Un peu d’histoire botanique : - trouvée sur wikipedia –
L’hortensia
est originaire d’Asie orientale où il est cultivé et peint depuis des siècles.
Les premières descriptions d’hortensias en langues occidentales sont le fait de
deux médecins naturalistes, d’abord Kaempfer(1712) puis Thunberg (1784),
qui purent se rendre quelque temps à Nagasaki, le seul port du Japon ouvert aux étrangers à l’époque .
À la même époque (1789 ou 1790) Sir Joseph Banks et Slater introduisent des hortensias vivants de Chine dans les jardins de Kew en Angleterre. Le rapprochement avec les Hydrangea de Linné est fait et James Smith, de la Linnean Society,
les dénomme Hydrangea hortensis.
Au Japon,
les travaux pionniers sur la flore nippone de Kaempfer et Thunberg sont
poursuivis par un autre médecin naturaliste, Siebold. Lors
de son séjour à Nagasaki, de 1823 à 1829, il rassemble une grande collection de
plantes. En 1829, il publie la description d’une plante cultivée localement qu’il
nomme aussi Hydrangea
hortensia Siebold. Siebold
fit un second séjour au Japon en 1859-1862 et envoya en Europe nombre de
plantes. Celles-ci furent multipliées dans sa pépinière près de Leyde et
distribuées dans beaucoup de jardins botaniques d’Europe. La plante envoyée du
Japon par Siebold étant plus petite que celle rapportée de Chine par Banks, il
fallut un certain temps avant que les botanistes soient convaincus d’avoir
affaire à la même plante ; la forme japonaise est appelée Hydrangea macrophylla’Otaksa’
et la forme chinoise H.
macrophylla ‘Joseph Banks’.
Enfin, Seringe fusionne les genres Hydrangea et
crée le nom toujours en usage d’Hydrangea macrophylla (Thunb.)
Ser. Ainsi le terme hortensia disparaît
à la fois des noms de genres et d’espèces dans la nomenclature scientifique et
ne survit finalement que dans la langue commune.
L’hortensia japonais
de montagne, que la NPT veut vous présenter :
Selon la majorité des
sources il s’appelle Hydrangea Macrophylla Seringe, var. Thunbergi
Makino ; on nous dit qu’il est aussi commercialisé dans des jardineries en
Amérique du Nord pour ses belles inflorescences.
Dans les régions montagneuses au nord du Japon cet hortensia
particulier est cultivé depuis de siècles, non pas pour sa beauté mais pour la
richesse de ses feuilles en substances
édulcorantes. Jadis on les utilisait pour en faire un sirop, qui servait à
sucrer les aliments.
De nos jours encore les feuilles servent à préparer une
infusion appelée Ama Cha, ce qui veut dire : thé sucré. Cette boisson est
délicieuse et les moines la servent aux visiteurs des temples lors de la fête
traditionnelle de l’anniversaire du Bouddha, le 8 avril.
Encore peu connu en Europe et disponible en petites
quantités seulement, un Ama Cha du village de Kunohe, dans la préfecture
d’Iwate, a gagné un trophée d’or 3 étoiles, lors de la sélection britannique
du « Great Taste Award » en
2012.
Les jeunes importateurs sont alors allés visiter les lieux
de production, pour évaluer les possibilités d’une production accrue. Ils ont
vu les champs cultivés en altitudes, où ces hortensias s’épanouissent pour
atteindre environ 1m de croissance avant que les fermiers ne démarrent la
cueillette en début du mois d’août. Cette
plantation bio produit environ 4.000kg de feuilles fraîches, ce qui
donne environ 800kg de feuilles sèches à infuser.
Comme pour le théier, on enlève aussitôt les fleurs qui se
développent sur les arbustes, afin que toute l’énergie de la plante soit dirigée
vers le feuillage.
Les molécules intéressantes
sont les phyllo dulcines, au pouvoir sucrant intense ; ces feuilles
contiennent aussi des tannins mais pas du tout de caféine, contrairement aux
feuilles du théier.
Pour que la feuille puisse développer les substances
sucrantes et les autres composants chimiques qui caractérisent son goût et génèrent
ses effets bénéfiques pour la santé, il faut une certaine oxydation. Le
processus est très proche de celui d’un thé semi oxydé : d’abord les
feuilles sont laissées au soleil, aspergés régulièrement d’eau fraiche afin de
se flétrir en douceur, ensuite on les malaxe – comme on fait subir un roulage
au rhé- et roule les feuilles dans de grands pans de coton, que l’on continue à
presser régulièrement pour faire sortir les sucs des cellules.
Ces gros paquets enrobés de tissus sont ensuite stockés pour
plusieurs jours dans des récipients en bois, pour que les flaveurs se forment
et que les composants de l’oxydation se stabilisent.
Sans doute c’est au nez et au toucher que les fermiers
savent quand « c’est bon », les feuilles sont alors sorties de leurs
ballots et laissées sécher, soit dans un
four soit dans l’ombre sur des clayettes à l’air libre ; une fois ce séchage
terminé, les feuilles ont pris une teinte brune et le produit est prêt.
De nombreuses études scientifiques d’experts japonais ont
porté sur les possibilités thérapeutiques de la tisane préparée à partir de ces
feuilles, sans résultats spectaculaires
ni recommandations pour une culture intensive. Selon les traditions populaires on
continue à attribuer à cette tisane le pouvoir de prévenir les allergies, de
favoriser l’équilibre métabolique, appelé homéostase et aussi de lutter contre
la paradentose.
Pour les amateurs de nouveau-thés, et qui se portent bien,
cette tasse est surprenante avec ses notes de sucre et de miel vraiment intenses,
accompagnées de notes un peu reglissées et d’une très légère astringence du
fond. Lorsqu’on s’interdit le sucre, on
peut aussi ajouter quelques feuilles d’Ama
Cha pour adoucir un thé très amer.
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