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Le No 61 de la NPT du 10 janvier 2017: le Sommaire

No 61 Article 1 :  Le thé à la reconquête du marché britannique 


No 61 Article 2 : Les jurys d’experts notent les thés et attribuent les trophées
                             Portrait de Professor SHEN Hong

No 61 Article 3 :L’enjeu important des cultivars au Japon


No 61 Article 4 : La forêt des théiers anciens de Jingmai, Xishuangbanna, Yunnan,
                             Chine

No 61 Article 5 : Des études japonaises confirment les bienfaits des polyphénoles du thé
                             vert

No 61 Article 6 : La London Tea History Association dévoile sa 1e plaque de bronze à
                             Saint  Katharine’s Docks


No 61 Art.1: Le thé à la reconquête du marché britannique.

C’est  la passion inconditionnelle des Anglais pour le thé qui  les avait amenés à en implanter la culture en Inde, au Sri Lanka et en Afrique de l’Est notamment. Pendant près de trois cents ans ce sont les marchands britanniques qui ont dominé ce marché avec la Bourse du Thé à Londres. C’est au RU que les plus grandes sociétés de tea packers se sont consolidées avec les marques phares comme Lipton, Tetley, PG Tips, Twining. C’est là que la consommation quotidienne du thé était la plus importante du monde occidental jusqu’en début du millénaire, avec 2,24 kg de thé consommé annuellement par habitant en 2001.  

Mais les temps changent et les marchés évoluent :
**ainsi la Bourse du Thé de Londres a fermé ses portes en 1998 parce que  les ventes aux enchères se sont déplacées dans les pays d’origine au fil de leur indépendance et de leur développement économique,
**certaines marques de thé ont changé de mains et le numéro deux mondial du thé après Unilever/Lipton est maintenant la société indienne Tata Global Beverage, qui a acquis la marque Tetley’s notamment,
**et puis les Britanniques ont découvert le vrai café, d’origine et fraîchement torréfié, avec une explosion de coffee shops absolument partout et une vraie fringale pour les cafés fins, après des décennies de consommation de cafés solubles, qui était la tasse alternative pratique mais assez terne.
Cette nouvelle passion pour le café a touché surtout les jeunes générations, qu’on appelle la génération « Y » ou les « millennials » et  c’est eux qui ont délaissé le thé, considéré comme la boisson traditionnelle de leurs parents et grand parents, le thé noir au lait et au sucre est donc passé de mode.

De 2001 à 2015 la consommation britannique de thé moyenne par habitant et par année est passé de 2,24 kg à 1,74 kg, une baisse de  -22%.
Dans ce même laps de temps les importations de café vert n’ont pas évolué de manière significative, puis que  depuis les années 1980 la production de café soluble avait pris un essor important dans ce pays.
Par contre ce sont les lieux de consommation de café qui se sont multipliés, avec des chaînes comme Costa Coffee et plus tard Starbucks  qui ont ouvert des milliers de points de vente. C’est une croissance exponentielle, en chiffre d’affaires bien plus qu’en volume. Une nouveauté qui a fait fureur, ces endroits attirant les jeunes consommateurs en  faisant une concurrence aux pubs, où l’on consommait du thé mais aussi  bières et autres alcools.

C’est donc la consommation hors domicile qui s’est tournée massivement vers le café, en se focalisant très fortement sur des tasses haut de gammes.
Et selon les analyses des experts  le marché est à nouveau en train de changer et c’est le thé qui regagne du terrain : avec  une communication plus ciblée
**sur les nouveautés, telles que les  thés verts, les thés de terroir et d’origine, les thés parfumés et  assemblés avec des plantes et des fruits,
**sur les bienfaits pour la santé, ciblant à nouveau les thés verts et les assemblages avec des plantes, sans calories, qui hydratent et apportent des antioxydants etc
**la praticité avec des infuseurs à capsules et des sachets sur mesure, qui s’adaptent aux des thés haut de gamme en feuilles.
Dans un pays qui avait fait du thé noir sa boisson dédiée pendant trois siècles il fallait donner une image plus moderne et plus originale à cette tasse. C’est cela qui est en train de se produire et qui semble amorcer un retour aux préférences ancestrales mais avec une offre totalement relookée.

