense
pour ses efforts.
La carte des thés comprend
actuellement
** une sélection de thés nature
d’origine et de terroirs dont des thés noirs, verts, wulong et blancs.
** une importante sélection de thés
parfumés aux fruits et aux fleurs, sortant de l’ordinaire, avec notamment des
thés au fleurs de lotus, aux fleurs de pamplemoussiers vraiment exquis.
Sobica est fier de présenter sa propre gamme de thés de terroirs et de thés parfumés
exclusivement avec des ingrédients naturels,et qui sont groupés en
* Thés parfumés mono parfum
avec un seul ingrédient odorant :
au yuzu, à l’orange, à la bergamote, au jasmin, aux fleurs de lotus, à
la camomille, aux fleurs de pamplemoussier, à l’osmanthe ...
* Thés parfumés aux ingrédients multiples
et qui sont de vraies créations de la marque Sobica : plusieurs ingrédients
sont mis en œuvre selon des recettes établies, d’autres formules pourraient
être élaborées sur mesure en fonction de demandes émanant de clients
professionnels.
Tous les produits sont préparés et
conditionnés et puis importés en directe du Vietnam. Il sera prochainement
possible de les acheter en ligne, mais actuellement il vaut mieux se rendre à
la maison de thé pour s’approvisionner.
Afin de souligner la grande qualité
des thés voilà deux exemples de thés nature que sont
**Tropimie Sobica :
un thé noir shan bio cueilli sur des théiers centenaires sauvages de Cao Bo,
une région de la province Ha Giang, qui offre une tasse aux notes de miel et de
chocolat absolument délicieuses
**Queue de dragon :
un thé blanc rare et exceptionnel, une cueillette de bourgeons d’une variété de
théier shan, qui offre une tasse translucide aux notes de fleurs blanches
légèrement vanillées, subtiles et intenses, vraiment exquise.
Ces tasses peuvent aussi être
dégustées sur place, avec des friandises originales et délicieuses, au matcha,
au durian et au lotus, toutes importées directement du Vietnam
Sobica vous propose aussi des "en cas" et puis des petits menus/ plateaux repas, avec un large choix de garnitures, le
tout léger, varié et parfumé à souhait aux saveurs typiques du Vietnam.
Le lotus, plante emblématique du
pays est aussi très présent, non seulement dans le thé mais aussi dans la
cuisine, avec le menu zen, graines de lotus dans le riz gluant , dans un jeune riz vert sucré comme dessert, et puis graines de lotus confits pour accompagner la tasse.
L’endroit n’est pas vaste, les
tables permettent d’installer une dizaine de convives; l’ambiance est
chaleureuse et tous les plats sont tentant.A découvrir pour amateurs de thés
exquis, pour amoureux du Vietnam, pour promeneurs curieux et flâneurs de beaux
quartiers.
No 70 Art.3 L'ADN ou l'empreinte digitale du thé
C’est en 1985 que Lord Alec Jeffreys,un spécialiste britannique en génétique, découvre la méthode d'identification des êtres humains par l'ADN. La technique est commercialisée en 1987. L'ADN est constitué de séquences de nucléotides, dont l’Adénine, le Cytosine, le Thymine et le Guanine, et puis et puis …arrangées en double hélice et certaines portions de cette chaîne sont spécifiques à l’individu, et cela forme son empreinte génétique unique, qui lui est propre et qui permet de l’identifier. Tous les organismes vivants, et donc aussi les plantes, ont une telle structure ADN, que l’on appelle " génome"et qui peut donc être analysée, standardisée et codifiée pour la partie commune.
Autant que la séquence marqueur de l’ADN est propre à chaque individu, l’empreinte digitale l’est aussi. Cette analogie a fait que l’on utilise souvent le terme anglo- saxon de " fingerprint" pour évoquer cette méthode d’analyse visant à établir l’authenticité d’un produit alimentaire d’origine animale ou botanique par les marqueurs de son ADN.
Le nouveau grand titre est donc "Finger printing tea ", pour garantir une totale traçabilité de l’arbuste à la tasse et pour la détection de fraudes éventuelles qui pourraient porter sur l’origine et les variétés botaniques notamment.
Le développement de telles méthodes a un coût et on nous dit que les premiers travaux de ce genre ont été effectués au Japon, afin de protéger certains cultivars et leurs thés très célèbres des imitations/ contrefaçons chinoises. A terme on peut s’attendre à ce que les variétés premium, et qui possèdent leurs marqueurs spécifiques, seront inscrites dans une sorte de fichier d’identités qui permettra de les authentifier, avec un objectif de contrôle de conformité et d’appartenance à la variété botanique annoncée et à terme aussi à son terroir d’origine.
