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Le Numéro 55 du 31 octobre 2015: le Sommaire




Article 1 : Le marché mondial du thé en 2014


Article 2 : Le Thé en France  en 2014 : Portrait d’un marché éclectique


Article 3 : Les thés célèbres de la province d’Anhui


Article 4 : Le thé au Salon du Chocolat



Article 5 : Les plantes « bien être » fortement en vogue.

N°55 Art.1 : Le Marché mondial du Thé en 2014.

Comme à chaque rentrée c’est l’arrivée du Livre Vert, le "Annual Bulletin of Statistics "– ABS- de l’International Tea Committee qui permet de voir l'évolution récente et une mise à jour des données.
voilà la "bible"


Côté pays producteurs :
Une fois de plus, en une progression continue depuis l’année 2000, la production mondiale de thé  a augmenté en 2014 pour, cette fois-ci, dépasser le 5 millions de tonnes !
Avec un +3,5% le total atteint 5,173.471 tonnes de thé , prêt a être infusé, ce que les Anglais appelle parfois « made tea » , donc thé manufacturé.
Depuis l’année 2000 la progression est de + 77%.
C’est la Chine qui reste le moteur de cette croissance spectaculaire, puisqu’elle a  triplé sa production dans ce lapse de temps, de 683.300 t en 2000 à 2,095.700 t en 2014 : +206% !
2014 a vu progresser également l’Inde, avec un output total de 1,207.310 t et le Kenya, avec un total de 445.105t, en sorte que ce trio de tête représente presque trois quarts  du volume mondial avec  72,5%.
Des légers reculs sont par contre à noter pour
le Sri Lanka avec 338.00t
la Turquie avec 230.000t
le Vietnam avec 175.000t et l’Indonésie avec 132.000t.
Ces baisses de volumes sont principalement imputées aux aléas de la météo mais il y a aussi des régions  ou le thé est remplacé par des cultures plus lucratives.
Le partage du marché entre les grandes familles de thé évolue peu, mais le thé vert gagne du terrain avec 32% du volume total en 2014, contre 31% en 2013.
Les thés noirs de leur côté, relevé non exhaustif- sont partagés entre
 thés CTC : 1,873.000t et
thés orthodoxes : 1,134.000t .
voilà les régions où l'on boit le plus de thé

Côté exportations :
En 2014 le volume global disponible à l’export continue à baisser, avec un tonnage de 1,826.700t, ce qui représente seulement 35,3% de la production mondiale. A titre de comparaison notez qu’en 2004 le volume exporté était de 1,559.000t, représentant encore 46,7% de la production mondiale.
Ce sont principalement les consommateurs chinois et indiens, dont le nombre croît chaque année, qui s’urbanisent et améliorent leurs revenues, qui aspirent à boire eux-mêmes leurs bonnes tasses, et pèsent ainsi sur les quantités disponibles à l’export.
 Le Kenya et le Vietnam par contre ont amélioré leurs performances dans ce domaine, en passant de 2005 à 2014 à respectivement 27% au lieu de 22% , et 7% au lieu de 6% des exportations mondiales de thé.
A noter qu’il y a aussi plusieurs pays producteurs qui produisent principalement pour leur marché domestique et n’exportent donc que presque rien, telle que la Turquie, le Japon, le Bangladesh, le Myanmar et la Géorgie.
Côté marchés importateurs et consommateurs :
En regardant l’évolution des volumes depuis dix ans on constate d’importants déclins d’un côté et de croissances significatives  de l’autre côté.
Ainsi  les importations des deux gros marchés traditionnels de buveurs de thé que sont la Russie et le Royaume Uni continuent à baisser,  le thé cédant de plus en plus de terrain à l’autre tasse, le café .
La Russie, de 2005 à 2014, est passée de 173.000t à 154.000 t
Le Royaume Uni,  pour cette même période, de 128.000t à 106.000t.
Le Pakistan reste un importateur majeur avec 138.000t en 2014, alors que d’autres marchés voient leurs importations en forte augmentation, comme
L’Egypte qui passe de 74.000t à 103.000t
L’Afghanistan qui passe de 34.000t à 68.000t
L’Iran qui passe de 43.000t à 61.000t
Les E.A.U. qui passent de 53.000t à 67.000t.
thé et café, éternels concurrents

