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N°54 Art.1 "Le Thé aux USA, une longue histoire."

Il y a des sources qui évoquent l’arrivée des premiers grains de théier en 1744, mais d’autres documents précisent que le théier a été introduit sur le continent nord américain par le célèbre botaniste français André Michaux en 1786.
photo wikipedia
 En fait c’était une époque d’explorations et d’échanges et Michaux avait pour mission principale  de rapporter en France des arbres et végétaux nouveaux et utiles pour l’économie. En même temps il a crée deux jardins botaniques sur le nouveau continent, dont un  en Caroline du Sud, et c’est ici qu’il a fait planter des camellias sinensis, pour l’ornementation, pas pour la cueillette.
Au cours du siècle suivant l’habitude de consommer du thé s’était bien enracinée en Amérique, bien que ce produit de luxe était lourdement taxé par la Chine et puis par  l’Angleterre. Après l’exploit d'exfiltration de graines et de plants de théier de Chine mené par le botaniste écossais, Robert Fortune le théier commence à prospérer dans les colonies britanniques, l’Inde d’abord et puis le Sri Lanka. L’administration américaine prend alors contact avec R.Fortune  en 1857 et il accepte de partir en Chine pour un 4e voyage, afin de rapporter leur commande  .En quelques mois il prépare sa collecte auprès de ses « anciens fournisseurs » dans le Zhejiang et à l’automne 1858 il a de quoi expédier des graines prêtes à germer pour obtenir environ 32 000 plants.
une pépinière au Darjeeling
C’est un succès considérable, qui montre à quel point les expériences des missions précédentes ont été exploitées utilement. En février 1859 toutes les cargaisons sont arrivées sur la côte est, dans l’état de Washington. Fortune s’apprête à s’y rendre en personne pour gérer la mise en route des plantations quand il reçoit une lettre de licenciement. Les archives ne permettent pas de bien comprendre les raisons de cette rupture, alors qu’un effort important et coûteux avait été parfaitement accompli. Le résultat:tout ce matériel botanique précieux est éparpillé et finalement perdu.
Si vous voulez en savoir plus, voilà un site qui relate en détail :
Environ 100 ans  plus tard, toujours en Caroline du Sud, une plantation de thé voit le jour, est reprise par Unilever en 1963 et rachetée en 2003  par la famille Bigelow, la plus ancienne enseigne de thés fins américaine.

Face à une soif de thé grandissante aux USA, qui sont devenus aujourd’hui  le 2e plus grand importateur de thé du monde, d’autres petites plantations s’installent et en 2013  « La Ligue des Planteurs de Thé des USA » voit le jour.
A nouveau c’est la course aux graines et aux plants.
Comme les hivers sont assez rudes il faut une bonne résistance au froid, sont donc proposées des graines géorgiennes, descendants du fameux cultivar russe Kokhida, et des graines du Darjeeling.
La plantation manuelle, le désherbage manuelle….et puis la cueillette manuelle….quel casse tête dans un pays  aux salaires élevés !
C’est donc l’appel à l’ingéniosité des entreprises et des inventeurs pour mettre au point  des machines appropriées.
En attendant ce sont les fermiers qui vaquent, dos courbé, heureux et fiers de leurs nouvelles plantations exotiques.
photo R. Chiu Leong, Hawaii

C’est aussi un immense savoir faire qui doit être acquis en occident, de la pépinière jusqu’à la tasse. N’oublions pas que les premiers planteurs de thé britanniques en Assam avaient fait venir des ouvriers théicoles de Chine, non seulement  pour leur montrer comment faire, mais aussi pour exécuter les tâches !
Cette intéressante aventure mettra certainement en lumière l’immense labeur requis pour la culture du thé, notamment dans les régions ou la récolte mécanique est difficile, voir impossible.
En vivant cette expérience sur le sol américain, on pourrait imaginer aussi, que, peut être, dans une dizaine d’années les consommateurs des USA seront prêts à payer également leurs thés importés plus chers, compte tenu du gros travail nécessité par sa culture.

Exercice à suivre ! 

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