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Le Numéro 47 du 30 Septembre 2014 : Le Sommaire



Article 1 : Les "Statistiques Mondiales du Thé" sont sorties.


Article 2 : "Mariage Frères" fête ses 160 ans
                 Entretien avec son Président, Kitti Cha Sangmanee.


Article 3 : Le premier " World Tea Forum Korea", Seoul, Septembre 2014.


Article 4 : Thés verts et noirs de Corée, dégustés  sur place et en France.


Article 5 : La feuille de lotus en tisane.



Article 6 : "Grains et Feuilles" le nouveau magazine dédié au café et au thé.

N°47 Art.1 Les "Statistiques Mondiales du Thé " 2014.

Comme à chaque rentrée l’" International Tea Committee", ITC, installé à Londres, a envoyé la nouvelle édition de son livre vert aux adhérents, annonceurs et autres abonnés.
http://www.inttea.com
Norman Kelly, élu Honorary Chairman en mai 2013, signe la page d’accueil en annonçant les nouveaux  membres arrivés depuis l’édition passée : La Tea Research Foundation du Kenya, la Korea Black Tea Association, les sociétés : National Brokers du Bangla Desh,  Wissotzky Tea d’ Israel, Miad Group of Companies d’Iran et Australian Teamasters Pty.Ltd.
le "Livre Vert"

Il rappelle aussi les voyages d’études effectués par Manuja Peiris, le Chief Executive Officer de l’ITC au cours des 12 mois passés : au Kenya, Rwanda, les Emirats Arabes Unis, l’Allemagne, les USA, l’Inde, le Bangla Desh, le Myanmar , l’Argentine et le Chili où il a rencontré les représentants de l’Industrie du Thé Nationale.
page 1 de l'index








Ce 86e Annual Bulletin of Statistics , ABS,contient une centaine de pages de tableaux qui chiffrent l’essentiel de l’économie mondiale du thé, des plantations / exportations aux importations/consommations des marchés. 
Pays par pays, en volume et en valeur, avec l’évolution sur 10 voir 5 ans.


Pour évoquer les données de base du marché globale du thé en 2013 :
**la production mondiale de thé continue à croître et  s'établit à 4,907 mio de tonnes ( +6,4%) 
dont : 32% sont du thé vert
           59% du thé noir
             9% des thés wulong, sombres et autres ;
NB:  près de 2/3 de la production proviennent de la Chine et de l’Inde.

**les exportations mondiales de thé se montent à 1,860 mio de tonnes, + 5% sur 2012, cela ne représente que 38% de la production, car la Chine et l’Inde sont aussi les plus gros consommateurs de thé du monde ;

**les importations ont augmenté aux USA, en Egypte et en Pologne, et ont  baissé en Russie, au  Royaume Uni et au Pakistan.
Manuja Peiris et son livre vert

La France, avec une importation nette de 15.000t, reste à la 33e place.
Le tableau de la consommation calculée de thé par habitant et par an fait état d’un +/- 230gr inchangé pour la France, d’un 110gr inchangé pour l’Italie et de 460gr inchangé pour les Pays Bas.
A titre de comparaison notons que les Russes consomment près d’un kg par habitant et par an, les Britanniques près de 2kg, les Américains environ 410gr ; dépassent les 2kg : les Turques , les Libyens et les Afghans !




PS:La NPT parlera plus en détail du marché français dans le prochain numéro.

N°47 Art.2 "Mariage Frères" fête ses 160 ans. Entretien avec son Président, Kitti Cha Sangmanee.


L’accueil au showroom par un homme souriant et d’une élégance extrême, rentré d’orient le matin même, est l’aboutissement d’une longue négociation avec le service de presse,  un vrai honneur pour la NPT. Et, bien que fatigué et jetlagged, Kitti Cha Sangmanee aime partager et  raconter son parcours passionnant dans le thé.....
en attendant le "boss"
Il voyage une grande partie de l’année, pour l’approvisionnement en thés d’exception de cette maison mythique qu’il préside depuis bientôt 30 ans. 
Connue des amateurs de thés fins du monde entier par le logo iconique de ses boîtes à thé, Mariage Frères incarne le luxe à la française dans le domaine du thé.
C’est en 1984 que Kitti Cha Sangmanee et son ami Richard Bueno décident d’acheter cette société, grossiste en thés fins, à la dernière héritière de la famille, déjà très âgée et gérant toute  seule la maison. L’acquis consiste en la boutique cossue de le rue du Bourg Tibourg, dans le quartier chic du Marais, et en un important fichier de fournisseurs et de clients revendeurs de thés haut de gamme.
Réservée au domaine du commerce de gros, ou  « BtoB », cette marque prestigieuse est à l’époque totalement inconnue du grand public. Il fallait donc mettre en valeur ce diamant brut, le défaire des minerais et le polir avec art, afin qu’il jette mille feux de ses facettes.
Un défi passionnant relevé avec méthode, pas par pas, et une créativité sans fin.
K.Sangmanee explique la  restructuration progressive de la  marque, selon deux axes :
**faire revivre un riche patrimoine, accumulé par cette grande famille de négociants pionniers  au cours des siècles passés,
**créer une nouvelle voie pour le thé en France et le positionner
 dans la niche du luxe,
en se servant d’une panoplie d’outils propices, notamment un nouveau vocabulaire, associant le thé aux grands pôles du luxe que sont la gastronomie, les grands vins et la parfumerie haute couture, et en sélectionnant en conséquence des thés de qualité exceptionnels, de grandes origines, de terroirs uniques, de fournisseurs exclusifs.
Première étape la création du concept de "la maison de thé à la française". Dans une France  où l’on associe alors le thé soit aux traditions britanniques soit à celles du principal pays d’origine, la Chine, cette innovation plaît immédiatement. Cette façon de déguster des thés dans un salon à coté du comptoir, en choisissant parmi de nombreuses origines attire un nouveau public d’amateurs français et aussi d’amateurs étrangers. Très vite la réputation de cette nouvelle maison de thé franchit les frontières et passer prendre un thé rue Bourg Tibourg devient incontournable. La boîte à thé et la théière iconiques  consolident un profile de marque de luxe unique dans son genre et, en principe, inimitable.
pour fêter les 160 ans

A noter que la tentative du groupe TWG – The Wellness Group – de Singapour, de se positionner sur le marché d’Asie en égal avec Mariage Frères, fait un tabac en Extrême Orient. Toutefois leurs thés étant de qualité médiocre, c’est surtout la cuisine et la décoration qui plaisent au grand public. Par ailleurs un procès pour « contrefaçon et imitation » est en cours.
nouvelles boîtes
En suivant toujours le motto  des débuts : être en avance, être les meilleurs, rester un peu à l’écart, revendiquer  le positionnement du luxe, Mariage Frères célèbre ces 160 ans d’existence, puisque le commerce de thé a ouvert le 1er juin 1854 à Paris.
 Pour fêter cet anniversaire de nouvelles boîtes et des nouveaux thés ainsi qu’un superbe ouvrage sur « La Route du Thé et des Chevaux », 2014 étant une année du cheval, selon le calendrier du zodiaque chinois.

Heureux d'avoir  partagé ces deux heures en évoquant des moments forts de ses 30 années dans le thé, K.Sangmanee clôt l’entretien en soulignant qu’il lui restent de nombreuses pages blanches à remplir avec d’autres créations innovantes autour de l’univers sublime du thé.



N°47 Art.3 Le premier "World Tea Forum Korea", Seoul, septembre 2014.

Cette première exposition, du 9 au 11 septembre 2014, s’est tenue dans le prestigieux Palais des Exposition de Seoul, le COEX
Ouverte aux professionnels et aussi au grand public  l’affluence a été importante, avec un joyeux public venu souvent en famille, beaucoup de jeunes en découverte, de nombreux professionnels pour écouter les présentations et conférences proposées par des experts étrangers invités. L’expo a fortement privilégié les producteurs du Comté de Boseong, suite à un soutient financier important de son administration locale.
Rappelons que la Corée du Sud est encore un tout petit figurant sur la scène mondiale du thé, avec un volume répertorié de 4.000t de production en 2013. Renommée tout d’abord pour ses thés verts fins du printemps, la Corée produit aussi d’excellents thés noirs ;  il y a aussi une production importante de thés verts en poudre , à la fois de qualité premium et bio, et aussi de qualité moins fine et agrémentés de poudre de lait et de sucre, comme préparation pour boissons, du style « latte au thé vert broyé », absolument délicieux dans la tasse, peu calorique et rafraîchissant.
 En plus de la centaine de stands de producteurs il y avait aussi une belle démonstration de "thés et mets" , de nombreux stands d'accessoires et l' exposition d'une collection privée d'objets de thé, du néolithique au 19e siècle. 
Le patrimoine culturel associé au thé est très en vue en Corée, avec des fondations culturelles, des écoles de thé et aussi une importante présence de la communauté religieuse, avec des vénérables bouddhistes, moines et nonnes, très impliqués et officiellement connues du public et des médias.
Les monastères bouddhistes ont en effet préservé la culture du thé au cours des siècles passés, à la fois en tant que cultivateurs et planteurs et aussi en tant qu’enseignants et pratiquants des rituels liés au thé. C’est donc dans un contexte très coloré, animé à la fois de volontés commerciales, politiques et culturelles que cette toute première expo thé a été inaugurée.
Depuis quelques années de très bons thés de Corée sont disponibles sur le marché français, citons le « thé noir Jukro » exquis du Palais des Thés, le thé vert délicieux « Seokwang »  des Jardins de Gaïa, le Woojeong de Corée très parfumé  de G.Cannon, etc. 
thé et mets
Les thés de Boseong par contre n’ont pas encore vraiment trouvé les chemins de l’Europe, bien que d’excellente qualité et bénéficiant d’une IGP- indication géographique protégée- accordée par l’administration nationale pour les mettre en valeur.
Les visiteurs étrangers ont bien entendu énormément apprécié les nombreuses dégustations offertes sur les différents stands ; toutefois il y avait des problèmes de communication aigus, malgré l’assistance de jeunes étudiants/interprètes et la majorité des emballages ne comportaient aucune indication en anglais, donc impossible de connaître les détails de base des produits. Ces nombreux petits producteurs semblaient peu aux faits des exigences de base pour mener un dialogue commercial, alors qu’ils évoquaient des prix très élevés en termes de marché européen. On peut penser que ces premiers échanges avec des professionnels étrangers leur ont montré qu’il est indispensable de chiffrer les volumes disponibles et les cueillettes habituelles pour arriver à une certaine transparence et accessibilité. Une seule  tasse exquise ne suffit pas pour faire des affaires, hélas !
que du coréen

