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N°45 Art.1 Comment apprendre le thé ? Formations et enseignements.

Posons les jalons en notant que la France figure en numéro 5 parmi les marchés consommateurs de café dans le monde mais se classe au 30e rang comme consommateur de thé. Néanmoins la majorité des experts confirme que c’est en France que l’on trouve la plus belle sélection de thés fins des grandes origines.
choisir la meilleure tasse
 Donc bien que l’on boive beaucoup de café en France on y apprécie le meilleur des tasses concurrentes. C’est aussi en France que  le concept des produits de terroir s’est développé très tôt autour des vins de propriété et que l’œnologie a mis au point une terminologie précise pour la dégustation et le classement des grands crus.
Les thés fins se sont adaptés parfaitement à ce modèle, comme les cafés fins d’ailleurs.
Sans calories ni ivresse ni énervement, ces tasses aux origines lointaines attirent de plus en plus d’adeptes et qui cherchent à connaître et à apprendre afin de mieux savourer.
Où et comment peut on alors apprendre le thé en France et ailleurs ?
En faisant une distinction entre
** l’initiation des amateurs de thé, qui sont les clients des maisons de thé
** la formation diplômante des futurs professionnels du thé.
à l'Ecole du Thé

Les écoles hôtelières dispensent une formation minimale traitant des cafés et thés consommés en fin de repas. Pour les cafés d’origine il existe une structure nationale depuis 1959, le Comité Français du Café, qui met en valeurs ces cafés fins et le savoir faire des torréfacteurs artisans et organise des concours d'initiation dans les lycées hôteliers.
Les grands thés fins de l’Inde et de Ceylan ont longtemps été réservés aux épiceries de luxe et leurs fidèles clients, avec une importation annuelle de 3 000 t environ en 1980, à comparer aux 500 000 t de cafés à cette même époque.
C’est le retour de la Chine, qui restaure progressivement son patrimoine de grands thés à partir des années 1980, qui change complètement la donne, puisque l’Occident redécouvre des trésors oubliés depuis cent ans.
La reprise en 1984 de la maison de thé « Mariage Frères », fondée  à Paris par Edouard et Henri Mariage en 1854, par une jeune équipe passionnée de marketing a contribué à révolutionner le marché du thé, en propulsant des thés d’exception dans l’univers du luxe.
Pour apprécier il faut connaître, donc le besoin d’apprendre et de former s’impose.
Du coté de l’initiation des amateurs des « Clubs de Buveurs de Thé » se mettent en place et l’Université du Thé est crée à l’IESA en 1995 par Gilles Brochard.
Vivien Messavant, gérant de « Thés de Chine «  se spécialise dans l’enseignement des thés de terroirs de Chine et de Taiwan au sein de « Vapeurs de Thés sur une Tasse Chinoise » dés 1997. D’autres  importateurs, qui vont s’approvisionner sur place, prennent le relais
En 1990 Nadia Bécaud fonde l’enseigne « Cha Yuan » à Lyon ; spécialisée dans les grands thés de terroir de Chine elle partage son savoir en proposant des conférences, des ateliers de dégustation et des cycles de formation.
chez Nadia Bécaud

Grand explorateur de thés d’origines François Xavier Delmas fonde « Le Palais des Thés » il y a 25 ans Paris. Voyageant inlassablement pour acheter des thés d’exception pour ses clients il ouvre, en 1999, « L’Ecole du Thé du Palais des Thés ». On y dispense toute l’année des cours de dégustation et d’initiation.
Cette riche niche des thés fins, d’origine et de terroirs, parfois façonnés sur mesure dans des plantations renommées, en Inde, en Chine, au Japon, au Sri Lanka et ailleurs a donné depuis une dizaine d’années un nouveau lustre au marché français du thé, qui attire des clients amateurs de thé du monde entier.
Ailleurs en Europe les thés fins progressent aussi ; des boutiques spécialisées s’ouvrent, en Italie, Espagne, République Tchèque, Autriche etc., généralement crées par des passionnés qui s’approvisionnent en direct et partent chaque année à la rencontre des producteurs, partout on propose un enseignement aux clients.
Par contre côte formation diplômante des futurs professionnels du thé le terrain est encore à défricher.
En Amérique du Nord, aux USA et au Canada, le thé gagne aussi du terrain, bien qu’en étant consommé en grande partie sous forme de thé glacé. Là bas aussi le public commence à s’intéresser aux thés d’origine. Cette tendance majeure est considérée comme« un gros business », en vue des volumes et de la valeur ajoutée !! Notez que Starbucks vient d’ouvrir sa 4e maison de thé, une révolution !

L’enseignement du thé, demandé  par le public mais surtout  par les professionnels  fait partie du même gros business. Ainsi plusieurs opérateurs privés   proposent depuis peu  des cours, académies et formations dipômantes, souvent fort coûteux. Ce sont néanmoins les structures professionnelles,
** la Tea Association du Canada www.tea.ca
**et la USA Tea Association www.teausa.com
qui se posent comme institutions nationales et légitimes de formation professionnelle, reconnues comme telles par les instances gouvernementales.
En Australie c’est « Australian Teamasters » qui vient d’obtenir l’agrément officiel pour enseigner et former.
Une belle initiative de formation diplômante a été développée au Canada : le cours de « tea sommelier », très complet et instructif, que l’on peut même suivre par correspondance.

Il y a de la place pour des initiatives similaires en Europe !! Par exemple au sein d’une future « Association Européennes des thés fins et  d’origine », qui serait le pendant de la « Specialty Coffee Association of Europe » qui existe depuis 1998.www.scae.com


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