Portrait de Hasan Onder, Coordinateur Général du Rize Commodity Exchange.
Depuis quelques années Hasan Onder est devenu un ambassadeur très
actif pour présenter les thés de son pays dans les conférences et rencontres
professionnelles internationales du thé.
Pourtant pendant les siècles passés, lorsque l’Empire Ottoman possédait le Yémen et le
port de Mokka , les Turcs ne buvaient que du café.
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L'Empire Ottoman au 16e siècle |
Après la chute de l'empire et l’avènement de la République
de Turquie, en 1923, le café est devenu aussitôt une denrée importée et coûteuse et
c’est le thé qui allait prendre la relève.
Les autorités savaient déjà
Les autorités savaient déjà
** que le thé était bon pour la santé depuis la publication
d’une importante étude en 1878 et
** qu’en Géorgie, pas loin de la frontière , le thé était
cultivé depuis plus d’un siècle.
La culture turque du thé a été rapidement mise en route dés 1924, sur
les collines autour de Rize, petite ville au bord de la Mer Noire, avec des
graines de théiers chinois achetées en Géorgie.
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Rize et ses environs |
Jusqu’en 1984 l’industrie du thé était un monopole d’Etat. Depuis, environ 40% de la production sont entre les mains d’opérateurs privés, réunis
au sein du Rize Commodity Exchange, que Hasan Onder présente fièrement dans le
monde.
www.rtb.org.tr
Les autres 60% sont produits par la méga société "Caykur", qui appartient à l'état.
www.rtb.org.tr
Les autres 60% sont produits par la méga société "Caykur", qui appartient à l'état.
Selon les statistiques officielles 2013 la production de thé
a été de 275.000 t, aux quelles s’ajoutent encore environ 30.000 t de thé
importé, principalement du Sri Lanka.
Moins de 5% sont exportées.
Pour une population de 77,7 millions cela se calcule donc en
une consommation annuelle moyenne par habitant de 3,7 kg de thé, ce qui bat tous
les records.
Hasan nous dit que le thé se consomme partout, en famille,
au travail, à l’extérieur, du matin au soir ; à noter que les populations
islamiques ne boivent pas d’alcool, le thé est donc aujourd'hui la "boisson sociale" par excellence en Turquie.
Hasan Onder au travail |
Et quel thé ! un thé noir, orthodoxe, préparé en
infusion très concentrée et qui est ensuite dilué avec de l’eau chaude, selon
le goût des buveurs. Ce thé est servi dans des verres particuliers, les
vendeurs les présentent sur des petits plateaux portables qu’ils font tourner
avec adresse, sans verser le liquide.
Hasan s’est entraîné spécialement pour faire une
démonstration de cet art lors d’un séminaire sur le thé en Corée du Sud en
septembre 2014 ; la salle a applaudi spontanément à cette acrobatie
bonhomme, en fort contraste avec les rituels calmes et mesurés du monde
asiatique du thé bouddhiste.
Pour satisfaire la demande croissante la culture du thé a été étendu
aux environs de Rize, qui a gardé 66% de la production, Trabzon, Artvin et
Giresun Ordu fournissant les 34% restant. Comme dans la plupart des pays
producteurs une majeure partie de la collecte de feuilles est assurée par des
petits fermiers, alors que les industriels possèdent les usines.
Hasan montre avec plaisir de belles photos des champs de thé
et explique, que l’hiver là bas est assez rude, avec une grosse couche de neige
qui protège les théiers des frimas. Chaque année la cueillette commence début
mai, avec une première récolte de grande qualité, suivi de 2 ou parfois 3
autres, pour se terminer fin septembre.
L’art d’assembler les différentes récoltes pour une qualité homogène est
important.Par ailleurs les nouvelles
méthodes d’agrémenter les thés avec du citron et d’autres plantes apportent une
diversification très appréciée.
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