C’est lors de la 23e session plénière, qui s’est tenue
à Hangzhou, Zhejiang, RP Chine du 17 au 20 mai 2018, que la FAO évalue les
perspectives et tendances de l’économie globale de thé, sous la présidence de
Jean Luc Mastaki, senior economist de la FAO,
assisté par les deux VP de séance
Prabhat Bezboruah, le Président du Tea Board of India et Ramaz Chanturiya, le
CEO de l’Association Thé et Café de Russie.
L’IGG se félicite de la participation nouvelle du Népal et de la
Zambie, qui élargit la représentation des pays producteurs : Chine, Inde,
Sri Lanka, Indonésie, Vietnam, Japon, Kenya, Malawi, Turquie, Argentine,
Malaisie ; côté consommateur sont présent des délégués des USA et du
Canada, de Russie, d’Allemagne, d’Australie, alors que l’on regrette l’absence
des grands marchés d’Afrique du Nord, de l’Asie centrale et du Royaume Uni.
**Offre
et demande : Partant des données économiques portant sur
les dix années passées
le groupe constate la croissance continue de la production globale avec des
contributions importantes provenant principalement de quelques pays, dont notamment :
la Chine : avec + 106% entre 2007 et 2016, le Kenya : +28%,
l’Inde : +28,5%, le Vietnam : +21,4%, la Turquie : +13%.
Cela se traduit par une répartition entre principaux producteurs du volume de thé
produit en 2017 comme suit : la Chine domine de très loin avec 43% de la
production mondiale du thé en volume, suivie par l’Inde :22%, le Kenya :
8%, le Sri Lanka :5% et la Turquie :5%.
Alors que la Chine, l’Inde et la Turquie ont une consommation de
thé intérieure en forte croissance et résorbant la majorité de leur production
il faut voir aussi les marchés importateurs, qui achètent les thés des
producteurs qui cultivent en premier pour les vendre en tant que source de
revenu.
Parmi les marchés importateurs le plus important est l’Union
Européenne : 18% des importations totales, suivi par la Fédération de
Russie avec 9%, le Pakistan avec 9% et puis les USA avec 8%, l’Egypte avec 5%,
les Emirates Arabes Unis (E.A.U.) et le Maroc avec 4% chacun et puis l’Iran
avec 3%.
Voilà les pays qui dominent le commerce international du thé, mais
ces échanges ne représentent donc qu’environ un tiers du volume global -qui de
son côté a été de 5,7 millions de tonnes en 2017- puisque les principaux pays
producteurs- Chine, Inde, Turquie- consomment la majeure partie de leurs thés
sur leur marché domestique – soit un volume de consommation interne totale de
3,9 millions de tonnes.
La croissance de la production qui a enregistré un taux annuel de
+5% en moyenne entre 2007 et 2017 a vu une demande croissante seulement dans
une partie des marchés, alors que les importateurs les plus anciens et aussi
les plus matures, notamment le Royaume Uni et la Russie subissent un déclin,
avec un transfert significatif vers la tasse concurrente : le café.
**Niveau
des prix: cela est une question capitale pour un produit agricole,
saisonnier et à très fort besoin en main d’œuvre, produit dans de nombreux pays
pour être exporté et donc procurer un revenu. La FAO note une évolution plutôt favorable,
avec une demande en augmentation pour des thés d’origine, premium et bio, à
bonne valeur ajoutée. Par ailleurs les informations sur le prix remontent aussi
des grandes centres de vente aux enchères, qui se trouvent en
Inde :Kolkata, Guwahati, Siliguri, Kochi, Coimbatore, Coonoor ; au
Sri Lanka : Colombo ; en Indonésie : Jakarta ; au Kenya :
Mombasa, au Bangladesh : Chittagong ; au Malawi : Limbé ;
ce sont là les pays , qui ont vu le thé arriver par les entreprises
britanniques et hollandaises, et qui produisent une grande partie du thé " matière première/ CTC/ assemblages pour la grande consommation" .
**Gérer
le thé en production durable : ce
défi, considéré comme capital et incontournable a été l’axe centrale de tous
les débats au sein des groupes de travail (work group : WG) de cette IGG
Tea, qui sont le WG MRLs, le WG Tea Trade and Quality, le WG sur les thés bio,
le WG changement climatique, le WG sur les Petits Producteurs, le WG sur
L’Analyse du Marché du Thé global et la Promotion. Il a été bien entendu que la "gestion durable" concerne à la fois l’aspect agricole, sociale,
technologique et scientifique. C’est donc l' ensemble de coûts qui doit être pris en
compte et en charge par un prix qui non seulement couvre tous ces éléments,
mais permet aussi de dégager une plus valu /valeur ajoutée, qui rend la
production attractive/rémunératrice au moins à moyen terme, mais si possible à
long terme.
Sans une vraie/solide/conséquente prise de conscience des enjeux, on conjecture
un abandon progressif des cultures !
**Comment
soutenir la consommation du thé et la faire progresser de manière continue :
plusieurs options sont en
discussion , dont notamment
*une grande opération de promotion générique
*l’installation d’un Tea Day National dans tous les marchés
consommateurs
*des activités de mise en valeur et de nature pédagogique, pour
faire connaître au grand public les bienfaits du thé sur la santé et la
multitude des thés d’origine, fins et premium, avec leurs atouts culinaires et
gustatifs.
*mieux cerner l'image du thé par rapport aux infusions de plantes, qui sont perçues comme tasses concurrentes à défaut de dénominations précises et distinctives.
Le débats se poursuivront en 2019, sans doute en Russie pour une
session intermédiaire, et puis en 2020, sans doute en Inde, pour la 24e
session plénière.