Située dans le district de Lancang, préfecture de Puer,en bordure du district de
Menghai, préfecture de Xishuangbanna, cette ancienne forêt de théiers a une histoire qui remonte à loin. Les
experts chinois pensent que les ancêtres de la minorité des Boulang ont produit
du thé ici depuis plus de 1 300 ans.
Nous avons pu nous arrêter dans un petit village
traditionnel, au milieu de la zone forestière, que traverse une piste non
bitumée ; les maisons qui bordent la piste sont en bois, les ateliers au
rez de chaussée, les pièces à vivre à l’étage ; chaque maison a son aire
de séchage, généralement clôturée et
puis ses woks, généralement intégrés dans l’habitation.
Jingmai , en rouge, en bas, au milieu |
Il y avait peu de monde, mais dans une maison un petit
garçon, sa mère et sa grand’mère, qui s’affairaient dans l’atelier. Deux woks avec les braises
arrivant par l’extérieur, deux rouleurs mécaniques, une immense balance pour
gros sacs de plusieurs kilos et puis deux sacs ouverts plein de thé.
« C’est à vendre ?? » , mais oui ! le premier sac contient
du « chun cha » un puer de printemps à environ 500€ la livre, le
deuxième du « xia cha » un puer de l’été 2012, à environ 45€ la
livre.
voilà le thé |
Sans pouvoir bien regarder et sans dégustation possible, la
décision s’est portée sur le xia cha, qui sentait presque aussi bon que l’autre.
Quel temps passé à peser les 3
livres achetés sur une petite balance manuelle, pas
évident non plus de remplir rapidement les grands sachets en plastic avec ce
thé à très grandes feuilles, qui prennent un volume surprenant ; chacun
est donc reparti avec 3 sachets bien remplis, un vrai trésor arraché aux 30
minutes, temps imparti pour cette halte. En sortant nous avons aperçu une
petite pièce sombre, à l’écart ,où reposaient les feuilles fraîches cueillies
de ce matin.
l'atelier |
Le bois de chauffage est ramassé dans la forêt, les clôtures
des aires de séchage aussi, seulement les murs à wok semblent être en ciment ou
béton. Ce n’est donc pas un village musée, mais un village vivant, où les
fermiers font du thé à la manière ancestrale en cueillant sur les arbres
millénaires de cette colline.
Devant certaines maisons de grosses voitures neuves, peut
être des acheteurs ?!
La minorité des Boulang , avec leurs tenues bleues et leurs
turbans noirs pratiquent le bouddhisme ; habitant cette forêt de Jingmai
depuis très longtemps ils y vénèrent un arbre ancêtre , dont nous avons pu voir
la photo. Les théiers locaux sont de la variété arbustive et semblent porter de
très gros fruits, qui pourvoient à une
régénération progressive ; nous avons pu voir pleins de jeunes
arbustes issus de germinations spontanées pas loin de là.
Enfin de retour à Paris voilà la tasse préparée : très
pale et très aromatique, les notes typiques et savoureuses d’un puer vert et
jeune, avec une légère note de fumée ; trois infusions de qualité ont à
peine altérée la saveur.
regardez la taille des feuilles |
Un vrai plaisir et un exquis souvenir de voyage dans cette région qui fait partie des"26 berceaux" du thé.
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