Tous les Instituts de Recherche sur le Thé ( TRI ) ont leurs collections de plasma germinal, qui servent d’éléments de référence et aussi de base de départ pour développer de nouveaux cultivars par croisement. Ce sont leurs labos qui analysent les génomes, comme l’annonce récente par Tocklai, Assam, d’un programme pour déterminer le génome du théier camellia sinensis var assamica, afin de mettre en évidence son ADN complet et de confirmer son origine indienne. Des travaux similaires sont en cours en Chine, où l’on trouve le plus grand nombre de variétés botaniques d’origine et aussi de cultivars.
A noter dans ce contexte, que c’est aussi en Chine, où certains grands producteurs japonais de matcha ont installé des usines, et où des producteurs de Taiwan, qui manquent de place dans leur île, ont investi et acheté des plantations de thé.
En vue de certains flux, qui font parfois croire qu’un excellent wulong du Vietnam viendrait de Taiwan ou qu’un excellent thé shan du Vietnam viendrait en tant que thé puer du Yunnan, on peut penser que la mise au point de ces nouvelles méthodes d’identification, considérées comme infaillibles, apportera de garanties améliorées aux acheteurs.
No 70 Art.4 Le Liubao Cha du Guang Xi aux multiples vertus
Appartenant à la famille des Hei Cha, les thés sombres, le Liubao
Cha est donc un cousin des thés puer du Yunnan, mais encore très peu connu en
occident.
Pourtant il est réputé, si non célèbre en Chine depuis plus de 1500
ans, un thé sombre très recherché pour ses qualités gustatives et ses effets
bénéfiques sur le métabolisme:il modère l’impact de la chaleur humide dans les régions tropicales et favorise le bon fonctionnement de l'appareil respiratoire.
Incontournable dans toutes les expos thés
en Chine, présenté dans son panier traditionnel en bambou tressé, le Liubao Cha
est originaire du district de Cangwu, au Sud -ouest du Guangxi, dont le chef
-lieu Wuzhou héberge la plupart des sièges des sociétés productrices.
Le Liubao Cha est aussi très recherché par les communautés
chinoises de Malaisie, où il était notamment distribué en grands conteneurs
dans les mines d’étain, afin de protéger les poumons des mineurs, ce qui
explique cette tradition de grande consommation encore de nos jours.
Ce thé qui subit une transformation complexe, qu’on appelle
souvent post fermentation, est tout à fait apte à se bonifier au cours d’un
stockage effectué dans de bonnes conditions, comme c’est le cas pour les thés
puer de qualité.
Lors du "Global Tea Fair" à Shenzhen en décembre 2018,
certains Liubao cha, ensemble avec les thés sombres de l’Anhui, du Hubei, du
Hunan , ont occupé une section nommée "thés âgés", particulièrement
pittoresque, puisqu’on les présentait tous dans leurs conditionnements traditionnels
et anciens.
Le prix de ces thés est
généralement élevé, car ce sont des volumes restreints, un processus de
fabrication complexe et puis il y a aussi les frais du stockage.
L’aspect du Liubao cha est plutôt étonnant, allant d’une
présentation gong fu, feuilles coupées à dimensions régulières aux gros bouts
d’agglomérats de feuilles, parfois les feuilles sont compressées en petites
briques. Bien entendu ces thés peuvent être infusés de nombreuses fois, comme
leurs cousins puer ! Le goût de la tasse, à la couleur d’un brun sombre et
profond, est très typé, plutôt doux et velouté .
Toujours à la Shenzhen Global Tea Fair s’est tenu un atelier sur
le thème de l’introduction du Liubao Cha en occident, comment le faire
connaître, comment le promouvoir. C’est un problème de marketing et de " gros sous " !
Bien entendu il y a tout un chapitre sur le Cangwu Liubao cha dans
le livre de Katrin Rougeventre (p364 et suite), mais malheureusement ce livre
est déjà épuisé depuis l’an passé. Il sera donc sans doute utile de commencer par
diffuser des informations fiables sous une forme commerciale pour donner envie
aux consommateurs occidentaux de découvrir cette tasse ancienne et réputée.
A suivre !
No 70 Art.5 Thé et Santé, une toute récente mise au point
Lors d’un récent congrès de la filière café aux USA le Président de la Tea Association des
USA, Peter Goggi, a fait le point sur les bienfaits du thé pour la santé, en
tenant compte des nombreuses études scientifiques qui traitent de cette
question.
Avant de rentrer en matière Peter Goggi a bien précisé que
son sujet portait uniquement sur le thé, donc les tasses obtenues à partir de
feuilles de camellia sinensis, qui peuvent être des thés noirs, verts , blancs
, wulongs , sombres, mais en aucune façon sur des infusions d’autres plantes,
que l’on doit nommer " tisanes" ou " infusions de
plantes".Pour plus de précisions il avait également indiqué que l’approche
propagée par certains, que le thé vert
était meilleur pour la santé que le thé noir, n’était à ce jour aucunement
confirmée. Il a aussi partagé des graphiques très parlant que vous trouverez ici
Alors quels
sont les ingrédients d’une tasse de thé ?? et comment font- ils du
bien ?
*D’abord on y trouve
entre 25 -40 mg de caféine, parce que généralement on utilise entre 1,5 et 2,5
gr de feuilles pour une tasse. Cela dit, la feuille de thé peut contenir plus
de caféine que le grain de café, mais la mise en œuvre est plus faible en
poids.
*Puis le thé est une source abondante d’anti oxydants, qui
protègent les cellules des radicaux libres, évitant ainsi leur endommagement,
ce qui aide à prévenir certaines pathologies.
*Une partie de ces anti- oxydants sont des flavonoïdes,
contenues dans la tasse de thé noir et de thé vert pour une teneur allant de
150 à 200mg. Ces flavonoïdes sont des anti oxydants protecteurs qui combattent
les dommages causés aux cellules DNA et aux lipides.
Des études
scientifiques ont également démontré que boire du thé favorise la bonne santé
du cœur en maintenant un fonctionnement endothélial de niveau correct et aussi
en maintenant des teneurs de cholestérol convenable.
En effet Peter Goggi
a souligné que les personnes qui boivent du thé régulièrement en l’intégrant
dans leur mode de vie ont un système cardiovasculaire plus sain et un risque
moins élevé de souffrir de maladies cardiaques.
Il a souligné aussi que plus de .3.000 études scientifiques,
publiées officiellement, ont évalué l’effet du thé- que la tasse soit préparée
avec du thé vert, noir, blanc, wulong, sombre -et attribuent la prévention de
certains types de cancer à un composant spécifique et particulièrement
puissant : le epi gallo catechine gallate, aussi appelé EGCG.
Il a souligné aussi
la présence d’une acide aminée rare, la L-théanine, une molécule qui n’est
présente que dans le thé, qui a le pouvoir de traverser la barrière sang –
cerveau, ce qui lui permet d’apporter des effets psycho actifs très
rapidement: elle peut réduire le stress mental et physique et peut ainsi contribuer à la relaxation en
faisant monter les teneurs de sérotonine
et en GABA, et en intensifiant l’activité
des ondes alpha.
A noter un travail d’investigation scientifique, qui va débuter en cette année 2019 en Allemagne, à l’Université Leibniz de Hannovre,
visant à élucider et à quantifier les effets des différentes molécules actives
du thé sur le métabolisme humain. C’est une annonce qui a été faite en mars 2019,lors de la
3e Annual International Tea Conference -AITC- à Yibin, Sichuan,
Chine ,pendant un séminaire "Tea Science", par la jeune Professeure
Tuba Esatbeyoglu, , à suivre !
Cela demandera du temps mais il est permis de penser que les
résultats confirmeront les effets
bénéfiques que la tradition et l’expérience attribuent aux thés de toutes les
familles de couleur depuis des siècles, voire depuis des millénaires.
No 70 Art.6 Le Thé et le Vin, un grand débat annoncé aux USA pour février 2020
La comparaison argumentée de ces deux boissons phares remonte aux temps anciens.
C’est dans la Chine des Tang (618 – 907) que le "Dialogue du Vin et du Thé " de l’écrivain Wang Fu a été publié,
probablement à la suite du Cha Jing de LU Yu.
Le manuscrit a été retrouvé parmi
les trésors découverts dans les grottes de Dunhuang en 1908 lors des fouilles effectuées
par le sinologue français Paul Pelliot et il est conservé à la Bibliothèque
Nationale en France.
La première
traduction française intégrale de cette courte fable a été publiée en 2013,
accompagnée des commentaires éclairés, érudits et très enrichissants d’une
grande experte de thé Mme. Tseng Yu Hui et d’un grand œnologue, Gil Delannoi.