Et puis, pour les marchés occidentaux, voilà les USA qui sont devenus le 3e importateur mondial de thé en 2014, en passant de 99.000t en 2005 à 129.000t en 2014, se situant maintenant juste après la Russie e le Pakistan.
En Europe continentale, donc hors Royaume Uni, les plus importantes progressions se constatent pour
 la Pologne, qui est passé à 36.000t de thé importé en 2014 et
 l’Allemagne, avec 31.000t, ces chiffres se référant à la consommation nette  apparente, donc importations moins ré exportations .
La France est descendue au 35e rang des pays consommateurs avec un tonnage net de consommation intérieure de 13.000t en 2014.
Le thé semble donc bien avoir le vent en poupe. Si le café lui ravit certains parts de ces marchés traditionnels, c’est le thé qui se substitue au café dans d’autres pays.
C’est  une évolution continue des tendances de la consommation, qui évoluent au gré de certains modèles, modes et prescriptions sociétales.
Les climatologue craignent pour les futures récoltes de nombreuses cultures tropicales, mais le progrès des agronomes permettent aux plantes de mieux résister au froid et à la sécheresse .

La perspective globale continue donc à rester favorable.


N°55 Art.2 Le Thé en France en 2014 : Portrait d’un marché éclectique.


 Avec une importation nette de 13.000t en 2014, en léger recul par rapport à 2013, selon les données de l’ITC, le marché du thé en France se positionne au 35e rang avec une consommation annuelle par habitant d’environ 230gr. Ce n’est donc pas le volume qui impressionne, mais la qualité de l’offre et le choix exceptionnel en thés fins. On les  trouve dans les nombreux comptoirs de thé  et auprès des opérateurs indépendants, qui sélectionnent sur place et  importent directement des pays producteurs.
Ainsi l’analyse de " Euromonitor " constate qu’en 2014 le marché français du thé continue sa "prémiumisation", mot barbare qui veut décrire un niveau de qualité élevé et une part de marché croissante pour les thés fins et les thés en feuilles. Euromonitor confirme qu’en 2014 Unilever reste le n° 1 du marché, avec ses marques Lipton et Eléphant, qui s’arrogent 34% en valeur, suivi par Foods International, qui représente 17% avec ses marques Twinings et La Tisanière. Le n° 2 mondial, Tata Global Beverages est également présent avec sa marque Tetley et la grande distribution avec ses marques MDD détient 11%.
multinationales et MDD
Cela représente donc au moins 62% de la valeur du marché, et en grande partie des thés vendus en grande surface et en sachets. En se tournant vers une répartition en volume , on pourrait estimer que les majors et les MDD en vendent environ 75%, ce qui laisse 25% du tonnage aux opérateurs indépendants et aux thés fins et premium, ainsi qu’au thés vendus en feuilles, dont la part est estimé à proche de 15%, un niveau vraiment élevé !


Un autre élément corrobore la qualité du marché : il s’agit de la valeur élevée des thés re exportés :en 2014 il y a eu 1.762 t de thés noirs ré- exportés pour une valeur moyenne unitaire de 20USD/kg, et puis 2.180t de thés verts , pour une valeur moyenne unitaire de 14USD/kg, donnant une moyenne de 16,7USD/kg pour le total des thés ré- exportés.
Ainsi des thés des jardins de Gaïa ont eu un grand trophée aux Great Taste Award en UK en 2013 et d'autres en 2014 et 2015, et la plupart des opérateurs importateurs ont des nombreux clients en dehors
de l'hexagone.
Cela situe la France juste après le Japon, qui affiche une valeur unitaire pour ses exportations de 22,8 USD/kg et loin avant Taiwan, avec 11,6 USD/kg , l’Allemagne avec 9,15USD/kg et le Royaume Uni avec 7,0 USD/kg , un  résultat réconfortant.



