Jadis la date butoir pour les cueillettes du printemps était
le quatre-vingt dix-huitième jour,
88e, le huit étant le chiffre porte bonheur par
excellence !!Cette date tombe sur le 2 mai, plus ou moins, donc 88 jours
après le début du printemps qui a lieu en février au Japon.
Aujourd’hui on tient plutôt compte de la situation
géographique des régions de production, et du sud au nord cette première
cueillette s’échelonne
**de fin mars dans l’île de Kyushu, avec les thés de Kagoshima et de Fukuoka/Yame
**à fin avril voir début mai pour les thés de Uji et
Shizuoka
**à mi mai pour les thés les plus au nord, à Saitama.
les régions de thé |
Ces thés sont alors appelés soit « shin
cha » : thés nouveaux, soit » ichiban cha « : thés de la
première récolte.
Savoureux et d’une grand fraîcheur ces thés font l’objet
d’une importante promotion commerciale et représentent environ 50% du
volume de la production annuelle.
Cela est très bien expliqué dans le "Guide des Thés du Japon"
En plaine cette cueillette est généralement mécanisée, à
cause d’un manque de main d’œuvre , alors que dans les régions de montagne des régions théières traditionnelles,
notamment Uji et Shizuoka on continue la cueillette manuelle. Celle-ci est
souvent limitée à la courte saison de renouveau végétatif uniquement; cette période
peut durer entre 6 et 8 semaines à Uji ,
elle est de 2 mois maximum à Shizuoka.
la plantation de Tobetto |
Selon les informations données par Yasu Kakegawa la
tradition prévoyait jadis de laisser se reposer les thés primeurs pendant
quelques semaines, pour les stabiliser et permettre un complet épanouissement
de leurs saveurs et de leurs notes umami, on ne commençait à les déguster qu’en
début juillet.
Ces thés fins, qui ne sont récoltés qu’une seule fois par
an, pendant le printemps, se conservent parfaitement dans des jarres en grès,
dans l’air frais des altitudes, et parfois même on les conserve pendant
plusieurs années.
Ainsi Yasu propose un grand thé de Shizuoka, préparé par un
maître renommé, cueilli dans une plantation en montagne, entourée de la flore
sauvage , à 800m d’altitude au printemps 2002 ; ce thé a donc été
conservé intentionnellement pendant 10 ans pour affiner ses saveurs et
renforcer l’intensité et le raffinement de ses notes umami, une tasse vraiment
sublime.
Yasu a ainsi rentré toute une série de thés très
intéressants lors de son voyage au Japon en mai passé ; dans son comptoir de thé ,à coté du Centre Pompidou, il continue à
proposer des thés de terroirs, disponibles en
petites quantités d'une vingtaine de kilos, et d’une totale
authenticité, en provenance de jardins individuels, et donc des thés qui ne
sont pas des assemblages. Offrant des saveurs exceptionnelles, voir uniques ces
thés jouissent par la même d’une traçabilité d’une totale transparence, de
l’arbuste à la tasse.
sofu printemps 2013 |
Fidèle à cette démarche novatrice dans le domaine du thé
japonais, qu’il a adoptée suite aux années passées comme conseiller de grands crûs de vins, Yasu propose des thés rares , issus de cultivars récents de qualité, comme le
Koshun ou le Sofu, qui permettent des infusions multiples. Les producteurs de
ces thés sont généralement dans le métier depuis plusieurs générations et ont
une telle réputation qu’ils peuvent vivre de leurs thés cultivés parfois sur 2,5 ha seulement.
Quand on compare avec un grand vin il est permis de penser, que
ces thés ne sont pas chers, même à environ 50€ les 50gr.
C’est cet esprit de
raffinement exquis qui donnera envie aux amateurs de thé de les acquérir, puis qu’ils permettront de s’en délecter pendant de nombreuses sessions de dégustation
partagée.
un thé primeur millésimé de 2002, incroyable! |
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