Tout y est dit sur
ces deux boissons incontournables de la Chine ancienne, ce qui les rapproche et
ce qui les oppose, quand les boire pour les déguster au mieux. Et puis il y a
une mise en contexte du débat dans notre monde du XXI e siècle, devenu global,
avec les bons vins et les bons thés disponibles et appréciés sur tous les
continents.
A noter aussi le
développement de la Sommellerie du Thé, en Europe, en Amérique du Nord, en
Australie, où les pays producteurs de bons vins découvrent depuis peu l’attrait des bons
thés…aussi en tant que tasse qui s’accorde avec de nombreux mets.
Cette récente profession réunit connaissances approfondies
et pratiques du service et de l’art du thé, cette approche montrant à nouveau
très clairement que les deux boissons continuent à cheminer ce concert et à se
croiser sur de nombreux trajets.
Une exposition a été consacrée à cette thématique à l’espace
Haussmann des Galéries Lafayette en 2015 et le sujet continue à faire partie de
l’actualité du thé en France, en Italie, en Chine et au Japon, aux Etats
Unis et au Canada., entre autres.
Voilà une
vidéo qui traite ce même théme :
workshop Puer tea by Lydia
Gautier
avec Pierre Lurton - Chateau Cheval Blanc,
En 2016 l’Université
de Californie Davis – UC Davis- a lancé une grande action pro active sur le
thé, nommée " The Global Tea Initiative ", sous la direction du
Professeur Katharine Burnett, PhD.
A noter que l’UC Davis figure parmi les 10 grandes
universités du monde en charge de questions d’agriculture, d’agronomie et de
sciences attachées à ces domaines. A ce titre elle a créé et gère l’Institut
Robert Mondavi pour le Vin et les sciences alimentaires et on y trouve également
le "Centre du Café", avec une toute nouvelle torréfaction pilote
installée intra- muros pour étudier les paramètres scientifiques du processus
de transformation du grain à la tasse.
Rien d’étonnant donc cette décision de se saisir également du
thé, afin de l’étudier dans une optique vraiment complète, selon les quatre
considérations de base suivantes : le thé est une tasse qui constitue un
bien commun, le thé est un vecteur de communication culturelle, le thé a un
rôle dans le domaine agricole et remplit une fonction dans l’alimentation, le
thé apporte de réels bienfaits de santé. Le
Colloque Annuel 2019 sur le Thé a été consacré au rôle important que joue le
thé boisson pour le maintien et l’amélioration du bon fonctionnement physique,
mental et spirituelle des êtres humains. Plus de 500 participants, dont des
étudiants et des experts venant de loin, ont suivi les 3 sessions :
** le thé et la santé
physique,
** le thé et ses
effets sur le bon fonctionnement du mental,
**le thé et ses
implications spirituelles,
des échanges riches et portés par des spécialistes renommés dans les différents domaines.
des échanges riches et portés par des spécialistes renommés dans les différents domaines.
Le 5e Colloque sur le
Thé est annoncé pour les 16 et 17 février 2020, et portera sur
"Le grand débat :
Thé et Vin "
Le Numéro 69 de la NPT du 20 janvier 2019: le Sommaire
No 69 Article 1 : La Chine des Thés, numéro 1 du Monde
No 69 Article 2 : La Recherche dans le Domaine du
Thé: indispensable
Jonathan Mkumbira (PhD), TRFCA, Malawi
No 69 Article 3 : Le Principe de la Durabilité,
globalement et concernant le Thé
No 69 Article 4 : De retour de la "Global Tea Fair" à
Shenzhen, RPC
No 69 Article 5 : Boire du Thé pour le Plaisir et le Bien-être
No 69 Article 6 : Le Gongfucha incontournable
pour les Tasses de Qualité
No 69 Art.1 La Chine, le Numéro 1 mondial du Thé
Chaque
automne, lors de la sortie des Statistiques Internationales du Thé du
International Tea Committee à Londres, on retient son souffle pour découvrir
les données de la Chine. Depuis le début du millénaire la production de thé est
en progression continue, dépassant l’Inde - le no 1 mondial depuis un demi-
siècle- en 2006, pour doubler son tonnage entre 2008 et 2017 et représenter
actuellement près de 45% du tonnage
mondial de 2017, du jamais vu !
Ce tonnage total de thés chinois produit en
2017 s’élève à 2,609 millions de tonnes, récoltées sur 3,059 millions de
hectares de théicultures, ce qui résulte en un rendement moyen calculé
étonnement bas de seulement 830 kg de thé /ha, enfin un "non
record" ! Certains experts l’expliquent en partie par la jeunesse de
nombreux jardins, leurs théiers n’ayant pas encore atteint une croissance
suffisante pour une cueillette mature, cela promet donc du mieux encore pour
les années à venir.
Il existe de centaines de variétés de théiers,
comparable aux différents cépages de nos vignes, et qui se sont développées au
fil des siècles dans des terroirs particuliers, qui se sont aussi diversifiées
par des croisements naturels, et puis qui ont été multipliées et améliorées par
la recherche et la science.
Dans
chaque terroir les feuilles sont travaillées selon des traditions locales, afin
de mettre en valeur leurs arômes et leurs saveurs, ce qui a donné le légendaire éventail des "dix mille thés
de Chine". Pas étonnant que la Chine ait obtenu de très nombreuses
médailles d’or et d’argent lors de l’Exposition Mondiale du Panama en
1915 ! sa première apparition civile en international en toute jeune République,
parce que l’Occident ne connaissait à l’époque que les thés noirs des
exploitations Britanniques en Inde et en Ceylan.
Voilà
un résumé ultra succinct d’un passé glorieux qui a ensuite subi les avatars de la
guerre (1938-1949) et des années Mao Zedong (1950-1976), dont la révolution
culturelle avec des ruptures dramatiques à tous les niveaux. L’agriculture
laissée en friche, les maisons de thé fermées ou détruites, les compagnies et
leurs marques expropriées, les traditions éradiquées et puis oubliées pendant plus
de 40 ans.
C’est enfin sous Deng Xiaoping que le pays et son marché du thé ont commencé
à renaître des cendres vers les années 1980. A partir des années 2000 les thés
de Chine repartent à la conquête de la suprématie globale, dont voilà les
résultats impressionnants.
Les 19 provinces chinoises bénéficiant de
conditions climatiques propices à la théiculture sont divisées en 4 régions
géo- climatiques précises, comme il est très bien décrit dans le "Guide
des Thés de Chine" de Katrin Rougeventre :
**le Sud-Ouest : où se trouvent le
Guizhou, le Sichuan et Chongqing, le Yunnan et le Tibet, région la plus
productive, puisqu’elle comprend le Yunnan, qui totalise 16% de tous les thés
en 2016 et le Sichuan, le no 4 ;
**le Midi de la Chine : qui regroupe le
Fujian, le Guangdong et le Guangxi et l’île de Hainan, actuellement au 2e
rang, puisqu’elle comprend le Fujian, qui à lui tout seul totalise 18% ;
**le Sud du Longue Fleuve : où se
trouvent le Hubei et le Hunan, le Jiangxi et le Jiangsu, et puis le Zhejiang,
région no 3, puisqu’elle comprend le Hubei, qui totalise à lui seul 12% des
thés
**le Nord du Long Fleuve : où se trouvent
le Shandong, le Gansu, le Shaanxi, le Henan et l’Anhui, ici on arrive en
bordure des météos plus frileuses et moins pluvieuses ce qui freine
l’expansion.
Selon
les statistiques Chinoises de 2017 le thé vert continue à dominer largement la production avec 61%, suivi par les thés
sombres 14%, noirs 13%,wulong 10,6%,blancs 1% et jaunes 0,4%.
Fière de cette richesse superbe retrouvée
beaucoup d’efforts ont été déployés pour remettre en valeur les traditions du
passé, à la fois pour les nombreux processus de manufacture de thés fins et
pour les manières cérémoniales de la préparation de la tasse. (voir l'article 6 de ce no).
Depuis une dizaine d’années la consommation de thé en Chine a donc pris un nouvel essor en augmentant de 960 gr par an /habitant en moyenne en 2010 à 1,42 kg en 2017, cela malgré la concurrence récente du café ! A noter le résultat de cet engouement pour le thé : seulement environ 15% des thés produits sont disponibles à l’export.
Depuis une dizaine d’années la consommation de thé en Chine a donc pris un nouvel essor en augmentant de 960 gr par an /habitant en moyenne en 2010 à 1,42 kg en 2017, cela malgré la concurrence récente du café ! A noter le résultat de cet engouement pour le thé : seulement environ 15% des thés produits sont disponibles à l’export.
Les plus grands clients sont le Maroc,
l’Ouzbékistan, le Ghana, la Mauritanie, le Sénégal, le Japon, les USA, la
Russie et l’Allemagne.
A noter
aussi que l’économie est encore en grande partie entre les mains de l’Etat,
avec de grosses structures lourdes gérées par des fonctionnaires qui ne
s’intéressent que peu au produit. Par ailleurs les deux autorités administratives
en charge du thé, que sont la China Tea Marketing Association (CTMA), qui
dépend du Ministère de l’Agriculture
et la
section Thé de la Chambre de Commerce (CCCFNA) qui dépend du Ministère de
Commerce,
ne se parlent pas beaucoup.
Toutefois les opérateurs privés arrivent de
plus en plus nombreux, cherchant à se lancer dans un marketing très pro et orienté
vers l’exportation. Soit qu’ils participent à des Salons et Expos à l’étranger
pour faire connaître leurs spéciali-thés et leurs marques, soit que les nombreux
Salons et Expos en Chine leur permettent de rencontrer de futurs acheteurs.
C’est
là que Hua Ju Chen(HJC) une société privée installée à Shenzhen et qui organise des
Salons commerciaux,a
entrepris une grande opération d’ouverture vers l’International en lançant le "Global Tea Fair" en 2017.
En dehors des 2 sessions annuelles du
Global Tea Fair, qui sont tournées vers l’International HJC propose des
maintenant un calendrier 2019 avec 25 expos-
thé tournées vers le marché domestique, et qui se tiendront dans les
différentes régions théicoles et les grandes villes aux consommateurs avisés.
Cette initiative tout à fait prometteuse vise un développement commercial géré en économie du marché. (voir aussi l'article 4 de ce numéro)
No 69 Art.2 La Recherche sur le Thé devenue indispensable Portrait de Jonathan Mkumbira (PhD) du TRFCA, Malawi
Une fois que les chasseurs cueilleurs du Néolithique se sont
installés et ont commencé à cultiver une partie de leur nourriture ils ont
aussitôt compris que parmi les plantes
il y avait des plus robustes, aux fruits plus gros et à une meilleure
résistance aux incidents de la météo. La sélection est née très tôt de
l’observation. Elle continue de nos jours avec des instruments infiniment plus
performants et des bases de données extrêmement élaborées.
La recherche scientifique organisée dans le domaine du thé
est née il y a une centaine d’années, et parmi les plus anciens Tea Research
Institutes (TRI) figure le TRI de Tocklai, Assam ,Inde,
qui a fêté son centenaire en 2006 et la Tea Research
Foundation (TRF) de Mulanje, au Malawi, qui remonte à une institution crée par
les Britanniques en 1929.
www.trfca.net
, et dont Jonathan Mkumbira a pris la direction en 2014, après le départ de
Albert Changaya vers l’Institut du Tabac, autre produit agricole phare du
Malawi.
Il est un fait que la production commerciale de thé se sert
principalement des deux variétés sinensis et assamica, et puis il y a aussi la
variété cambodiensis, aux feuilles dorées/pourpres, aux plantes plus fragiles
et au rendement plus faible. Ces variétés de base ont leur habitat d’origine, leur port, formes
de ramures et de feuilles typiques, et
donc aussi des profils aromatiques et autres spécifiques. Le china jat supporte
bien les frimas et demande une période de dormance alors que le assam jat
supporte le soleil torride et les pluies torrentielles des plaines tropicales
et que le cambod jat s’adapte, mais préfère aussi une certaine fraîcheur.
A noter que jadis le théier se propageait par ses graines, ce qui pouvait apporter des croisements, générant de nouvelles variétés. De plus il y a l’adaptation à un environnement donné, ainsi en Chine, qui est le berceau du thé, on a vu au fil des millénaires se développer des centaines de variétés locales, en fonction des conditions agro-climatiques de ces terroirs spécifiques .Sont nées ainsi les thés blancs, les thés des rochers, les nombreuses sortes de thés verts aux formes et parfums des feuilles spécifiques, le Long Jing ,le Tie Guan Yin etc. Selon les manuels chinois on dénombre environ 200 sous-variétés différentes, et puis il y a les mille et une façons de les travailler, mais c’est là une autre histoire !
A noter que jadis le théier se propageait par ses graines, ce qui pouvait apporter des croisements, générant de nouvelles variétés. De plus il y a l’adaptation à un environnement donné, ainsi en Chine, qui est le berceau du thé, on a vu au fil des millénaires se développer des centaines de variétés locales, en fonction des conditions agro-climatiques de ces terroirs spécifiques .Sont nées ainsi les thés blancs, les thés des rochers, les nombreuses sortes de thés verts aux formes et parfums des feuilles spécifiques, le Long Jing ,le Tie Guan Yin etc. Selon les manuels chinois on dénombre environ 200 sous-variétés différentes, et puis il y a les mille et une façons de les travailler, mais c’est là une autre histoire !
