C’est sous la dynastie Koryo
(918-1392) alors que le Bouddhisme domine la société en
Corée que la voie du thé fait partie de manière importante de la vie à
la cour et des monastères. Des superbes céladons sont produits dans les ateliers
du sud de la péninsule, dans les régions où l’on cultivait aussi le thé.
céladons de l'époque Koryo |
Il est possible d’en admirer
plusieurs vitrines à Guimet.
A coté des flacons à alcool
on peut voir de nombreuses coupes et bols à thé.
Le céladon s’appelle alors
« Cheong ja ", « ja » pour porcelaine et
« cheong » pour dire « bleu vert », NB : c’est le
« qing » du « qing cha » le thé bleu vert en mandarin.
des pièces superbes |
Cette teinte d’une très
douce harmonie à l’époque Koryo devient
un vert plus acide sous la dynastie Joseon , au 15e et 16e
siècle.
A cette époque le Bouddhisme
a cédé la place au Confucianisme et le thé ne fait plus partie des cérémonies
officielles. Des techniques se perdent et les formes deviennent plus lourdes et
moins raffinées.
du Japon à la Corée...ce n'est pas loin |
Or c’est en 1592 que le
Shogun Hideyoshi envahit la Corée en la dévastant, mais il doit finalement se
retirer après cette expédition guerrière désastreuse. En repartant avec ses
troupes il embarque des villages entiers de potiers en forçant ses artisans
renommés à s’installer au Japon, à Kyushu et aussi sur l’île de Honshu.
C’est à cette époque que la
culture du thé atteint un vrai apogée au Japon, alors que le pays manque
cruellement de poteries à couverte de
qualité. Cette expédition guerrière comble un manque important, et les potiers
coréens apportent ainsi leur savoir faire au Japon. Un fameux exemple en est la
célèbre famille Chin, installée à Satsuma, près de Kagoshima depuis 1592,avec
Chin Jukan, le 15e de ce nom aux commandes de la manufacture depuis
1999.
Progressivement le style
coréen glisse vers un style japonais et le thé continu à être un vecteur
capital dans le développement des céramiques et porcelaines.
Dans le documentaire sur Sen
no Rikyu , passé à Guimet récemment , on montre le bol à thé préféré du
maître : c’est un bol coréen !
Depuis la fondation de l’Institut
Panyaro à Seoul en 1983 la poterie du thé a retrouvé tout son rôle comme
faisant partie intégrante du rituel et
des cérémonies.
Chae Won-Hwa, à la tête de l'Institut Panyaro |
Les formes et les couleurs peuvent
varier en fonction des saisons et des rituels, mais les porcelaines claires, voire coquille d’œuf
ou nuage de printemps passent partout.
Le bleu vert continue aussi à être très apprécié.
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