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N°22,Article 4:Les vieux jardins de thé du Yunnan

voici une carte


 Le Yunnan est une jolie province située dans le Sud-Ouest de la Chine. Frontière entre le Tibet, l'Asie du Sud-Est et la Chine continentale, c'est un vrai carrefour des cultures. Le Yunnan est aussi le berceau du thé, on y trouve des théiers de tous les ages, sauvages ou plantés par l'homme. Le thé est un produit majeur du Yunnan: on y fabrique tu thé vert, du noir, du blanc, et bien sûr, le fameux Pu-erh. Ce thé compressé en galettes est parfois issu de jardins très particuliers: les théiers ne forment pas des terrasses, on dirait plutôt des champs d'oliviers, bienvenue dans le Yunnan! C'est dans le Sud-ouest de la province que l'on peut trouver ces jardins atypiques, principalement dans trois régions: Lincang, Xishuangbanna et Simao. Sur ces trois préfectures, 14000 hectares de champs anciens, répartis sur des dizaines de montagnes et des centaines de villages. Cela représente environ 4% des champs de thé du Yunnan. Il est difficile de savoir à quand remontent ces jardins anciens, le sud du Yunnan a longtemps été considéré comme une région “sauvage”, dominée par différentes ethnies, celles ci ont pour la plupart une tradition orale, et tout ce savoir à propos du thé a été transmis de générations en générations. on estime que ces champs ont entre 800 et 1300 ans d'histoire, des théiers âgés de plus de mille ans subsistent encore dans ces jardins anciens. Même millénaires, les théiers produisent encore des feuilles, celles ci sont récoltées de Mars à Novembre pour manufacturer le thé Pu-erh. Il arrive que l'on fasse aussi du thé noir à partir de ces vieux arbres mais la manufacture simple du Pu-erh laisse au mieux s'exprimer le terroir des feuilles. A la manière du vin, chaque jardin donne un thé différent, et dans le monde du Pu-erh, la palette de goûts est très large; c'est notamment grâce au travail du temps. Chaque jardin présente un environnement particulier: différents types de sols, différents climats, différente végétation ambiante... Certains poussent à l'ombre d'une forêt tropicale tandis que d'autres sont complètement exposés au soleil. Les champs de hautes altitudes sont souvent au dessus ou à l'intérieur des nuages et, par conséquent, ne reçoivent pas la même quantité de pluie et de lumière que ceux situés dans la vallée. Tous ces paramètres vont donc influer sur le goût du thé. L'âge avancé des théiers, lui aussi, a une influence sur la qualité du thé: les feuilles issus de vieux arbres ont plus de “matière” à relâcher, ce qui donne une liqueur plus puissante et des thés que l'on peut infuser plus de dix fois dans certains cas. On mélange souvent les thés de plantation pour faire ce que l'on appelle des “blends”; cela n'est pas nécessaire en ce qui concerne les thés issus de vieux jardins car ils ont naturellement une grande complexité aromatique. Ainsi, la qualité supérieure de ce thé est liée à deux choses: l'age des théiers et la préservation d'un environnement naturel. Les champs de théiers anciens ne sont pas traités à l'aide de pesticides car la biodiversité ambiante protège assez bien les théiers des insectes et autres parasites. Les engrais chimiques ne sont pas non plus utilisés car l'impact sur la qualité des feuilles s'en ferait ressentir, de plus, un théier de cinq mètres de haut est assez productif naturellement. Dans les années 50-60, la tendance était à l'industrialisation des champs de thé: on a construit d'immenses plantations, sans prendre en compte l'impact d'une telle intensification sur l'environnement et sur la qualité des feuilles. Les plantations intensives produisent du thé de piètre qualité. Depuis les années 2000, la surface occupée par les plantations de thé a doublé, il y a un véritable boom du Pu-erh en Chine, c'est la quatrième phase d'expansion massive des champs de thé dans l'histoire du Yunnan. Les plantations s'étendent mais les théiers centenaires ne peuvent pas suivre la même dynamique, de plus, les amateurs de thé commencent à connaître le Pu-erh, ils sont de plus en plus exigeants, résultat: les plantations sont de moins en moins rentables et les feuilles issues de jardins anciens deviennent très chères. On essaye donc de trouver des solutions Afin d'améliorer la qualité des feuilles, on convertit ces plantations intensives en jardins écologiques. En d'autres termes, on réduit le nombre de théiers par hectare afin de permettre à ceux qui restent de mieux se développer. Ces champs, plus naturels, ne sont pas traités avec des produits phytosanitaires, il faut donc protéger les théiers d'une autre manière. Pour cela, différentes espèces de plantes sont introduites dans le jardin afin d'augmenter la biodiversité et protéger les théiers des insectes. Le rendement à l'hectare est plus faible qu'en plantation conventionnelle, mais ceci est partiellement compensé par une hausse de prix (souvent le double du conventionnel) et est considéré rentable sur le long terme, car une fois les théiers assez âgés (au moins 80 ans), on pourra considérer ces champs comme de véritables jardins anciens, et vendre les feuille beaucoup plus chères. Ce choix fait par les gouvernements locaux et les agriculteurs est un bel exemple de développement durable. Le prix du thé a fortement augmenté depuis l'ouverture de la Chine: les classes moyennes et supérieures chinoises font monter la demande, le Pu-erh du Yunnan est aussi bien un cadeau d'affaire qu'un produit de dégustation pour connaisseurs. La production de thé de plantation est très importante, mais les consommateurs veulent du thé de jardins anciens dont on leur a tant vanté les mérites. Or seulement 17% du Pu-erh sont issus de ces vieux champs: une galette sur six. Par conséquent, il circulent beaucoup de galettes comportant des appellations abusives car un thé de jardin ancien se vend trois à cinq fois plus cher qu'un thé de plantation,sinon plus. Il n'y a pas de technique miracle pour reconnaître les différentes qualités: c'est un long apprentissage; il faut se forger le palais et tester plusieurs dizaines de Pu-erh avant d'avoir un aperçu de la diversité de cette famille. Les vieux champs de thé sont assez bien protégés aujourd'hui pour des raisons économiques: c'est le ''gagne pain'' de villages entiers; pourtant, cela n'a pas toujours été le cas: durant certaines périodes difficiles où le prix du thé était très bas, les agriculteurs ont parfois décidé d'abattre les théiers anciens pour cultiver d'autres choses: du riz, du maïs, de la canne à sucre... Depuis quelques années le prix des feuilles est assez élevé, il est donc peu probable que cela arrive à court terme, mais les plantations d'hévéas prennent peu à peu le pas sur les champs de thé, particulièrement dans le Sud du Yunnan. C'est aussi une culture très rentable, mais aussi dangereuse pour l'environnement; à moyen terme, elle pourrait menacer les jardins anciens si le prix du thé redescendait. Afin de préserver ceux qui sont probablement les plus vieux champs de l'humanité, toutes cultures confondues, il serait souhaitable que les jardins anciens du Yunnan entrent au patrimoine mondial de l'UNESCO, cela permettrait de mieux contrôler le tourisme grandissant et de mieux gérer l'avenir de ces jardins millénaires.
rédigé pour la NPT par William OSMONT
contact: www.bannacha.com

