Les années passent et
la production du thé en Chine continue à augmenter, avec une progression
inédite de + 243 % depuis l’an 2000.
Cela donne une production de 2,35 millions de tonnes en 2016, ce qui représente
43% du volume mondiale.
La consommation intérieure a, elle aussi, fait un bond en
avant spectaculaire, comme le montrent les données du International Tea
Committee et celles partagées lors de la première Yibin Tea Convention par YU Lu,
VP de la Chambre de Commerce de la Chine pour les productions agricoles.
Cette consommation intérieure a augmenté de 0,38gr de thé
par an et par habitant en l’an 2000 à 1,22gr en 2015, donc un triplement en 15
ans, un rêve pour les professionnels du marketing du thé en occident.
Toutes les lignes
bougent depuis le début du nouveau millénaire et à regarder de près ce développement
est impressionnant.
Selon YU Lu, il faut
bien continuer à distinguer les 6 familles du thé, avec le thé vert qui
reste de loin le numéro un, mais une croissance significative constatée pour
les thés wulong, les thés noirs et les thés sombres, parmi cette dernière
famille les thés puerh qui ont le vent en poupe. Les toute petites productions
de thés blancs et jaunes, grandes spécialités locales et de terroir encore
actuellement, restent marginales dans ce marché au volume gigantesque.
En Occident on applique en plus une autre distinction importante : entre les
produits mainstream, où destinés au marché de masse et les produits fins ou
thés de spécialité, deux mondes aux profils bien différenciés.
Et puis il y a aussi à côté des thés que l’on infuse, en feuilles ou en sachets, toute la panoplie
du prêt à boire, généralement à base d’extraits de thé, en bouteille, en
canette, en sirop, qui prennent de l’ampleur grâce à des technologies
innovantes et à leur grande praticité.
En Chine on note par
ailleurs une récente tendance à boire du
café, tendance qui s’installe auprès des jeunes et des urbains, accompagnée
d’une autre tendance pour goûter aux
thés d’ailleurs. Il est un fait que depuis quelque temps les thés noirs de l’Inde et du Sri Lanka font ainsi
fureur.
YU Lu avec quelques gros clients |
La clientèle à l’export
évolue aussi : d’un côté il y a les marchés traditionnels importateurs
qui se trouvent en partie déboutés par
la cherté grandissante des thés de Chine de qualité et de l’autre côté la
demande est en hausse pour les thés
verts main stream, surtout dans les pays
Africains. A noter le Maroc, qui se classe en tête en achetant de plus en plus de thé vert gun powder
de la province du Zhejiang, le tonnage
2015 ayant atteint 60.000tonnes, ce qui représente près de 20% du volume totale
des exportations de thés de Chine.
Consciente de sa position dominante et du risque d’une
surproduction globale significative, qui
freinera une rémunération appropriée des
millions d’agriculteurs, l’administration Chinoise s’est fixée des objectifs
précis pour augmenter la consommation de thé sur la marché domestique :
introduire un thé du petit déjeuner, comme notre « breakfast tea »
britannique traditionnel et proposer une tasse de thé quotidienne à tous les écoliers,
comme la petite brique du lait dans les écoles du Marché Commun, du temps de la
surproduction laitière.
Tianfu Longya vert |
A ne pas oublier dans
ce tour de table la valorisation des thés premium, qui bat son plein
notamment au printemps, avec les toute premières cueillettes des thés de
terroirs célèbres depuis des siècles. Là aussi la donne évolue, car non
seulement les surfaces théicoles ont
énormément augmenté mais il y a aussi de nouvelles technologies et de
nouveaux cultivars à partir des quels les grandes structures créent de
nouvelles qualités et de nouveaux terroirs, qui revendiquent à présent leur part
du gâteau.
Un exemple : le lancement d’un thé noir haut de gamme le Jin
Jun Mei, en 2006 dans le Fujian ; un autre exemple : le
lancement récent des bourgeons du
dragon, Tianfu Longya, déclinés en thé vert, blanc et rouge, crées par le
Sichuan Tea Group. Ce groupe possède des
surfaces immenses près de Yibin, en partie en production bio, et commercialise
environ 30.000t de thé par an.
NB : la NPT vous le présente plus loin dans ce numéro.
la technologie évolue vite |
Ainsi les technologies de plus en plus pointues permettent
des cueillettes mécaniques de qualité et aussi des fabrications de thés verts,
noirs, sombres, wulong et blancs ultra raffinés et parfaitement délicieux dans
la tasse, mais qui n’ont plus rien à
voir avec les thés de jadis, cueillies à la main et manufacturés en petits
volumes par des artisans théiculteurs.
C’est un nouveau monde du thé qui est en train de voir le
jour en Chine. La poursuite des recherches scientifiques et médicales ouvre
aussi des horizons vers des thés thérapeutiques fabriqués à partir de nouveaux
cultivars, très riches en molécules qui nous font du bien.
Dossier à suivre .
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