A l’évidence la
dégustation d’un thé de qualité s’accompagne d’ustensiles appropriés, aux
matériaux, formes et couleurs recherchés. Très vite l’artisanat a fait une bonne place à l’art , surtout dans les régions où la
matière première était abondante, comme autour des argiles particuliers de
Yixing et des terres à porcelaine de Jingdezhen en Chine, autour de fours de Tokoname au Japon ou autour de Icheon en
Corée.
En Europe aussi les artistes se plaisent depuis longtemps à créer
des tasses à thé et des théières élégantes,
soit en suivant les lignes traditionnelles orientales, inspirées par le Bouddhisme ou
par le Taoïsme, soit en créant leur
propre style et gammes de couleurs selon le goût occidental.
Ainsi à la Maison de
Thé George Cannon on a pu admirer en début d’été
une belle exposition
de céramiques autour du thème du thé,
intitulée "Les Sept
Tasses" titre d’un poème de LU Tung (790 – 835)
montrant des œuvres
de Dominique Liabeuf.
Cette artiste multi-facettes a un parcours incroyable de grande voyageuse :
née au Chili, où son père travaillait comme expat pour une société française, sa
famille a ensuite déménagé en Iran, où le Shah Mohammed Reza Pahlevi tenait une cour
fastueuse, cherchant à relier le passé grandiose de la Perse antique à l’Iran
moderne. Elle dit garder des souvenirs émerveillés de ce séjour.
bols et théières et sous bois tropical |
Changement de décor en 1963 : avec ses parents et ses
deux frères elle arrive en Suisse, en
hiver avec plus d’un mètre de neige et
des lacs gelés, après une chaleur brûlante de 40° à Téhéran.
Dominique a alors 10 ans ; installée dans un village
viticole elle découvre la nature , les balades en forêt, le ski, les vendanges,
le respect des autres ; après des études d’infirmière elle part pour vivre
dans un kibboutz où elle rencontre son mari argentin, et en 1979 le couple
s’installe à Paris.
Leurs deux enfants naissent en France et en 1975 son mari, Jorge
Swartzman prend son poste de journaliste en Chine. Plongée dans ce nouvel
environnement, une Chine qui émerge de la révolution culturelle, Dominique est
fascinée.
chaque pièce est unique |
Elle s’immerge dans cette riche culture, apprend les caractères,
cherche à s’adapter à la mentalité chinoise. Quand ils quittent la Chine en
1989 elle restera marquée pour toute son activité artistique future par ce
séjour et la culture chinoise telle qu’elle l’a vécue sur place.
De retour à Paris elle reprend des études en anthropologie
et repart en Amérique du Sud avec son mari où elle rencontre la céramique qu’elle étudie pendant quatre ans en Uruguay
avec Marcelo Pedrotti et puis au Brésil, où elle commence à exposer.
l'artiste devant un assemblage de couleurs |
A Paris à nouveau depuis 2007, elle intègre l’Atelier Dalo ,
continue à évoluer et à étudier tout en exposant ses créations.
Quel parcours impressionnant !
C’est donc chez G.Cannon que l’on peut découvrir un grand
choix de tasses, bols et théières aux styles et couleurs très différents. Chaque
pièce est unique dans son genre et séduit par son originalité. Dés le
vernissage des nombreux amateurs y ont trouvé leur bonheur., un bol , une théière, un objet de décoration.
Dominique nous dit que quand elle tourne ou quand elle modèle
elle intègre toute son expérience acquise au cours de ces années vécues sur plusieurs
continents, avec la forte influence que son séjour en Chine continue à exercer
sur son travail.
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