Les sociétés de l’Industrie du Thé et des Infusions sont représentés par le STEPI- le Syndicat du Thé et des Infusions, qui est installé au 66, rue de la Boëtie, Paris 8e.
Le président actuel est M. Loïc Le Saint, le Secrétaire Général M. Hubert Bocquelet,
Il y a par ailleurs le Comité Français du Thé qui gère la communication de la profession, il est présidé par M. Olivier Scala et se trouve dans les mêmes locaux que le STEPI,
C’est le positionnement des thés fins comme produits de luxe par le marketing de Mariage Frères depuis les années 1980 qui a progressivement façonné le côté premium des thés d’origine et de terroir. Avec cette ouverture vers l’approvisionnement en directe dans les pays d‘origine et la sélection de jardins fournisseurs attitrés, l’exemple de Mariage a inspiré d’autres entrepreneurs  amateurs de thé. Ainsi le Palais des Thés à Paris, les Jardins de Gaïa et le Comptoir Français des Thés en Alsace et Cha Yuan à Lyon sont venu rejoindre ce marché des thés fins dans les années 1990.
les grands noms réunis au Lafayette Gourmet
Et puis les grands noms traditionnels, Dammann, Kusmi, G.Cannon, la Compagnie Coloniale, Pagés, auparavant grossistes et importateurs, ont également cherché l’accès direct aux consommateurs et ont installé des comptoirs élégants dans les années 2010.
NB : la NPT vous a présenté ces grands noms traditionnels du thé dans son n°52, du 30 avril 2015.  http://nptdumois.blogspot.com
 Cette nouvelle offre se faisait en complément de celle de  leurs clients, les épiceries de luxe, Hédiard, Fauchon, La Grande Epicerie de Paris et Lafayette Gourmet.
les boîtes de Hédiard

Par ailleurs les thés fins sont devenus incontournables en épicerie fine et même la plupart des  torréfacteurs dispose maintenant une petite sélection de thés.
C’est cette qualité de l’offre dans un pays où la culture gastronomique comprend tout naturellement les notions d’appellation d’origine et de produit de terroir qui attire aussi des opérateurs étrangers.



Ainsi deux sociétés japonaises ont ouvert leur maison de thé à Paris, Jugetsudo en 2008 et Lupicia en 2013, et Tamayura propose des thés d'origine depuis plus de 10 ans via le net. . Il y’a par ailleurs la Maison "Thés de Chine", précurseur applaudi, qui est installée à Paris depuis 1992, 
Thés de Chine
et puis la "Maison des trois Thés"  et "T’cha", tenues par des patrons taïwanais. C’est un fait que certains propriétaires indiens et chinois rêvent d’ouvrir leur comptoir en France, où le potentiel est de qualité et important.
Pour donner encore plus d’attractivité aux thés fins  une formation de base dans les écoles de cuisine serait une piste. Par ailleurs un concours de qualité entre professionnels du thé, concernant leur savoir à connaître et à préparer la tasse pourrait apporter une animation intéressante.
En attendant, la cuisine au thé et les thés pour collectionneurs commencent à se faire un nom.
Permettez de conclure en disant qu’il y a de la place pour plein de bonnes idées innovantes et beaucoup d’excellents thés.  





N°55 Art. 3 Les thés célèbres de la province d’Anhui.


Cette province rurale de l’est de la Chine est traversée au nord par la rivière Huai et au sud par le Yang Zi. Elle possède deux massifs montagneux, à l’ouest l’impressionnant Dabie Shan et au Sud les pics spectaculaires du Huang Shan, classés au patrimoine mondiale par l’UNESCO pour leur beauté panoramique exceptionnelle. Le thé y est cultivé depuis la dynastie des Tang (618-907), le climat  idéale et les reliefs particuliers ont permis le développement de nombreux cultivars, générant ainsi toute une série de thés de terroir célèbres depuis longtemps en Chine .

