Par Dominique Cairol
La
richesse du monde végétal n’en finit pas de nous surprendre. Chaque année
met de nouvelles plantes à l’honneur ou
à la mode. Très régulièrement on peut constater que nos connaissances
occidentales sont bien étroites et que
ces plantes dites nouvelles sont en fait connues depuis des siècles dans d’autres civilisations.
C’est le cas du
Moringa, un petit arbre qui fait partie de la tradition médicinale indienne, qui le considère en mesure de guérir plus de 300 maladies ! Ce
petit article va essayer de nous éclairer.
le moringa dans son environnement naturel |
Petit rappel botanique et historique
Le moringa (Moringa oleifera) fut
décrit pour la première fois, 2000 avant J.-C. comme plante médicinale. Comme
je le mentionnais, la tradition orale de la médecine Ayurvédique indiquait que le Moringa pouvait
soigner plus de 300 maladies.
L’huile de Moringa était aussi utilisée dans l’ancienne Egypte pour protéger la peau des agressions du soleil. Les grecs lui trouvèrent également des qualités médicinales, rapidement suivi par les romains. De là le Moringa gagna l’Afrique tropicale, puis le bassin méditerranéen et enfin avec la découverte du nouveau monde, les Caraïbes, l’Amérique du Sud. Pendant ce même temps le Moringa s’étendait dans tout l’Extrême Orient.
L’huile de Moringa était aussi utilisée dans l’ancienne Egypte pour protéger la peau des agressions du soleil. Les grecs lui trouvèrent également des qualités médicinales, rapidement suivi par les romains. De là le Moringa gagna l’Afrique tropicale, puis le bassin méditerranéen et enfin avec la découverte du nouveau monde, les Caraïbes, l’Amérique du Sud. Pendant ce même temps le Moringa s’étendait dans tout l’Extrême Orient.
Le
Moringa est un arbre pérenne, à croissance rapide, qui peut atteindre 7 à 12
mètres de hauteur et dont le tronc mesure 20 à 40 cm de diamètre. Les
branches poussent de manière désorganisée et la canopée est en forme de
parasol. Toutes les parties de la
plante peuvent être utilisées pour des usages alimentaires ou médicinales, soit
: les feuilles, les gousses, les graines, les racines.
Les feuilles se développent principalement
dans la partie terminale des branches. Elles mesurent 20 à 70cm de long, sont
recouvertes d’un duvet gris lorsqu’elles sont jeunes, ont un long pétiole avec
8 à 10 paires de pennes composées chacune de deux paires de folioles opposé.
Les fruits forment des gousses à
trois lobes qui
s’ouvrent en trois parties. Chaque gousse contient entre 12
et 35 graines. Les graines sont rondes, avec une coque marron semi-perméable.
Un arbre peut produire 15000à 25000 graines par an.
La récolte des graines se fait 2
fois par an en Avril-Mai et en Septembre-Octobre. Les feuilles peuvent être
cueillies plusieurs fois dans l’année. (1)
Les feuilles et
leurs constituants intéressants : des analyses nutritionnelles (2) ont
montré que les feuilles de Moringa oleifera sont plus riches en vitamines (B1,
B2, B3, B5, B6, B8, B9, A, C, E), minéraux (potassium, calcium, magnésium, fer,
manganèse, sélénium) et protéines que la plupart des légumes. Elles contiennent
des acides aminés dont les acides aminés essentiels (isoleucine, leucine,
lysine, méthionine, phénylalanine, thréonine, tryptophane, valine). Elles
contiennent deux fois plus de protéines et de calcium que le lait, autant de
potassium que la banane, plus de vitamine
A que la carotte autan de
vitamine C qu'une Orange.
des graines achetées à l'UNESCO au cours de la Semaine Africaine, faciles à ouvrir en tapant avec une pierre plate, grasses et suavement amères, surprenantes. |
Dans son livre "Survival and Subsistence in the Tropics" Franklin W. Martin et Ruth Ruberté
(3) écrivent : Parmi les légumes à
feuilles, il y en a un qui se distingue tout particulièrement, c’est l’arbre de
moringa. Ses feuilles sont une source exceptionnelle de vitamine A et, lorsque
consommées crues, de vitamine C. Elles sont une bonne source de vitamine B et
une des meilleures sources végétales de minéraux. Leur teneur en calcium est
très élevée pour une plante et leur teneur en phosphore faible, comme il se
doit. Leur teneur en fer est très bonne (aux Philippines, on recommanderait
cette feuille aux personnes souffrant d’anémie). Elles sont une excellente
source de protéines et contiennent très peu de gras et de glucides. Ainsi, ces
feuilles sont un des meilleurs aliments végétaux qui soit.
Sur le plan médical on retiendra que la présence de
flavonoïdes procure des capacités anti
inflammatoires et des pterygospermines
des propriétés antimicrobiennes. Les autres composants aident dans d’autres
affections. En phytothérapie, la poudre de feuilles de Moringa est indiquée
pour stimuler le système immunitaire, réduire la fatigue, abaisser la pression
artérielle, améliorer la digestion et le transit, renforcer les capacités
cognitives.
un gros concurrent du matcha |
Cependant la composition des différents constituants varie
en fonction de nombreux facteurs : lieu,
mode de culture, saison etc... Ainsi, par exemple, on a démontré que la
teneur en vitamine A était supérieure pendant la saison chaude tandis que la
teneur en vitamine C était plus importante en saison froide (4) .
Et les contre indications ? Une consommation excessive
peut entrainer quelques troubles (diarrhées, hypoglycémie...) il faut donc
consulter un nutritionniste ou un médecin.
Pour préparer l’infusion dénommée parfois thé de
Moringa :
Porter à ébullition 1 litre d’eau. Verser une cuillère à soupe de
poudre de feuilles de Moringa et mélanger,laisser infuser 7 minutes. Consommer
chaud ou froid.
A noter que l’eau bouillante modifie sensiblement la valeur
de la teneur en vitamine C qui est détruite à la chaleur. Par contre elle ne
modifie pas la teneur en vitamine A.
Les autres
utilisations
Outre la consommation des feuilles de Moringa comme légumes
, on peut extraire de ses graines une
huile alimentaire. Cette extraction se fait par pression à froid. Cette huile
de couleur translucide ne rancit pas et ne
se fige pas au froid. En Inde, en Afrique (Zimbabwe), cette huile sert
déjà dans la cuisine .
Les racines sont utilisées comme épices.
Si vous voulez en savoir plus
(1 ) Collectif- 1991- Le bon jardinier. Tome 3 . 153ème
édition. La maison rustique. Flammarion. Paris.
(2) Lakshmipriya
Gopalakrishnan, Kruthi Doriya, Devarai Santhosh Kuma – 2016 - Moringa
oleifera: A review on nutritive importance and its medicinal application. Food
science and human wellness. Volume 5, issue 2, June 2016, Pages 49–56
(3)Martin Franklin W. , Ruth Ruberté – 1978 - Survival and Subsistence in the Tropics, Antillean College Press, Mayaguez, PR
(4)
R. Yang, L. Chang, J. Hsu, B.B.C. Weng, C. Palada, M.L. Chadha, V.
Levasseur 2006 Nutritional and functional properties of moringa leaves from
germplasm, to plant, to food, to health Am. Chem. Soc. (2006), pp. 1–17.
Bonjour. je veux publier dans votre revue mais, j'ai beaucoup de difficultés de vous joindre. Même le chargé de la Revue Professeur SAMBA Diakité ne réponds pas au email. Comment faire ou comment procéder? Niole Yolande EBAMA. République du Congo. Tél: 00242-069544159
RépondreSupprimer