Appréciés pour la qualité de
leur tasse les thés du Rwanda continuent à sortir du lot. Cultivés pour plus de
70% en altitude, ces thés passaient déjà pour les meilleurs à la Bourse du Thé
de Londres dans les années 1980.
Beaucoup de progrès depuis, de nouveaux cultivars, de nouvelles usines et une industrie complètement privatisée depuis 2004.
Beaucoup de progrès depuis, de nouveaux cultivars, de nouvelles usines et une industrie complètement privatisée depuis 2004.
La première structure privée
a été l’usine de Sorwathé – Société Rwandaise du Thé- construite sur les hauts
plateaux du nord dans la province de Rulindo. Financée par la société
américaine Tea Importers ,à la quelle le gouvernement avait fait appel dans le contexte d'une ancienne amitié née autour de ces thés, elle ouvre ses portes en 1977.
la collecte |
Notons aussi qu'aujourd’hui le Rwanda
exploite 18 cultivars; en fonction de l’exposition de ses terres chaque usine
va gérer 4 à 5 des cultivars les plus adaptés. Ces cultivars ont été en grande
partie développés par l’Institut de Recherche sur le Thé du Malawi, dont le SFS
204, qui a été mis sur le marché en 1980. Supportant bien la sécheresse et donnant une tasse robuste et très cuivrée ce SFS 204 a remporté beaucoup de
succès au Rwanda.
Retour à l'usine de Sorwathé, qui transforme la cueillette en provenance de ses propres 260 ha de cultures et des 940 ha des villageois voisins. Ces 1 200 ha de thés
s’étendent dans une plaine à plus de
1 800m d’altitude, anciennement un immense marécage qui avait été asséché
avec des fonds de l’Union Européenne dans le cadre d’une aide au développement. Situés ainsi de chaque coté d’une colline
les deux anciens marécages se nomment Cyohoha et Rukeri, alors que
l’agglomération la plus proche se nomme Kinihira. Les cueilleurs habitent
en partie dans leurs propres villages aux alentours et en partie dans le
village qui s'est progressivement installé en face de l’usine. Les terres de cette haute vallée et des collines autour sont partagées
entre
** les plantations de thé,
** les bois cultivés pour
fournir du bois à bruler – Sorwathé en possède 500ha de forêts d’eucalyptus
pour ses 260 ha
de thé – et les villageois au moins autant pour fabriquer le charbon de bois
pour leurs cuisines et pour vendre au marché
**les cultures vivrières pour
nourrir les familles et leurs bétails.
le compostage bio |
On mange fort bien ici, il y a fruits et légumes en abondance, dont l’ibinyomoro,
traduction : la prune du Rwanda, un fruit indigène délicieux.
Toutes les plantations du Rwanda sont certifiées
Rainforest Alliance et Commerce Equitable, mais seule Sorwathé s’est lancée depuis
peu dans le thé bio. Comme
l’agriculture biologique interdit le recours aux molécules chimiques servant
d’engrais et de traitement phytosanitaire, les parcelles de thé bio de Sorwathé
ont leur propres installations de compostage bio et de fabrication de purin de
tournesol. Cela sent fort mauvais, pire que notre purin d’ortie mais
l’efficacité est totale.
Les thés bio sont collectés
dans des caissettes jaunes et transportés dans la nouvelle annexe de l’usine, où
est installé l’équipement pour la fabrication des thés en feuilles ou
orthodoxes. A ce jour Sorwathé est la seule a en posséder, toutes les autres fabriquent des
thés CTC, hachés en particules et destinés principalement aux sachets.
la pépinière bio |
A coté
de ces parcelles bio se trouve la pépinière des boutures bio, qui contient
actuellement 15 000 plantules ; la pépinière des thés standards se
trouve à l’autre bout des 260ha et contient 30 000 plantules.
Avec ce lancement de thés
bios Sorwathé a franchi un nouveau pas vers une valeur ajoutée supplémentaire,
ce qui est formellement encouragé et apprécié par le gouvernement.
Ces beaux thés bio délicats et riches en bourgeons
dorés sont maintenant sur le marché en Allemagne et aussi en France.
A découvrir absolument pour
une prochaine dégustation !
le résultat de ces efforts! |
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