Cette province rurale de l’est de la Chine est
traversée au nord par la rivière Huai et au sud par le Yang Zi. Elle possède
deux massifs montagneux, à l’ouest l’impressionnant Dabie Shan et au Sud les
pics spectaculaires du Huang Shan, classés au patrimoine mondiale par l’UNESCO
pour leur beauté panoramique exceptionnelle. Le thé y est cultivé depuis la
dynastie des Tang (618-907), le climat idéale et les reliefs particuliers ont permis
le développement de nombreux cultivars, générant ainsi toute une série de thés
de terroir célèbres depuis longtemps en Chine .
Sous les Qing( 1644- 1911) et dés les années 1875, c’est
l’Anhui qui commence à exporter ses thés fins à l’étranger, où ils deviennent rapidement fort recherchés. Ainsi le
Huang Shan Maofeng et le Qimen(Keemun) obtiennent des nombreuses médailles lors de l’expositions universelles de cette
époque , et notamment celle de Panama
Pacifique en 1915.
Chez Thés de Chine
une dégustation très intéressante a été proposée le 8 octobre passé, qui a
permis de mieux connaître quelques une de ces tasses délicieuses.
**Le Taiping Hou Kui :
récolté sur un cultivar à feuilles très longues et charnues ,nommé Shi Da Ye,
qui pousse au cœur du massif du Huang Shan, dans le village de Taiping. La
seule cueillette annuelle a lieu au printemps, elle comprend le bourgeon et 2,3
ou même 4 feuilles, selon le grade ; passées au wok et puis séchées en une
vingtaine de brefs passages au dessus de paniers de braises les feuilles sont
ensuite soigneusement aplaties et étendues afin d’être pressées entre deux
tamis. La tasse est fraîche et possède des notes d’épinards et d’asperges.
** le Yongxi Huoqing :
récolté dans le village de Yongxi,canton de Jing , sur les versants sud du Huang Shan,à environ
1.200m d’altitude en prélevant le bourgeon avec deux feuilles ce thé subit le
traditionnel séchage au wok et est ensuite roulé en petites perles très serrés et oblongues, brillantes et de couleur vert
foncé.
Célèbre depuis la dynastie des Ming ( 1368-1644) ce thé
avait perdu sa notoriété face à certaines spécialités de thés roulés de la
province du Zhejiang, mais il est depuis
quelques années à nouveau recherché pour la finesse de sa récolte et la fraîcheur savoureuse de sa
tasse.
**le Lu’an Gua Pian :
récolté dans le canton de Lu’an, dans le massif du Dabie Shan, les plus
célèbres plantations prospèrent sur les
flancs du Qi Tan Shan. Ce thé est de création assez récente, vers 1905. Ses
particularités sont d’abord une cueillette assez tardive, en avril, et puis le
tri sélectif qui élimine le bourgeon et ne retient que les plus jeunes feuilles.
Celles-ci prennent,
après le séchage et le façonnage, une forme incurvée sur leur nervure qui fait
penser à un pépin de melon : d’où le nom gua pian : pépin de
pastèque. De couleur vert foncé les Gua Pian de qualité possèdent une fine
pellicule blanche, qui apparaît lors du dernier séchage.
**le Huang Shan Mao
Feng : récolté au printemps dans les collines du Huang Shan à environ 800 m d’altitude seulement le
bourgeon et une feuille sont prélevés pour les grades de qualité. C’est le
séchage à l’air chaud qui donne à ce pic velu, sans doute le plus renommé des
pics velus de Chine, sa couleur vert émeraude et son aspect naturel. L’infusion
est d’un jaune abricot et la tasse douce aux notes de magnolia et d’orchidées.
Un dicton local dit que la 1ere tasse est la plus fleurie, la 2e la
plus douce et la 3e la plus tonique.
En thé jaunes :
**le Huo Shan Huang
Ya : récolté sur les pentes du Huo Shan, sur le versant nord du massif
du Dabie Shan, ce thé de terroir figure dans les annales depuis la dynastie des
Tang ; toute fois la fabrication
selon le procédé des thés jaunes ne semble remonter qu’ à la dynastie de Ming.
Après une période d’oubli ce thé a été ressuscité par l’administration de la
province en 1971 et il est maintenant à nouveau bien apprécié et recherché,
toute fois disponible en faible quantité
seulement.
La fabrication est longue et minutieuse et se fait par petits lots de 500 à600gr de feuilles, qui
subissent des dessiccations au wok répétées, avec des temps de repos
intermédiaires des feuilles, qui sont
entassées dans des paniers, ce qui leur confère cette légère teinte
jaune, qui est une sorte de post
oxydation spontanée.
Un dernier séchage final est effectué dans les paniers,
donnant la forme caractéristique de langue de moineaux aux fines feuilles, qui
produisent des tasses vert pales aux fines saveurs.
chez Thés de Chine |
En thés rouges :
**le Qimen Hong
Cha : crée vers les années 1880,
sous le règne de l’empereur Guang Xu par un haut fonctionnaire retraité dans
son canton natal au village de Qimen, dans le sud de l’Anhui. Ce thé rencontre
immédiatement un vif succès en Europe. La finesse des feuilles pleinement
oxydées et leurs notes aromatiques incomparables le rendent célèbre ; les
cultivateurs de la région se mettent donc à en produire en quantité et il
existe actuellement une vingtaine de grades de qualité, principalement en fonction
de la période et de la finesse de cueillette.
Ainsi un Qimen
céleste: dont les feuilles déjà assez matures sont coupées en largeur avant
l’oxydation, ce qui donnera une infusion plus rapide et plus riche.
Ainsi un Qimen
Maofeng, récolté du printemps jusqu’en été en prélevant uniquement le
bourgeon et deux feuilles ; ce grade de grande qualité provient de
pentes situées à environ 600 m d’altitude, et où
l’écart important entre les températures
diurnes et nocturnes stimule le développement des saveurs des feuilles.
Tous ces thés sont déjà assez bien connus en Europe et on
peut les acheter en France.
A noter qu’il y a encore
d’autres thés réputés qui proviennent de cette province, mais qui n’ont pas
encore été introduits sur les marchés étrangers.
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