Sous les Qing( 1644- 1911) et dés les années 1875, c’est l’Anhui qui commence à exporter ses thés fins à l’étranger, où ils  deviennent rapidement fort recherchés. Ainsi le Huang Shan Maofeng et le Qimen(Keemun) obtiennent des nombreuses médailles  lors de l’expositions universelles de cette époque , et notamment celle  de Panama Pacifique  en 1915.
 Chez Thés de Chine une dégustation très intéressante a été proposée le 8 octobre passé, qui a permis de mieux connaître quelques une de ces tasses délicieuses.


En thés verts :
**Le Taiping Hou Kui : récolté sur un cultivar à feuilles très longues et charnues ,nommé Shi Da Ye, qui pousse au cœur du massif du Huang Shan, dans le village de Taiping. La seule cueillette annuelle a lieu au printemps, elle comprend le bourgeon et 2,3 ou même 4 feuilles, selon le grade ; passées au wok et puis séchées en une vingtaine de brefs passages au dessus de paniers de braises les feuilles sont ensuite soigneusement aplaties et étendues afin d’être pressées entre deux tamis. La tasse est fraîche et possède des notes d’épinards et d’asperges.
** le Yongxi Huoqing : récolté  dans le  village de Yongxi,canton de Jing , sur les versants sud du Huang Shan,à environ 1.200m d’altitude en prélevant le bourgeon avec deux feuilles ce thé subit le traditionnel séchage au wok et est ensuite roulé  en petites perles très serrés et oblongues, brillantes et  de couleur vert foncé.
Célèbre depuis la dynastie des Ming ( 1368-1644) ce thé avait perdu sa notoriété face à certaines spécialités de thés roulés de la province  du Zhejiang, mais il est depuis quelques années à nouveau recherché pour la finesse de sa récolte et la fraîcheur savoureuse de sa tasse.
**le Lu’an Gua Pian : récolté dans le canton de Lu’an, dans le massif du Dabie Shan, les plus célèbres plantations prospèrent  sur les flancs du Qi Tan Shan. Ce thé est de création assez récente, vers 1905. Ses particularités sont d’abord une cueillette assez tardive, en avril, et puis le tri  sélectif qui élimine le bourgeon et  ne retient que les plus jeunes feuilles.
Celles-ci  prennent, après le séchage et le façonnage, une forme incurvée sur leur nervure qui fait penser à un pépin de melon : d’où le nom gua pian : pépin de pastèque. De couleur vert foncé les Gua Pian de qualité possèdent une fine pellicule blanche, qui apparaît lors du dernier séchage.

**le Huang Shan Mao Feng : récolté au printemps dans les collines du Huang Shan à environ 800 m d’altitude seulement le bourgeon et une feuille sont prélevés pour les grades de qualité. C’est le séchage à l’air chaud qui donne à ce pic velu, sans doute le plus renommé des pics velus de Chine, sa couleur vert émeraude et son aspect naturel. L’infusion est d’un jaune abricot et la tasse douce aux notes de magnolia et d’orchidées. Un dicton local dit que la 1ere tasse est la plus fleurie, la 2e la plus douce et la 3e la plus tonique.
En thé jaunes :
**le Huo Shan Huang Ya : récolté sur les pentes du Huo Shan, sur le versant nord du massif du Dabie Shan, ce thé de terroir figure dans les annales depuis la dynastie des Tang ; toute fois  la fabrication selon le procédé des thés jaunes ne semble remonter qu’ à la dynastie de Ming. Après une période d’oubli ce thé a été ressuscité par l’administration de la province en 1971 et il est maintenant à nouveau bien apprécié et recherché, toute fois  disponible en faible quantité seulement.
La fabrication est longue et minutieuse et se fait par  petits lots de 500 à600gr de feuilles, qui subissent des dessiccations au wok répétées, avec des temps de repos intermédiaires des feuilles, qui sont  entassées dans des paniers, ce qui leur confère cette légère teinte jaune,  qui est une sorte de post oxydation spontanée.
Un dernier séchage final est effectué dans les paniers, donnant la forme caractéristique de langue de moineaux aux fines feuilles, qui produisent des tasses vert pales aux fines saveurs.
chez Thés de Chine