Au 19e siècle les ingénieurs botanistes arrivent
pour implanter le thé dans les nouveaux territoires coloniales, en Inde, au Sri
Lanka, en Afrique et commence donc l’approche scientifique de la plante.Depuis des progrès incroyables ont permis d’étendre les
surfaces cultivées, de rendre les théiers plus résistants, d’améliorer le rendement,
de raffiner la qualité de la tasse, cela en multipliant les variétés cultivées. A noter
que la quasi-totalité des plantations se fait aujourd’hui à partir de boutures,
ce qui va plus vite, crée des champs très homogènes, mais offre par contre un
terrain plus vulnérable aux maladies et prédateurs.
Mais depuis une dizaine d’années de nouvelles problématiques arrivent, avec une météo de plus en plus atypique, avec des sécheresses et des gels, avec des prédateurs pire qu’avant, avec un manque de main d’œuvre qui nécessite la mécanisation des récoltes. Ces nouveaux défis font donc maintenant parti des dossiers à traiter dans les TRI et TRF, où on ne chôme pas.
Mais depuis une dizaine d’années de nouvelles problématiques arrivent, avec une météo de plus en plus atypique, avec des sécheresses et des gels, avec des prédateurs pire qu’avant, avec un manque de main d’œuvre qui nécessite la mécanisation des récoltes. Ces nouveaux défis font donc maintenant parti des dossiers à traiter dans les TRI et TRF, où on ne chôme pas.
La TRF de Mulanje
s’est dés le départ attachée à la branche "cultivation et horticulture" et son catalogue 2014 de théiers
hybrides propose 36 cultivars, tous obtenus bien entendu par propagation
végétale et tous adaptés à l’environnement spécifique de la région. Il y a
beaucoup de cultivars qui ont été obtenus par des croisements de cambod jats,
et qui offrent des tasses d’un rouge très lumineux, ce que l’on recherche pour
améliorer l’aspect visuel des assemblages plus axés sur le goût. Jonathan
Mkumbira confirme que les problèmes générés par le réchauffement affectent déjà
très sérieusement le Malawi, qui souffre d’un manque d’eau grave. Il est aussi
très fier du catalogue des cultivars et souligne l’importance du partage de ce
patrimoine botanique avec les pays voisins, qui n’ont pas leur propre centre de
recherche comme le Rwanda, le Burundi, le Mozambique, l’Ethiopie. Le dernier
venu étant la Zambie, avec une installation théicole naissante, pour la quelle on s’est
procuré les meilleurs cultivars du TRF de Mulanje.
Pour illustrer le
nombre de paramètres, voilà la liste des caractéristiques d’un cultivar issu de
la recherche scientifique, donc un travail qui demande entre 15 et 25 ans,
voilà une description détaillée du PC304, qui a été mis sur le marché en
2013 : type cambod, port bien étendu, dimensions et poids des pousses et de feuilles, fraiches
et fletries, morphologie des feuilles et pétioles, nombre des ciselures du bord, et puis capacité d’enracinement, comportement en pépinière et une fois
planté en terrain, réaction à la taille formative et aux tailles d’entretien,
réaction à des chaleurs et coup de froid subites, résistance à la sécheresse ,
aux maladies et prédateurs, rendement, temps de «fermentation» optimale, teneur
en théaflavines, potentiel qualitatif pour la tasse, compatible avec la cueillette mécanique et le greffage.
Tous les grands pays producteurs ont un ou plusieurs TRI, la
Chine avec ses 19 provinces aux cultures de thé en a une quinzaine, attachés
aux Universités, avec des poids lourds au Yunnan et au Zhejiang où la China
Academy of Agricultural Science héberge le TRI à Hangzhou,
No 69 Art.3 Le Principe de la durabilité, globalement et appliqué au thé
La population mondiale continue d’augmenter, les ressources
s’épuisent, le réchauffement climatique menace, la faim persiste dans tous les
continents et l’obésité est devenue un fléau des populations urbaines. De plus
en plus de nuages noirs à l’horizon et donc un fort besoin de détente et de
moments de sérénité, que nous sommes nombreux à chercher en savourant une tasse
de thé.