Aux Etats-Unis aussi le thé progresse pour les mêmes raisons : nouvelle gammes, origines premium, bienfaits pour la santé, et surtout praticité, avec un fort développement des thés RTD, en bouteilles et cannettes et même avec des formules alcoolisées. Après le succès fulgurant des capsules de café le thé aussi s’est lancé dans les machines à infusions, notamment avec la Spécial T de Nestlé en 2011 et la T.O. by Lipton en 2015. Il y a encore du chemin à faire, mais des projets de tea shops  et de specialty teas , qui proposent des tasses originales, comme par example des lattes au thé vert, sont dans de nombreux cartons.
Il faudra  revaloriser et le   profile et la valeur ajoutée de la tasse afin de permettre aux  détaillants revendeurs d’élargir leur offre en nouveaux thés. Selon les études et les sondages la demande est  manifestement déjà là au Royaume Uni. Il semble bien qu’elle émerge aussi sur le marché français. 
Toutefois pour l’instant il n’y a aucun suivi grand public, seulement quelques boissons au thé très confidentielles et à prix élevé, et puis les cannettes de thés divers peu élaborées, que l’on trouve dans les grandes surfaces asiatiques.
Il est certain que les consommateurs évoluent et leur demande aussi. La grande question est donc : qui voudra se lancer ??





No 61 Art.2 : Les jurys d’experts notent les thés et attribuent les trophées: Portrait de Prof. Shen Hong, du Hangzhou Tea Quality Inspection Institute.

Cela fait une dizaine d’années que nos routes se sont croisées pour la première fois à Hangzhou. A l’époque la Chine était revenue depuis peu sur le marché et c’était le rappel, pas à pas, de son immense patrimoine de thés de terroir qui commençait à émerger des oubliettes de la révolution culturelle. Les entreprises privées de leur côté commençaient tout juste à investir dans la production de thés fins, mais COFCO, la structure étatique de gestion des cultures agricoles, gardait le contrôle et China Tea continue encore aujourd’hui à dominer la production.



Prof. Shen, senior engineer, gérait les dégustations des thés, que l’on envoyait régulièrement et de tout part à l’Institut de Qualité du Thé de Hangzhou pour un contrôle continu de qualité. Cela était aussi une occasion parfaite pour former les nouvelles équipes de direction des sociétés productrices de thé, et de les instruire afin de reconnaître les tasses de qualité et leurs exigences au niveau de la production agricole  et de la manufacture/fabrication
Dans les années 2000 le travail était fait avec les moyens du bord, gros réveil pour mesurer les temps d’infusion et balances manuelles pour doser le grammage, toutefois une large panoplie de tasses de dégustation ISO. Depuis cela a énormément évolué, il y a des équipes de préparateurs, des assistantes pour prendre les notes et la TV pour filmer, enregistrer et transmettre en direct l’activité des dégustateurs et jurés.
à Hangzhou en 2005

Dans les années 2000 les célèbres thés wulong du Fujian n’étaient pas encore largement diffusés en Europe. Ainsi apprendre à sentir et à évaluer  la  richesse de leurs notes fleuries en sentant les couvercles des tasses de dégustation relevait de l’initiation ! A l’époque il y avait déjà de nombreux groupes de professionnels qui arrivaient du Japon pour suivre cet apprentissage de la connaissance et de l’évaluation des tasses, parfois aussi des Américains, mais encore peu d’Européens.
Les experts connus de tous comme Prof. Shen sont  peu nombreux, et ils deviennent des légendes du fait de leur longue expérience et de leur savoir faire sans faille pour identifier et évaluer les thés de leurs pays.
SHSBB@126.com
 Fait partie de ce petit groupe d’élus le Professeur Chen You Zen , Directeur du TRES – Tea Research and Extension Station, de Taiwan, à Nantou, près du célèbre Sun Moon Lake, qui a pris récemment sa retraite. Il  a une réputation fabuleuse, pour reconnaître tous les thés de terroir de son pays, au point d’identifier la parcelle du jardin ou même le théier d’origine.
chenyo@ntu.edu.tw

