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N°52 Art.4 " Mieux connaître les Thés CTC, idéals pour les sachets."


Les experts  débattent parfois  du pour et contre de cette méthode d’usinage, qui est utilisée principalement en Assam et en Afrique de l’Est , notamment au Kenya, les deux  plus grandes régions productrices de thés noirs du monde

Mise au point en 1930 par l’ingénieur britannique McKercher , qui travaillait en Assam en Inde, cette première machine visait l’accélération et l’optimisation de l’oxydation en déchirant les feuilles en petits lambeaux .  L‘ acronyme CTC veut dire exactement : crush, tear , curl : 
broyer, déchirer, rouler, en Français.
Les thés ainsi obtenus donnaient des infusions plus corsées et plus savoureuses, puisque ce déchirement faisait sortir plus de sucs, dont l’oxydation génère couleurs et substances aromatiques. Ce nouvel équipement a ensuite été perfectionné par l’introduction des "rotorvanes", gros tambours tournants sur eux mêmes et munis à l’intérieur de lames acérées.

Avec un tel processus en continu il est devenu possible de traiter de gros volumes rapidement, et puis de baisser le coût de fabrication, car il y a besoin de beaucoup moins de main d’œuvre et de moins de temps . Les producteurs africains et indiens de thés noirs, obtenus à partir de théiers  à grandes feuilles  se sont aussi tôt tournés vers ce processus, à la plus grande satisfaction de leurs clients consommateurs. Des tasses robustes et moins chères, voilà une aubaine pour le marché britannique .
Le Sri Lanka est resté avec les rouleurs traditionnels, ce qui explique le nombre d’usines d’environ 700, contre seulement 120 au Kenya pour un tonnage d’environ 30%   de plus.

Cela explique aussi l’allégation d’une plus grande valeur ajoutée par la manière orthodoxe , qui
travaille avec une feuille de thé laissée intacte au départ, mais qui se brise naturellement, en particules plus ou moins grandes,  au cours du roulage en usine .
Pour les deux méthodes d’usinage un calibrage à la sortie de la torréfaction s’impose  puisque  
la taille des feuilles et particules est un critère de qualité de base.
**pour les thés CTC on classe dans les grades :
BOP: Broken Orange Pekoe, BP: Broken Pekoe, PF: Pekoe Fanning, PD: Pekoe Dust, Dust1,
allant  des fragments de feuilles aux brisures et aux poussières de thé ;
**pour les thés orthodoxes les grades principaux sont les suivants :
TGFOP: tippy golden flowery OP, FBOP: flowery broken OP   GBOP: golden broken OP ,  GOF : golden orange fannings.

Comme vous pouvez le voir sur l’image : pour les grades inférieurs il faut regarder de bien près pour distinguer un thé CTC d’un thé orthodoxe. Les deux se prêtent parfaitement pour remplir des sachets de 1,5gr  voir 2 gr, et ces petites billes et petits fragments infusent vite et colorent bien, d’où le grand intérêt de les assembler avec art pour mettre en valeur leur éventail de qualités.
Avec l’arrivée massive des thés en sachets les thés CTC étaient en forte demande.
 Toute fois depuis l’invention du sachet pyramide, du sachet cristal , de nouveaux matériaux perméables et souples il y a maintenant aussi de nombreux thés en feuilles conditionnés ainsi.
 Un progrès très apprécié par les consommateurs, qui deviennent plus éclairés, plus éclectiques mais aussi de plus en plus pressés.     
  Pour vous donner une approche  chiffrée :
En Inde 91  % de la production  sont des thés CTC, en Afrique   97%, totalisant environ 1,8 million de tonnes de thé, ce qui représente 37% da la production mondiale.
Source : ITC 2014.
broyage ou roulage 

En aucune façon convient-il d’associer les thés CTC à des thés médiocres !! Tout dépendra de la qualité des feuilles mises en œuvre que l’on transforme ainsi.
Pour citer un proverbe de planteur : " Le premier processus de la fabrication du thé est la cueillette. Tu peux détruire une bonne cueillette dans ton usine, mais tu ne pourras jamais faire un bon thé avec une feuille qui n’est pas de bonne qualité "
En version original: "the first process of tea manufacture is tea plucking. You can ruin good leaf in your factory, but you can never make good tea from bad leaf- even with automated manufacture."


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