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N°57 Art.1 "Les thés du Népal, des plaines aux altitudes des hautes collines".


 Cela fait plus de dix ans que l’on peut  trouver quelques thés superbes de ce petit pays producteur de l’Himalaya dans certains comptoirs de thé en France. Le choix s’élargit et depuis peu il y a même un logo pour les protéger et les mettre en valeur.
Au 6e Forum International du Thé, qui s’est tenu dans la Province du Hubei en Novembre 2015, des représentants du Nepal Tea & Coffe Development Board ont présenté une conférence sur les thés de leur pays et la NPT veut partager ces éléments chiffrés avec ses lecteurs.
Un bref rappel de l’histoire : cet ancien Royaume Hindou, enclavé entre la Région autonome du Tibet, donc la Chine, et l’Inde est resté à l’écart de la domination coloniale Britannique ; gouverné depuis 1768 par la Dynastie Shah le Népal a vu ses premières plantations de thé installées vers 1860, sur les terres de la famille du tout puissant Premier Ministre Jung Bahadur Rana, un jardin en plaine a Soktim et un jardin dans les collines à Ilam. Les plantes avaient été achetées au Darjeeling voisin, où les voyageurs de la cour royale avaient pu admirer ces jeunes arbustes et déguster les infusions de leurs feuilles, une grande et belle nouveauté à l’époque. Malheureusement les contraintes d'un régime despotique avaient coupé court à tout développement et c’est seulement un siècle plus tard, vers 1970 que l’acquisition de terres en propriété privée devient peu à peu  possible.
 En 1982 le Roi Birendra proclame une « zone du thé » qui s’étend dans la région de l’est et couvre les 5 districts de Jhapa, en plaine, et puis Ilam, Panchthar,Terathrum et Dhankuta en zone montagneuse; depuis  la production prend progressivement  son envol.

En 1993 le" National Tea &Coffee Development Board – NTCDB- " est crée en tant qu’autorité tutelle. Peu à peu des structures privées se mettent aussi en place pour favoriser non seulement la production mais aussi la commercialisation internationale.
En 2003 le régime bascule après le meurtre du roi et de 8 membres de sa famille, et en 2008 le pays abolit la monarchie et devient le République Fédéral Démocratique du Népal. Il n’est toujours pas bon d’évoquer ce passé récent, trouble et triste.
Les thés et leur géographie : Sheshkanta Gautam et de Gaurab Luitel du  NTCDB rappellent d’abord que leur pays couvre une surface de 147.000km², dont seulement 20% sont cultivables, et possède une population d’environ 30 millions. Etiré tout en longueur sur environ 800 km le long du flanc est de l’Himalaya, le Népal possède 8 de ses plus hauts sommets dont le Mt. Everest  sur ses terres. Le pays est divisé en trois zones allant des plaines fertiles et chaudes, le Terai, vers les collines, que l’on appelle la zone montagneuse, et qui couvre 64% des surfaces, et puis vers la zone himalayenne, située entre 4.500m et plus de 8.000m d’altitude.
Le thé prospère à l’est du pays et se partage entre
** les thés noirs et CTC des plaines, qui font 85% du volume avec 17.800t et
** les thés orthodoxes des altitudes, qui font 15% du volume avec 3.300t,
**donc une production totale de 21.100 t de thé en 2014/2015.

Il y a à présent 142 Plantations de Thé enregistrées, qui opèrent 42 usines dont 16 produisent des thés OTD et 26 des thés CTC.
Pour favoriser la production de thés fins il ya aussi 32 « mini factories » où l’on travaille souvent à façon pour faire des thés spéciaux.
Les plus de 12.000 petits producteurs, qui cultivent en moyenne moins d’un hectare de thé,  sont organisés en 85 coopératives.
Gaurab Luitel souligne que plus de 60% des thés sont exportés, dont 90% vers l’Inde ! les thés orthodoxes, très recherchés pour leur qualités superbes, partent vers l’Allemagne, la République Tchèque, le Kazakhstan, les USA, le Canada et puis la France.  
 Le regretté pionnier des thés fins, l'américain  David Walker a effectué une visite approfondie des jardins népalais en 2011 afin d’établir un rapport pour l’USAID. Il s’y dit impressionné par  la jeunesse des théiers et la grande compétence et inventivité des responsables de production, qui ont introduit des thés verts, blancs et wulong en plus des traditionnels thés noirs de grande qualité.

Darjeeling ou Népal ?? Les jardins du Darjeeling bénéficient d’une immense réputation depuis plus de 100 ans déjà pour leurs thés noirs IGP et premium, mais parfaitement traditionnels. Les producteurs du « jeune voisin »ont su profiter très vite du retour de  la Chine qui a bien enrichi et redynamisé le marché, pour proposer de nombreuses nouveau-thés,  un parcours sans faute et à succès bien mérité.

Le petit volume disponible fait monter les prix, une aubaine pour ce pays très pauvre. On y investit beaucoup pour augmenter la production de thés bio. Une récente étude indique, que les surfaces de 17.000 ha dédiées actuellement au thé pourraient être augmentées de 10.000ha  dans la zone montagneuse de l’est, en mettent en culture des terres totalement vierge, ciblant la certification " bio " dès le départ.
Bon vent aux thés du Népal, des tasses exquises à découvrir sans tarder.



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