à la China Tea Expo, Beijing,  en 2010

Probablement cette fabuleuse facilité est plus aisée à développer dans un pays producteur, avec un accès quasi illimité aux différentes tasses de toute sortes de thés et de cueillettes.
Dans le marché du thé de nos jours la compétition est exacerbée, il faut en permanence trier, sélectionner et faire preuve d’excellence. Les compétitions et concours sont donc nombreux afin d’établir les classements et attribuer les trophées de prestige. Il est donc important de disposer de jurés qualifiés et compétents pour garantir la crédibilité des jurys et de leurs classements. Les tea expos en Chine sont très nombreuses et s’accompagnent presque toujours de concours de qualité. Lorsque l’on voit Professor Shen passer, avec son sourire discret et le respect visible que lui montrent  les autres membres du jury, il est évident que cette compétition est importante et que les organisateurs ont voulu se donner les moyens de faire un travail en profondeur.
au Sichuan en 2016

Chaque fois que les producteurs font référence à une évaluation et à un classement qui met en valeur leurs thés il est donc bon de connaître les membres du jury, le nombre des jurés et la fréquence de cette compétition.

Il en est de même pour les championnats de qualité qui ont lieu dans les pays consommateurs ; tout en  s’orientant plus en fonction des  préférences des clients, là aussi la qualité et la compétence  du jury est un élément de valeur incontournable.

No 61 Art.3: L’enjeu important des cultivars au Japon

La NPT a déjà évoqué cette question du matériel botanique  à plusieurs reprises. Ces choix sont importants, intéressants, voire incontournables quand on se penche sur le marché des thés de qualité.
Il y a un nombre important de paramètres qui comptent pour les producteurs de thé et qui les incitent de choisir  l’un ou l’autre cultivar – variété cultivée et obtenue ou créée  par l’homme.
Quand vous achetez vos premières cerises au marché au printemps vous avez toujours la variété affichée avec le prix ; quand vous achetez des graines pour faire des légumes dans votre potager, vous choisirez vos haricots, tomates ou courgettes selon le rendement, la précocité, la forme /couleur/ saveur/ résistance aux maladies, et bien pour les théiers c’est un éventail  pareil de considérations qui va guider le choix.

Une dégustation toute  récente, que la NPT a déjà évoquée sous plusieurs angles, tellement elle  a été conviviale et instructive, nous a proposé une série de tasses de fukamushi sencha. Ces thés ont été   apportés du Comté de Kakegawa, dans le Préfecture de Shizuoka, et les préparatifs minutieux chez Thés G.Cannon, ont été effectués par tout un groupe de spécialistes venus à Paris pour cette occasion.





Rappelons les principales variétés de sencha, qui est le thé vert obtenu par étuvage le plus  usuel du Japon
** le  Asamushi (浅蒸し) sencha, étuvé légèrement, pendant environ 30’
** le Fukamushi  (深蒸し) sencha étuvé profondément pendant 60’ à120’
** le  Shincha (新茶) ou Ichibancha (一番茶), la première récolte de l’année. 

Et puis, en dehors de la méthode et de la date de la cueillette la tasse va posséder  une couleur , un arôme et un goût qui sera fonction du cultivar utilisé ; actuellement il y 52 cultivars qui sont officiellement enregistrés au Japon, avec 8 parmi eux qui représentent un volume significatif.
Les gens de Kakegawa ont préparé 4 tasses de Fukamushi sencha, à partir de 3 cultivars :
**du Yabukita : ce cultivar domine depuis une vingtaine d’années la production japonaise avec son installation sur environ deux tiers des surfaces théicoles .Mis au point en 1908 par un planteur dans la Préfecture du Shizuoka et puis officiellement enregistré en 1956 il a par la suite rapidement convaincu les cultivateurs par ses grandes qualités, que sont en premier une forte saveur « umami » et un très bon rendement.

 De plus ce théier pousse en hauteur, avec des branches très droites, qui prennent ainsi moins de place qu’un port étalé et se prêtent parfaitement à la cueillette mécanique. Ce cultivar résiste aussi aux gelés, mais il est parfois sujet à des maladies. Son nom a été choisi parce que les premiers plants avaient été installés à côté d’un bosquet de bambou : Yabu , situé sur le versant nord : Kita du jardin expérimental de Hikosaburo Sugiyama. C’est vers les années 1990 que le marché s’est tourné vers une diversification, pour mieux étaler les dates de récoltes et offrir une palette plus large de tasses.


**du Saemidori : ce cultivar a été enregistré en 1990 ; il est né d'un croisement du cépage Yutaka-midori avec l'Asatsuyu , lui créé en 1953 à partir d'un théier sauvage d'Uji ; ces récoltes offrent des  tasses d’ une liqueur limpide, d'une saveur umami prononcée mais douce, peu astringente et légèrement sucrée avec des notes  de fèves azuki.


 **du Tsuyu Hikari : créé en 1970 et enregistré en 2001, ce cultivar est issu d’un croisement du célèbre Asatsuyu avec le  plus rare mais également célèbre Shizu7132. Ce dernier est recherché pour son arôme qui rappelle les feuilles de cerisier du Japon, les Sakura Légèrement hâtif, résistant aux maladies et au froid, il donne d'abondantes récoltes. Pour toutes ses raisons il est ainsi l'un des cultivars dont l’implantation est actuellement fortement encouragée par les responsables de l’économie du thé de la Préfecture  de Shizuoka.
Préparées en fukamushi la tasse de Yabukita avait une couleur moins belle que les autres mais plaisait au palais , la tasse de Saemidori avait des flaveurs intenses, très umami et iodées, alors que le tsuyu hikari avait une amertume significative et dominante.

Cette dégustation s’est terminée par un questionnaire de notations, afin que la délégation des professionnels japonais puisse constater les préférences des dégustateurs français, dont la majorité ne connaissait pas ces tasses ; question à suivre.

No 61 Art.4: La forêt des théiers anciens de Jingmai, Xishuangbanna, Yunnan, Chine.

Classé comme Site Patrimonial Agricole  par la FAO depuis 2012 ce terroir exceptionnel fait partie de la trentaine des sites SIPAM- Système Ingénieux du Patrimoine Agricole Mondial- enregistrés officiellement.
C’était aussi le premier « terroir théicole » classé ainsi, suivi depuis par l’enregistrement du Integrated Teagrasslands – Chagusaba- de Kakegawa, Préfecture de Shizuoka, Japon en 2013 et de la culture du jasmin pour parfumer les thés verts de Fuzhou, Province du Fujian, Chine en 2014. Cette sélection concerne des sites de  traditions agricoles particulières et locales qui sont à maintenir et à faire revivre pour les qualités exceptionnelles de leurs productions et pour  leurs aspects environnementales en tant que systèmes agricoles régionales et durables.

Dans le dossier de candidature établi par  les responsables du site  de Jingmai et qu’ils  ont ainsi soumis à la FAO sont listés de nombreux détails qui le mettent en valeur en soulignant d’abord son ancienneté considérable  et ses dimensions exceptionnelles.
 Situés à l’extrémité sud ouest de la Chaîne de Monts Hengduan, un hot spot de biodiversité connu des scientifiques du monde entier comme faisant partie des plus impressionnants, les Monts Jingmai s’étirent entre les sommets des Monts Nuogang, d’une altitude de 1.600m et la haute vallée de Nanlang, à 1.100m. Là les forêts des anciens théiers couvrent une surface de plus de 16.000ha regroupés autour des trois  villages de Manggeng-Mengben, Jingmai-Dapingzhan-Nuogang et Mangjing.
 On y trouve plus d’un million de théiers anciens , dont les plus âgés ont  plus de 1.400 années. Avec environ 10% des arbres qui ont entre 500 et 1.000 années et 30% qui ont entre 300 et 499 années les ingénieurs ont établi l’âge moyen des arbres du biotope à environ 200 ans. C’est donc ici que l’on trouve le plus grand ensemble de parcelles de théiers anciens du monde.
du Gu Shu Puer venant d'arbres âgés

Cet écosystème a été crée par l’homme au fil des siècles, c'est-à-dire par  les minorités locales que sont les Boulang, Hani, Dai et Wa. C’est eux qui ont façonné la culture des théiers en lisière de forêt en les installant comme plantes de sous bois. Ils ont utilisé les graines et les plantules issues de  génération spontanée, qu’ils ont repiqué,  pour arriver ainsi à une  domestication progressive de ces théiers  arbustives. Ainsi au fil des siècles ils ont crée ces vastes ensembles de forêts de théiers tout d’abord pour leur propre consommation. Et par la suite  ils en  font aussi le  commerce des feuilles séchées. On sait que des marchés et des échanges réguliers existent  depuis le 3e siècle de notre aère.
Les recherches scientifiques et les agronomes ont identifié plusieurs variétés de théiers, aux noms exotiques et que l’on ne trouve nulle part ailleurs, tel que le Jinggu Dabei ou le Camellia Talliensis. Cela permet de comprendre et d’expliquer les qualités parfois uniques de certaines cueillettes régionales.
un Jingmai Moonlight White

Pour vous donner un exemple, voilà un thé incroyable, inventé dit-on par un maître de thé de Taiwan vers les années 2000, le Yue Guang Bai, ou Moon Light White . Difficile à classer puisqu’il est manufacturé selon la manière d’un thé blanc, mais à partir d’une cueillette fine : 1 bourgeon et 2 feuilles, en provenance de théiers anciens du terroir de Jingmai. D’où la querelle qui continue à faire rage : est- ce un thé blanc ou un thé puer ? ou un thé puer blanc ??
Plusieurs producteurs en proposent pour le délice des amateurs avisés, dont William Osmont , installé sur place à Jingmai. Ensemble  avec son épouse Yubai, qui elle est  originaire des lieux, ils ont crée la société « Farmer Leaf » qui s’est lancée dans une production très éclectique de thés fins, en provenance principalement  de leurs propres jardins .
Ces thés de Jingmai méritent à être appréciés, à la fois pour le savoir faire de leur production et pour la qualité des arbres dont proviennent les cueillettes, un ensemble de critères qui fait pleinement  honneur à ce site patrimonial.


No 61 Art.5: Des études japonaises confirment les bienfaits des polyphénoles du thé vert.

Une méta analyse portant sur 12 études a été effectué par des équipes de chercheurs de la Sté. Taiyo Kagaku et des Universités de Mie et de Aichi.
Publiée dans le Journal of Nutritional Biochemistry les études soumises à la méta analyse ont porté en tout sur 268 personnes, des doses de polyphénoles en capsules allant de 300 à 800 Mgr et ont concerné des durées de prises allant de 2 jours à 12 semaines.
Dans la mesure où les feuilles fraîches de thé contiennent entre 30% et 40% de polyphénoles solubles dans l’eau, dont les plus importants sont le fameux Epi gallo catéchine gallate – EGCG et ses voisins, les EGC, ECG et EC on peut transposer vers un thé vert infusé normalement. En se servant d’une petite théière Kyusu pour infuser 4g de thé vert à 60°, en procédant à 3 infusions successives on devrait approcher d’une dose de 600 mg, plaisir gustatif et hydratation en plus.

Ce que les chercheurs constatent, c’est que lors de l’ingestion de ces composants a lieu une activation du métabolisme, le corps dépense plus d’énergie et fractionne plus activement les graisses.
Conclusion : prendre des capsules de polyphénoles ou boire régulièrement du thé vert bien dosé favorise une bonne gestion du poids corporel.
La vague d’obésité  progresse dans le monde  et notamment dans les pays occidentaux.
Les assiettes et les tasses qui permettent  de freiner la prise de poids et  qui favorisent une meilleure gestion de nos métabolismes sont donc d’une importance capitale. De plus en plus d’études  confirment que le thé vert en fait partie !
Le café, qui est la principale tasse concurrente, obtient aussi de  bonnes notes pour ses polyphénoles, l’acide chlorogénique et ses métabolites : mais c’est davantage au niveau des extraits de café vert que l’on a identifié l’effet recherché. Il faut donc avaler des capsules achetées en pharmacie, ou dans le rayon des produits diététiques, car dans la tasse les teneurs seraient moins élevées.
Ces progrès de la science sont bien rassurants.  Les chercheurs soulignent néanmoins, qu’il faudrait faire des études plus importantes et sur des populations plus larges.
En attendant les résultats déjà enregistrés et qui  ajoutent des bienfaits pour notre santé au plaisir de déguster ces bonnes tasses sont tout à fait encourageants.
Pour en savoir plus :


No 61 Art.6: La London Tea History Association dévoile sa 1e plaque de bronze, à Saint Katharine Docks.


Fruit d’une initiative récente et suite à des rencontres fortuits entre opérateurs prestigieux du monde du thé britannique, cette Association- la LTHA- a vu le jour en janvier 2015. Elle vient de marquer une étape importante : la première plaque de bronze commémorant la longue histoire du British Tea Trade a été dévoilée le 22 novembre 2016 , à Saint Katharine Docks. Ce bassin qui s'étend sur plus de 5 ha se trouve entre la tour de Londres et les London Docks. C'est  là où les cargaisons de thé arrivaient jadis tous les jours en provenance des colonies.
des quais immenses où l'on débarquaient les thés et les épices
Rappeler ainsi que Londres a été le centre mondial du commerce et de l’économie du thé pendant plus de trois siècles et garder une trace de cette activité importante - voilà l’objectif principal de la LTHA.
Commémorer l’exercice  quotidien des activités attachées au négoce du thé, dans les lieux qui lui étaient consacrés, des docks à la City, méritait bien l’installation d’un souvenir visible.
Alors que la carte mondiale du thé a complètement changé depuis le milieu du 20e siècle, et encore d’avantage depuis le retour de la Chine en début du 21e , c’est bien en regard sur le passé et l’histoire qui permet de mieux comprendre le développement des marchés et leur configuration telle qu’elle évolue en nos jours.
C’étaient  les Britanniques qui ont introduit la culture du thé en Inde, à Ceylan et en Afrique de l’Est et c’est leur négoce, leurs grandes marques et leurs sociétés de tea packers qui ont dominé l’économie du thé en Occident jusqu’à la fin du 20e siècle.

 La Bourse du Thé de Londres, la London Tea Auction, a joué un rôle primordial pour le commerce mondial du thé, de sa création en 1679 jusqu’en juin 1998, donc pendant plus de 300 ans !
C’était aussi la Grande Bretagne qui a été pendant de longues années le plus grand importateur occidental de thé du monde avec environ 220.000 tonnes chaque année  jusqu’en 1990, quand le café a commencé à séduire de plus en plus une partie des consommateurs.
C’est la Russie qui a pris le relais vers le début des années 2000, avec un tonnage annuel importé  de plus de 160.000 t de thés, mais là aussi le café attire de plus en plus.
En 2014 les USA montent au 2e rang avec plus de 130.000 de thés importés, et en 2015 la Grande Bretagne reste classée au 4 e rang,  après la Russie, les USA et le Pakistan !
 Ce passé  prestigieux mérite que l’on s’en souvienne, d’autant plus que le thé débute un come back remarqué depuis peu, voir l’Article 1 de ce numéro.
C’est chose faite  avec la création de la London Tea History Association et cette pose de la première plaque commémorative, partie intégrante de la liste des objectifs fixés, notamment:
**obtenir l’installation de 3 plaques de bronze dans la City de Londres, pour créer une sorte de "promenade historique du thé" : partant  de St.Katharine Docks, au bord de la Tamise, où arrivaient les cargaisons de thé et aboutir à Plantation House, renommée Plantation Place, où avaient lieu les ventes aux enchères depuis 1834, année où la British East India Company a perdu son monopole sur le thé.
**publier un  ouvrage sur le passé historique du commerce du thé entre l’Orient et l’Occident.

Pour cette occasion la LTHA a fait créer une superbe cravate en soie verte, qui liste  tous les pays et régions producteurs de thé en fonction de l'année qui a permis d'y découvrir ou d'y implanter le théier.
la "history of tea "cravate


Le communiqué de presse de cette première cérémonie, qui s’est terminée par une réception très conviviale, est un vrai florilège de noms de personnali-thés et de grands noms traditionnels du thé britannique : à commencer par les membres du Conseil d’Administration de la LTHA , selon le texte du CP: Mike Bunston OBE, Denys Shortt OBE, Brian Writer, Malcolm Ferris-Lay FRSc., Alexandra Messervy FRSA., James Pogson, Bernard Bunting, Ranit Bhuyan and Ian Bryson, et puis  Fortnum & Mason, the United Kingdom Tea & Infusions Association, The Brooke family of Brooke Bond, Barings Bank Archives, the Bunting family who financed Plantation House, the MacDonald Gill family who made tea maps in 1930, Thompson Lloyd & Ewart Ltd. , a Grandson of an East India Company China Tea inspector ,International Tea Committee, U K Tea Academy, Forum of the Future of Tea,  St. Katharine Docks, Friends of St. Katharine Docks, Tregothnan tea of U.K, Tata Tetley, Serica, the Trade Commissioner of Sri Lanka  , Williamsons Tea, Twining Tea family, Tea & Scones , The British Museum,  The London School of Economics  and Taylors of Harrowgate.

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