N° 22, Article 6: "Portrait de SUN Xue"

Fascinée par la terre et l'argile cette diplômée des Beaux Arts de Paris, promotion 2008, fabrique ses théières et tasses à thé pour son  plaisir. Après un parcours d'enfant surdoué et voué à l'art dés son adolescence SUN Xue arrive en France  avec en poche un diplôme en peinture obtenu  des Beaux Arts de Jinan- la capitale de la province du Shandong. Elle me dit qu'il n'y a que très peu de débouchés en Chine pour les jeunes artistes peintres et que la France avec son art de vivre , raffinement et vie culturelle réputée l'attire depuis longtemps.
son atelier , le four et la vue sur " son jardin"

les théières à la Galerie Mircher
Ses parents lui donnent alors les moyens de partir à Paris où elle réussit haut la main le concours d'entrée  aux Beaux Arts où elle rentre  en 2004." Depuis toujours je me fie à mon instinct qui me guide vers l'expression artistique qui correspond le mieux aux projets en gestation dans mon esprit" me dit elle et ainsi j'ai exploré  toutes sortes  de techniques jusqu'au jour où mon professeur me fait découvrir la terre et l'art plastique. C'est un vrai déclic et elle est totalement fascinée au point de se consacrer depuis uniquement à la terre et à l'argile.
Née dans la province du Shandong où elle a passé toute sa jeunesse elle a toujours bu et vu boire du thé; en famille , pendant ses études avec ses amis. Ainsi en parlant ensemble dans son atelier à Bagnolet nous dégustons tasse après tasse,  faites main par elle même et ravissantes.
Au sud le Shandong est bordé par le Jiangsu, province où se trouvent  les célèbres poteries de Yxing et les fours de Dingshan. Lancée maintenant elle même dans le travail de l'argile Xue  décide de rencontrer ces artistes et potiers pour les voir travailler et découvrir leur méthodes et leur matière première.
SUN Xue a sa table de travail
Après cette visite sur place elle rentre à Paris avec 13kg de "terre de Yixing" dans sa valise et se met à confectionner ses premières théières. Travail à la manière traditionnelle, sans tour , uniquement à la main et avec des spatules.
D'abord elle se fait plaisir à façonner des formes originales dont elle se sert ensuite pour préparer son thé; puis elle en crée d'autres pour en faire cadeau à quelques bons amis, qui sont ravis et admiratifs. Alors elle décide d'en confectionner  quelques unes pour les montrer dans sa première exposition personnelle à la Galerie Eric Mircher et c'est un beau succès  www.mircher.com 
Par la suite elle se met à dessiner ses propres  tasses et toute une série de pièces de vaisselle de thé voit le jour dans son atelier. Elle cuit tout elle même dans le four à céramique qu'elle partage avec 2 autres artistes Parisiens. Cette passion très personnelle lui permet de "se changer les idées" entre deux projets de sculpture , tout en créant des objets d'une réelle utilité quotidienne , un aspect de son art qui lui tient à coeur. De plus elle travaille aussi la terre de la petite cour privative sur la quelle donne son immense atelier et y cultive un petit potager et des framboises. A son avis " cela doit être dans mes gênes , sans doute parce que  mes parents étaient des producteurs agricoles" . Dans ce petit paradis, à 20 minutes en métro des Champs Elysées, se trouvent  des récipients avec des terres diverses,  le four à céramique, et puis  sculptures et poteries dans un désordre artistique et à différents stades de finitions. C'est sur ses  deux immenses tables de travail qu'elle élabore dessins et projets.
Vous pouvez faire connaissance avec SUN Xue sur son site: www.sun-xue.com

N° 22,Article 5:"Le thé noir protège le coeur et plus"

C'est à nouveau dans " World Tea News" que l'on évoque des résultats très intéressants d'études scientifiques récentes.
WTN cite une nutritionniste Britannique, le Docteur Carrie Ruxton, comme auteur d'une synthèse de plusieurs études.
Afin de mieux comprendre j'ai pris contact avec elle et non seulement elle a bien voulu mettre son article à la disposition des lecteurs de la NPT
- tout en Anglais, bien sur , toutefois je vous le communique volontiers-
 mais elle vous propose aussi de consulter son site .
C'est précisément en allant voir  sur son site : www.nutrition-communications.com
 que vous trouverez  citées toutes  les références des études ayant servi à ses conclusions très favorables et mettant en avant des effets bénéfiques du thé noir pour la santé :
 la consommation de 3 tasses de thé noir par jour, ou plus, avec ou sans lait ,permettrait de 
**réduire le niveau de cholestérol 
**stabiliser le taux de  triglycerides  
**diminuer le risque d'incidents cardio vasculaires.

On présume que ce sont les flavonoides présents dans le thé noir qui contribuent à prévenir les maladies cardio vasculaires et le diabète n° 2 par leur effet anti oxydant.
Da Hong Pao

Phu Ben black CTC

thés noirs au lait

N° 22, Article 3:" Phu Ben, plantation de thé modèle"

Grâce aux excellentes relations de mon ami Manuja Peiris, Chief Executive de l'International Tea Cttee , avec les producteurs de thé j'ai pu visiter Phu Ben, la plantation modèle du Vietnam. Ce sont les deux managers Indiens, mais oui, Phu Ben a été racheté par le grand groupe Mc Leod Russel India en 2009! qui me montrent tout : les 3 usines et une partie des 1700 ha de thé qui couvrent 24 sections , étalées sur 600 collines.
Rajesh Stephen ,originaire de l'Assam et Vikram Ranawat, originaire du Rajahstan habitent avec leurs épouses dans 2 des 4 superbes appartements du Bungalow principal. Des "expatriés", mais fiers de la mission qu'on leur a confié: gérer cette énorme ensemble économique de production de thé de très grande réputation .
cueillette manuelle

