N.25, Art.2: »Chargé de la sauvegarde des vieux
théiers »
Portrait de Lai Thé
Hung, ingénieur agricole et Directeur du Département du Développement
agricole et rural au sein de l’administration de la Province du Yen Bai au
Vietnam.
dégustation à Suoi Giang |
Lors de la visite de cette forêt de théiers anciens et
sauvages dans les collines reculées de Yen Bai M.Hung fait état des données
déjà relevées afin de cerner son « projet », qui semble bien à la
fois le fasciner par son challenge et lui peser par l’absence de précédents et
de modèles.
Située dans la commune de Suoi Giang dont la surface est de 290 ha , les théiers en
occupent 190ha ; l’altitude du terroir varie entre 800 et
1 000m ; il y a environ 85 000 vieux théiers, dont l’âge est
estimé entre 800 et 1 800 ans, il n’y a pas encore de datage scientifique
officiel.
La cueillette est effectuée par la population rurale locale
qui appartient à la minorité des Hmong qui habitent des logements traditionnels
en bois au milieu des théiers et y
cultivent mais et légumes et élèvent leurs poules, cochons et buffles.
C’est un microcosme à la fois « rural et pauvre »
et « exotique et recherché ».
théiers très âgé |
théiers dans le village |
Les « atouts « de ces vieux théiers résident dans
la grande qualité gustative de leurs
feuilles et la nature totalement intacte de l’environnement.
Le problème posé à M. Hung est à la fois la préservation de
l’endroit qui a par ailleurs un besoin urgent de réhabilitation et
d’entretien , mais aussi une certaine ouverture vers l’extérieur afin de
faire connaître ces thés et puis d’en
tirer un revenu approprié pour la population locale.
Il craint que cela ne soit là une quadrature du cercle, car
l’ouverture va amener détérioration et pollution.
A son avis il faut en une première étape
**restaurer, tailler et réparer les arbres existants
une pépinière de boutures |
**replanter avec le même patrimoine botanique, boutures et
graines,
**améliorer et intensifier la cueillette par un encadrement
et une rémunération plus motivante
** raffiner le processus de production ;
tout cela avant de se pencher sur un concept marketing pour
la vente de ces thés rares dans des marchés niches porteurs.
La cueillette actuelle est d’environ 1 tonne de thés par an,
mais pourrait facilement faire le double avec une main d’œuvre plus disponible.
Après une réelle reforestation les projections les plus optimistes font état
d’une récolte possible allant jusqu’à 50 t par an !!
Suite à des accords de jumelage Yen Bai s’est vu proposées
une coopération et assistance par le Conseil Général du Val de Marne (94) pour
mener ce projet en commun. Une délégation de fonctionnaires du CG du Val de
Marne a fait une visite des lieux en 2011 et M. Hung et 2 collègues ont été
invités à Créteil en mai 2012. Ils ont d’abord fait un stage pour apprendre le
fonctionnement du commerce équitable et puis, la veille de leur départ, ils ont
pu visiter quelques maisons de thé à Paris.
en visite et stage à Paris |
Cela les a fait « rêver », bien sur, de voir leurs
thés sauvages primeurs d’arbres anciens sur les étals Parisiens. Ils savent
néanmoins qu’il y a un gros travail de fond à faire avant et cela avec le concours
de scientifiques et d’agronomes étrangers compétents.
Le Vietnam n’est plus classé parmi les « pays
pauvres » et son agriculture est championne dans plusieurs secteurs ;
toutefois des projets aussi ciblés devraient pouvoir obtenir des fonds des instances
appropriées des Nations Unis, telle que FAO, UNDP, CFC …à voir aussi les
instances d’aide de l’industrie privée, comme GTZ, SAI, UTZ et d’autres.
M. Hung est preneur de toute suggestion et initiative qui
permettrait d’avancer de manière opérationnelle et efficace et sans trop
tarder. Contact : qseapyb@gmail.com
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