Cette île, séparée de la
Chine continentale par le détroit de Formose, se trouve juste en face de la
province du Fujian, patrie des thés wulong.
NB : Wu Long veut dire
« dragon noir », la NPT utilise l’orthographe pinyin, qui est la translittération officielle des caractères
chinois.
Taiwan prolonge donc d’une
certaine manière cette terre propice au thé avec un climat qui est encore plus doux. Les plantations s’étendent sur environ 14 000 ha . Il y a du
thé des plaines côtières aux flancs des
collines et puis jusquà certaines cimes de la chaîne centrale de
montagnes qui courent du nord au sud de l’île.
pour vous orienter un peu |
Et quels thés ! Les
graines, boutures et plants apportés du Fujian par des agriculteurs migrant
vers l’île au fil des 3 siècles passés s’y sont bien acclimatés et ont fort
bien prospéré. Sous l’occupation japonaise ( 1895 à 1945) les cultures des thés
wulong ont été étendues encore. En 1903 les Japonais ont crée un "Institut de
Recherche pour le Thé "afin d’améliorer la matériel botanique existant pour
augmenter les rendements et pour raffiner les tasses déjà de qualité
supérieure. Ces travaux de croisements sélectifs effectués par des ingénieurs
botanistes, agronomes et autres sont très longs. Il faut compter en moyenne 25
ans pour qu’un nouveau cultivar puisse être officiellement enregistré et arrive enfin au stade de la commercialisation
auprès des agriculteurs planteurs de thé.
profil des altitudes |
Au cours de cette centaine
d’années passées de nombreux cultivars ont été développés, dont une petite
dizaine remporte toutes les médailles et produit des tasses de grande
réputation recherchées par les amateurs de thé du monde entier.
Voilà une petite introduction
des wulongs les plus célèbres :
**le Wenshan Baozhong : cultivé dans la région de Wenshan, c’est un wulong très vert, oxydé
entre 5% et 15%, aux feuilles longues et torsadées, comme celles de thés des
rochers du Wuyi Shan ; généralement manufacturé à partir du cultivar Qing
Xin, à la croissance lente et au feuillage dense et fortement veiné ;
recherché pour ses arômes floraux rafraîchissants il a une bonne longueur en
bouche et parfois des notes finales crémeuses.
**le Dong Ding :
cultivé dans les environs de Lugu c’est le premier wulong de Taiwan qui a été
roulé en billes ; avec une oxydation entre 20% et 25% sa tasse
florale est agrémentée de notes
fruitées, avec une texture robuste et une bonne longueur en bouche ;
cultivar :Qing Xin ;
**le Bai Hao ou Beauté Orientale :
beauté orientale |
cultivé dans le nord de l’Ile c’est le plus
oxydé des wulong taiwanais avec 50% à 60% ; cueilli en principe une seule
fois par an, en début d’été c’est un thé très cher ; la tasse à liqueur
foncée possède des note suaves uniques au miel et aux pêches mûres. On dit que
ces saveurs proviennent de la morsure d’un insecte qui provoque une réaction
chimique dans les composants de la feuille. NB : Bai Hao se traduit par
pointes blanches, un aspect caractéristique de ce wulong très recherché.
Cultivar : Qing Xin principalement, aussi du Jin Xuan.
**le Jin Xuan ou #12, ou "milky
wulong " ou " nai xiang " : est cueilli sur le cultivar de même nom, qui signifie
« lys d’or » et a été crée dans les années 1980. Remportant un succès
immédiat pour ses notes crémeuses et briochées inhabituelles et exquises ce thé est oxydé
entre 15% et 20%. Ce cultivar au rendement élevé est de plus résistant aux
maladies ; implanté dans la plupart
des régions il est le numéro 2 en
volume.
milky wulong |
**les wulong de haute montagne ou gao shan wulong : nommés
ainsi parce que cultivés à partir de 1000m d’altitude et jusqu’à plus de
2 000m, dans 4 zones montagneuses, qui sont Alishan (Jiayi), Shanlinxi
(Nantou), Lishan (Taichung), et Dayuling (Hualian), ces thés sont faiblement
oxydés. Les cultivars utilisés, Qing Xin et Jin Xuan s’adaptent au climat des
cimes, leurs feuilles s’épaississent et contiennent moins de tannins.
gao shan d'hiver ** |
Célèbres
pour leur récoltes d’hiver, ces thés donnent des tasses aux notes intenses
florales et fruitées et sans aucune astringence. A noter que ces récoltes
d’exception sont toute petite, difficile à obtenir quelques kilos, même au prix
fort. Ces cueillettes se caractérisent par le fait que l’on prend tout le haut
de la branche, bourgeon deux feuilles et la tige, qui génère une partie de la
saveur.
NB/Il y en a d’autres, comme
le Taiwan Tie Guan Yin et le Taiwan Foshou et aussi les Si Qi Chun et Cuiyu, que la NPT
évoquera dans un prochain numéro.
**photo: tea trekker
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