cueillette mécanique
Les 3 usines produisent environ 6 000t de thé, dont 2/3 des feuilles proviennent de Phu Ben et 1/3 des fermiers des alentours.
Certifiés ISO 22 000 en 2009 et Rain Forest Alliance en 2010 ils préparent la certification FLO: travail équitable.
Nous rencontrons des cueilleurs et un superviseur, c'est déjà la mi novembre et la période de repos végétal est proche. Elle dure du 1er décembre au 1 mars et sert à l'entretien des arbustes et notamment à la taille.Les jardins sont d'une verdure splendide , entrecoupée d'arbres d'ombrages et les collines sont à pente douce ,ce qui permet une cueillette mécanique dans de nombreux endroits. Le matériel végétal est en grande partie constitué de cultivars locaux , parcontre lorsqu'il y a replantation on introduit des cultivars Indiens , de l'Assam principalement. Cela augmente le rendement me disent les managers , et celui ci peut aller d'un minimum de 5 00kg de feuilles fraîches à l'ha jusqu'à 17 000kg !
L'équipe est très attachée aussi à 'intensifier la coopération et la bonne entente avec les responsables locaux et leur personnel, qui ont gardé le souvenir d'un autre "étranger ", le Britannique Iain Laing, leur directeur idole des 15 années précédentes.
la degustation

les directeurs indiens et le "lady manager"
Ainsi Rajesh me montre le potager de l'usine, qui apporte fruits et légumes à la cantine où les repas sont offerts aux personnel.Un autre point qu'il souligne est la direction de l'usine n°2 qui a été confiée à une Vietnamienne de l'équipe  en place et qui gère  avec une main de fer dans un gant de velours, ce qui fait l'admiration des directeurs Indiens.
Dans la salle de dégustation où est contrôlé en continu le thé qui sort des fours de dessiccation Vikram m'explique que l'expérience permet d'anticiper le goût de la tasse rien qu'en regardant la feuille sèche : s'il y a une certaine brillance, le "bloom", la tasse sera de qualité . Un peu étourdie par autant d'informations j'apprends par la suite  des détails sur le passé récent de Phu Ben: c'est l'URSS qui investit dans le NO du Vietnam en 1950 en construisant 2 belles usines de thé dans la plantation de Phu Ben, qu'elle renove et améliore encore en 1970 et 1980 puisque la totalité des thés produits va en Russie. C'est la longue période de guerre que subit le Vietnam de 1954 à 1980 qui a coupé son économie du monde;c'est la quasi banqueroute qui  oblige le gouvernement de se tourner vers le marché et de libérer progressivement les entreprises vers la fin des années 1980. Ce processus prend du temps et permet aussi aux grandes structures du thé d'être privatisées . L'absence d'encadrement entraîne des fortes augmentations de production dans de nombreux secteurs: le Vietnam devient le n°2 mondial du café, le n° 1 pour le poivre noir et les noix de cajou. Tous les plans privilégient le volume aux dépens de la qualité et  c'est lors de l'adhésion à l'OMC en 2007 que sonne l'heure du rattrapage !
C'est Iain Laing , qui est arrivé à Phu Ben en 1994 pour remettre la production à niveau qui peut en parler pendant des heures, et le discours de VITAS montre aussi une importante prise de conscience des besoins d'améliorations. C'est en 2009 qu'un groupe d'experts déclare que Phu Ben est en vérité une entreprise de thé  modèle et que l'on décide de calquer tous les processus d'amélioration sur ses pratiques: notamment les bonnes pratiques agricoles et de manufacture . Et alors c'est là que Phu Ben est racheté, mais sans mettre en cause son rôle de modèle.
Nous en prendrons des nouvelles , et "good luck" aux managers Indiens!
www.phubentea.com.vn et puis www.mcleodrusselindia.com

N° 22, Article 2," Président de VITAS, les thés du Vietnam"

Exportateur N° 1 de thés  du Vietnam et Président de l'Association du Thé, VITAS
Portrait de Doan Anh Tuan.


