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No 70 Art.3 L'ADN ou l'empreinte digitale du thé


C’est en 1985 que Lord Alec Jeffreys,un spécialiste britannique en génétique, découvre la méthode d'identification des êtres humains par l'ADN. La technique est commercialisée en 1987. L'ADN est constitué de séquences de nucléotides, dont l’Adénine, le Cytosine, le Thymine et le Guanine, et puis et puis …arrangées en double hélice et certaines portions de cette chaîne sont spécifiques à l’individu, et cela forme son empreinte génétique unique, qui lui est propre et qui permet de l’identifier. Tous les organismes vivants, et donc aussi les plantes, ont une telle structure ADN, que l’on appelle " génome"et qui peut donc être analysée, standardisée et codifiée pour la partie commune.

Autant que la séquence marqueur de l’ADN est propre à chaque individu, l’empreinte digitale l’est aussi. Cette analogie a fait que l’on utilise souvent le terme anglo- saxon de " fingerprint" pour évoquer cette méthode d’analyse visant à établir l’authenticité d’un produit alimentaire d’origine animale ou botanique par les marqueurs de son ADN.
Le nouveau grand titre est donc "Finger printing tea ", pour garantir une totale traçabilité de l’arbuste à la tasse et pour la détection de fraudes éventuelles qui pourraient porter sur l’origine et les variétés botaniques notamment
Le développement de telles méthodes a un coût et on nous dit que les premiers travaux de ce genre ont été effectués au Japon, afin de protéger certains cultivars et leurs thés très célèbres des imitations/ contrefaçons  chinoises. A terme on peut s’attendre à ce que les variétés premium, et qui possèdent leurs marqueurs spécifiques, seront inscrites dans une sorte de fichier d’identités qui permettra de les authentifier, avec un objectif de contrôle de conformité et d’appartenance à la variété botanique annoncée et à terme aussi à son terroir d’origine.

Tous les Instituts de Recherche sur le Thé ( TRI ) ont leurs collections de plasma germinal, qui servent d’éléments de référence et aussi de base de départ pour développer de nouveaux cultivars par croisement. Ce sont leurs labos qui analysent les génomes, comme l’annonce récente par Tocklai, Assam, d’un programme pour déterminer le génome du théier camellia sinensis var assamica, afin de mettre en évidence son ADN complet et de confirmer son origine indienne. Des travaux similaires sont en cours en Chine, où l’on trouve le plus grand nombre de variétés botaniques d’origine et aussi de cultivars.
A noter dans ce contexte, que c’est aussi en Chine, où certains grands producteurs  japonais de matcha  ont installé des usines,  et où des producteurs de Taiwan, qui manquent de place dans leur île, ont investi et acheté des plantations de thé.

En vue de certains flux, qui font parfois croire qu’un excellent wulong du Vietnam viendrait de Taiwan ou qu’un excellent thé shan du Vietnam viendrait en tant que thé puer du Yunnan, on peut penser que la mise au point de ces nouvelles méthodes d’identification, considérées comme  infaillibles, apportera de garanties améliorées aux acheteurs.


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