Bien qu’il appartient à une famille botanique différente des
camellias, qui est celle des houx, ou ilex, le mate a de très nombreux
aspects en commun ou très similaires au thé.
Les plus évidents : leur feuillage vert brillant et
persistant, riche en caféine et contenant de nombreuses substances bénéfiques
pour la santé. Le mate est aussi réputé pour son effet coupe faim, d’où
l’allégation fréquente "silhouette fine".
des arbres mate à Ilopolis |
Les deux se consomment dans leur pays d’origine depuis la
nuit des temps, comme breuvage incontournable et quotidien des populations tribales qui les
récoltent dans leurs grandes forêts : les Indiens Guarani en Amérique du
Sud, les populations sino-birmanes du Yunnan et des contrées adjacentes.
Les deux ont par la suite été domestiqués par l’homme, le
thé il y a des millénaires en Chine, le maté il y a 300 ans par les Jésuites
espagnoles. Ils ont en effet réussi des plantations en bordure de la grande
forêt originelle atlantique, dont moins de 10% subsistent de nos jours, et qui
s’étend entre le sud du Brésil, de
l’Argentine et un bout du Paraguay.
Comme le théier, généralement buissonnant, le mate, qui est un petit arbre, a besoin de
pluie et de l’ombre, donc de certaines
conditions climatiques bien définies et
d’une bonne terre, avec une préférence forte pour les sols volcaniques où
fortement humifère.
Les deux plantes sont maintenant parfaitement intégrées dans
une production industrielle, qui fait vivre des dizaines, voir centaines de
milliers de fermiers récoltants, les deux se consomment en vrac, en sachets, en
extraits et en bouteilles ou canettes prêtes à boire.
Un coup d’œil sur les statistiques montre que le mate est
produit uniquement en Amérique du Sud, les dernières données de la FAO de 2012
indiquent un tonnage total annuel de 890.000t, dont 58% viennent du Brésil, 32%
de l’Argentine et 10% de l’Uruguay. Pour mémoire la production globale de thé a
été de 5,1 millions de tonnes en 2014, avec une contribution de l’Amérique du
Sud de 92.000 t.
Comme le thé le mate se reproduit par des graines, par
contre celles-ci sont toutes petites et issues d’e grappes de petites fleurs,
qui poussent sur les arbres femelles, trésors bien gardées des plantations.
Comme les graines de thé, les graines de mate mettent entre 6 mois et plus à
germer, dans du sable à peine humide, processus assez long et au rendement pas
toujours garanti. Ainsi les agronomes ont cherché à mettre au point la
propagation végétale, c'est-à-dire le bouturage. Cela accélère la reproduction,
mais rend parfois les cultures plus fragiles, avec un enracinement moins solide
et une uniformité des plantules telle, qu’en cas d’attaques par des ravageurs
les dégâts sont terribles ;
Les deux cultures requièrent une importante main d’œuvre pour assurer la
cueillette/collecte ; la mécanisation pour la cueillette du thé à fait des
progrès énormes depuis une vingtaine d’années, pour le mate il en est
autrement, car on cueille les jeunes branches et non seulement les feuilles. De
ce fait il s’agit d’une sorte de taille qui demande un vrai savoir faire et le
coup d’œil expérimenté, que seul l’homme possède. De plus on a constaté que le
vrai travail manuel, avec une petite scie à main est de loin le plus
performant, en sorte que même les outils mécanisés ont maintenant été écartés
dans les jardins "haut de gamme".
arrivage en direct du camion |
Le Mate brésilien peut être comparé au thé vert, car la
matière récoltée est immédiatement
portée à l’usine et traitée par un choque thermique fort, qui fixe la couleur
verte et confère un goût frais et acidulée à la tasse, qui, sur place est la
cuia !! et oui, entre les mains de tous, qui la sirotent tout au long de
la journée.
Une fois fixé, l’ensemble est haché et subit un deuxième
passage au chaud, plus long et à température moins forte ; après ce
produit semi fini est entreposé pendant une à deux semaines dans des sacs
ouverts, dans des salles fraîches, souvent aux murs recouverts de planches en bois
d’araucaria, pour la stabilisation moléculaire avant l’emballage. Cela rappelle
fort l’ara cha et la fabrication du thé puer au Yunnan. A noter qu’il y a aussi
du mate torréfié, qui pourrait se comparer aux thés oxydés, et que l’on préfère
en Argentine et au Paraguay.
le mate brut |
NB :L’araucaria, un arbre splendide, originaire des
Andes du Chili est maintenant protégé, il est recherché pour la densité de son
bois, qui assure une température stable.
et enfin la "tasse" |
Après cette énumération de parallèles avec le thé une petite
excursion dans l’univers du café, boisson fétiche du Brésil, qui en est le plus
grand producteur du monde. Puisque le mate est aussi brésilien un jeune
ingénieur a réfléchi comment intégrer le mate dans ce circuit des baristas, ultra tendance !! et il a mis au point le
MateSpresso, une tasse fort originale, qui se décline en 12 formules
actuellement : ces différentes mélanges à base de maté peuvent se préparer
sur absolument tout le matériel café, de la cafetière à filtre traditionnelle à
la V60 sophistiquée, toutes les machines espresso courantes ainsi que le
appareils à capsules: le MateSpresso leur convient à toutes, un bel exploit,
félicitations pour cette fin d’année à Heroldo Secco junior pour cette
invention astucieuse, qu’il a fait patentée et qui commence à s’installer sur
le marché. www.matespresso.com.br et contact@matespresso.com.br
voilà une vraie nouveuté, à découvrir sans tarder !!! |
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