L'entreprise qu'il a crée en 1996 s'appelle "Future Generation Co"! Depuis sa nomination comme président de VITAS en mai 2010 il est le plus jeune des présidents de toutes les fédérations professionnelles du Vietnam! C'est son assistante qui m'indique fièrement ce détail , comme elle met en valeur la perspicacité et les vues à long terme de son boss, qu'elle admire sans réserve.
Doan Tuan 1er de gauche
J'avais rencontré Doan Tuan lors d'une "tea conference " en Chine et revu il y a trois mois à Thai Nguyen, dans son pays, où il m'a raconté un peu son parcours étonnant!
Sélectionné par des "chasseurs de têtes russes" il avait reçu une bourse d'études et ainsi obtenu un diplôme d'ingénieur de l'Université de Moscou. Après il y est  resté travailler dans l'industrie automobile, a fondé un foyer en épousant une compatriote pendant ses congés à Hanoi et puis leur fils est né à Moscou. Pendant toutes  ces années il n'a pas cessé de réfléchir par quel moyen il pourra retourner au pays et s'impliquer de manière active et utile dans la reconstruction économique du Vietnam.
Un ami lui conseille de s'intéresser au thé, qui a été pendant toute la période d'amitié politique avec l'URSS l'objet de trocs contre des camions.C'est en début des années 1990 que le démantèlement de l'URSS entraîne l'effondrement du marché russe. Plus de trocs et des milliers de tonnes de thés abandonnés dans les entrepôts.Doan Tuan s'engage alors à commercialiser ces thés auprès d'importateurs privés en Russie; à ces fins il crée sa société avec le nom visionnaire de "Future Generation Co."
La libéralisation progressive de l'économie du Vietnam permet à nouveau l'accès à la propriété privée. "FG Co" passe donc à l'étape de la production en acquérant des plantations de thé et des usines. A ce jour il a pu  acheter  2 000ha de jardins , racheter des usines et en construire d'autres, elles sont au nombre de 13 actuellement.
son plus grand entrepôt

stand de Cozy
En quelques années "FG" est devenu l'exportateur n° 1 de thés du Vietnam, avec un volume annuel de 15000t et , avec la marque "Cozy"  le n°2 du thé en sachet, après Lipton. Il y a aussi toute une gamme de thés et tisanes  instantanés, qui font un "tabac" auprès des jeunes et des citadins, avides de praticité et de qualité et fiers de consommer un produit national.
L'objectif principal de Doan Tuan vise de repositionner les thés de son pays qui méritent mieux que leur profil de "filler teas" au bas prix. A ces fins il  visite congrès, salons et pays producteurs de par le monde, pour voir comment font les autres et pour rapporter expériences et conseils.
Notons que le Vietnam est depuis peu devenu le 5e producteur de thé du monde avec 157 000t en 2010.
C'est lui qui m'a permis de découvrir les thés verts haut de gamme de Thai Nguyen et de visiter la forêt des anciens théiers sauvages de Suoi Giang. Deux expériences vraiment instructives et  la découverte de thés de qualités très intéressantes et très typiques, des vrais thés de terroirs.
Les articles sur ces thés parus dans les n°19 et 20 de la NPT www.tasses-et-terroirs.fr ont d'ailleurs suscité l'intérêt de quelques  opérateurs Français, mais la communication avec les producteurs de thé du Vietnam est toute aussi difficile qu'en Chine.
Toutefois Doan Tuan promet de répondre aux demandes de prix dans peu de temps, puisque c'est le début de la nouvelle récolte;
on peut donc  demander des infos , offres et échantillons directement ,
soit auprès de VITAS:  www.vitas.org.vn
soit auprès de "Future Generation Co" : www.vietnam-tea.com



N° 22,Article 1: " Les thés du Kenya" ,une introduction

3e producteur de thé du monde avec une récolte de 400 000t en 2010, des thés à regarder  de plus près!
 Indépendant depuis décembre 1962 le Kenya  possède une surface de 580 000km et une population de 32 mio d'habitants. C'est donc après la Tanzanie et avant l'Ouganda le 2e plus grand pays de l'Afrique de l'Est. Découpé du nord au sud par une immense faille tectonique, la Grande Vallée du Rift, c'est sur les pentes des montagnes qui la  bordent que les théiers se plaisent, à une altitude entre 1 800m et 2 500 m .

