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N°31 Art.6"Les céramiques du thé de Corée"




C’est sous la dynastie Koryo (918-1392) alors que le Bouddhisme domine la société  en  Corée que la voie du thé fait partie de manière importante de la vie à la cour et des monastères. Des superbes céladons sont produits dans les ateliers du sud de la péninsule, dans les régions où l’on cultivait aussi le thé.
céladons de l'époque Koryo

Il est possible d’en admirer plusieurs vitrines à Guimet.
A coté des flacons à alcool on peut voir de nombreuses coupes et bols à thé.

Le céladon s’appelle alors « Cheong ja ", « ja » pour porcelaine et « cheong » pour dire « bleu vert », NB : c’est le « qing » du « qing cha » le thé bleu vert  en mandarin.
des pièces superbes

Cette teinte d’une très douce harmonie  à l’époque Koryo devient un vert plus acide sous la dynastie Joseon , au 15e et 16e siècle.
A cette époque le Bouddhisme a cédé la place au Confucianisme et le thé ne fait plus partie des cérémonies officielles. Des techniques se perdent et les formes deviennent plus lourdes et moins raffinées.
du Japon à la Corée...ce n'est pas loin
Or c’est en 1592 que le Shogun Hideyoshi envahit la Corée en la dévastant, mais il doit finalement se retirer après cette expédition guerrière désastreuse. En repartant avec ses troupes il embarque des villages entiers de potiers en forçant ses artisans renommés à s’installer au Japon, à Kyushu et aussi sur l’île de Honshu.

C’est à cette époque que la culture du thé atteint un vrai apogée au Japon, alors que le pays manque cruellement de poteries à couverte  de qualité. Cette expédition guerrière comble un manque important, et les potiers coréens apportent ainsi leur savoir faire au Japon. Un fameux exemple en est la célèbre famille Chin, installée à Satsuma, près de Kagoshima depuis 1592,avec Chin Jukan, le 15e de ce nom aux commandes de la manufacture depuis 1999.

Progressivement le style coréen glisse vers un style japonais et le thé continu à être un vecteur capital dans le développement des céramiques et porcelaines.
Dans le documentaire sur Sen no Rikyu , passé à Guimet récemment , on montre le bol à thé préféré du maître : c’est un bol coréen !

Depuis la fondation de l’Institut Panyaro à Seoul en 1983 la poterie du thé a retrouvé tout son rôle comme faisant partie intégrante  du rituel et des cérémonies.
Chae Won-Hwa, à la tête de l'Institut Panyaro

Les formes et les couleurs peuvent varier en fonction des saisons et des rituels, mais  les porcelaines claires, voire coquille d’œuf ou nuage de printemps passent  partout.
Le bleu vert continue  aussi à être très apprécié.

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