Pour voir les derniers numéros cliquez sur ce lien ci-dessous

N°58 Art.3 Les Thés Jaunes, une toute petite famille.

Les thés jaunes sont nommés ainsi  d’après la teinte de leurs feuilles mais  considérés aussi comme thés de l’Empereur, seul à pouvoir  porter cette couleur. Rares et précieux ces thés ont une histoire assez ancienne et proviennent de quelques endroits restreints et bien définis, tous les thés jaunes répertoriés sont donc des "appellations d’origine" et, en principe, contrôlées.  Cueillis traditionnellement une seule fois par an, au printemps, ces bourgeons exquis sont traités au départ comme les thés verts, avec un arrêt de l’activité enzymatique par un chauffage en wok. 
empaquetage pour étuvage*
C’est après que l’on enveloppe les feuilles encore chaudes et humides  dans un papier spécial, petit paquet par petit paquet, pour laisser ainsi les feuilles macérer « dans leur jus » pendant 24 heures ou plus. Ce processus d’étuvage favorise et augmente  leur richesse en flaveurs et confère cette couleur légèrement jaune par une oxydation non enzymatique. Il est bien entendu que ces thés proviennent de variétés botaniques locales qui se prêtent à ce traitement particulier. Comme on peut le constater les thés jaunes demandent  un travail important et méticuleux ce qui explique leur rareté et leur prix élevé.
Même en Chine ces thés ne sont pas connus de tout le monde ; leur production annuelle est chiffrée  à seulement 2,25 tonnes en 2013 par les statistiques de la China Tea Marketing Association, CTMA.
 Etant donné la complexité de leur fabrication et la spécificité des terroirs et des théiers cette catégorie de thés est restée relativement confidentielle. C’est donc actuellement la seule qui n’a pas encore été « reproduite » dans d’autres pays producteurs de thé, qui se sont pourtant déjà appropriés  les autres familles de thé jadis exclusivement manufacturées en Chine : les thés blancs, les thés wulong et les thés sombres.
Selon les annales les plus célèbres thés jaunes sont
**le Jun Shan Jin Zhen : connues depuis la dynastie des Tang (618 – 907 AD)  les aiguilles d’argent  poussent sur la montagne Jun , qui se trouve sur la petite île du même nom dans l’immense lac de Dongting, dans le Hunan. 
à Yueyang
Afin d’augmenter un peu le volume de la récolte de ce prestigieux thé l’administration a récemment autorisé un élargissement du terroir AOC, qui s’étend maintenant aussi à la  rive du lac et inclut donc les plantations autour de la ville de Yueyang. Selon les estimations de l CTMA cette AOC de Jun Shan Jin Zhen représente maintenant plus de 60% de la production annuelle des thés jaunes
**le Meng Ding Huang Ya : connus depuis la dynastie des Han occidentaux (206 avant JC – 9 avant JC) les bourgeons jaunes du Meng Ding Shan, une montagne sacrée dans le Sichuan, ont traditionnellement été récoltés et  transformés par les moines Taôistes de ces lieux ; c’est sur les pentes de ce Mont Meng Ding que WU Li Zhen,  a crée la première plantation de théiers, une initiative inspirée par un rêve, étant donné qu’ auparavant on cueillait les feuilles sur les théiers sauvages ; une  statue pour honorer  sa mémoire y a été installée en 2004.
le Mengding Huang Ya

**le Huo Shan Huang Ya : connues depuis la dynastie des Tang( 618- 907 AD), les bourgeons jaunes du Huo Shan sont des thés très anciens récoltés  dans la province Anhui, où se trouve cette grande chaîne du Dabishan Tombé dans l’oubli pendant les années de la révolution culturelle ces plantations et productions traditionnelles ont été reprises vers l’an 2000 et sont redevenues florissantes.
Il y en a encore d’autres thés jaunes, qui sont aussi des AOC,  comme le Bei Gang Mao Jian  et le Wei Shan Mao Jian du Hunan, et les Da Huang Cha de Liuan, de Yuexi, de Jinzhai du Hubei, mais ces thés sont rarement exportés.
Pour mettre en valeur leur finesse les thés jaunes s’infusent avec une eau d’environ 80° et, selon la méthode chinoise, on les prépare dans de grands verres hauts.
Les feuilles descendent doucement vers le fond du verre et puis remontent, on dit qu’elles dansent.
Quand les feuilles sont remontées  alors la tasse est prête.
Un thé jaune de qualité peut être infusé au moins 3 fois, si non plus !
* crédit photo "Seven Cups"




Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire