Parmi les initiatives visant à améliorer le revenu des
petits fermiers du Kenya, regroupés au sein de la KTDA – voir Art.2 de ce même
numéro- il y en a une très importante : leur fournir le matériel botanique
le plus approprié.
Au Kenya les cultures se trouvent en altitude, dans des sols
rouges et fertiles, des deux côtés de la Vallée du Rift, reparties en
sept régions. Il y a deux saisons de pluies, la courte de mi octobre à décembre
et la longue de mars à juin.
La cueillette se poursuit pendant toute l’année, mais le
rendement est meilleur en saison de pluie, qui permet aux théiers de
bourgeonner plus fort. L’altitude et l’absence de pollution dans ces zones
rurales et entourées de forêts fait que très peu de parasites s’attaquent aux
feuilles, donc pas besoin de produits chimiques pour les éloigner, un grand
plus pour les thés du Kenya.
Les doléances des fermiers viennent surtout des problèmes de
météo, notamment sécheresse et températures trop basses, deux choses que les
théiers détestent.
Les travaux des chercheurs de la Tea Research Foundation du
Kenya, TRFK, à Kericho, portent donc beaucoup sur l’amélioration de la
résistance des plantes à la sécheresse et aux frimas, mais aussi sur l’accroissement
du rendement, la qualité des feuilles et leurs teneurs en diverses substances
telles qu’apportant arômes, saveurs et
couleurs à la tasse et puis aussi des molécules antioxydants, des acides
aminés et des vitamines.
Les recherches sur le thé qui sont menées dans tous les
grands pays producteurs depuis le début du 20e siècle ont permis de
créer de nombreux cultivars, adaptés aux conditions spécifiques de différentes
zones de culture , aux préférences de goût et aux autres exigences du marché.
Les théiers sont multipliés soient par boutures soit par graines,
le choix se fait en fonction de nombreux paramètres ; parfois ce
matériel botanique est mis à disposition gratuitement, parfois il faut
l’acheter, il y a aussi des planteurs qui préfèrent élever leur propres petits
plants dans leurs propres pépinières à théiers.
Le thé pourpre a été
développé comme une nouveauté attractive, des feuilles superbes, donnant une
belle tasse et qui est très riche en anti oxydants, donc super bonne pour la
santé. Les informations préalables donnaient envie à de nombreux planteurs
de se lancer dans cette nouvelle culture, quand le TRFK306/1 a enfin été mis à
disposition en juillet 2012 , après plus de 20 ans de recherche.
Selon le Dr. Eliud Kireger , patron de la TRFK, le résultat
final avait été obtenu grâce à une étroite collaboration avec les chercheurs de
Jorhat, en Assam, et ce théier pourpre est issu d’un croisement entre une
variété assamica, à haut rendement et une variété cambodgiensis, à rendement
faible et aux feuilles riches et dorées.
Notons qu’au Yunnan, en Chine, il existe des théiers que
l’on appelle Puer Pourpre, à la tasse d’un violet sombre magnifique, mais d’une
forte amertume.
Le théier pourpre du Kenya avait aussi attiré tous les regards
par la beauté de ses jeunes feuilles d’un rouge tendre, " nous les mettons
sur nos balcons au Centre de Recherche ", disait Eliud Kireger, mais au
début la tasse ne tenait pas toute la promesse, un vrai souci !
Dès 2013 on pouvait voir ce nouveau thé promu par le Kenya
dans les expos et événements commerciaux, et puis les cultivateurs ont commencé
à en planter, pour rendre le produit disponible en volume et non seulement pour
les dégustations et démonstrations.
Au départ Kangaita a
été la seule usine de la KTDA , a en produire ;
c’est là qu’est géré une plantation pilote qui fournit l’usine de Kangaita, dans
la région no 3 qui se situe sur les pentes sud du Mount Kenya ; à noter que c’est
aussi à Kangaita que des thés blancs ont été mis au point.
Ensuite d’autres fermiers ont fait l’investissement dans
cette même région no 3 et on commence depuis quelque temps à
trouver ce thé intéressant aux USA et en Europe, et donc aussi en France.
C’est le Palais des Thés qui commercialise un grand cru d’Extra Rich Purple,
thé violet du Kenya.
La cueillette est fine, un bourgeon et deux feuilles, la tasse est agréable au goût peut être un peu atypique, sans doute à cause de la forte teneur en anthocyanes. La couleur est d’un pâle violet, qui est bien mis en valeur dans une tasse blanche.
La cueillette est fine, un bourgeon et deux feuilles, la tasse est agréable au goût peut être un peu atypique, sans doute à cause de la forte teneur en anthocyanes. La couleur est d’un pâle violet, qui est bien mis en valeur dans une tasse blanche.
C’est donc une vraie nouveauté dont la culture est actuellement limitée aux pentes
du Mount Kenya ; disponible en petits volumes pour le moment, il y a en
plus les exigences de la manufacture que
peu d’usines peuvent effectuer ; le purple tea est pour l’instant un produit
rare et donc pas bon marché.
Un tasse à découvrir et qui trouvera sa clientèle, lorsque
la production aura atteint un niveau plus important.
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