La NPT a déjà évoqué ce sujet à plusieurs reprises. Nous en
reparlons ici, d'une part parce que c’est à nouveau le printemps qui arrive. D'autre part pour vous signaler que le calendrier
agricole chinois traditionnel, qui découpe l’année en 24 tranches selon le mouvement
apparent du soleil et les cycles de la lune vient d’être ajouté au Patrimoine
Immatériel de l’Humanité par l'UNESCO.
Cette décision a été prise le 30 novembre 2016, à Addis
Abeba, en Ethiopie, lors de la 11e réunion annuelle du Comité
intergouvernemental pour la sauvegarde du patrimoine immatériel culturel. A
noter que cette approbation porte à 31 le nombre d’éléments chinois sur cette
liste.
Le lexique de ces 24 termes du calendrier luni-solaire
chinois peut être consulté sur
Cet agencement de l’année agricole, qui va des semailles aux
récoltes et comprend bien sur aussi tous les travaux des champs remonte à des
annales très anciennes, dont les documents historiques subsistants du " Lyushi Chunqiu"-" le Livre du printemps et de l’automne
de Maître Lyu", qui a été compilé vers l’an 239 avant notre ère. C’est sur cette
base que le premier calendrier officiel chinois a été établi en l’an 104 avant
notre ère, et les 24 étapes luni solaires sont restées inchangées depuis, ce
qui semble bien démontrer leur pertinence.
les provinces théicoles |
Tenant compte de l’étendue immense de la Chine, qui va des
zones de climat tropicale vers des zones de climat tempéré, les rituels, sacrifices,
fêtes et festivités qui ponctuent ces différentes périodes varient selon les
régions, les cultures et aussi les
groupes ethniques.
arrivée pour célébrer gu yu dans le yunnan |
Aujourd’hui les agriculteurs chinois se fient certainement
d’avantage aux prévisions météo, qui sont établies en fonction de données scientifiques ;
toutefois les 24 périodes agraires traditionnelles font encore partie du
quotidien des campagnes et des villages.
En ce qui concerne le
thé, un de grands joyaux de l’agriculture chinoise, certaines périodes sont
absolument capitales pour la valorisation des cueillettes et restent des
références incontournables, rattachant ainsi le thé de manière étroite à ce
calendrier agraire millénaire.
Après le " début du printemps-li chun-" , ce sera "l’eau
de pluie- yu shu"- et puis "l’éveil des insectes –jing zhe"- et puis "l’équinoxe du printemps – chun fen"-
Puis on arrive à la "clarté lumineuse –qing ming", qui tombe vers le début avril, et qui voit
arriver les toutes premières cueillettes
de petits bourgeons qui débutent vers début /mi mars.
D’une qualité inégalée
cette première récolte du printemps, qui voit l’éveil des théiers après la
dormance de l’hiver, est la plus recherchée et la plus appréciée. D’un volume
variable, en fonction des températures et des pluies, ces petits lots sont
vendus aux enchères et peuvent atteindre des prix vertigineux !!
Les deux quinzaines suivantes, nommées "pluie des céréales – gu yu "et puis celle qui suit,nommée " l’arrivée de l’été- li xia" permettent encore des récoltes
de qualité pour les thés verts d’origine notamment.
Beaucoup de jardins vont arrêter la cueillette après,
donc vers la mi mai ; on va commencer à tailler les arbustes, et les
feuilles collectées après ne seront plus vendues sous l’appellation du terroir.
Cette saisonnalité toute chinoise des récoltes du thé est relayée de manière similaire en Corée du Sud et au Japon, où le thé a été apporté par les moines bouddhiste il y a plus de mille ans déjà.
Dans l'univers des cultures commerciales du thé , implantées par les Britanniques et aussi les Hollandais il y a environ 150 ans, on trouve aussi un référentiel des périodes de récolte, comme pour les thés orthodoxes de l’Inde, du Darjeeling notamment ; là aussi les récoltes du printemps, qui suivent le repos végétale sont les plus recherchées, on les appelle "First Flush"., suivies par les monsoon, summer, et autumn flushes. D’autres critères interviennent dans d’autres régions comme au Sri Lanka, où les périodes de mousson, avec les pluies abondantes, le ciel tourmenté et les vents qui soufflent fort animent les arbustes et donnent vigueur et saveur aux bourgeons.
Dans l'univers des cultures commerciales du thé , implantées par les Britanniques et aussi les Hollandais il y a environ 150 ans, on trouve aussi un référentiel des périodes de récolte, comme pour les thés orthodoxes de l’Inde, du Darjeeling notamment ; là aussi les récoltes du printemps, qui suivent le repos végétale sont les plus recherchées, on les appelle "First Flush"., suivies par les monsoon, summer, et autumn flushes. D’autres critères interviennent dans d’autres régions comme au Sri Lanka, où les périodes de mousson, avec les pluies abondantes, le ciel tourmenté et les vents qui soufflent fort animent les arbustes et donnent vigueur et saveur aux bourgeons.
En Afrique de l’Est, où les cueillettes s’échelonnent sur
toute la durée de l’année ce seront aussi les pluies qui vont apporter une
nouvelle vigueur aux feuilles, qui seront plus charnues et plus savoureuses après la saison des pluies.
Les frimas de l’hiver peuvent aussi apporter un défi aux
théiers de certaines régions, qui produiront des saveurs exceptionnels en réponse à ce stress des basses températures. Ces petites récoltes, comme le Winter Wulongs des
montagnes au cœur de Taiwan et les
Nilgiri Frost Teas du Sud de l’Inde sont très prisées et parfois il faut être sur une liste d'attente pour en obtenir quelques kilos.
Le calendrier des cultures est donc bien un élément clé pour
la qualité des feuilles et les saveurs des tasses !!
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