D’autres sociétés du Comté de Boseong, de taille plus importante, ont néanmoins fait état d’une approche professionnelle directe, avec des brochures et des tarifs et aussi des cadres maîtrisant l’Anglais ; tous ils ont souligné leur grand désir de pouvoir introduire leurs thés sur les marchés consommateurs haut de gamme.

prêt à exporter
En voilà quelques sites, pour vous permettre d’explorer :
Borim Tea Company www.borimtea.com
Bohyang Tea Farm www.bohyangtea.com
Daehan Tea www;daehantea.co.kr
Soa Green Tea Farm www.soatea.com
For May black tea www.heeso.com
Pour favoriser  encore d’avantage la promotion des  bons thes de Corée  une deuxième expo est déjà annoncée:
elle se tiendra du 29 octobre au 1 novembre 2015, à Seoul.



N°47 Art.4 "Thés verts et noirs de Corée, dégustés sur place et en France."

On nous apprend qu’il y a trois régions productrices de thé en Corée du Sud actuellement :
**les comtés de Boseong et de Hadong, au sud ouest de la péninsule, qui produisent ensemble environ la moitié du tonnage nationale ; ces régions à collines et aux vallées de rivières possèdent de nombreuses forêts ; le climat en proximité de la mer du Japon est assez doux, avec des nuits fraîches, comme les aiment les théiers. La qualité du sol et de l’eau est particulière et convient aussi à la poterie, ce qu’attestent les nombreux vestiges de fours anciens.
l'île de Jeju

**l’île de Jeju, à mi chemin entre la Corée et le Japon, un immense « plot » volcanique d’environ 350 km², émergé autour de l’ancien cratère du Halla San ; beaucoup de production agricole sur ces terres noires et puis des plantations de thé sur le plateau de la partie ouest, inaugurées dans les années 1990 et en grande partie certifiées « bio », d’où provient l’autre moitié de la production nationale.
Les petits producteurs de Boseong et de Hadong sont des artisans du thé qui travaillent en famille ; ils cueillent en grande partie manuellement et leurs thés sont faits à la main ; il n’y a pas d’équipement mécanique dans ces fermes, sauf quelques gazinières pour chauffer les immenses poêles ou woks, qui servent à sécher et à façonner les feuilles en de multiples étapes, ce qui permet de produire à  chaque fois un lot d’environ 3kg de thé ; cela explique les prix parfois « extravagants » de ces tasses exquises.
un Ujeon de Boseong

Les plantations industrialisées, à Jeju notamment, ont recours à la cueillette mécanisée et la feuille est transformée dans des installations industrielles à haute technicité ; une partie des feuilles de thés fraîches est utilisée pour l’élaboration de produits cosmétiques et de beauté de qualité fabuleuse, nous dit on, hors de prix, mais merveilleusement efficace. C’est donc là bas  un autre style et une parfaite habitude des transactions à l’internationale. Sans doute en voilà une des raisons pour expliquer qu’il y plus de thés de Jeju en Europe, que de thés des autres régions, restées encore
 plus traditionnels.
Par ailleurs on classe les cueillettes en fonction des saisons,
** la plus fine, le premier « flush » récoltée avant le 20 avril : c’est le thé « Ujeon » ;
** la 2e récolte, dans la quinzaine qui suit, se termine vers le 5/6 mai : c’est le thé
     «  Sejak »,
**la récolte après les 5/6 mai produit le thé «  Ujak ».
un thé noir des moines de Baekryun
Avec les semaines qui passent la repousse donne des feuilles de plus en plus grandes, qui par la suite deviennent aussi plus robustes et moins souples ; souvent on les transforme alors en thés noirs.
Chez Bohyang on dispose d’un échantillonnier très subtil, qui permet de bien distinguer les grades de cueillette, appelés selon leur propre nomenclature ; cette petite collection  illustre parfaitement les nuances de qualité en fonction de la taille et de la souplesse des feuilles.


