Portrait de Lerionka S. Tiampati son Directeur Exécutif
La NPT vous avait présenté Lerionka S.Tiampati en mai passé,
lorcequ’ il avait été invité de présider au Tea Trade Dinner annuel de Londres,
le 88e depuis sa création. Cette institution mondaine britannique
est la rencontre annuelle des opérateurs du monde du thé, qui se déroule depuis bientôt un siècle sous les chandeliers en cristal de l’immense salle de balle du
mythique Hôtel Savoy, sur le bord de la Tamise. Dans une ambiance feutrée les
sociétés invitent à leur table, on peut circuler entre les plats et les toasts
à la Reine et au marché du thé, et donc croiser de nombreux invités arrivés d’Asie, d’Afrique et des Amériques pour cet événement
prestigieux. Le Président de ce diner est choisi par le Tea Trade Dinner
Committee, et bien que traditionnellement Britannique depuis de longues années
il y a depuis peu une belle ouverture vers d’autres nationalités.
L.Tiampati , à droite avec son Chairman P.Kanyago |
Après avoir
invité le Président de la Tea Association des USA cela a été le tour du PDG
d’une grande société Indienne et cette année le choix s’est porté sur le
Directeur Exécutif de la Kenya Tea Development Agency, Lerionka S.Tiampati, le
premier tea man Africain à la tête de ce
diner annuel mémorable .
Il a été présenté aux convives par le Président du Diner de
l’an passé, un autre de ces rituels, qui est Philip Miles, le PDG sortant de
Van Rees BV, un de plus gros grossistes importateurs de thé du monde.
Ainsi la NPT a appris tous plein de détails sur cet homme qui est
originaire de la tribu des Maasaï, une population semi nomade d’éleveurs
guerriers, qui appartient aux ethnies nilotique. Ecolier régulièrement primé il a suivi des études de commerce à
l’Université de Nairobi et puis en Angleterre, ce qui l’a fait rapidement être
appelé à des postes importants de
décideur dans le domaine agro alimentaire de son pays. Sa carrière dans le thé
a commencé en 2001, comme Directeur de la Ketepa –Kenya Tea Packers- la grande
société national de conditionnement de thés appartenant à la KTDA, avant d’être
nommé en 2004 à la tête de KTDA, où il exerce cette fonction de Directeur Général Exécutif depuis.
à Dubai pour une Table Ronde |
La KTDA est en fait
le plus gros groupement organisé de petits producteurs de thé du monde, comme
le montrent les chiffres annoncés ; elle regroupe
**plus de 560.000
petits fermiers
**qui produisent
environ 60% du volume annuel du Kenya, 264.000t de thé en 2016,
**ces thés sont travaillés dans les 67 usines gérées par
l’agence
**et qui emploient en
plus environ 12 .000 personnes,
générant ainsi un emploi indirect pour
plus de 4 millions de Kenyans,
une très lourde tâche et qui ne lui laisse que peu de temps
pour sa femme et ses quatre enfants et encore moins pour ses sports favoris de jeunesse, le hockey et
la course à pieds.
Par contre quel chemin parcouru depuis les 12
années passées à faire face aux défis et aux changements du marché, avec des
concurrents toujours très actifs et une clientèle qui ne cesse de bouger, face
aux aléas de la politique et du climat,
qui s’imposent sans merci ! C'est un business model qui a le vent en poupe!
Il est aisé de découvrir les plus récentes parmi les nombreuses réalisations et programmes que la KTDA a mis en route pour améliorer la
situation des petits producteurs en parcourant leur lettre d’information, qui
paraît environ tous les deux mois, le "Chai Bulletin ",
***dans le domaine
pédagogique :
** il y a tout d’abord, et depuis 2009, le programme pour
éduquer les fermiers vers la pratique d’une agriculture durable, leur proposant
les bonnes méthodes de propagation par boutures, une gestion appropriée de
l’eau et des fertilisant, apports clés pour la prospérité des théiers,
avec des session d’information et des ateliers pour échanger
et partager leur expérience ; NB :en 2016 le nombre de cultivateurs
formés a atteint le chiffre de 85.000,
**un nouveau projet vise à apporter les bases d’une bonne
gestion financière, savoir lire un compte, établir des prévisions et faire des
réserves, diversifier les cultures et faire un plan pour l’année, un outil
important pour donner plus de statut avec une gestion ciblant l’autonomie économique,
**des bourses d’études pour les enfants des fermiers qui
montrent des aptitudes pour un cursus universitaire ;
***dans le domaine
pratique et de bon fonctionnement :
**l’installation progressive de petites stations d’énergie
hydro-électrique
**la collectivisation de l’achat d’engrais, pour obtenir ces
sacs, 50kg pour 700 théiers, à meilleur compte que chacun pour soi,
**une société TEMEC- Tea Machinery & Engineering
Company- qui fournira des équipements et
des machines pour les usines et en assurera l’entretien,
**un plan de afforestation énorme, qui vise la plantation de
8 millions d’arbres par an , pendant 5 années, à la fois pour fournir du bois
de chauffe pour les usines et pour capturer le CO2, principalement de
l’eucalyptus à la pousse très rapide
**un nouvel entrepôt de stockage à Mombasa au volume agrandi et à la logistique moderne
**et puis à ne pas oublier la KETEPA, l’usine de tea packing
de la KTDA, qui fournit le marché domestique en thés de toute sorte, avec une
nouvelle gamme de thés aromatisés en sachets qui fait fureur.
A noter qu’au Kenya ce sont les hommes qui cueillent le thé,
fièrement et farouchement opposés à une éventuelle mécanisation !
A noter aussi que l’incroyable essor de l’industrie du thé
du Kenya va de pair avec une croissance spectaculaire de la population, qui est
passé de moins de 10 millions en 1966 à
47 millions en 2016, impressionnant.
Ce groupement superbe et dynamique de petits producteurs, la
structure la plus importante de ce type
au monde, demande en effet toute son énergie et son attention à son CEO . De le voir ainsi chaleureusement félicité par ses pairs à Londres pour les résultats
brillants de sa gestion était un vrai plaisir.
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