En thés rouges :
**le Qimen Hong Cha :  crée vers les années 1880, sous le règne de l’empereur Guang Xu par un haut fonctionnaire retraité dans son canton natal au village de Qimen, dans le sud de l’Anhui. Ce thé rencontre immédiatement un vif succès en Europe. La finesse des feuilles pleinement oxydées et leurs notes aromatiques incomparables le rendent célèbre ; les cultivateurs de la région se mettent donc à en produire en quantité et il existe actuellement une vingtaine de  grades de qualité, principalement en fonction de la période et de la finesse de cueillette.
Ainsi un Qimen céleste: dont les feuilles déjà assez matures sont coupées en largeur avant l’oxydation, ce qui donnera une infusion plus rapide et plus riche.
Ainsi un Qimen Maofeng, récolté du printemps jusqu’en été en prélevant uniquement le bourgeon et deux feuilles ; ce grade de grande qualité provient de pentes  situées à environ 600 m d’altitude, et où l’écart important  entre les températures diurnes et nocturnes stimule le développement des saveurs des feuilles.
Tous ces thés sont déjà assez bien connus en Europe et on peut les acheter en France.
A noter qu’il y  a encore d’autres thés réputés qui proviennent de cette province, mais qui n’ont pas encore été introduits sur les marchés étrangers.


N°55 Art.4 Le thé au Salon du Chocolat.

Ce 21e Salon du Chocolat se tient à Paris, Porte de Versailles, du 28 octobre au 1er novembre 2015.
Les stands des pays producteurs de cacao sont au premier rang et vous accueillent au RdC, avec maintes dégustations de fèves, expositions multicolores de cabosses et beaucoup d’informations sur cette production importante qui fait vivre des centaines de milliers de petits producteurs.
Les parallèles avec la culture du café et du thé sont saisissantes.
Comme pour les cafés et les thés fins le cacao joue maintenant aussi la carte du terroir, des différences entre les variétés de cacaoyer et entre les développements spécifiques dus au sol , à l’environnement et au climat . Les inconditionnels des fèves d’origine, qui ont crée le mouvement « bean to bar » et le « cercle du cacao » proposent de superbes  chocolats pure origine, à découvrir absolument !

Cette année de nombreux chocolatiers nippons sont venus de loin pour présenter leur fines tablettes et créations gourmandes à Paris. Notez que c’est au Japon que les petits producteurs de cafés et de cacaos fins vendent le plus gros de leurs récoltes rares et précieuses, car là bas les amateurs de produits de terroir sont assez enclins de payer le prix élevé pour l’excellence.

Le thé s’associe  bien à cet univers et deux maisons de thé japonaises ont donc installé leur stand au Salon cette année.
La maison de Thé Lupicia : créée à Tokyo en 1994, par une équipe de quelques anciens salariés de Mariage Frères Japon et les responsables d’une épicerie fine à la française, Lupicia a développé une belle gamme de thés fins du monde entier,en complément de sa gamme de thés japonais. Lupicia s’est ensuite lancé dans les thés parfumés, à la française, qui ont de plus en plus de succès au Japon.
C’est en septembre 2013 que Lupicia a ouvert son premier comptoir de thés à Paris, au 40, rue Bonaparte, dans le quartier de St.Germain des Près.
  Au Salon du Chocolat on propose un délicieux thé noir au chocolat et puis un matcha chocolaté, deux petites tasses gourmandes et agréables à déguster. La maison vient de sortir un ouvrage consacré au « Matcha » et lance aussi un matcha prêt à boire, sans avoir besoin d’être fouetté, à découvrir !
La maison de Thé Jugetsudo, par Maruyama Nori
Cette très ancienne entreprise familiale, qui est spécialisé dans les algues, a décidé en 2003 de se
lancer dans les thés verts japonais haut de gammes, sous la dénomination poétique Jugetsudo. Ce mot signifie «  endroit d’où on regarde la lune », et fait référence à l’admiration contemplative de la nature avec ses changements de saisons, pleine lune , cerisiers en fleurs, bambou ployant sous le vent, qui sont un enchantement inépuisable pour le cœur japonais.
C’est en octobre 2008 que la première boutique Jugetsudo hors du Japon a été inaugurée à Paris, au 95 rue de Seine, à deux pas du Jardin du Luxembourg. C’est en effet l’année qui fête les 150 du Traité d’Amitié et du Commerce entre la France et le Japon,  qui avait été conclu en 1858.
Sur son stand Jugetsudo propose son magnifique ouvrage consacré aux thés du Japon et sa gamme raffinée de thes verts fins du Japon.
www.jugetsudo.fr

N°55 Art.5. Les plantes " bien être " fortement en vogue.

