Quand on récolte les
thés primeurs au printemps tout le contenu des paniers est précieux, d’abord bien sur les
feuilles mais aussi leur tiges, les
branchettes et les brindilles.
bourgeon, feuilles tiges,** |
Lors des dernières
étapes de la fabrication on procède au tri et sépare les feuilles, les tiges,
branchettes et brindilles et puis les
poussières. Les tiges, brindilles et branchettes de ces récoltes, bien qu’en
quelque sorte des résidus, ont toujours été consommées en infusions par les
fermiers eux même, qui les trouvaient bien trop bons pour les éliminer comme déchets; certains les ont
aussi commercialisés à moindre prix.
Cette image d’une "tasse des pauvres" a beaucoup changé depuis
une cinquantaine d’années.
la 4e infusion d'un karigane excellent |
En effet le tri, jadis effectué manuellement par des
fermières spécialisées et aux mains
habiles, les Cha Yori San, était alors très minutieux et les kuki cha ne contenaient que très peu de feuilles. Depuis
les années 1960 le tri est fait mécaniquement, par des équipements
sophistiqués, qui sélectionnent les
tiges suite à leur plus grande teneur en humidité et suite à leur couleur bien
plus pale que le vert des feuilles. Des connaisseurs d’un certain âge
constatent, que les machines laissent plus de feuilles,et se réjouissent que les kuki cha donnent maintenant des tasses plus savoureuses qu'auparant !
Lorsqu’il s’agit
de récoltes
**de sencha
supérieurs,
**de gyokuro – des
thés ombragés pendant 3 semaines avant la récolte, pour rendre les feuilles
plus fines et les enrichir en chlorophylle et
du tencha |
**de tencha- des
feuilles de gyokuro, traitées à plat et ensuite dénervées pour ne garder que
des petits rectangles de chair, qui seront broyées pour faire du matcha,
ces tiges, brindilles et veines sont d’une
très grande finesse et on les appelle karigane.
Notons que ces tiges, brindilles et veines ne représentent qu’entre 5% et 10% du poids, c’est donc une production résiduelle rare et recherchée, pas toujours facile à trouver.
Notons que ces tiges, brindilles et veines ne représentent qu’entre 5% et 10% du poids, c’est donc une production résiduelle rare et recherchée, pas toujours facile à trouver.
Par ailleurs leur teneur en théanine élevée et leur teneur
en caféine faible rend les kuki cha et les karigane intéressants sur le plan
diététique. Leurs tasses sont recommandées pour les enfants et pour les régimes
macrobiotiques. Au Japon on dit aussi que les tiges contiennent plus de
vitamine C et d’oligoéléments que les feuilles.
kukicha proposé en sachets pyramide*** |
Le rapport qualité prix est toujours aussi excellent,
et de nombreux amateurs finissent par
préférer les tiges aux feuilles, tellement les tasses sont délicieuses et bien
plus économiques.
Les recommandations sont précises: prendre
1g pour 50ml, ou alors 4g pour une petite théière de 200ml, une eau de
bonne qualité, à température entre80° et 85°, et infuser rapidement ;
La tasse est d’un beau vert pale, avec quelques opacités
dues aux brisures.
Avec des karigane vous pouvez faire des infusions multiples, quatre et plus, les
saveurs sont veloutées, subtilement iodées et suavement sucrées, grâce à la forte teneur
en théanine ; longue en bouche ce "thé de tiges" dégage des arômes typiques et agréables ; il flatte à la fois le palais et vos sens de l’olfaction.
Ce concept traditionnel unique dans le monde du thé apporte une belle expérience
sensorielle avec une tasse bourrée de bienfaits pour la santé, à écouter les
experts japonais.
** crédit photo: Green Tea Guide
*** crédit photo: Adagio Teas
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