Cette expression assez courante entre amateurs de thés
fins de Chine se traduit par :
travail maîtrisé ou appliqué, effort,
art et habileté et adresse et fait aussi référence au temps investi dans ce travail.
Le terme « art
du thé chinois » résume toutes ces notions et est en est l’aboutissement,
il convient donc parfaitement.
Le 10 décembre 2015 les membres de l’Association « Vapeurs de Thé sur une Tasse Chinoise » ont pu
s’exercer, deux par deux, pour partager un délicieux Wulong d’hiver de Taiwan,
un Shan Lin Xi, en préparant la tasse en Gong Fu Cha.
Le cours a permis de
rappeler qu’il ne s’agit pas ici d’une cérémonie codifiée mais d’une pratique
conviviale, qui doit
** se dérouler avec
simplicité et liberté
**être basée sur la
maîtrise du savoir faire, démontrée par la beauté et le fluide du gestuel tout au long des étapes
**disposer d’un
ensemble d’ustensiles, pour mettre en valeur un thé de qualité par son infusion
parfaite et multiple.
Cette pratique est conçue pour le partage, mais il est tout
à fait possible de l’exercer au cours d’une séance sans vis-à-vis, pour
l’apprentissage des gestes, pour des explorations préalables d’un thé, pour
méditer en silence, pour un moment d’intimité avec soi.
Afin de la réussir
parfaitement, la pratique du Gong Fu Cha demande de la concentration bien axée :
sur l’exécution maîtrisée des gestes, en utilisant les différents ustensiles,
afin de mettre cette tasse de thé à préparer au centre des efforts déployés, en
gérant l’ensemble avec grâce , avec compétence et avec le sourire.
Cette concentration,
aussi appelée pleine conscience, fait appel à tous les sens : admirer
la beauté des feuilles, écouter l’eau
chauffer, toucher la théière, les tasses
et les autres ustensiles, humer l’infusion, et aussi le couvercle et la tasse à sentir, déguster
le thé et accéder à toutes ses
fragrances aussi par la retro olfaction,
Et puis évaluer les
tasses suivantes selon le même rythme.
Plus on pratique plus
cet ensemble de perceptions devient pleinement accessible, permettant une
maîtrise harmonieuse et complète de cet art du thé.
Depuis une trentaine d’années la Chine fait revivre ce
patrimoine culturel sans pareil, après qu’il avait été quasiment éradiqué
pendant les turbulences de la révolution culturelle. Il y a de nombreuses
institutions et écoles qui proposent des parcours pour apprendre le Gong Fu
Cha, comme professionnel ou comme amateur de thé. Une vraie maîtrise prévoit un
cursus de deux ans au moins, pour exercer en public et avec toutes sortes de
thés. Toutes les sociétés ont leurs équipes souriantes et performantes, afin de
mettre la dégustation de leurs thés en valeur.
Il y a mêmes des écoles primaires qui mettent le Gong Fu Cha
au programme, comme un exercice patrimoniale demandant discipline et adresse,
mais qui aboutit au partage des tasses.
Le renouveau de cette pratique a généré un nouveau « boom » pour les petites théières,
en terre de Yixing de préférence ! et dans tous les marchés au thé se
trouvent des magasins d’ustensiles, des plateaux à réservoir d’eau de toutes
les tailles, les bouilloires, les récipients à spatules etc.
Parfait pour mettre
en valeur les thés Wulong et les thés Puer, que l’on prépare ainsi avec des
quantités de thé importantes et assez peu d’eau, cette pratique convient aussi
aux thés rouges de qualité.
Pour bien souligner la qualité supérieure de ces thés on
les appelle dés le départ « Gong Fu Hong Cha », en font partie le Qimen
du Anhui, le Dianhong du Yunnan, le Chuanhong du Sichuan, le Yihong du Hubei,
le Ninghong du Jiangxi, et il y en a d’autres.
Donc, un bon thé, un peu de temps libre et tranquille,
quelques accessoires, de la compagnie ou non, l’envie de pratiquer, et à vous
les tasses délicieuses préparée selon l’art du thé traditionnel.
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