les grades de qualité
Selon une première impression il semble assez évident que les thés premiums dégustés sur place ne sont pas encore nombreux à être arrivés en Europe. Sans doute une question de temps et d’évolution de la demande : il faudra d’abord s’assurer de reconnaître toute la finesse et tout le plaisir gustatif qu’offre un thé artisanale exceptionnel avant d’accepter de payer le  prix demandé par son producteur artisan/artiste de thé.  

N°47 Art.5 "La feuille de lotus en tisane."

C’est lors d’un séjour en Corée que les moines du monastère de  Songgwa, situé entre les régions à thé de Boseong et de Hadong
plan du monastère Songgwa

 nous ont proposés du thé ; surpris par le goût nous les avons interrogés et puis il s’est avéré que cela n’était pas du vrai  thé, mais une tisane de feuilles de lotus.
de vraies feuilles 

Cultivés par les membres du monastère qui récoltent les plantes chaque année, les racines et les feuilles sont séchées, pour être consommées en légumes et en  tisanes ; les fleurs sont soit cueillies à l’éclosion et puis  congelées ou alors on attend qu’elles soient fanées pour récolter les graines. Dans le lotus tout est bon !!
Rapportée à Paris la belle boîte de tisanes de feuilles de lotus s’est avérée contenir en fait des sachets de feuilles hachées, moins joli mais bien plus pratique !

Déjà sur place les moines nous avaient expliqué qu’ils buvaient ces tisanes pendant l’hiver, pour les aider à avoir une meilleure santé durant cette saison de froid.
Au retour nous découvrons une large offre de ces tisanes sur internet, accompagnée d’une longue  liste de bienfaits supposés, dont notamment :
**aide à la perte de poids, par accélération du métabolisme,
**anti âge par son effet anti oxydant
**draine et détoxifie  le foie et la vésicule biliaire,
la dégustation
Qui dit mieux ?

Infusé le sachet dégage 
**des arômes plaisants et intenses  de noisettes grillées, 
**la tasse est d’une belle couleur ambre ; 
**le goût par contre est franchement médicinale,
   un peu amère,
   avec une forte note métallique, dommage !
Aux curieux de se  laisser  tenter par une petite « cure » à l’orientale.


N°47 Art.6 "Grains et Feuilles" ,le nouveau magazine dédié au café et au thé.

C’est au milieu de l’été que ce nouveau magazine est sorti, pour le plus grand plaisir des professionnels et des amateurs de bonnes tasses.

La France, avec son patrimoine culinaire de réputation mondiale, fait depuis longtemps des envieux dans le domaine des cafés fins et des thés premium. 
E.Lhoir, Déléguée Générale du CFC
C’est donc lors des « Journées Nationales de la Torréfaction »,
www.comitefrancaisducafe.fr qui ont eu lieu à Bordeaux les 28 et 29 septembre 2014, que ce nouveau magazine a été présenté officiellement à la profession par son créateur et rédacteur en chef, Thierry Layec, journaliste culinaire .
Thierry Layec

Cela faisait un certain temps que ce projet était en préparation.
Le nouveau magazine répond à une vraie demande et se place dans un créneau laissé en friche depuis trop longtemps.



 Le volume de café vert importé  en 2012/2013  de 397.050 t - chiffres officiels de l'ICO -  place la France au 6e rang mondial  des marchés consommateurs de café, après les USA, le Brésil, l'Allemagne,l'Italie et  le Japon.
grains 

En ce qui concerne les  importations nettes de thé de 15.000 t en 2013 - chiffres officiels de l'ITC,  la France figure au 33e rang mondial. Voir aussi l'article 1 de ce même numéro.Cela dit il est unanimement reconnu que c’est la France qui offre  la sélection la  plus large et la plus qualitative de thés fins d’origine et de thés de terroirs.
et feuilles



 Ce nouveau magazine paraîtra 4 fois par an,
 il  informera sur tous les sujets touchant à ces deux tasses cultes, les nouveaux produits, les nouveaux lieux, les nouvelles manières de produire et de préparer, les modes et les traditions, les pays producteurs, les hommes en vue dans la profession, les événements mondains et culturels…..
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