On nous apprend qu’il y a trois régions productrices de thé en
Corée du Sud actuellement :
**les comtés de
Boseong et de Hadong, au sud ouest de la péninsule, qui produisent ensemble
environ la moitié du tonnage nationale ; ces régions à collines et aux
vallées de rivières possèdent de nombreuses forêts ; le climat en
proximité de la mer du Japon est assez doux, avec des nuits fraîches, comme les
aiment les théiers. La qualité du sol et de l’eau est particulière et convient
aussi à la poterie, ce qu’attestent les nombreux vestiges de fours anciens.
l'île de Jeju |
**l’île de Jeju, à mi
chemin entre la Corée et le Japon, un immense « plot » volcanique d’environ
350 km², émergé autour de l’ancien cratère du Halla San ;
beaucoup de production agricole sur ces terres noires et puis des plantations
de thé sur le plateau de la partie ouest, inaugurées dans les années
1990 et en grande partie certifiées « bio », d’où provient l’autre
moitié de la production nationale.
Les petits
producteurs de Boseong et de Hadong sont des artisans du thé qui travaillent en
famille ; ils cueillent en grande partie manuellement et leurs thés sont faits à la main ; il n’y a pas d’équipement mécanique dans ces
fermes, sauf quelques gazinières pour chauffer les immenses poêles ou woks, qui
servent à sécher et à façonner les feuilles en de multiples étapes, ce qui
permet de produire à chaque fois un lot d’environ 3kg de thé ; cela explique
les prix parfois « extravagants » de ces tasses exquises.
un Ujeon de Boseong |
Les plantations
industrialisées, à Jeju notamment, ont recours à la cueillette mécanisée et la
feuille est transformée dans des installations industrielles à haute technicité ;
une partie des feuilles de thés fraîches est utilisée pour l’élaboration de
produits cosmétiques et de beauté de qualité fabuleuse, nous dit on, hors de prix,
mais merveilleusement efficace. C’est donc là bas un autre style et une parfaite
habitude des transactions à l’internationale. Sans doute en voilà une des raisons
pour expliquer qu’il y plus de thés de Jeju en Europe, que de thés des autres
régions, restées encore
Par ailleurs on
classe les cueillettes en fonction des saisons,
** la plus fine, le
premier « flush » récoltée avant le 20 avril : c’est le thé « Ujeon » ;
** la 2e récolte,
dans la quinzaine qui suit, se termine vers le 5/6 mai : c’est le thé
« Sejak »,
**la récolte après
les 5/6 mai produit le thé « Ujak ».
un thé noir des moines de Baekryun |
Avec les semaines qui passent la repousse donne des feuilles
de plus en plus grandes, qui par la suite deviennent aussi plus robustes et
moins souples ; souvent on les transforme alors en thés noirs.
Chez Bohyang on dispose d’un échantillonnier très subtil,
qui permet de bien distinguer les grades de cueillette, appelés selon leur propre
nomenclature ; cette petite collection illustre parfaitement les nuances de qualité
en fonction de la taille et de la souplesse des feuilles.
les grades de qualité |
Selon une première
impression il semble assez évident que les thés premiums dégustés sur place ne
sont pas encore nombreux à être arrivés en Europe. Sans doute une question
de temps et d’évolution de la demande : il faudra d’abord s’assurer de
reconnaître toute la finesse et tout le plaisir gustatif qu’offre un thé
artisanale exceptionnel avant d’accepter de payer le prix demandé par son producteur
artisan/artiste de thé.
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire