Depuis juin 2012 - et le
rapport du N° 25 de la NPT - les thés du Rwanda se sont trouvés sous les
projecteurs, puisque la" 2e Africa Tea Convention and Exhibition" a été accueillie à Kigali en août 2013.
Réunissant plus de 350 délégués, venant de 32 pays, et 29 exposants, le récent
développement de l’agriculture de Rwanda, pays hôte, y a été commenté en
détail.
Avec son gouvernement stable
sous la présidence de Paul Kagame, élu avec une majorité massive en 2003 et ré
élu en 2010, le pays poursuit une croissance exemplaire. Les exportations de
thé, de café et de minerais sont des éléments clés, ensemble avec le tourisme,
qui bénéficie de la sécurité exceptionnelle qui règne au Rwanda pour mettre en
valeur les beaux paysages du Parc des Volcans et les gorilles de montagne,
espèce rare et remarquable.
les régions du thé |
Installées sur une surface d’environ 15 000 ha les
plantations de thé appartiennent pour une petite moitié aux « blocs
industriels » et pour une grande moitié aux petits fermiers, regroupés en
coopératives. 12 usines de thé,
toutes privatisées depuis 2004, exploitent leurs propres champs de thé et
transforment également les cueillettes des 19 coopératives et de leurs plus de
42 000 membres.
Ces 12 usines opérationnelles sont : Nyabihu,
Rubaya et Kitabi,Pfunda, Mata, Gisakura, Gisovu, Sorwathé, Mulindi, Shagasha,
Nshili-Kivu et puis Karongi.
Il y a 4 nouvelles usines en
cours de construction :Rutsiro,Mushubi, Muganza-Kivu et Gatare.
Plus de
72% des thés sont cultivés à une altitude supérieure à 1 800m, ce qui
explique leur réputation de grande qualité, établie de longue date ! En
2012 le Rwanda a produit 22 600t de thé générant un revenu d’exportation de
65,7 million de $..
Hélas en 2013 la production a
souffert de plusieurs mois de sécheresse, d’où un manque à gagner important,
que le retour des pluies en septembre passé n’a pas pu effacer. Le gouvernement
a donc décidé de distribuer 13 millions des plants de théier aux fermiers afin de favoriser une bonne croissance des
récoltes dans les années à venir. L’objectif
annoncé par les instances gouvernementales est de doubler la production pour
atteindre 42 000t en 2017 !
Depuis que la Chine permet à
nouveau l’accès à l’immense variété de
ses thés un vent nouveau a commencé à souffler incitant les autre pays
producteurs d’aller vers des nouveaux thés, de sortir de la production
« de volume » et de profiler leurs meilleurs qualités comme des thés
d’origine et thés de marque. L’Afrique n’est pas en reste et plusieurs sociétés
du Rwanda se sont investies dans cette direction.
des thés verts de marque |
La première compétition des
thés africains, en juin 2011,
a ainsi primé les thés de Gisovu et les thés de Kitabi,
la deuxième compétition a primé des thés de Sorwathé et de Kitabi. Pour le
moment une seule des usines dispose de l’équipement pour faire des thés en
feuilles/thés orthodoxes : c’est Sorwathé, la première usine privée,
installée sur les hauts plateaux du district de Rulindi depuis 25 ans. De son
coté Rwanda Mountain Tea s’est lancée dans la fabrication de thé vert et Gisovu a mis sur le marché eu superbe thé
noir CTC, sous la marque « Silverback », le nom donné aux gorilles de
montagne.
Cela bouge fort et certains thés fins d’origine du
Rwanda sont maintenant disponibles en France, en Allemagne, en Belgique.
un thé noir, de marque |
Notons que les cafés fins du
Rwanda jouissent déjà d’une bonne notoriété depuis plusieurs années, grâce aux
concours réguliers organisés par ACE- Association of Coffee Excellence dans de
nombreux pays producteurs de café.
Cette visibilité demande non
seulement un suivi dans l’excellence de la
qualité mais aussi un investissement dans le marketing et la
communication. Bénéficiant du fait que les plantations de thé sont beaucoup plus récentes que celles de
l’Asie et en majorité en altitude, il est évident que les champs ont moins
recours aux pesticides, puisqu’il n’y a que peu de ravageurs. S’y ajoute un
autre atout majeur : la
certification de « Rainforest Alliance », qui oblige à un retour
à la nature et au respect de l’environnement par le recyclage complet des eaux et tous les autres matériaux après
utilisation. On ne jette plus rien, on composte et on recycle, avec une
ingéniosité joyeuse ! Tout le monde y retrouve son compte : les
oiseaux se réinstallent en bordure des champs, parce que les grenouilles
prospèrent à nouveaux dans les ruisseaux propres, les copeaux de bois sont
compactés pour faire des habitations dans les villages, toutes sortes de fleurs
pompent les eaux usés.
chaudière au bois à l'usine de thé |
Chaque usine possède une
surface boisée importante, plantée d’Eucalyptus principalement, un bois qui se
renouvelle rapidement et qui aliment les chaudières des usines, pas de fumée de
charbon nulle part !
Une deuxième étape vient d’être franchie :
certains producteurs sont maintenant certifiés « bio » pour une
partie de leurs plantations de thé !
A lire dans l’article 4.
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