Mais là aussi les média nous rappellent à l’ordre en
évoquant les conditions indignes dans les quelles vaquent certains petits
producteurs, qui cultivent le thé dans les pays d’origine. Donc on va chercher
un label rassurant, comme la grenouille de la Rain Forest Alliance où le sigle
du Fair Trade/Commerce Equitable.
La durabilité englobe
en effet plusieurs aspects et repose sur trois grands piliers : la
préservation des ressources, donc du sol et de l’environnement, la garantie
d’un revenu rémunérateur aux populations exploitantes et la rentabilité
économique des filières, afin qu’elles puissent se développer dans des bonnes
conditions et nourrir les producteurs pour un approvisionnement adéquat des
clients consommateurs.
Tous ces éléments
sont totalement interactifs, reliés et forment un ensemble d’une complexité
énorme. La prise de conscience de la globalité du défi a été confirmée par
l’adoption en 2017 d’une Résolution des Nations Unis sous le titre
« Nourrir le Monde » et qui liste 17 objectifs de développement
durable- SDG : sustainable development goals, dont le no 1 :
éradiquer la pauvreté et no2 : zéro faim.
Résultat de débats de
193 gouvernements participants, ce programme prévoit sa mise en oeuvre
finalisée pour 2030 au plus tard.
La gestion d’une partie de ces objectifs a été
confiée à la FAO (Food and Agriculture Organisation) basée à Rome, en Italie,
et cette liste s’appliquer bien entendu aussi à l’économie du thé :2) zéro faim, 3) assurer une vie en bonne
santé, aussi pour les personnes âgées, 5) égalité hommes /femmes, 6) disposer
d’une eau propre et de conditions convenables d’hygiène, 12) consommation et
production responsables,14) la vie sous l’eau (?), 15) la vie sur le sol.
La FAO est appelée à coopérer avec d’autres instances sur 4
autres objectifs, qui sont également tout à fait transposables à l’économie du
thé, comme suit :
9)développer une industrialisation durable, 13) gestion et
prévention urgente du changement climatique, 8) croissance durable et plein
emploi, 17) renforcement des partenariats.
Cette liste permet de comprendre l’envergure du défi et la
complexité d’une mise en route d’un programme aussi ambitieux ; elle
montre aussi à quel point il est devenu indispensable de gérer l’ensemble des
défis de manière globale.
Au cours du siècle
écoulé le thé et le café sont devenus des boissons incontournables dans le
quotidien de la grande majorité des populations occidentales. Mais ces deux
tasses stimulantes, qui boostent dés le matin et permettent de carburer tout au
long de la journée viennent de loin. Les feuilles et les grains sont en grande partie produits par de très
petites structures agricoles, premier maillon de la chaîne d’approvisionnement
et qui a du mal à se positionner à sa juste valeur.
C’est là qu’il faut
consolider le pilier de la
« durabilité sociale » en permettant des préfinancements des
récoltes, des prix rémunérateurs, des formations des fermiers et la mise en
place de structures, coopératives notamment, pour un accès direct au marché.
Lorsque l’on défriche et élimine la forêt pour agrandir les
cultures, lorsque le sol est appauvri par des monocultures sans entretien
approprié, c’est la le pilier de la »
préservation de ressources » qui demande une gestion avisée, qui va
concerner les arbres d’ombrage, la gestion de l’eau, le bilan carbone des
théiers, les rotations de cultures vivrières, les animaux domestiques qui
fournissent de l’engrais etc. Il y a de nombreuses plateformes qui ont
développé des instruments de mesure, qui permettent d’optimiser ces aspects
agricoles, mais il semble que la plupart de temps on fait appel à eux in
extremis et pour réparer de gros dégâts, au lieu de préparer et de prévenir.
Et puis il faut que la filière soit économiquement rentable,
avec des produits de bonne qualité que les clients souhaitent acquérir, avisés
et contents et donc prêts à payer un prix correct. La bonne santé du pilier de la rentabilité économique amènera une saine
et solide croissance.
Et voilà le modèle
d’un marché du thé durable pour les années futures. Beaucoup d’opérateurs,
qu’ils soient acheteurs, grossistes/ importateurs, distributeurs, détaillants,
professionnels de la tasse et bien entendu consommateurs avisés, considèrent
que ces objectifs sont dans le domaine du réalisable. Ainsi en 2017 la USA Tea Association, qui représente le 3e
plus gros marché d’importation de thé du monde, a lancé un concours annuel pour un championnat de durabilité , la liste
des projets et des sociétés gagnants se trouve sur leur site
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