Petit aperçu des certifications éthiques et équitables, agricoles et environnementales.
Ensemble avec le café et le cacao le thé fait partie des
produits agricoles destinés en grande partie à l’exportation et nécessitant une très nombreuse main d’œuvre pour la
culture et la récolte.
Ce commerce international a cristallisé au fil des décennies
une série d’enjeux importants qui ont fait émerger plusieurs associations et organismes de
certification. Ces labels de certification ont tous un prix qui se traduit par
une charge à l’origine récupérée et justifiée par une évidente valeur
ajoutée des produits certifiés dans les
rayons des magasins.
La NPT vous présente les principaux labels ci dessous :
**enjeu n° 1 :
la juste rémunération : on estime que dans la production du thé il y a
des dizaines de millions de petites structures familiales sans accès
direct au marché. Leur regroupement au
sein de coopératives est une étape
primordiale pour ouvrir la possibilité de partenariats de négociations :
obtenir des prix garantis contre des engagements sur qualités et volumes tout
en respectant une éthique social pour les travailleurs agricoles.Le pionnier dans ce domaine est l' organisme « Fair
Trade Labelling Organisation « , FLO Cert , qui regroupe une vingtaine de
structures nationales dont l'association « Max
Havelaar », en France.
L’objectif principal de FLO et de ses membres est de garantir une rémunération de
base équitable et contractuelle au sein de partenariats commerciaux durables. Cette certification de commerce équitable
vient de fêter ses 20 ans.
**enjeu n°2 : la
qualité « bio » des produits: cette question concerne aussi bien les vergers et les champs
de blé du Nord que les thés et les cafés du Sud. Il y a dans ce domaine une
réglementation Européenne, qui
concerne tous les végétaux et qui fixe
les taux résiduels maximales – MRLs- en produits phytosanita ires,
nom « noble » des pesticides.
Il y a des
réglementations du même gabarit aux USA et au Japon et des travaux d’harmonisation sont en cours.
Pour le thé c’est là un véritable « casse tête »,
car les niveaux des MRLs autorisés sont tellement bas que de nombreux thés ne
peuvent plus être exportés vers l’Europe.
Ainsi la production « bio » qui exige l’absence de traitements et d’engrais chimiques selon le règlement
Européen n°834/2007 a pris son essor : plus des 2/3 des
jardins de Darjeeling sont actuellement certifiés « bio » et même la
Chine s’y met dans les provinces à
l’environnement préservé. La « certification bio » passe par des
instances agrées par les gouvernements et se traduit depuis 2010 par le logo de la
« feuille ».
**enjeu n° 3 :
la préservation de l’environnement : augmenter les plantations entraine
souvent un défrichage, voire une déforestation, par ailleurs toute mono culture impacte la qualité du sol et aussi la végétation locale naturelle. Une importante initiative pour la préservation de
la nature a émergé en 1986 avec la
création de l’ONG « Rainforest Alliance » qui nomme le thé parmi ses
produits phare, suite à l’adhésion d’Unilever en 2009.
Son concept de développement durable est basé sur 3
piliers : la protection de l’environnement par une gestion visant le
maintien des ressources et une ré-forestation active, l’équité sociale pour les populations
agricoles locales, la viabilité économique des projets certifiés. Voir aussi
l’article 1 du numéro 30 de la NPT.
**enjeu n°4 :
l’accès direct au marché : quand il s’agit de petits producteurs très profilés et
qui ne sont pas en situation d’adhérer à une coopérative il n’y a que leur propre initiative
et leur dynamisme qui peut les aider à accéder au marché. Comme cela n’est pas
vraiment facile, voir faisable en pratique, des démarches ont été entreprises depuis quelques années visant à désenclaver de telles structures
pour les encourager à maintenir l’excellence de leur production. Il y a là une nouvelle petite ONG « International Women
in Coffee Association »-« IWCA »- fondée en 2009 et puis le label crée en 2007 » Trust Organic Small Farmers »qui veut soutenir les petits
producteurs de thés qui travaillent en « bio »
et en gestion équitable. L'objectif étant de leur assurer des débouchées "en direct" afin qu’ils soient ainsi mieux rémunères, sans laisser des
marges aux intermédiaires. »Les Jardins de Gaïa » ont activement
participé à la mise au point de ce nouveau label.
En conclusion il faut
savoir que ces labels veulent tous apporter une garantie des bonnes pratiques
dans le domaine social, économique et environnemental et qu’il est normal et juste que le prix final des produits certifiés est un peu plus élevé.
PS :Il y encore d’autres « labels » plus pointus ,
comme « Demeter », « Colibris » ou « Naturland »
que la NPT évoquera dans un prochain
numéro.
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