Avec une production de 234.000t de thé en 2014, le Sichuan
se classe en 4e position parmi les provinces théicoles majeures de
la Chine.
pour situer la province |
C’est au Sichuan, riche région agricole, où selon le légende
le fermier WU Lizhen a planté les premiers 7 théiers, sur le Mont Mengding,
près de Ya’an, en l’an 53 avant JC. Cet endroit est depuis un de hauts lieux de
la culture du thé et WU Lizhen y a sa statue monumentale depuis 2004.
Le Sichuan est un immense bassin fertile, raviné par 4 grands
fleuves, d’où son nom « Quatre Gorges Fluviales » et entouré de
hautes montagnes. Bordé à l’ouest par le plateau tibétain c’est le Sichuan qui
a fourni une partie des thés sombres et compressés pour les peuples du Tibet
depuis plus de mille ans. Et puis c’est là aussi le berceau du panda géant, qui
est originaire des grands forêts de bambou qui couvrent les pentes des montagnes.
La capitale, Chengdu,
est célèbre depuis longtemps pour ses nombreuses élégantes maisons de thé- heureusement quelques unes ont survécu à la révolution
culturelle. On y déguste des thés locaux en regardant l’Opéra du Sichuan, qui
comporte de multiples changements de visage à l’aide de masques très colorés,
une coutume théâtrale spécifique à cette province.
Le monde du thé a énormément évolué depuis le retour de la
Chine vers l’économie du marché et sa détermination déclarée d’en devenir le numéro 1,
ce qui est fait depuis 2006 !! Au cours de ce développement la surface
plantée de théiers au Sichuan a évolué de 152.000 ha en 2005 à 306.000 ha en 2014,
donc un doublement en 10 ans.
Il est peut être utile de faire une certaine distinction
***d'une part entre les régions traditionnelles où la culture
de thé est pratiquée depuis les premiers
siècles de notre ère et a connu un
essor important dés l’époque des Tang, avec l’ouvrage de LU Yu, et qui se
trouvent
le Gan Lu et le Huang Ya du Mengshan |
**autour de Ya’an et du Mengding Shan, berceau de
la culture du thé avec des thés verts fins destinés à la cour de l’empereur
depuis les Tang pour certains, notamment le
*Mengshan Ganlu, un
thé vert aux fines feuilles légèrement twistées,
*le Mengshan Huang Ya
un thé jaune fait de bourgeons ;
*les thés tibétains, notamment le Kang Zhuan et le Jin Jian Zhuan, une
production d’une importance politico-économique indéniable : ces thés
sombres, cousins des thés Puer du Yunnan voisin, étaient à l’origine destinés
au Tibet, principalement sous forme de
briques compressées. Issus de la Ya’an Tea
dégustation de Kang Zhuan à Ya'an |
Factory et de factoreries voisines ces
thés étaient jadis acheminés à dos d’homme ou de mulet, sur la branche
sichuannaise de la « Route du Thé et des Chevaux ». Cette production,
en partie privatisée depuis une dizaine d’années, est en train de redevenir très
tendance. Avec un côté patrimonial et présentés
dans des emballages rappelant la
peinture religieuse tibétaine ces thés plaisent, d’autant plus qu’ils se
bonifient avec les années.
**autour du Emei Shan, une des grandes montagnes sanctuaires du Bouddhisme ,
* le Emei Mao Feng,
un thé vert du printemps célèbre depuis l’époque des Tang,
* le Zhu Ye Qing,
un merveilleux thé vert aux bourgeons plats vert pales, qui a été crée et nommé
ainsi en 1964
*le Emei Xue Ya, création encore plus récente, des bourgeons joufflus d’un vert
émeraude ;
les différents grades du Emei Xue Ya |
** puis autour du
Qing Cheng Shan, un de hauts lieux
du Taoïsme, où l’on cultive un autre thé tribut
*le Qing Cheng Xue Ya,
célèbre depuis la dynastie des Song, mais devenu rare actuellemnt.
*** d'autre part les régions où
la culture du thé a été installée plus récemment, depuis le grand essor de
la reprise ultra dynamique, tournée à la
fois vers les marchés d’exportation et vers le marché domestique en forte
croissance , qui a propulsé la Chine à nouveau au premier rang mondiale des
producteurs de thé en 2006:
le Chuan Hong et les bourgeons verts de Yibin |
** autour de Yibin,
vers les années 1970 : de
nouvelles plantations ont été crées dans
les plaines fluviale du Yangtsé autour de Yibin, au sud de Chengdu, une région
au climat subtropicale qui ne voit presque jamais le soleil pénétrer à travers
les brumes et nuages. De grandes sociétés étatiques y produisent un thé noir de
grande qualité, dont les grades les plus fins ne contiennent que du
bourgeon :
le Sichuan Hong Cha
ou Chuan Hong, qui fait partie des Gong Fu Cha, destinés principalement à
l’exportation, comme aussi le Dian Hong du Yunnan , qui a été crée vers les
années 1960. Les plantations de Yibin produisent aussi un superbe thé vert,
comparable au Zhu Ye Qing, mais sans avoir le droit à cette appellation, qui à
l’époque avait été réservée et enregistré au bénéfice de la région du Emei
Shan.
**encore plus
récemment, vers les années 2005, des plantations de thé ont été crées sur
les pentes des Monts Qionglai, à l’ouest de Chengdu, où l’on produit principalement
des thés vert au jasmin.
Avec ses richesses agricoles et sa longue tradition de productrice
de thés d’exception la province du Sichuan offre une palette complète avec des
thés anciens et nouveaux, de thés noirs et verts, de thés jaunes et sombres et
des thés aux fleurs.
Avis aux amateurs de les découvrir !
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