C’est une certaine catégorie de thés verts fins qui s’appelle "Yun
Wu ", traduit mot à mot par " nuages et brumes ".
Ce sont des thés grillées au wok, aux
tasses fraîches et un peu iodées et aux délicieuses notes un peu beurrées, tous
récoltés uniquement au printemps. Comme leur nom l’indique ces thés sont
cultivés dans des régions montagneuses ou à collines, avec ce microclimat en
moyenne altitude très particulier, qui baigne les théiers dans une ambiance
humide et brumeuse pendant une grande partie de la journée.
Ces thés Yun Wu sont
ensuite nommés en fonction de leur terroir d’origine, et probablement le plus connu parmi eux est le Lushan Yun Wu du Jiangxi. Il prospère sur les pentes du
Mont Lu/Lu Shan, au Nord-Ouest de la province du Jiang Xi, là où selon la
tradition Lu Yu aurait trouvé l’inspiration pour son ouvrage sur le thé le Cha
Jing.
Pas très loin de là, dans la province limitrophe du Hubei se
trouve la chaîne du Dabie Shan, qui se dresse en délimitant le Hubei de l’Anhui
et du Jiangxi. Cette ère montagneuse est célèbre en Chine pour son relief très
sauvage et difficile d‘accès, ainsi on nous dit que c’est de cette région du
Dabie Shan que sont originaires un nombre considérable de généraux et de haut
gradés militaires, qui ont mené le peuple vers le progrès.
Dans
cette partie montagneuse à l’est du Hubei, au piedmont du Dabie Shan est
récolté le Ying Shan Yun Wu, un beau thé vert cueilli, comme les autres, exclusivement au printemps.
En
mai 2018 la municipalité de Ying Shan a donc décidé d’organiser une Conférence
Internationale sur le Thé, pour présenter leurs thés au monde et de promouvoir
le Ying Shan Yun Wu à l’international.
Cet évènement s’est déroulé avec la participation de plusieurs
délégués étrangers et a tout d’abord permis aux différents opérateurs de la
région de se rencontrer, d’échanger sur leurs projets et de former un comité d’exportation,
pour promouvoir les thés de Ying Shan à l’extérieur de la Chine. Cela a aussi
été une superbe occasion d’exposer leurs thés et leurs plantes à infusion,
notamment plusieurs sortes de chrysanthèmes, des petits blancs en boutons et
des immenses fleurs dorées.
Comme d’habitude dans ces
conférences il y a les sociétés gérées par le CCP et a participation
majoritaire de l’état et les sociétés privées, qui cherchent à se faire une
place. La maîtrise de l’Anglais est rare et ce n’est pas aisé de communiquer.
On nous dit que les cultures sont loin des agglomérations, dans les collines et
donc très préservées, si non bio. Certaines sociétés ont déjà franchi le pas et
ont participé à des foires et rencontres B to B.
Mais il n’y a pas encore beaucoup d’infos sur leurs thés, que l’on
pourrait partager avec les professionnels en Europe. Le chemin sera sans doute long, d’autant que ces thés sont déjà très prisés sur le marché chinois
et se vendent à des prix élevés.
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