Une toute récente étude très complète publiée par l’American Botanical Council – ABS- propose plusieurs tableaux de synthèse qui font ressortir la croissance vigoureuse de ce marché aux USA.
En tête de liste une petite fleur blanche sauvage, la Marrube, horehound en anglais, dont le CA des  ventes directes aux consommateurs - mainstream retail sales -  a dépassé les 105 millions US$ en 2014, suivi par le cranberry, pour un CA d’environ de moitié.

La marrube, à l’effet  expectorant et qui donne une infusion amère, est parmi les principaux ingrédients des bonbons Ricola®. Sur le site on peut lire comme suit
Depuis 1940, Ricola utilise la même recette pour élaborer cette spécialité typiquement suisse, grâce à un mélange original de 13 plantes: pimprenelle, sureau, véronique, menthe, sauge, guimauve, thym, alchémille, marrube, plantain, primevère, millefeuille et mauve. Des plantes aux vertus reconnues, grâce auxquelles les consommateurs du monde entier peuvent soigner toux, enrouements et refroidissements. Les plantes qui composent ce bonbon exquis sont cultivées dans les montagnes suisses selon les principes de l'agriculture naturelle et sans recours aux pesticides.
le marrube blanc

D’autres plantes ont engrangés des hausses de ventes considérables aux USA, comme le fenugrec (+85 %), l’échinacée (+79), la baie de sureau(+64%), le curcuma (+60%).
Certains composants de plantes, également en vente libre ont vu leurs ventes progresser, comme les stérols de plantes (+33%) et les flavonoïdes (+21%) alors que les isoflavones ont baissé de 29%.
Le thé vert figure au 32e rang, avec une perte de 11%.
Sans doute s’agit il de thé vert en tant que complément alimentaire, donc en capsules et non dans la tasse !
Sans doute cette baisse est en cohérence totale avec les indications de Peter Goggi, le Président de  l’USA Tea Association, qui  souligne régulièrement la  forte croissance de la consommation de thé vert dans son pays. Il dit que c’est le thé vert qui a le taux de croissance le plus élevé et cela  depuis 2013. Même si le goût de la tasse a du être apprivoisé en quelque sorte au départ, c’est le marketing inventif des grands, comme ITO EN notamment, ensemble avec la forte connotation "bon pour la santé" qui ne cesse de séduire  les amateurs de thé américains d'aller vers les thés verts.
Ce retour à la nature remarqué semble dénoter entre autres une préoccupation grandissante du public américain au sujet des effets secondaires de certains médicaments et aussi le désir de vivre plus sainement en se ressourçant avec des produits aux bienfaits traditionnels et ancestrales.

En Europe ce retour aux plantes semble aussi s’accélérer, avec de plus en plus de tisanes et infusions aux plantes et un marché florissant de compléments alimentaires.
Ainsi la Commission Européenne vient de décider d’inclure les allégations santé basées sur les plantes ou "Botanical Health Claims" parmi ses priorités pour l’année 2016.


Dans le même esprit il convient de rappeler la récente fusion du Comité Européen Du Thé –CTE- avec l’ EHIA, la European Herbal Infusions Association,
pour créer une nouvelle structure nommée THIE : Tea and Herbal Infusios Europe.
Le premier président élu de la THIE est Nick Revett, de la maison Twining , UK.
Le secrétariat est gérée par Monika Beutgen LD, et son équipe, qui avaient auparavant déjà la charge du Comité Européen du Thé et de l’EHIA.
le nouveau président de la THIE avec la secrétaire générale et le bureau