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N°56 Art.6 " Le Gong Fu Cha, l’art de préparer le thé".


Cette expression assez courante entre amateurs de thés fins  de Chine se traduit par : travail maîtrisé ou  appliqué, effort, art et habileté et adresse et fait aussi référence au temps investi dans ce travail.
Le terme « art du thé chinois » résume toutes ces notions et est en est l’aboutissement, il convient donc parfaitement.
Le 10 décembre 2015 les membres de l’Association « Vapeurs de Thé sur une Tasse Chinoise » ont pu s’exercer, deux par deux, pour partager un délicieux Wulong d’hiver de Taiwan, un Shan Lin Xi, en préparant la tasse en Gong Fu Cha.

Le cours a permis de rappeler qu’il ne s’agit pas ici d’une cérémonie codifiée mais d’une pratique conviviale, qui doit
** se dérouler avec simplicité et liberté
**être basée sur la maîtrise du savoir faire, démontrée par la beauté et le fluide du gestuel tout au long des étapes
**disposer d’un ensemble d’ustensiles, pour mettre en valeur un thé de qualité par son infusion  parfaite et multiple.



Cette pratique est conçue pour le partage, mais il est tout à fait possible de l’exercer au cours d’une séance sans vis-à-vis, pour l’apprentissage des gestes, pour des explorations préalables d’un thé, pour méditer en silence, pour un moment d’intimité avec soi.
Afin de la réussir parfaitement, la pratique du Gong Fu Cha demande de la concentration bien axée : sur l’exécution maîtrisée des gestes, en utilisant les différents ustensiles, afin de mettre cette tasse de thé à préparer au centre des efforts déployés, en gérant l’ensemble avec grâce , avec compétence et avec le sourire.

Cette concentration, aussi appelée pleine conscience, fait appel à tous les sens : admirer la beauté des feuilles,  écouter l’eau chauffer,  toucher la théière, les tasses et les autres ustensiles, humer l’infusion, et aussi  le couvercle et la tasse à sentir, déguster le thé  et accéder à toutes ses fragrances aussi par la retro olfaction,
Et puis  évaluer les tasses suivantes selon le même rythme.
Plus on pratique plus cet ensemble de perceptions devient pleinement accessible, permettant une maîtrise harmonieuse et complète de cet art du thé.

Depuis une trentaine d’années la Chine fait revivre ce patrimoine culturel sans pareil, après qu’il avait été quasiment éradiqué pendant les turbulences de la révolution culturelle. Il y a de nombreuses institutions et écoles qui proposent des parcours pour apprendre le Gong Fu Cha, comme professionnel ou comme amateur de thé. Une vraie maîtrise prévoit un cursus de deux ans au moins, pour exercer en public et avec toutes sortes de thés. Toutes les sociétés ont leurs équipes souriantes et performantes, afin de mettre la dégustation de leurs thés en valeur.

Il y a mêmes des écoles primaires qui mettent le Gong Fu Cha au programme, comme un exercice patrimoniale demandant discipline et adresse, mais qui aboutit au partage des tasses.
Le renouveau de cette pratique a généré  un nouveau  « boom » pour les petites théières, en terre de Yixing de préférence ! et dans tous les marchés au thé se trouvent des magasins d’ustensiles, des plateaux à réservoir d’eau de toutes les tailles, les bouilloires, les récipients à spatules etc.
Parfait pour mettre en valeur les thés Wulong et les thés Puer, que l’on prépare ainsi avec des quantités de thé importantes et assez peu d’eau, cette pratique convient aussi aux thés rouges de qualité
Pour bien souligner la qualité supérieure de ces thés on les appelle dés le départ « Gong Fu Hong Cha », en font partie le Qimen du Anhui, le Dianhong du Yunnan, le Chuanhong du Sichuan, le Yihong du Hubei, le Ninghong du Jiangxi, et il y en a d’autres.

Donc, un bon thé, un peu de temps libre et tranquille, quelques accessoires, de la compagnie ou non, l’envie de pratiquer, et à vous les tasses délicieuses préparée selon l’art du thé traditionnel.


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