Boisson originaire de Chine et
aux traditions millénaires cette exposition sur le thé a bien sa place au Musée
des Arts Asiatiques.
C’est d’abord la cueillette
des thés sauvages dans les hautes vallées du Yunnan et du Sichuan qui est
consommée par les minorités locales ; très rapidement ces thés sauvages et artisanaux
font l’objet d’un commerce frontalier avec les Tibétains, qui en sont si
friands qu'ils donnent des chevaux en échange. Par la suite la culture des
théiers s’installent en plaine et c’est sous la dynastie des T’ang (618- 907)
qu’il est introduit à la cour. Peu après LU Yu en fait l’objet central du célèbre ouvrage « Cha Jing »,
« Le Classique du Thé », établissant
un riche rituel autour du thé et de sa consommation, qui fait encore
autorité de nos jours.
Toujours sous les T’ang le
Bouddhisme devient religion d’Etat et intègre le thé et son cérémonial dans son
fonctionnement ; même les lettrés finissent par opter pour la spiritualité
du thé et contre l’ivresse du vin.
Ce sont les moines
bouddhistes qui emportent le thé vers le Japon et la Corée dès le 8e
siècle de notre ère, bien que cette pratique reste longtemps attachée aux
monastères.
Partout où le thé arrive il
devient une sorte de boisson culte et génère des développements artistiques
importants dans le domaine des grès et puis de la porcelaine et aussi de l’orfèvrerie et de la dinanderie.
L’exposition nous montre
comment l' évolution des modes de consommation influence les arts ancillaires, des bols
aux théières et tasses.
Pour souligner le raffinement
gustatif des divers thés de Chine, on les classe généralement en 6
familles : thés verts, rouges, wulong, sombres , blancs et jaunes, tous
pouvant de plus être aromatisés aux fleurs de jasmin , de rose ,
d’orchidées …un petit film charmant montre le travail d’évaluation
sensorielle du célèbre « nez du thé » Tseng Yu Hui, fondatrice de la « Maison de Trois
Thés ».
Lorsque le thé arrive en Europe au XVI e siècle il a déjà
une histoire plus de millénaire, mais sa carrière se poursuit dans le
raffinement, que cela soit en Europe, en Russie, au Moyen Orient.
L’exposition montre toutes
ces étapes au fil des objets choisis avec érudition et provenant en majeure
partie des collections propres de Guimet.
Quelle superbe ouverture sur
les richesses des grès, porcelaines et émaux que le goût du thé a suscité en
stimulant l’imagination des artisans créateurs.
Un très intéressant programme
de films, conférences et spectacles accompagne l’exposition ; ce cycle
« Saveurs du thé, saveurs d’Asie » se déroule du 5 novembre 2012 au
30 janvier 2013.
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