Avec une production de thé en forte progression et une
demande qui suit parfois plus lentement le mode de cueillette est un élément
important qui fait partie des paramètres à maîtriser :
**d’un côté comme coût de la main d’œuvre et poste
principale des coûts de production,
**de l’autre côté
comme parti intégrante de la rémunération des petits producteurs.
Lorsque les petits producteurs sont nombreux et disposent
d’assez de bras sur leurs plantations ils optent naturellement pour la
cueillette manuelle, qui demande un certain apprentissage, garantit un bon
niveau de qualité et permet aussi d’exploiter des terrains en forte pente.
Dans les grandes plantations industrielles avec une main
d’œuvre salariée il sera rapidement intéressant d’explorer les options
mécanisées.
jardin de terroir dans le Henan |
Qui dit cueillette mécanisée va d’abord examiner
** la configuration du terrain,de préférence le plus plat
possible ou en terrasses larges
** l’implantation des théiers, en rangées régulières et
correctement espacées.
** la configuration des théiers qui devra se prêter aux
ciseaux et autres machines.
Partout où l’on décide d’augmenter les surfaces théicoles,
en Chine notamment, on peut voir que ces plantations sont configurées pour une
récolte mécanisée des le départ.
jardin "rasé" dans le JiangXi |
Par ailleurs, une bonne disposition des arbustes, par
exemple avec des bourgeons à longues tiges qui pourront être sectionnés sans
brisures ni pertes, figure maintenant dans la liste des critères pour
l’amélioration des cultivars.
Ce sont les pays à la main d’œuvre très couteuse qui ont été
les premiers à développer des outils à cueillette mécanisée, dont le Japon au
premier rang. A noter que la qualité des thés japonais n’en a jamais pâti, parce
que c’est très bien fait et "prévu pour" dès le départ, comme le montrent les
jardins aux rangées "superbement manucurées".
Un autre pays producteur est mécanisé quasiment à 100%,
c’est l’Argentine, qui a dés le départ choisi le volume et n’a pas vraiment de tradition de thés fins.
En Afrique les tentatives d’introduire des machines à
cueillette se heurtent à l’opposition farouche des cueilleurs, qui n’aiment pas
toujours énormément leurs métiers mais en ont besoin pour vivre, à défaut
d’autres emplois. En Inde la mécanisation s’installe peu à peu dans les
exploitations industrielles, là ou le terrain le permet.
adapter l'arbuste à la machine |
C’est probablement en Chine où la cueillette mécanique a
pris l’essor le plus considérable, comme le montrent certains reportages photo
dans Xin Hua notamment, avec des étendus de théiers sans fin, qui ont été visiblement "rasés de près". Et pourtant c’est
un sujet totalement tabou, parce qu’on continue à préférer l’image de la
théiculture traditionnelle.
C’est la feuille infusée qui va trahir le processus par son
aspect haché et qui ne trompe pas! ou alors
un beau thé à bourgeons va contenir de nombreuses brisures, ce qui
dénote aussi une mécanisation.
Est ce que la tasse
d’un thé de terroir en feuilles, mais
cueillies par une machine et non par une cueilleuse, est alors de
moindre qualité ?
feuilles hachées mais tasse exquise |
La NPT pense que non, à condition que ces récoltes avec des
coupures/morceaux et brisures de feuilles aient subi aussitôt une bonne et complète
désenzymation. Soit par la chaleur sèche
ou par la vapeur chaude, peu importe, pour éviter tout oxydation partielle. Les
grandes structures appliquent maintenant non seulement la cueillette mécanisée
mais leurs usines travaillent avec des nouvelles méthodes qui préservent encore
plus parfaitement les qualités aromatiques des feuilles.
Il se pourrait donc que l’on décide de lever le tabou, en
banalisant ces nouvelles techniques, qui sont devenues incontournables dans
toutes ces grandes surfaces théicoles installées au cours des récentes années
passées.
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