Portrait de Nugroho B. Koesnohadi, Chairman ITFA
Toujours souriant et avec un embonpoint confortable cet ingénieur agronome propose
que l’on l’appelle Nug, simplement. Sous sa responsabilité il y a actuellement 99.000 petits
fermiers, qui cultivent 56.000 ha de thé, avec une surface de plantation
moyenne d’environ 0,5 ha.
Mr. Nug dans l'usine coopérative |
Si la moyenne surface est celle d’un bon grand
potager, le règlement prévoit qu’un petit producteur cultive au plus 20 ha à son
compte pour être membre de l'Indonesia Tea Farmer Association (ITFA)
Selon les données statistiques la part des petits cultivateurs
dans la production totale du pays a augmenté de +13% depuis 10 ans, ce qui
montre une bonne dynamique, comparé aux grandes entreprises de l’état, dont la
production a baissé de 39% pendant cette même période.
En 2016 ces petits producteurs de thé dont Mr.Nug a la charge ont
produit 44.000 t de thé , ce qui représente 35% du volume national.
Ils ont donc le vent en poupe et le Tea Board
cherche à les encourager par tous les moyens. Comme dans les autres grands pays
du thé le problème de la rémunération est un souci constant, parce que le coût
de production ne cesse d’augmenter, cela dans un marché global qui est plutôt
excédentaire ce qui déprime les prix.
Par ailleurs d’autres cultures sont plus faciles à gérer avec
nettement moins de besoins en main
d’œuvre et rapportent davantage, comme le palmier à huile !! mais qui
épuise la terre. Le thé par contre reste
une des plantes parmi les plus favorables pour l’entretien de l’environnement
et la consommation de thé continue à augmenter.
Avec une cueillette manuelle et l’entretien des théiers il faut 2
personnes /ha, alors que pour l’huile de palme 1 personne /ha suffit, voilà ce
qui explique.
Casse- tête bien difficile, d’autant qu’il y a une pénurie de main
d’œuvre qui concerne tout le secteur de l’agriculture, dont le revenu moyen est
le plus bas de toutes les catégories en Indonésie.
La confédération des petits producteurs de thé a été créée pour
donner un statut valorisant à ces fermiers, avec des réunions de concertation
et des programmes de formation. Puisque la bonne gestion des petits producteurs figure depuis 3 ans officiellement sur l'ordre du jour de Groupe Intergouvernemental sur le Thé de la FAO, Mr.Nug participe aux travaux au sein de la délégation indonésienne.
Une bonne formule consiste à organiser ces fermiers en coopératives, dont les plus importantes possèdent leurs propres usines, les autres portent leur collecte aux usines des grandes opérateurs privés ou para étatiques.
Une bonne formule consiste à organiser ces fermiers en coopératives, dont les plus importantes possèdent leurs propres usines, les autres portent leur collecte aux usines des grandes opérateurs privés ou para étatiques.
C’est en 2014 que Mr. Nug a entamé la discussion au sujet d’une
mécanisation future de la cueillette, en
explorant la mise au point d’outils performants et pas trop coûteux, donc faciles à gérer et qui traitent au mieux la feuille, sans la casser et sans la blesser.
Cela prendra du temps, mais une telle démarche lui semble
inévitable pour les années à venir.
En visitant une usines de coopérative il est très fier du matériel
installé et fait déguster un de leurs thés verts,
commercialisés sous la marque « Taya » ; il y a aussi un
« green tea latte », un thé vert en poudre(30%) assemblé avec du
sucre et de la poudre de lait, que l’on peut boire chaud ou glacé, des tasses
fort agréables !
" Et si nous pouvions trouver des clients à l’étranger
pour nos thés! cela serait tellement valorisant pour nos
adhérents !" dit Mr.Nug avec un grand sourire interrogateur ? Rien
n’est impossible, puisque déjà ils vendent leurs thés sencha à Unilever Indonesia.
"Nous améliorons nos pratiques d’année en année et nous
allons bientôt nous pencher sur le marketing" conclut Nug tout à
fait optimiste et conscient de l’importance de sa mission.
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