» La Tasse d’Excellence »
Portrait de Susie
Spindler
Américaine à la voix douce , Susie Spindler a été longtemps consultante du CFC –
« Common Fund for Commodities », un organisme intergouvernemental qui
finance des projets de développement pour les agriculteurs des pays du Sud.
Enfin je la rencontre lors de la COTECA
à Hambourg où elle a présenté son organisation sans but lucratif
« ACE »- Alliance for Coffee Excellence.
Susie Spindler avec Heneage Mitchell à la COTECA |
Fondée en 2002 l’ACE fête ses
10 années d’existence et le palmarès est impressionnant.
Accompagnée de sa
coéquipière, Sherri Johns qui est aussi instructrice et juge,Susie me raconte
que l’idée de créer cette structure s’est imposée à elle au fil des années
quand elle voyait que les projets financés se terminaient toujours dans les terres des producteurs, sans jamais
être validés concrètement par le marché.
C’est donc
au moyen d’une compétition
organisée par un règlement rigoureux que l’ACE a proposé aux petits producteurs
de soumettre leurs cafés fins à une dégustation par un jury certifié.
Uniquement les cafés ayant obtenus 85%
des points du protocole passent ensuite au classement par les juges. Le projet démarre en Amérique Latine et gagne
du terrain rapidement ; dans chaque pays producteur les gagnants sont nommés, applaudis,
reçoivent leurs diplômes…..et ensuite tous les lots de cafés ainsi primés sont
vendus aux enchères sur place… « et jusqu’au dernier grain, on
n’arrête pas avant » précise Susie. C’est donc l’aboutissement concret puisque les « chasseurs de cafés fins » du
monde entier achètent, payent et
repartent avec les cafés.
NB : afin de participer un
planteur doit soumettre au moins 1
lot : cela va du minimum de 15sacs de 60kg au maximum de 100 sacs de 60 kg de café vert. Toutefois,
Susie indique que les lots sont plutôt prôche du minimum.
Ce bref résumé pour vous
présenter les éléments de base.
Depuis 2002 il y a eu un long
chemin de parcouru qui a permis d’asseoir la renommée de cette initiative
créative, constructive et innovante et qui remporte un réel succès. Les
activités de l’ »ACE « sont un vrai moteur de motivation pour
améliorer la qualité des cafés des petites structures et les récompensent pour
leurs efforts par les prix très rémunérateurs et la reconnaissance valorisante
de leurs terroirs.
Pour vous donner quelques
éléments chiffrés :
Au cours des mois de juillet
et août 2012 il y a eu 6 compétitions , au Brésil, El Salvador, Nicaragua, Costa
Rica, Guatemala, Honduras et Mexico portant sur 155 lots de cafés fins pour
un volume total de 212 500
kg . Les meilleurs prix obtenus au cours des ventes aux enchères sont allé de
16,50USD/lb à 50,21 USD/lb, avec un revenu total de ces 6 ventes de 3,667
million de USD !!!
Et qui achète ces cafés
« premium » ?
Pour 45% c’étaient les Japonais , l’Europe en a acheté 20%, la Corée du Sud 12%, les USA
10%.
Les prochaines compétitions
cum vente aux enchères auront lieu en octobre prochain : au Burundi, au
Rwanda et puis en Colombie.
Allez explorer sous www.cupofexcellence.org
meilleurs planteurs de thé et leurs prix ,Fujian, 2011 |
petits planteurs au Kenya portant leurs feuilles à l'usine |
Pourquoi parler de café dans la « Nouvelle Presse
du Thé » ? Parce qu’un tel
système de mise en relief et de mise en valeur aurait aussi sa place dans le
marché du thé, où de nombreux pays ont d’importants réseaux de petites
structures de planteurs.
En Chine, la patrie des thés
de terroirs, ces compétitions ont lieu depuis longtemps ; dans toutes les
nombreuses fêtes de thé des nombreuses régions productrices il y a l’incontournable défilé des
producteurs primés qui montrent fièrement leurs plaquettes.
Mais un tel système porterait aussi des fruits
en Afrique, au Vietnam, en Indonésie….et partout ailleurs.
La mise en route demanderait
l’implication de quelques volontaires, un coup de pouce pourrait être demandé à
la FAO, notamment pour la validation des protocoles et de la qualification des
juges.
Une utopie ?? Le
« café » l’a fait et pourrait servir de modèle et d’exemple.
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