Ces cultures sont jeunes, puisque elles ont été introduites seulement en 1903 par un Britannique,G.W.L.Caine, qui fait venir des plants de thés d'Inde et les installe à Limuru, à l'ouest du rift. Non loin de la , à Kericho, c'est Unilever qui commence à planter en 1905, dans un premier jardin du nom de "Mabrouki".Sols et climat favorables entrainent une rapide extension des plantations jusqu'à une forte chute des prix, suite à la première guerre mondiale, qui laisse les jardins en friche. Les théiers poussent alors librement et deviennent des vrais arbres, mais en 1930 un nouvel élan relance les cultures, qui depuis n'ont cessé de s'étendre.
Encouragée par l'administration britannique la production augmente au fil des années.Les thés sont vendus aux enchères à la bourse de Londres, la " London Tea Auction". Le succès commercial des thés de l'Afrique décide les producteurs du Kenya de se regrouper avec leurs voisins de la Tanzanie, du Malawi, de l'Ouganda et du Rwanda pour créer l'EATTA, la East African Tea Trade Association , en 1957 , afin que la vente aux enchères soit conduite sur place. Ce sera à Mombasa, grande ville portuaire sur l'Océan Indien ,que  cette "tea auction " de l'EATTA s'installe pour devenir depuis une dizaine d'années la première place mondiale ; c'est par là que transitent  85% des thés africains.
Peu après l'indépendance le nouveau gouvernement du Kenya prend en main le développement des petites plantations en créant la KTDA: Kenya Tea Development Agency , pour soutenir et promouvoir les fermiers et les coopératives. Cette structure, unique dans le monde du thé, a favorisé une production de thé familiale qui concerne aujourd'hui plus de 500 000 familles , qui gèrent 62 manufactures de thé et assurent 60 % de la récolte annuelle. Elle permet une certaine diversification et maintient en place une population rurale stable et prospère.
Les grands groupes comme Unilever, Finlay's, Williamson et Eastern Produce produisent les 40% restant et sont fédérés de leur coté au sein de la KTPA.
les régions du thé

le transport des feuilles
La surface théicole totale est de 172 000ha au Kenya!
Ces thés sont comment alors ? Les premiers plants sont venus d'Inde, donc sûrement des "china jats", qui prospèrent en altitude ,merci à Robert Fortune !Depuis les agronomes et les scientifiques ont considérablement adapté et amélioré ces théiers importés et de nos jours 50 variétés locales, ou cultivars , poussent dans les 5 régions théicoles du pays.
Le climat ne génère aucune période de repos végétal ou dormance; la cueillette se poursuit pendant toute l'année avec entre 7 et 14 jours d'intervalle. La presque totalité des thés récoltés est traité en thé noir CTC, vendu aux enchères de Mombasa, aux très gros clients  que sont: le Royaume Uni,le Pakistan, le Soudan, l'Egypte et l'Afghanistan.
  C'est depuis quelques années que certaines plantations se sont lancées dans la production de thés en feuilles, ou thés orthodoxes, destinés aux consommateurs avisés en Europe et aux USA. Ces thés a cueillette fine donnent une tasse charpentée, sans aucune astringeance, au goût boisé et de muscade puissant. Ce goût puissant mais doux s'accorde parfaitement avec le lait pour un grand mug de matin ou de goûter. La liqueur est d'un brun rouge profond. En France on trouve surtout les thés orthodoxes du jardin de Marinyn; aux USA et en Grande Bretagne une dizaine de jardins a déjà trouvé acquéreurs avisés, dont Gathuthi, Rukuriri, Kinoro, Mugania, Imenti et d'autres. Nécessitant peu ou aucun traitement du fait de l'altitude, de la jeunesse des plants et de l'absence d'industries polluantes ces thés de jardins sont souvent "bio". C'est donc une origine à potentiel vraiment intéressant que l'on devra explorer plus en avant.
pour en savoir plus: www.teaboard.or.ke

N° 22 du 16 mars 2012: "Tous les titres"

avec ou sans lait
Le Sommaire

Article 1) "Les thés du Kenya" une introduction.

Article 2) "Patron de ' Future Generation Co'
il est le plus grand exportateur de thés du Vietnam"
               Portrait de Doan Anh Tuan.

Article 3) "Phu Ben, plantation de thé modèle au Vietnam"
Crée par des agronomes Russes, gérée ensuite par un
Britannique, aujourd'hui possession indienne,
une histoire peu courante.  
la région des vieux théiers

 Article4) "Les vieux jardins de thé au Yunnan"
               explorés et  racontés par William Osmont.

Article 5) "Trois tasses de thé noir protègent le coeur
 et protègent contre le diabètes"
                Une étude publiée dans le Journal "Nutrition Bulletin"


Article 6) "Les théières de SUN Xue, faites à Paris avec de l'argile apporté de Yixing",
elle fait aussi ses tasses à thé, avec des terres de France.
objets de thé de l'artiste