Cette exposition ouvrira
ses portes du 26 mai au 27 septembre 2015.
Elle mettra en valeur une sélection des objets de
la collection du Musée, rassemblée autour de ces trois boissons exotiques. Toutes les 3 sont arrivées en Europe aux alentours du XVIe
siècle, un art de vivre spécifique s’est développé autour de leur consommation,
en famille et en société.
le musée Cognacq-Jay, dans le quartier du Marais à Paris |
Pour rappeler que
** le cacao est originaire de l’Amazonie, il arrive par l’Espagne vers 1585
**le thé est originaire de la Chine, il arrive par la
Hollande vers 1610
**le café est originaire de l’Ethiopie, il arrive par Venise et les Ottomans vers 1640.
Introduits à la cour dans une première étape, ces boissons
étaient des denrées rares et précieuses,
réservées à la famille royale et à l’aristocratie.
Après une mise en place d’importations plus régulières et
munis de recommandations des botanistes et médecins de la cour thés, cafés et
chocolats deviennent peu à peu des produits marchands ; appréciés au
départ pour leurs vertus thérapeutiques ils étaient vendus dans un premier
temps par les apothicaires.
C’est par la suite et au fil des expansions des territoires
et colonies outre mer que les grandes puissances organisent leurs approvisionnements,
pour le thé et le café en premier..
Comment font –ils ?
En se procurant les graines et les plantes dans les pays
d’origine, afin de mettre en place leurs propres plantations. L’enjeu
économique était considérable, en effet
**c’était l’Empereur de Chine qui détenait le monopole
commercial sur le thé, comme sur la soie et la porcelaine,
** c’était le Sultan du Yémen qui détenait le monopole sur
le café.
Le thé a été exfiltré par le botaniste écossais, Robert
Fortune, qui a réussi à sortir des milliers de graines et des boutures vers
1840, ce qui a permis d’installer les premières plantations dans le nord est de
l’Inde.
Des grains de caféiers ont été exfiltrées du Yémen par des
marins hollandais vers 1640 qui les ont plantées dans leurs colonies bataves,
l’Indonésie ; par ailleurs une dizaine de caféiers ont été offerts au
Roi Louis XV par le Sultan, que l’on a
plantés à l’Ile Bourbon en 1717, d’autres, offerts par les Hollandais ont été
installés au Jardin des Plantes à Paris. C’est grâce au Capitaine Gabriel de
Clieu que quelques caféiers ont finalement été transportés à la Martinique en
1720, d’où leur propagation dans l’Amérique du Sud a pris son essor.
C’est au cours du XVIIIe siècle que l’approvisionnement
devient plus abondant et sécurisé. Certains fournisseurs importent grâce à des privilèges royaux, comme
le Sieur Dammann et les Frères Mariage, en France. A Paris s’ouvrent les
premiers cafés en 1672 et Thomas Twining ouvre la première maison de thé à
Londres en 1706.
Pendant ces années les
caisses royales et autres continuent à engranger de lourdes taxes prélevées sur
ces denrées exotiques. Trafiques et contrebande s’ensuivent et il est admis que la forte taxation sur le thé a été un des facteurs qui
ont déclenché la guerre d’Indépendance de l’Amérique en 1775.
Tasses très conviviales, thé, café et chocolat se dégustent en société et suscitent
tout un développement au niveau des manufactures de porcelaine, des ateliers d’orfèvrerie et de l’artisanat de la table. Thé, café, chocolat et sucre étaient gardés sous clés par les maîtresses
de maison, leur préservation appropriée a aussi généré la mise au
point d’accessoires de qualité.
Les grandes maisons d’importation ont toutes leurs petits musées et collections
privées où sont conservés des objets précieux qui servaient à la préparation et
la dégustation de ces tasses exotiques.
Depuis les années 1945 les pays producteurs sont tous
devenus des structures politiques indépendantes, des accords internationaux
régissent maintenant le commerce de ces trois matières premières agricoles tropicales. Et
puis c’est l’avènement des multinationales qui a changé la donne, et thé, café et cacao sont devenus en peu de temps des produits
alimentaires de grande consommation. Toutefois une fraction de 5% à 1O% du marché reste
réservée aux grandes origines, aux thés, cafés et cacaos de terroir, à AOP,
classés grands crûs. Ainsi est maintenue en partie la noblesse de ces produits et
sont mises en valeur les traditions de
production anciennes de leurs contrées
d’origine.
L’exposition vous fera découvrir les multiples agréments et
raffinements sociétaux que ces produits
ont apporté au siècle des lumières en France et en Europe.
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