Pour voir les derniers numéros cliquez sur ce lien ci-dessous

N°56 Art.5: "Le Mate, un vrai cousin du Thé"

Bien qu’il appartient à une famille botanique différente des camellias, qui est celle des houx, ou ilex, le mate a de très nombreux aspects en commun ou très similaires au thé.
Les plus évidents : leur feuillage vert brillant et persistant, riche en caféine et contenant de nombreuses substances bénéfiques pour la santé. Le mate est aussi réputé pour son effet coupe faim, d’où l’allégation fréquente "silhouette fine".
des arbres mate à Ilopolis

Les deux se consomment dans leur pays d’origine depuis la nuit des temps, comme breuvage incontournable et  quotidien des populations tribales qui les récoltent dans leurs grandes forêts : les Indiens Guarani en Amérique du Sud, les populations sino-birmanes du Yunnan et des contrées adjacentes.
Les deux ont par la suite été domestiqués par l’homme, le thé il y a des millénaires en Chine, le maté il y a 300 ans par les Jésuites espagnoles. Ils ont en effet réussi des plantations en bordure de la grande forêt originelle atlantique, dont moins de 10% subsistent de nos jours, et qui s’étend  entre le sud du Brésil, de l’Argentine et un bout du Paraguay.

Comme le théier, généralement buissonnant,  le mate, qui est un petit arbre, a besoin de pluie et de l’ombre, donc  de certaines conditions climatiques  bien définies et d’une bonne terre, avec une préférence forte pour les sols volcaniques où fortement humifère.
Les deux plantes sont maintenant parfaitement intégrées dans une production industrielle, qui fait vivre des dizaines, voir centaines de milliers de fermiers récoltants, les deux se consomment en vrac, en sachets, en extraits et en bouteilles ou canettes prêtes à boire.
Un coup d’œil sur les statistiques montre que le mate est produit uniquement en Amérique du Sud, les dernières données de la FAO de 2012 indiquent un tonnage total annuel de 890.000t, dont 58% viennent du Brésil, 32% de l’Argentine et 10% de l’Uruguay. Pour mémoire la production globale de thé a été de 5,1 millions de tonnes en 2014, avec une contribution de l’Amérique du Sud de 92.000 t.

Comme le thé le mate se reproduit par des graines, par contre celles-ci sont toutes petites et issues d’e grappes de petites fleurs, qui poussent sur les arbres femelles, trésors bien gardées des plantations. Comme les graines de thé, les graines de mate mettent entre 6 mois et plus à germer, dans du sable à peine humide, processus assez long et au rendement pas toujours garanti. Ainsi les agronomes ont cherché à mettre au point la propagation végétale, c'est-à-dire le bouturage. Cela accélère la reproduction, mais rend parfois les cultures plus fragiles, avec un enracinement moins solide et une uniformité des plantules telle, qu’en cas d’attaques par des ravageurs les dégâts sont terribles ;
Les deux cultures requièrent  une importante main d’œuvre pour assurer la cueillette/collecte ; la mécanisation pour la cueillette du thé à fait des progrès énormes depuis une vingtaine d’années, pour le mate il en est autrement, car on cueille les jeunes branches et non seulement les feuilles. De ce fait il s’agit d’une sorte de taille qui demande un vrai savoir faire et le coup d’œil expérimenté, que seul l’homme possède. De plus on a constaté que le vrai travail manuel, avec une petite scie à main est de loin le plus performant, en sorte que même les outils mécanisés ont maintenant été écartés dans les jardins "haut de gamme".
arrivage en direct du camion

Le Mate brésilien peut être comparé au thé vert, car la matière récoltée  est immédiatement portée à l’usine et traitée par un choque thermique fort, qui fixe la couleur verte et confère un goût frais et acidulée à la tasse, qui, sur place est la cuia !! et oui, entre les mains de tous, qui la sirotent tout au long de la journée.
Une fois fixé, l’ensemble est haché et subit un deuxième passage au chaud, plus long et à température moins forte ; après ce produit semi fini est entreposé pendant une à deux semaines dans des sacs ouverts, dans des salles fraîches,  souvent aux murs recouverts de planches en bois d’araucaria, pour la stabilisation moléculaire avant l’emballage. Cela rappelle fort l’ara cha et la fabrication du thé puer au Yunnan. A noter qu’il y a aussi du mate torréfié, qui pourrait se comparer aux thés oxydés, et que l’on préfère en Argentine et au Paraguay.
le mate brut

NB :L’araucaria, un arbre splendide, originaire des Andes du Chili est maintenant protégé, il est recherché pour la densité de son bois, qui assure une température stable.
et enfin la "tasse"

Après cette énumération de parallèles avec le thé une petite excursion dans l’univers du café, boisson fétiche du Brésil, qui en est le plus grand producteur du monde. Puisque le mate est aussi brésilien un jeune ingénieur a réfléchi comment intégrer le mate dans ce circuit des baristas,  ultra tendance !! et il a mis au point le MateSpresso, une tasse fort originale, qui se décline en 12 formules actuellement : ces différentes mélanges à base de maté peuvent se préparer sur absolument tout le matériel café, de la cafetière à filtre traditionnelle à  la V60 sophistiquée, toutes les  machines espresso courantes ainsi que le appareils à capsules: le MateSpresso leur convient à toutes, un bel exploit, félicitations pour cette fin d’année à Heroldo Secco junior pour cette invention astucieuse, qu’il a fait patentée et qui commence à s’installer sur le marché. www.matespresso.com.br  et contact@matespresso.com.br
voilà une vraie nouveuté, à découvrir sans tarder !!!



Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire