La population mondiale continue d’augmenter, les ressources
s’épuisent, le réchauffement climatique menace, la faim persiste dans tous les
continents et l’obésité est devenue un fléau des populations urbaines. De plus
en plus de nuages noirs à l’horizon et donc un fort besoin de détente et de
moments de sérénité, que nous sommes nombreux à chercher en savourant une tasse
de thé.
Mais là aussi les média nous rappellent à l’ordre en
évoquant les conditions indignes dans les quelles vaquent certains petits
producteurs, qui cultivent le thé dans les pays d’origine. Donc on va chercher
un label rassurant, comme la grenouille de la Rain Forest Alliance où le sigle
du Fair Trade/Commerce Equitable.
La durabilité englobe
en effet plusieurs aspects et repose sur trois grands piliers : la
préservation des ressources, donc du sol et de l’environnement, la garantie
d’un revenu rémunérateur aux populations exploitantes et la rentabilité
économique des filières, afin qu’elles puissent se développer dans des bonnes
conditions et nourrir les producteurs pour un approvisionnement adéquat des
clients consommateurs.
Tous ces éléments
sont totalement interactifs, reliés et forment un ensemble d’une complexité
énorme. La prise de conscience de la globalité du défi a été confirmée par
l’adoption en 2017 d’une Résolution des Nations Unis sous le titre
« Nourrir le Monde » et qui liste 17 objectifs de développement
durable- SDG : sustainable development goals, dont le no 1 :
éradiquer la pauvreté et no2 : zéro faim.
Résultat de débats de
193 gouvernements participants, ce programme prévoit sa mise en oeuvre
finalisée pour 2030 au plus tard.
La gestion d’une partie de ces objectifs a été
confiée à la FAO (Food and Agriculture Organisation) basée à Rome, en Italie,
et cette liste s’appliquer bien entendu aussi à l’économie du thé :2) zéro faim, 3) assurer une vie en bonne
santé, aussi pour les personnes âgées, 5) égalité hommes /femmes, 6) disposer
d’une eau propre et de conditions convenables d’hygiène, 12) consommation et
production responsables,14) la vie sous l’eau (?), 15) la vie sur le sol.
La FAO est appelée à coopérer avec d’autres instances sur 4
autres objectifs, qui sont également tout à fait transposables à l’économie du
thé, comme suit :
9)développer une industrialisation durable, 13) gestion et
prévention urgente du changement climatique, 8) croissance durable et plein
emploi, 17) renforcement des partenariats.
Cette liste permet de comprendre l’envergure du défi et la
complexité d’une mise en route d’un programme aussi ambitieux ; elle
montre aussi à quel point il est devenu indispensable de gérer l’ensemble des
défis de manière globale.
Au cours du siècle
écoulé le thé et le café sont devenus des boissons incontournables dans le
quotidien de la grande majorité des populations occidentales. Mais ces deux
tasses stimulantes, qui boostent dés le matin et permettent de carburer tout au
long de la journée viennent de loin. Les feuilles et les grains sont en grande partie produits par de très
petites structures agricoles, premier maillon de la chaîne d’approvisionnement
et qui a du mal à se positionner à sa juste valeur.
C’est là qu’il faut
consolider le pilier de la
« durabilité sociale » en permettant des préfinancements des
récoltes, des prix rémunérateurs, des formations des fermiers et la mise en
place de structures, coopératives notamment, pour un accès direct au marché.
Lorsque l’on défriche et élimine la forêt pour agrandir les
cultures, lorsque le sol est appauvri par des monocultures sans entretien
approprié, c’est la le pilier de la »
préservation de ressources » qui demande une gestion avisée, qui va
concerner les arbres d’ombrage, la gestion de l’eau, le bilan carbone des
théiers, les rotations de cultures vivrières, les animaux domestiques qui
fournissent de l’engrais etc. Il y a de nombreuses plateformes qui ont
développé des instruments de mesure, qui permettent d’optimiser ces aspects
agricoles, mais il semble que la plupart de temps on fait appel à eux in
extremis et pour réparer de gros dégâts, au lieu de préparer et de prévenir.
Et puis il faut que la filière soit économiquement rentable,
avec des produits de bonne qualité que les clients souhaitent acquérir, avisés
et contents et donc prêts à payer un prix correct. La bonne santé du pilier de la rentabilité économique amènera une saine
et solide croissance.
Et voilà le modèle
d’un marché du thé durable pour les années futures. Beaucoup d’opérateurs,
qu’ils soient acheteurs, grossistes/ importateurs, distributeurs, détaillants,
professionnels de la tasse et bien entendu consommateurs avisés, considèrent
que ces objectifs sont dans le domaine du réalisable. Ainsi en 2017 la USA Tea Association, qui représente le 3e
plus gros marché d’importation de thé du monde, a lancé un concours annuel pour un championnat de durabilité , la liste
des projets et des sociétés gagnants se trouve sur leur site
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